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1.2.1 L'adaptation des permissions à une guerre imprévue

1.2.2. Le régime de juillet 1915 : un système injuste, une distribution arbitraire

1.2.2.1. Un système hiérarchisé fondé sur des quotas

Définir des tours de départ.

Le commandant Jules-Emile Henches témoigne en août 1915 de la complexité du régime des permissions : "Je suis occupé à une juste répartition des départs en permission. Tant de considérations entrent en compte pour se rapprocher de l'équité", se plaint-il163. Pour bénéficier d'une permission de détente du front en juillet 1915, il faut tout d'abord "être présent aux armées depuis six mois au moins", c'est-à-dire appartenir à une formation sous l'autorité du Général commandant en chef, stationnée dans la zone des Armées164. A partir du deuxième tour de permission, qui débute en novembre 1915, trois mois de présence aux armées suffisent165. Le régime des permissions du front reste ainsi pendant tout le conflit distinct de celui accordé aux militaires de l'Intérieur, qui relèvent pour leur part du ministère de la Guerre. Privilégiés en matière de permission de week-end, on l'a vu, les militaires de l'Intérieur ne bénéficient des nouvelles permissions de détente qu'à partir du 7 août 1915, lorsque le ministre leur étend la mesure prise aux Armées166. Pendant toute la guerre, leurs permissions de détente durent moins longtemps que celles des combattants du front, mais ils restent bénéficiaires des permissions de week-end : en août 1915, ils ont droit à quatre jours sur demande, contre six aux combattants ; A partir du 1er octobre 1917, à 21 jours par an contre 30 ; enfin à partir du 1er décembre 1918 à 40

162 33 lignes exactement. La circulaire est reproduite annexe 4.

163 Commandant J.-E. Henches, A l'école de la guerre, Hachette, 1918, 6 août 1915, p. 89. 164 SHAT, 16N444, circulaire n°7736 du GQG aux commandants d'Armées, p. 1.

165 Pendant toute la guerre, cette règle reste intangible et explique que les jeunes classes ne puissent obtenir

de permissions du front que trois mois après leur mobilisation effective. Pendant leur instruction, elles ont droit à des permissions au titre des troupes de l'Intérieur, moins longues mais plus régulières. SHAT, 16N444, circulaire n°643 du GQG aux commandants d'Armées, 2 novembre 1915.

166 A condition qu'ils soient mobilisés depuis plus de six mois et qu'ils n'aient profité d'aucune permission de

jours contre 60. Dans leur cas, les permissions de détente sont surtout une mesure sociale, puisque la gratuité du voyage permet aux plus démunis d'en profiter167. On peut d'ailleurs se demander dans quelle mesure cette dissymétrie ne cherche pas à satisfaire une opinion publique prompte à se mobiliser contre les privilèges des mobilisés de l'arrière, ou si elle ne traduit pas plutôt la tentation de se défausser sur les politiques des sujets sensibles. Ces derniers se retrouvent ainsi chaque année en position de demander l'élargissement des mesures prises aux Armées aux mobilisés de la zone de l'Intérieur, une situation qui a sans doute contribué à renforcer l'idée que les embusqués et les parlementaires avaient des intérêts communs168.

La circulaire du 30 juin reste en revanche très floue sur l'ordre dans lequel les combattants des Armées peuvent partir en permission :

"Il sera donné satisfaction en priorité aux demandes qui paraîtront les plus intéressantes, soit parce que leurs auteurs sont depuis plus longtemps au front, ou se sont distingués par des faits d'armes, soit parce que les motifs invoqués sont plus sérieux. Il s'établira ainsi une sorte de roulement permettant à presque tous les hommes qui n'ont pas revu leur famille depuis le début de la campagne de passer quelques jours chez eux"169.

