Faune et habitat Poissons

La zone d’étude élargie est caractérisée par la présence de cours d'eau assez importants, soit la rivière la Chaloupe et un de ses tributaires, le ruisseau Sainte-Rosalie. Ces deux cours d’eau sont les plus susceptibles d'être affectés par le projet à l’étude puisqu’il traversent la route 131 au droit des 1^er Rang de la Chaloupe et rang Sainte-Rose.

Des inventaires ichthyologiques réalisés par la Société de la Faune et des Parcs du Québec (FAPAQ) ont eu lieu dans la région, plus précisément sur les rivières La Chaloupe et Bayonne.

Cependant, aucune station d’échantillonnage ne se trouvait à proprement parler dans la zone d’étude élargie. Malgré tout, celles sur la rivière la Chaloupe en étaient situées assez près puisqu’elles étaient localisées respectivement à 800 et 1 300 m à l’est de la route 131. Ces stations ont été échantillonnées à l’aide de seines de rivage et à bâtons en 1971 et 1996.

Compte tenu de la proximité des stations par rapport au territoire à l’étude, il est donc probable d’y retrouver sensiblement les espèces recensées.

Les relevés réalisés par la FAPAQ ont démontré la présence de plusieurs espèces de la famille des Cyprinidés (tableau 5.1). Parmi les espèces piscicoles présentes, aucune ne figure à la liste des espèces de la faune vertébrée susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables au Québec (Beaulieu, 1992). Aussi, aucune espèce d’intérêt sportif ne fut capturée lors de ces pêches expérimentales. Selon la FAPAQ, il n’y a pas non plus mention de frayères dans la zone d’étude élargie.

Pour ce qui est du bassin de la rivière Bayonne, on note toutefois la présence d’une espèce susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable. Il s’agit du fouille-roche gris (Percina copelandi). Sa présence a en effet été confirmée à deux stations sur la rivière Bayonne en août 1996. Une de ces stations était située près du village de Saint-Félix-de-Valois et l’autre à près de 3 km encore plus en amont sur la rivière Bayonne.

Tableau 5.1

Liste des espèces de poissons récoltés en 1971 et 1996 dans la rivière Chaloupe Espèces récoltées

Famille

1971⁽¹⁾ 1996⁽²⁾

Catostomidés Meunier noir (Catastomus commersoni) Meunier noir Cyprinidés Mulet à cornes (Semotilus atromaculatus)

Naseux des rapides (Rhinichthys cataractae) Méné à nageoires rouges (Luxilus cornutus) Tête-de-boule (Pimephales promelas) Ventre-pourri (Pimephales notatus)

Mulet à cornes

Mulet perlé (Margariscus margarita) Tête-de-boule

Percopsidés Omisco (Percopsis omiscomaycus) Percidés Raseux de terre noir (Etheostoma nigrum) Raseux de terre (1) Réfère à la station no 13.

(2) Réfère à la station localisée à l’embouchure du ruisseau Hénault.

Source : J. Brisebois, FAPAQ, Direction de l’aménagement de la faune de Lanaudière, comm. pers.

Amphibiens et reptiles

Il n’y a pas eu à notre connaissance d’inventaire spécifique de ce groupe dans le secteur concerné par le projet d’élargissement de la route 131. Reste que la recherche à l'intérieur de la banque de données de l'Atlas des amphibiens et des reptiles du Québec, effectuée par la Société d'Histoire naturelle de la Vallée du Saint-Laurent (Bider et Matte, 1994), n'a produit aucune mention d'espèces de l'herpétofaune pour la zone d'étude élargie. Une liste des espèces observées à moins de 2 km de la route 131 est tout de même présentée au tableau 5.2. Aucune des espèces présentées dans ce tableau n'est mentionnée sur la liste des espèces de la faune vertébrée susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables au Québec.

