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VERS DE NOUVELLES STRATÉGIES DE DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL

Travail des enfants

INTERNATIONAUX SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

5. VERS DE NOUVELLES STRATÉGIES DE DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL

L’appui du local au développement socioéconomique de l’agglomération tarbaise est en soi une nouveauté par rapport à l’ancienne dynamique industrielle en cours sur le territoire. En effet, c’est la forte présence de grands groupes, répertoriée sur environ trois ou quatre pôles du département (Bagnères de Bigorre, Lannemezan, Tarbes et Pierrefitte-Soulom), qui est pendant longtemps la source de création de richesse et d’emploi. Il importe aujourd’hui de diversifier et de revitaliser l’économie locale par l’émergence de nouvelles stratégies de développement territoriale; stratégies essentiellement basées sur l’offre, l’innovation et la production de services, mais aussi basée sur une politique de filières et de niches. Ces dernières permettront la création de nouveaux gisements d’entreprises ainsi que la création d’un fort potentiel de PMI innovantes (CDDE, 2005). Adossé à ces nouvelles stratégies, il semble qu’une nécessaire initiative de concertation et de partenariat entre l’industrie, les établissements publics de recherche et d’enseignement, les collectivités territoriales et les institutions politiques, s’épanouisse et se cultive pour l’apparition et le déploiement d’une réelle forme de gouvernance locale. Outre le fait de mobiliser les dispositifs habituels d’aides reconversion, il s’agit ici de «développer des domaines de compétences et de spécialisation, organisés dans des réseaux d’acteurs, entreprises et institutions qui s’attachent à structurer des relations de complémentarités ou de coopérations spécifiques en matière de recherche, de production ou de développement» (Layahe et Barnèche-Miqueu, 2003).

Enfin, avec l’avènement de la métropolisation qui amène davantage les grandes villes à développer des relations avec d’autres espaces métropolitains qu’à renforcer leurs relations avec les villes moyennes de leurs périphéries (Charbonneau, Lewis et Manzagol, 2004), la ville de Tarbes est de fait exposée ouvertement à une économie mondialisée. Ceci lui impose de «relancer continuellement la compétitivité (valorisation des ressources et des capacités locales) et l’attractivité (avantage comparatif) de son territoire» (Barnèche-Miqueu, 2006) par le biais de stratégies et dynamiques de développement exposées précédemment. Cependant, même si ses diverses stratégies ne sont plus systématiquement en lien avec celle de sa métropole régionale (Barnèche-Miqueu, 2006), il est intéressant de voir que les acteurs de la ville de Tarbes s’efforcent d’une certaine manière à «glocaliser» l’agglomération ; c’est-à-dire de repositionner le territoire sur l’échiquier français, européen et mondial, en mettant à profit les attributs locaux tout en mobilisant les ressources, dispositifs et politiques qui viennent de l’extérieur, comme les pôles de compétitivité ou encore les fonds européens.

CONCLUSION

Les régions de Sorel-Tracy et de Tarbes illustrent parfaitement les défis auxquels se confronte la reconversion post-fordiste, c’est-à-dire ceux d’une stratégie de développement basé sur les acteurs du territoire. En effet, comme le soutient le modèle développé par Klein (2006), c’est grâce au leadership d’un groupe d’acteurs sociaux – qui combinent des actions collectives de types traditionnel, telles que la gestion gouvernementale ou municipale, avec de nouvelles formes d’actions, telles que la concertation, le partenariat et la démocratie participative – que la réussite du projet est possible, ce qui conduit les deux régions à restructurer et à transformer les dimensions qui composent leur territoire respectif. En innovant socialement et économiquement, les acteurs mobilisent la société civile vers l’action collective locale qui à son tour tend à créer une certaine forme de solidarité territoriale et d’entreprenariat collectif. Enfin, tout ceci a effet structurant pour le milieu, il y a donc accumulation des expériences de résultats positifs. Ceux-ci amènent les communautés locales dans une spirale ascendante de développement territorial (voir Figure 4)

FIGURE 4

Schématisation théorique du cas de reconversion économique de Sorel-Tracy

selon le modèle développé par Klein (2006)

Action collective Choix de l’environnement à l’issu de colloques et de réunions multiples. Solidarité locale Choix de l’écologie industrielle comme stratégie de développement. Partenariat

Tout ce qui fait fonctionner l’écologie industrielle : CTTEI Technocentre CREUST Enviroclub SADC, CLD Société des Parcs

Conscience territoriale

Sorel-Tracy est considérée comme région par excellence en développement durable.

Initiative locale

Sortir de la crise : grâce à la coordination, à la coopération, et à la vision commune entre syndicats et industriels.

Apprentissage et Densification institutionnelle

Mobilisation des ressources

Infrastructures locales UQAM – CEGEP Entreprises du milieu

Élus municipaux Monde des affaires/Patronat

Instituts gouvernementaux Etc.

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ATELIER B1

Dynamiques territoriales et innovations sociales

Nom Rym Achour

Formation maîtrise en géographie

Université Université du Québec à Montréal

Sous la direction de Juan-Luis Klein

Titre de la communication LA RÉSURGENCE DES NATIONS À L’HEURE

DE LA MONDIALISATION: LE CAS DE LA CATALOGNE

Date 15 mars 2007

INTRODUCTION

En ce début de XXIe siècle, les questions concernant l’identité ainsi que la transformation des États- nations font l’objet d’un intérêt croissant dans le champ des sciences humaines. Plusieurs changements survenus au XXe siècle, mais particulièrement dans les dernières décennies, ont profondément transformé les représentations identitaires de plusieurs communautés humaines. Ces questions deviennent de plus en plus complexes depuis les années 1980 avec des dynamiques territoriales changeantes dans les sociétés engendrées par la mondialisation et la mise en place du système-monde. (Klein, Lasserre, 2006) Les concepts de «nation» et de «nationalisme» font l’objet de plusieurs ordres du jour et d’importants enjeux sont soulevés concernant les mutations dans les États-nations.

À travers le monde, plusieurs conflits politiques et territoriaux proviennent directement de la présence d’une ou plusieurs minorités nationales dans un même pays. Les nations minoritaires sont en crise et en reconstruction à cause des transformations actuelles à l’heure de la post-modernité. C’est le cas de la Catalogne, l’une des 17 communautés autonomes de l’Espagne et l’une des trois nations minoritaires officiellement reconnues à l’intérieur de la Constitution espagnole de 1978. Cet « État-région » sera le centre de notre réflexion. Nous analyserons la résurgence des nations et des identités en Catalogne dans un contexte de mondialisation et de l’Union Européenne.

Avant nous concentrer sur la Catalogne, voici quelques données sur la nation catalane et sur sa localisation. La catalogne comprend 17 communautés autonomes en Espagne dont la Catalogne. Nous constaterons que la Catalogne est comparable à la société québécoise au niveau de la population ainsi qu’à la proportion de celle-ci concentrée dans la région métropolitaine (Voir Tableau 1), et qu’elle a une structure administrative territoriale semblable aussi à celle du Québec. Par ailleurs, la Catalogne compte 41 Comarcas (administrations locales supra-municipale semblables aux MRC du Québec). La capitale de la Catalogne est Barcelone. (Voir Carte 1).

TABLEAU 1

La Catalogne et le Québec comparés

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