Le texte laisse toute latitude aux chefs de corps pour décider de l'ordre des départs, ce que les députés contestent vivement pendant tout le mois de juillet 1915 :

"Les règles les plus diverses président à l'attribution des congés : ancienneté, situation de famille, distinctions honorifiques déterminent selon les régiments l'ordre d'attribution des congés, ce qui provoque un certain mécontentement parmi les soldats",

se plaint Anglés le 28 juillet 1915, concluant que "les congés accordés le sont dans des conditions d'arbitraire et d'inégalité qu'on ne saurait tolérer"170. Dans un régiment, les permissions seraient refusées aux Parisiens, "sous prétexte qu'ils n'en ont pas besoin", dénonce le socialiste Bracke. La situation est telle que des rumeurs de suppression agitent les tranchées. Ce tableau correspond bien à la réalité, comme Joffre l'admet le 12 août en fusionnant dans un même texte l'ensemble des circulaires sur les permissions :

167 Ils doivent au contraire payer leur trajet dans le cas des permissions de week-end. Cette différence

financière persiste pendant toute la guerre. On la retrouve ainsi dans le règlement du 18 juin 1916 ou du 5 septembre 1917.

168 C'est le cas à chaque réforme de la durée des permissions, discutée pendant l'été pour s'appliquer à partir

du 1er octobre.

169 SHAT, 16N444, GQG, circulaire confidentielle n°12619 du Général commandant en Chef pour les

commandants d'Armées, 30 juin 1915.

"Il existe, en effet, entre les armées des différences notables, tant au point de vue de la durée des permissions, que de la manière dont se fait le choix des hommes qui doivent en jouir en premier lieu"171.

Il demande qu'une liste des départs soit établie dans chaque compagnie, avec cet ordre de préférence :

"a) Tout d'abord aux hommes qui sont aux armées depuis le temps le plus long. b) A égalité de séjour aux armées, aux hommes des classes les plus anciennes et dans chaque classe aux pères des familles les plus nombreuses"172.

Cet ordre définit donc les permissions comme un remède à l'usure morale et physique des hommes et tient compte des responsabilités familiales de chacun. Le cycle des départs se fonde sur cette liste initiale, le jour où un homme arrive à l'unité, soit de retour de permission, soit venant de renfort, il est porté sur la liste des départs à la suite de ceux arrivés avant lui. En pratique, l'établissement des listes de départ est un véritable casse-tête pour les chefs de corps, puisque la manière dont on doit décompter le temps de présence aux "Armées" n'est jamais précisée, comme le constate le député Bouilloux- Lafont dans le principal rapport de la Commission de l'Armée de la Chambre, daté du 31 juillet 1916173. De même, alors que le régime des permissions est fondé sur la distinction entre la zone des Armées et la zone de l'Intérieur, celles-ci ne sont pas définies clairement. En outre, l'effectif des compagnies n'est pas stable puisque des renforts viennent sans cesse remplacer les morts. Cette arrivée suscite des difficultés imprévues :

"Fallait-il inscrire ces gens en tenant compte de leur temps de séjour dans la zone des Armées ou simplement devait-on considérer l'époque à laquelle ils étaient arrivés en renfort ? Les intéressés prétendaient que ce temps partait de décembre ; mais les vieux poilus qui se trouvaient retardés par cette mesure tentaient de s'y opposer et demandaient que seul fût considéré comme valable le temps passé aux tranchées, d'où protestations réciproques ; et nécessité de trancher aussitôt un litige aussi délicat"174.

De même, la situation des hommes qui changent de corps reste-t-elle "désastreuse" à l'été 1916 :

"Ils sont tenus de produire à leurs nouveaux chefs des pièces justificatives établissant avec leur durée de séjour à l'ancienne formation, la date de leur dernière permission. Comme ils n'ont jamais sur eux de telles pièces, ils doivent écrire pour les demander. Souvent on ne leur répond même pas. Il leur devient

171 SHAT, 16N444, circulaire n°7736 du GQG aux Armées, 12 août 1915, 3 pages, p. 1.

172 SHAT, 16N444, GQG, circulaire confidentielle n°12619 du Général commandant en Chef pour les

commandants d'Armées, 30 juin 1915.