Compte tenu de la proximité des rivières L’Assomption et de la Chaloupe, il est possible d’envisager la présence du necture tacheté dans la rivière Chaloupe, d’autant plus qu’il est considéré commun au Québec (Bider et Matte, 1994). Pour sa part, la rainette versicolore, principalement forestière, a peu de chances d’être trouvée dans le territoire à l’étude, faute d’habitats propices. Rappelons que les superficies forestières y sont très limitées. Par contre, les possibilités de présence sont peut-être plus élevées pour la tortue des bois, surtout dans la partie sud de la zone d’étude élargie. Elle pourrait alors fréquenter à la fois la rivière la Chaloupe et les quelques boisés adjacents.

Enfin, d’autres espèces d’amphibiens et reptiles sont sans aucun doute présentes sur le terri-toire à l’étude, mais celles-ci n’ont pas fait l’objet de mentions d’observation. À cet égard, on peut penser entre autres à des espèces communes comme le crapaud d’Amérique, la grenouille des bois et la couleuvre rayée.

Tableau 5.2

Liste des amphibiens et reptiles dont la présence a été signalée à moins de 2 km de la route 131 entre Joliette et Saint-Félix-de-Valois Espèce Lieu d’observation Habitats privilégiés

Necture tacheté Rang Bosco, rivière L’Assomption Rivière, ruisseau ou étang à substrat rocheux ou caillouteux

Rainette versicolore Non disponible Bois et forêts à proximité d’étangs Tortue des bois Sur la route, près de la jonction

des routes 131 et 31 Cours d’eau sur un lit de sable fin ou de gravier avec plaine inondable et arbustaies riveraines bien développées

Source : Banque de données de l’Atlas des amphibiens et reptiles du Québec, Société d’histoire naturelle de la Vallée du Saint-Laurent.

Oiseaux

L’information concernant la présence des espèces aviennes dans la zone d’étude est plus abondante et possède une couverture spatiale plus précise que celle associée au groupe des amphibiens et reptiles. La source principale, et la plus pertinente également, est celle issue de l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional de l’Association québécoise des groupes d’ornithologues (Gauthier et Aubry, 1995). Dans le cadre de ce travail, le territoire québécois fut divisé en unités d’inventaire de 10 km x 10 km à partir du système de quadrillage UTM (Universel Transverse de Mercator) à l’intérieur desquelles des relevés d’indices de nidification ont été réalisés par des observateurs entre 1984 et 1989. La zone d’étude élargie est sise à l’intérieur de deux unités d’inventaire couvrant 200 km², soit les carrés XF29 et XG20.

Le tableau 5.3 présente la liste des espèces dont la nidification est confirmée (21), probable (21), ou possible (33) dans l’aire géographique délimitée par les deux unités d’inventaire. À cela, s’ajoute six (6) espèces qui ont été observées en période de nidification, sans qu’il y ait eu toutefois des indices permettant de croire qu’elles nichaient dans les environs du territoire d’étude. Un total de 81 espèces ont ainsi été signalées de 1984 à 1989, soit 41 % du nombre total d’espèces signalées dans la région bioclimatique de l’érablière à tilleul (Falardeau, 1995).

Tableau 5.3

Liste des espèces d’oiseaux observées dans les environs de la zone d’étude élargie durant la période de nidification entre 1984 et 1989

Nom français Nom scientifique Nidification dans

la zone d’étude Habitat préféré Goéland à bec cerclé Larus delawarensis Aucun indice Grandes cultures

Grand Héron Ardea herodias Possible Milieux humides

Bécasse d'Amérique Scolopax minor Possible Forêts

Bécassine des marais Gallinago gallinago Probable Milieux humides Maubèche des champs Bartramia longicauda Probable Pâturages Chevalier grivelé Actitis macularia Possible Milieux humides Pluvier kildir Charadrius vociferus Confirmée Grandes cultures Perdrix grise Perdix perdix Possible Grandes cultures

Gélinotte huppée Bonasa umbellus Possible Forêts

Pigeon biset Columba livia Possible Grandes cultures

Tourterelle triste Zenaida macroura Probable Grandes cultures Busard Saint-Martin Circus cyaneus Probable Milieux humides Buse à queue rousse Buteo jamaicensis Aucun indice Forêts

