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UNE MAJORITÉ DE PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES

I REGARD TRANSVERSAL : PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE L’ÉCONOMIE VIETNAMIENNE

D. UNE MAJORITÉ DE PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES

Les grandes entreprises sont généralement soit des entreprises publiques soit des entreprises conjointes entre une entreprise publique vietnamienne et une entreprise étrangère. Mais elles sont peu nombreuses au Vietnam.

L’économie vietnamienne est caractérisée par l’importance du nombre des petites et moyennes entreprises, même au sein du secteur public. Une enquête effectuée le 1er octobre 1990 par la Direction générale des statistiques, le Ministère des finances et le Ministère du commerce, montre que le capital moyen d’une entreprise familiale dans les secteurs industriel et commercial est de 5 millions de đồngs 117. Le capital des entreprises privées enregistrées est en moyenne de 152,1

115 Molisa, General Statistical Office, 1998, Status of Labour- Employment in Vietnam, 1997, Hanoï, Statistical Publishing House. OUDIN Xavier, 1999, “ Le Doi Moi et l’évolution du travail au Vietnam ”, Vietnam, Asie du Sud-Est : emploi, industrie, agriculture : nouvelles formes d’organisation de la production, Revue Tiers-Monde, vol. 40, n° 158, (pp. 377-396), p. 381.

116 Molissa, General Statistical Office, 1997 Status of Labour- Employment in Vietnam, 1996, Hanoï, Statistical Publishing House. OUDIN Xavier, 1999, op. Cit., p. 382, texte, notes 1 et 2. Le sous-emploi est défini par une durée inférieure à quarante heures de travail dans la semaine qui précède l’enquête. Ce n’est pas le temps effectif passé au travail qui compte mais le temps en situation de travail (un commerçant qui attend un client pendant plusieurs heures n’est pas considéré comme sous-employé).

117 CU HUY Ha Vu, 1999, La privatisation au Viet Nam, thèse de doctorat en droit, sous la direction de Michel Durupty, Université de Paris I Panthéon-Sorbonne, p. 105, note **.

millions de đồngs par unité sur la période 1991-1993, avec une baisse en 1994. Le capital enregistré des SARL est en moyenne de 758,9 millions de đồngs sur la même période et également avec une baisse en 1994 (voir tableau 4). Dans le secteur public, le volume du capital enregistré est nettement plus élevé et monte progressivement. Mais la moyenne cache une forte disparité. Après la restructuration de 1993, la moitié des entreprises peuvent être considérées comme des P.M.E. (voir tableau 7).

Tableau 4 : Capital moyen enregistré d’une entreprise de 1991 à 1995 (en millions de đồngs) 1991-1993 1991-1994 1991-1995 Général 2126 2143,3 2680,6 Entreprises privées 152,1 145,2 168,4 Sociétés à responsabilité limitée (SARL) 758,9 702,9 775,1 Sociétés anonymes 7610 7682,7 10330,3 Entreprises d’État 6068 8062,4 12306,9

Source : Direction générale des statistiques, Niên giám thống kê (Annuaire statistique 1994 et 1997), Tổng cục thống kê.

Il n’existe pas de définition officielle des P.M.E. au Vietnam. La différenciation est réalisée autrement que par la seule notion de taille dans les données des organismes publics (entreprises familiales, entreprises et sociétés privées enregistrées et de petite taille, entreprises unipersonnelles). Les petites et moyennes entreprises publiques ne sont pas distinguées des grandes entreprises publiques. Toutefois, une amorce de circonscription de cette catégorie d’entreprise apparaît. La terminologie est utilisée par les hommes d’affaires, les chercheurs et les membres de l’administration. Elle décrit alors une notion dont le contour reste flou, en référence aux définitions étrangères ou à un “ état d’esprit ”. Le tableau ci- dessous présente les critères de définition utilisés dans différents pays. Les organismes étatiques et paraétatiques commencent eux aussi à adopter des critères de définition des P.M.E..

Pays ou territoires

Nombre de travailleurs Capital total Chiffre

d’affaires

Australie < 500 industrie et services

Canada < 500 industrie et services

États-Unis < 100 tous secteurs

France < 500 tous secteurs

Hong Kong < 100 dans l’industrie

< 50 dans les services

Indonésie < 100 tous secteurs < 0,6 milliard de Rupiah < 2 milliards de

Rupiah

Japon < 100 commerce de gros

< 50 commerce de détail < 300 autres branches

< 30 millions de Yens < 10 millions de Yens < 100 millions de Yens

Mexique < 250 tous secteurs < 7 millions d’ USD

Myanmar (Birmanie)

< 100 tous secteurs

Philippines < 200 tous secteurs < 100 millions de Peso

Singapour < 100 tous secteurs < 499 millions de SGD

Thaïlande < 100 tous secteurs < 20 millions de Baht

Source : Dao Duy Chu, 1999, “ Medium and Small Size Enterprise of Vietnam. Actual Situation and Development Policies ”, Vietnam Economic Review, Fifteenth year n°1 (55), january, p. 18, et AUMIPHIN Jean-Pierre, 1996, “ Les petites et moyennes entreprises au Vietnam et la problématique de la collecte des fonds propres ”, Ouverture économique, 1996/2, pp. 37-47 pour le cas de la France.

L’État d’esprit attribué aux P.M.E. sert parfois de critère. Il correspond alors plus aux caractéristiques du secteur privé qu’à celles du secteur public. Il inclut les éléments suivants :

 la responsabilité directe et personnelle en matière décisionnelle, financière et sociale ;

 la propriété aux mains d’un homme ou de sa famille ou encore d’un groupe restreint de personnes ;

 l’objectif qui se résume souvent à la compétitivité à court terme.

Pour effectuer une analyse commune, la Chambre de commerce du Vietnam et le Comité d’État au plan ont adopté une définition propre dont nous pouvons

présager le futur statut de définition officielle : les microentreprises emploient moins de 5 personnes et possèdent un capital inférieur à 100 millions de đồngs. Les petites entreprises emploient entre 5 et 50 employés et possèdent un capital compris entre 100 et 300 millions de đồngs. Les entreprises de taille moyenne emploient entre 50 et 300 personnes et possèdent un capital compris entre 300 millions et 1 milliard de đồngs 118.

Faute d’une définition claire et compte tenu de l’amalgame public/privé, la quantification des P.M.E au sein de l’économie n’est pas très significative. Selon Dao Duy Chu les petites et moyennes entreprises, tous secteurs confondus, représentent 31% du total de la production industrielle et environ un quart des travailleurs, c’est-à-dire environ huit millions de personnes119. Lê Thanh Hà estime

l’apport des petites et moyennes entreprises à 48 % du PIB120. Ce pourcentage est

supérieur à celui avancé par Dao Duy Chu. Une analyse par type de propriété nous semble plus appropriée dans le cas du Vietnam.

II - REGARD SECTORIEL : LES DIFFÉRENTS SECTEURS EN

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