173 SHAT 16N444, Bouilloux-Lafont, Rapport sur les permissions, 31 juillet 1916, 23 pages, p. 7. 174 SHAT 16N444, Bouilloux-Lafont, Rapport sur les permissions, 31 juillet 1916, p. 10.

donc impossible de se faire inscrire sur les listes de leur nouvelle affectation. D'autres fois on refuse de leur tenir compte du temps passé à l'ancien corps, et on les relègue en queue de liste. Certains hommes, ayant eu plusieurs affectations successives, se voient à chaque nouveau changement, ballottés de fin de liste « et n'arrivent jamais qu'à prendre la Grande Ceinture », comme l'écrit, et non sans humour, un poilu désabusé !"175

En effet, le réseau des chemins de fer est organisé de telle façon que la plupart des transports de troupes transitent par la Grande Ceinture, rocade ferroviaire qui contourne la capitale. Si les hommes se rapprochent alors de Paris et de l'arrière, la permission leur échappe par le même mouvement. Les départs sont en outre soumis à des quotas qui varient selon les unités et les opérations militaires du secteur.

Le règne du taux.

Du 1er juillet 1915 au 1er octobre 1916, les combattants partent en fonction d'un pourcentage préétabli qui est fondé sur le nombre d'hommes que les armées peuvent autoriser à s'absenter sans compromettre la lutte contre l'ennemi. Joffre rappelle en septembre 1916

"…L'impérieuse obligation de maintenir les unités à un effectif suffisant pour les laisser en tout temps utilisables dans le combat. Dans la réduction des effectifs combattants, il importe de ne pas dépasser volontairement une limite déterminée, sous peine de compromettre les intérêts primordiaux de la défense contre l'ennemi"176.

Le 30 juin 1915, ce taux a été limité à 3 ou 4 % de l'effectif de chaque armée, les commandants d'Armée pouvant laisser partir les hommes pour huit jours maximum en fonction de l'activité du secteur177. A un tel rythme, les départs se succèdent très lentement, sans compter qu'ils varient selon l'humeur des chefs de corps, comme le relève le député Anglès fin juillet :

"Dans une même unité, l'importance des congés est très variable selon les hommes. Tel obtient quatre jours, tel autre six, tel autre huit. D'autre part les congés ne sont accordés simultanément qu'à trois, quatre ou six hommes par compagnie. Cette proportion est insuffisante"178.

175 SHAT 16N444, Bouilloux-Lafont, Rapport sur les permissions, 31 juillet 1916, p. 9.

176 SHAT, 16N444, réponse du GQG n°17894 du 22 septembre 1916 à la dépêche n°6275D du ministre de la

Guerre.

177 SHAT, 7N149, circulaire confidentielle n°12.619 du GQG aux généraux commandant les armées et les

régions, 30 juin 1915.

178 Une compagnie a un effectif de 194 hommes. AN, C7494, Commission de l'Armée de la Chambre des

A l'échelle des Armées du Nord et du Nord-Est, ce pourcentage correspond à une absence simultanée de 64 000 à 85 000 soldats environ, soit six hommes au maximum par compagnie179. De nombreux cas particuliers remontent jusqu'aux députés, à travers les réclamations que leur font parvenir les soldats. Ainsi, le député Parvy signale le cas d'un groupe d'artillerie composé de 270 hommes, qui partent à raison d'un par jour, et où le dernier ne pourra bénéficier de sa première permission qu'après 21 mois de présence au front, c'est-à-dire fin avril 1916180. La demande d'accélération des tours de départ est à la fois unanime et justifiée, et beaucoup de députés demandent simplement des "mesures plus rationnelles", à l'image du socialiste Deguise, qui souhaite leur donner une "véritable et utile portée"181.

C'est sous l'influence de ces critiques que Joffre réduit à six jours pleins la durée des permissions de détente à partir du 12 août 1915 :

"Le chiffre de huit jours primitivement fixé est réduit de façon à accélérer le délai au bout duquel tous les hommes auront pu en bénéficier"182.