Buse à épaulettes Buteo lineatus Possible Forêts

Petite Buse Buteo platypterus Probable Forêts

Crécerelle d'Amérique Falco sparverius Probable Lisières arbustives et arborées

Hibou moyen-duc Asio otus Possible Forêts

Petite Nyctale Aegolius acadicus Probable Forêts Grand-duc d'Amérique Bubo virginianus Confirmée Forêts

Pic chevelu Picoides villosus Possible Forêts

Pic mineur Picoides pubescens Confirmée Forêts

Pic maculé Sphyrapicus varius Confirmée Forêts

Pic flamboyant Colaptes auratus Possible Lisières arbustives et arborées Tyran tritri Tyrannus tyrannus Confirmée Lisières arbustives et arborées

Tyran huppé Myiarchus crinitus Possible Forêts

Moucherolle phébi Sayornis phoebe Confirmée Milieux humides

Pioui de l'Est Contopus virens Confirmée Forêts

Moucherolle tchébec Empidonax minimus Probable Forêts

Alouette hausse-col Eremophila alpestris Possible Grandes cultures

Geai bleu Cyanocitta cristata Probable Forêts

Tableau 5.3

Liste des espèces d’oiseaux observées dans les environs de la zone d’étude élargie durant la période de nidification entre 1984 et 1989

Nom français Nom scientifique Nidification dans

la zone d’étude Habitat préféré

Grand Corbeau Corvus corax Probable Forêts

Corneille d'Amérique Corvus brachyrhynchos Confirmée Lisières arbustives et arborées Étourneau sansonnet Sturnus vulgaris Confirmée Friches

Goglu des prés Dolichonyx oryzivorus Possible Champs de foin Vacher à tête brune Molothrus ater Probable Pâturages

Carouge à épaulettes Agelaius phoeniceus Confirmée Lisières arbustives et arborées Sturnelle des prés Sturnella magna Probable Champs de foin Oriole de Baltimore Icterus galbula Possible Lisières arbustives et arborées Quiscale bronzé Quiscalus quiscula Confirmée Friches

Roselin pourpré Carpodacus purpureus Possible Forêts Bec-croisé bifascié Loxia leucoptera Aucun indice Forêts

Chardonneret jaune Carduelis tristis Possible Pâturages Bruant vespéral Pooecetes gramineus Possible Champs de foin Bruant des prés Passerculus sandwichensis Possible Champs de foin Bruant à gorge blanche Zonotrichia albicollis Possible Friches

Bruant familier Spizella passerina Possible Lisières arbustives et arborées Bruant chanteur Melospiza melodia Confirmée Friches

Bruant des marais Melospiza georgiana Possible Milieux humides Cardinal à poitrine rose Pheucticus ludovicianus Probable Forêts

Passerin indigo Passerina cyanea Probable Forêts Tangara écarlate Piranga olivacea Probable Forêts Hirondelle rustique Hirundo rustica Probable Patûrage Hirondelle bicolore Tachycineta bicolor Confirmée Milieux humides Hirondelle de rivage Riparia riparia Possible Milieux humides Jaseur d'Amérique Bombycilla cedrorum Possible Friches

Viréo aux yeux rouges Vireo olivaceus Probable Forêts

Viréo mélodieux Vireo gilvus Possible Forêts

Paruline noir et blanc Mniotilta varia Possible Forêts Paruline à joues grises Vermivora ruficapilla Aucun indice Forêts

Paruline jaune Dendroica petechia Probable Friches

Tableau 5.3

Liste des espèces d’oiseaux observées dans les environs de la zone d’étude élargie durant la période de nidification entre 1984 et 1989

Nom français Nom scientifique Nidification dans

la zone d’étude Habitat préféré Paruline bleue Dendroica caerulescens Probable Forêts

