Élargissement de l’axe actuel (tracé 3)

C’est cette option qui a été retenue dans le cadre de la présente étude d’impact. Comme nous le verrons dans les lignes qui suivent, elle présente des avantages comparatifs très appréciables à l’égard des composantes du milieu qui sont fortement valorisées. De plus, ses inconvénients par rapport aux autres options examinées ne sont pas si importants qu’ils paraissent au premier abord.

Avec le scénario d’un élargissement, la route 131 passerait de deux à quatre voies afin d’en augmenter sa capacité actuelle. Pour des considérations d’économie lors de la construction, la chaussée existante serait récupérée et servirait pour l’aménagement des voies en direction nord. Ainsi, l’élargissement se ferait du côté ouest uniquement, la principale raison soutenant ce choix étant que la grande majorité des bâtiments et infrastructures d’utilité publique se situent présentement à l’est de la route. Des accotements seraient aménagés et le drainage serait tou-jours assuré par des fossés (drainage ouvert), mais il est difficile de statuer, à ce stade-ci de l’étude, sur la largeur de l’emprise puisqu’elle est susceptible de varier considérablement en fonction du type de terre-plein préconisé (voir sous-section 4.2.1). Toutes les intersections pour

les axes transversaux à la route 131 seraient maintenues à niveau. Les feux de circulation seraient aussi conservés, à l’exception de ceux du rang Sainte-Rose qui seraient enlevés consi-dérant les faibles débits de circulation qu’on y observe et pour assurer une meilleure fluidité sur la route 131 lors de forts achalandages. Il n’y aurait pas de feux installés à l’intersection du rang Frédéric et le mode de contrôle à cette intersection continuerait à se faire avec des arrêts sur les approches secondaires.

Avantages

D’une part, en termes de circulation routière, même si les gains de temps ne seraient pas aussi importants que dans les deux autres scénarios pour les usagers de la route 131 (gain d’environ une minute seulement en forte période de pointe), il reste qu’un aménagement à quatre voies dans l’axe actuel pourrait mieux répondre à la demande future en transport. En effet, sur un horizon de 20 ans, il est prévisible que le niveau de service varierait de A à B pour un élargisse-ment à quatre voies, alors qu’il aurait été de D dans un nouveau corridor à deux voies (dans la perspective où tous les débits de transit y auraient été réaffectés).

Ensuite, il engendrerait encore moins d’incidences négatives sur le milieu agricole qu’un nou-veau corridor à l’ouest de la route actuelle. Aucun bâtiment agricole ne serait touché et la perte de terres cultivées ne serait que de 10 à 20 ha, selon le type de terre-plein préconisé (voir sous section 4.2.1). Également, autre avantage important par rapport aux deux autres scénarios : le fait que les commerces le long de la route actuelle maintiendraient leur visibilité auprès de leur clientèle. Ainsi, tout en améliorant l’accès aux principales destinations récréotouristiques du nord de Lanaudière et en permettant un meilleur accès pour les entreprises manufacturières de la région, l’élargissement de l’axe actuel se veut d’autre part un scénario qui est en accord avec les préoccupations du milieu. À cela, s’ajouterait le fait que les coûts de réalisation seraient moindres que dans le cas d’un nouveau corridor (15 M $ comparativement à 19 à 20 M $ pour un nouveau corridor).

Inconvénients

Le premier inconvénient à souligner avec ce scénario est que le tracé pourrait comporter des risques d’accidents plus élevés qu’avec un nouveau corridor. En effet, la présence

d’inter-sections et d’entrées charretières représente des points d’interférence qui font en sorte que la route offrirait probablement une desserte moins sécuritaire que les deux autres scénarios. Reste qu’on ne peut pas vraiment parler d’une réduction importante du nombre et de la gravité des accidents automobiles avec un nouveau corridor puisque les taux d'accidents sont présentement faibles sur le tronçon à l’étude. Nous avons vu également que cette situation ne devrait pas tellement changer dans le futur.

Tout de même, le fait de privilégier l’axe actuel pour mettre en place un segment à quatre voies pourrait favoriser davantage le développement linéaire en bordure de la route 131, ou à tout le moins pourrait créer des pressions en ce sens. Conséquemment, cela pourrait amener, par des effets indirects du projet, des pertes subséquentes de terres agricoles. Toutefois, cet inconvé-nient n’apparaît pas vraiment discriminant, puisque les deux tracés dans un nouveau corridor pourraient eux aussi avoir le même genre d’effets à long terme. Donc, peu importe le tracé choisi, il faudra nécessairement des mesures adéquates de contrôle en ce qui concerne l’aménagement des territoires municipaux traversés pour contrer ce genre d’effets indirects.

Un autre inconvénient réside dans le niveau de nuisances qui serait observé pour les résidences situées le long de la route 131 (bruit, poussière). Par comparaison aux deux autres scénarios, non seulement ces nuisances ne seraient pas réduites, mais elles augmenteraient pour la dizaine de résidences situées du côté ouest de la route actuelle (à titre indicatif, cette situation serait encore plus problématique advenant le cas où l’élargissement se ferait des deux côtés de la route, ou encore uniquement du côté est, parce qu’on y dénombre une vingtaine de bâtiments servant d’habitation). Toutefois, le nombre de résidences affectées pourrait être moindre étant donné que certaines d’entre elles pourraient être acquises ou relocalisées. Cette question sera examinée ultérieurement (sous-section 4.2.1), mais mentionnons simplement ici que cinq à dix bâtiments seraient touchés (c’est-à-dire qu’ils se situeraient dans la nouvelle emprise), tout dépendant du type de terre-plein retenu. Ceci se compare donc à peu de choses près aux deux scénarios d’un nouveau corridor : environ cinq résidences auraient été touchées et, dans le cas spécifique d’un nouveau tracé à l’est de la route actuelle, celui-ci aurait affecté en plus une grange et deux silos.

4.1.4 Synthèse

Le tableau 4.1 fait la synthèse des avantages et inconvénients de chacun des scénarios étudiés.

Le scénario d’un élargissement de l’axe actuel a été retenu parce qu’en plus de favoriser les intérêts régionaux, il permet également de s’harmoniser avec les intérêts locaux sans compro-mettre les deux objectifs fondamentaux que le MTQ poursuit à l’égard de son réseau routier, soit de maintenir une bonne fluidité de la circulation et d’assurer la sécurité des déplacements.

Premièrement, en améliorant la fluidité de la route, on favorise un meilleur accès aux entrepri-ses de la région et on donne des conditions favorables à l’essor du secteur récréotouristique dans la portion nord de Lanaudière. Deuxièmement, on n’augmente pas les risques d’accidents puisque cette problématique est somme toute mineure présentement sur le tronçon étudié de la route et devrait le demeurer pour les prochaines années. Troisièmement, on limite au maximum les inconvénients sur le milieu agricole et on respecte la trame commerciale en place. Enfin, les impacts sur le milieu bâti et en matière de nuisances se comparent avec les deux scénarios d’un nouveau corridor, car ceux-ci auraient amené des perturbations significatives sur les axes secondaires.