Joffre laisse entendre que la durée initiale des permissions était de huit jours, alors qu'il s'agissait d'un maximum dont il semble bien qu'il ait été rarement atteint par les chefs de corps, puisque les premières permissions sont souvent désignées comme des "permissions de quatre jours", ce qui correspond à la norme de la zone de l'intérieur, que les chefs de corps semblent avoir adoptée par défaut183. La cadence des départs est accélérée à partir d'août par l'augmentation du pourcentage, porté à 5 % de l'effectif en première ligne et à 10 % pour les troupes de réserve d'armée ou de Groupe d'armée. A partir de la mi-août, les hommes partent donc, en théorie, environ deux fois plus vite qu'en juillet, au rythme de neuf hommes par compagnie. Le pourcentage établi prend en compte la durée effective de l'absence des hommes, puisqu'il faut ajouter aux six jours de la permission les quatre jours que dure en moyenne le trajet vers l'arrière et le retour, puisque le trajet n'est pas inclus dans la durée du congé. Ainsi, la durée de l'absence effective des permissionnaires varie-t-

ministre de la Guerre le 20 juillet, (JO, Débats de la Chambre des députés, question n°3402).

179 Sur la base d'un effectif combattant de 2 132 000 hommes en mai 1915. Histoire militaire de la France,

op.cit., p. 168

180 JO, Débats de la Chambre des députés, question n°3868 du 5 août 1915. Toutes les séances de juillet et

d'août font l'objet de questions des députés sur ce point.

181 JO, Débats de la Chambre des députés, question n°3557 du 22 juillet 1915 182 SHAT, 16N444, circulaire n°7736 du GQG aux Armées, 12 août 1915, p. 1.

183 La circulaire du 30 juin 1915 prescrivait qu'un compte-rendu mensuel soit adressé chaque mois par les

Chefs de corps au GQG, mais celui-ci ne figure pas dans les statistiques des effectifs parvenues au GQG et conservées au SHAT (7N565 à 567). La pratique postérieure des chefs de corps laisse toutefois supposer qu'ils ont interprété la circulaire de manière restrictive.

elle considérablement en fonction de la distance du front à la résidence du militaire, et des facilités de transport184.

Dans ces conditions, il faut six mois et demi pour faire partir l'ensemble d'une compagnie, et si la réforme du 12 août accroît considérablement la fréquence des tours de permission, elle place les permissions dans une perspective sans doute trop lointaine pour que leur anticipation puisse avoir des effets positifs sur le moral des combattants185. Un cycle de permissions se met en place à partir du 2 novembre 1915, à l'occasion de l'achèvement du premier tour dans certains corps :

"Il doit bien être entendu que, lorsque dans une unité tous les militaires ayant six mois de présence aux armées auront joui de cette permission, la série des permissionnaires ne devra pas être interrompue. […] Lorsque tous les militaires d'une unité ont été en permission, le tour doit reprendre en commençant par les hommes ayant le séjour le plus long aux armées, quel que soit le temps depuis lequel ils ont obtenu leur première permission",

indique Joffre186. Dès lors, les hommes ont les moyens de comparer la situation des unités en tenant les comptes du nombre de permissions dont chacune a bénéficié. Les écarts se sont en effet creusés entre elles depuis juillet 1915. Cette injustice est aussitôt relevée par plusieurs députés, tel Louis Deshayes qui constate que dans certains corps seuls 20 % des hommes sont partis en permission, alors que le second tour est commencé ailleurs, mais aussi par la presse, qui commence à évoquer les dysfonctionnements des permissions, en relayant certains débats de la Chambre187. La mise en place d'un cycle de permissions a pour conséquence de mettre en évidence les injustices du sacrifice demandé aux hommes : "Là où le service a été le plus exigeant les soldats ont été en quelque sorte le moins récompensés", dénonce le député Mayéras188. Le ministre de la Guerre apporte un argument contraire, expliquant que dans les unités où en raison des pertes subies, peu d'hommes sont susceptibles de partir en permission, le second tour commence plus tôt que dans d'autres : "De ce fait, les unités actives sont en général plus favorisées que les unités territoriales, qui ont été moins exposées"189. C'est effectivement le cas, mais les réticences

184 Le transport des permissionnaires répond à des logiques et à des contraintes qui lui sont propres, et fait

l'objet d'un chapitre spécifique. Dans l'armée britannique, la durée du transport est incluse dans la durée de la permission, qui court de l'embarquement dans les ports français jusqu'au rembarquement dans les ports britanniques, et défavorise les hommes originaires du Nord du pays.