Paruline à croupion jaune Dendroica coronata Aucun indice Forêts

Paruline à flancs marron Dendroica pensylvanica Possible Forêts Paruline à gorge noire Dendroica virens Possible Forêts Paruline couronnée Seiurus aurocapillus Confirmée Forêts Paruline triste Oporornis philadelphia Possible Friches Paruline masquée Geothlypis trichas Possible Friches Paruline à calotte noire Wilsonia pusilla Possible Forêts Paruline flamboyante Setophaga ruticilla Possible Forêts

Moineau domestique Passer domesticus Confirmée Grandes cultures Moqueur chat Dumetella carolinensis Possible Lisières arbustives et arborées Troglodyte familier Troglodytes aedon Confirmée Forêts

Sittelle à poitrine blanche Sitta carolinensis Confirmée Forêts Sittelle à poitrine rousse Sitta canadensis Confirmée Forêts Mésange à tête noire Parus atricapillus Probable Forêts Grive des bois Hylocichla mustelina Possible Forêts Grive fauve Catharus fuscescens Confirmée Forêts Grive à dos olive Catharus ustulatus Aucun indice Forêts

Grive solitaire Catharus guttatus Probable Lisières arbustives et arborées et forêts Merle d'Amérique Turdus migratorius Confirmée Friches

Merle bleu de l'Est Sialia sialis Confirmée Lisières arbustives et arborées Sources : Banque de données de l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional.

Association québécoise des groupes d’ornithologues.

Près de la moitié des espèces identifiées sont associées au milieu forestier (39/81). Ensuite, environ 43 % (34/81) des espèces observées se composent de taxons qui fréquentent les habitats du milieu agricole (grandes cultures, champs de foin, pâturages, lisières). Ces dernières espèces sont d’ailleurs les mêmes qui sont considérées comme étant les plus abondantes en milieu agricole dans une étude de Jobin et al. (1996). Puis, 16 % des espèces se trouvent principalement dans les milieux humides ou riverains.

Aucune des espèces observées n’est considérée menacée ou vulnérable au Québec.

Mammifères

La présence d’un paysage fortement agricole et les petits boisés limitent le nombre d’espèces de mammifères susceptibles de se trouver dans la zone d’étude élargie. Les espèces présentes sont généralement associées à des milieux ouverts et agricoles. Ainsi, parmi les espèces les plus visibles susceptibles d'être présentes dans les champs, les jeunes friches et les cours d’eau adjacents, il y a la marmotte commune (Marmota monax), le rat musqué (Ondatra zibethicus), le renard roux (Vulpes vulpes), le raton laveur (Procyon lotor) et la mouffette rayée (Mephitis mephitis). Compte tenu de l’accroissement des populations au Québec, il se peut également que le cerf de Virginie (Ondocoileus virginianus) fréquente le territoire à l’étude durant la période estivale. Il est aussi manifeste que certaines autres espèces de micro-mammifères fréquentent le territoire à l’étude sans avoir fait l’objet de mentions; par exemple la souris sauteuse des champs (Zapus hudsonius) et le campagnol des champs (Microtus pennsylvani-cus).

De leur côté, les quelques boisés présents sont probablement fréquentés par le lièvre d’Amérique (Lepus americanus), l’écureuil roux (Tamiasciurus hudsonicus), le tamia rayé (Tamias striatus), le grand polatouche (Glaucomys sabrinus), le porc-épic d’Amérique (Erethizon dorsatum) et l’hermine (Mustela erminea). À cela, il faut également ajouter certaines espèces de micro-mammifères telles que la souris sylvestre (Peromyscus maniculatus), le campagnol sylvestre (Microtus pinetorum) et la souris sauteuse des bois (Napaeozapus insignis).

Somme toute, l’absence de grands massifs forestiers, la pratique d’une agriculture intensive et la présence d’infrastructures et d’activités humaines sur le territoire à l’étude limitent en

quelque sorte la diversité des habitats fauniques, et par le fait même la diversité des espèces animales présentes.