185 Dans l'hypothèse d'un taux constant et uniforme pour tous, et où des opérations ne viennent pas réduire ni

suspendre les départs.

186 SHAT, 16N444, Circulaire n°643 de Joffre aux commandants d'Armées, 2 novembre 1915.

187JO, Débats de la Chambre des députés, question n°6271 du 30 novembre 1915. Voir aussi "Les

Permissions du front", Le Petit Parisien, 22 novembre 1915, p. 1.

188 JO, Débats de la Chambre des députés, question n°6293 du 30 novembre 1915.

de certains chefs de corps à faire partir les hommes en congé sont aussi en cause. Dans un long article polémique, Le Petit Parisien critique en décembre 1915 l'injustice de la distribution des permissions, s'appuyant sur de nombreuses lettres de soldats. Au 111e RI, seul un quart de l'effectif est alors allé en permission. Au 29e RAL, certains hommes au front depuis seize mois en sont encore privés. Le journal critique sévèrement les chefs de corps bornés qui s'en tiennent à la lettre des circulaires et au pourcentage rigide de 5 %, alors que d'autres profitent de toutes les périodes de repos pour "signer des permissions au tarif de 10 %", manifestant "un peu de bonne volonté, de souplesse et d'esprit d'initiative", qui fait défaut aux premiers190. Le quotidien met le doigt sur un problème récurrent jusqu'en 1917, qui ne manque pas de s'aggraver au cours de l'année 1916, pendant laquelle les batailles de Verdun et de la Somme réduisent fortement les périodes propices aux départs191. C'est ainsi qu'en mars 1916, le premier tour des permissions n'est pas encore achevé partout192. Le 20 mars 1916, le taux de permission a diminué jusqu'à 1,47 % de l'effectif total des Armées du Nord et du Nord Est, sans jamais dépasser 5,5 % entre le 1er mars et le 10 septembre 1916193. A ce rythme moyen, chaque combattant impliqué dans les combats, et la majorité l'a été, a pu bénéficier d'une permission entre janvier et septembre 1916, de deux dans le meilleur des cas. Les fréquentes suspensions défiaient la gestion des permissions pendant les périodes de repos, et les chefs de corps qui avaient montré peu de zèle pendant la période précédente ne se sont sans doute pas révélés plus soucieux de justice pendant cette période tendue. Certaines unités ont cependant bénéficié pendant cette période de permissions exceptionnelles, à l'image de cette division envoyée en congé pour huit jours par Pétain en avril 1916 après s'être "particulièrement distinguée dans la défense de Verdun"194. A la même époque, le député Charles Péronnet rappelle à quel point les réticences initiales des chefs de corps au sujet des permissions ont été démenties par l'expérience :

"Lors des premières permissions, beaucoup de généraux ont cru que le contact des soldats avec les gens de l'arrière serait désastreux au point de vue moral, qu'il

190 "Les Permissions du front. Le premier tour d'abord !", Le Petit Parisien, 30 décembre 1915, p. 4.

191 Sur l'année 1916, G. Canini, Combattre à Verdun. Vie et souffrances quotidiennes du soldat. 1916-1917.

Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 1988 et le colloque La bataille de Verdun, 1985 et le colloque 1916,

la bataille de la Somme, qui s'est tenu à l'Historial de Péronne du 1er au 4 juillet 1996 (non publié). 192 "Le Premier tour des permissions", Le Petit Parisien, 7 mars 1916, p. 2.

193 Les permissions sont totalement supprimées dans les unités qui sont engagées dans la bataille de Verdun,

c'est-à-dire la quasi-totalité de l'armée française du front occidental. Le 20 mars 1916, il ne reste que 0,18 % de permissionnaires à la 1ère Armée, 0,14 % à la IIIème Armée, 0,33 % à la IV° Armée. (SHAT, 7N566 et