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1.2.1 L'adaptation des permissions à une guerre imprévue

13- La rationalisation des permissions : 1er octobre 1916 – 11 novembre 1918.

1.3.4. Les permissions, une question pacifiée, de l'automne 1917 à la démobilisation

1.3.4.2. Permissions et démobilisation

Le régime des permissions aux combattants du front, créé par Joffre le 30 juin 1915 s'achève le 1er janvier 1920 avec le retour au régime du temps de paix399. Dans le contexte de paix retrouvée, les enjeux militaires, politiques, sociaux et enfin psychologiques des permissions sont profondément modifiés, mais la démobilisation et les permissions peuvent s'éclairer réciproquement, comme en témoigne l'expression "la grande perme", employée par les soldats pour désigner leur future démobilisation400. Si les conditions de la démobilisation des combattants sont encore assez méconnues dans l'ensemble des pays belligérants, l'historiographie de la question a été renouvelée ces dernières années, en particulier pour la France401.

397 SHAT, 16N446, Note n°33.996 du GQG pour le ministre de la Guerre, 24 septembre 1918 et note s.d., fin

septembre 1918.

398 SHAT, 16N446, Note du Général en chef pour le ministre de la Guerre, s.d., fin septembre 1918. 399 JO, Circulaire n°13789K du Ministre de la Guerre, 1er janvier 1920.

400 Voir à ce sujet le chapitre 4.

401 En particulier grâce à la thèse de Bruno Cabanes, Finir la guerre. L'expérience des soldats français (été

1918 – printemps 1920), Univ. Paris 1, 2002. (les références suivantes à ce travail sont celles de la thèse non

publiée). B. Cabanes, La Victoire endeuillée : la sortie de guerre des soldats français (1918-1920), Seuil, 2004. Voir aussi Démobilisations culturelles après la Grande Guerre, numéro spécial de la revue 14-18, Noesis, mai 2002, issu du colloque "Demobilizing the mind. Culture, politics, and the legacy of the Great

Comment les permissions prennent-elles place dans les opérations de démobilisation qui commencent à partir du 16 novembre 1918 ?

La soudure avec le régime du temps de paix.

La principale modification réglementaire postérieure à l'armistice concerne l'augmentation de la durée des permissions à partir du 1er décembre 1918, débattue depuis

l'été et s'inscrivant dans la perspective de la démobilisation. Le ministère de la Guerre réclamait en septembre qu'un tour complet de permission soit donné entre le 1er décembre 1918 et le 31 janvier 1919, afin de rattraper le retard pris en 1918 et de respecter la "Charte des permissionnaires" qui prévoit trois tours annuels depuis le 1er octobre 1916402. Le 1er bureau du GQG annote cette demande : "En 2 mois ! le ¼ de l'Armée serait en permission !" et propose d'augmenter la durée des permissions plutôt que leur fréquence, qui alourdirait considérablement la charge des réseaux de chemin de fer :

"La nouvelle situation militaire créée par la signature de l'armistice permet d'envisager la concession de permissions plus étendues aux militaires des Armées. […] Cette solution, sans accroître le nombre des transports, et sans diminuer de façon trop considérable les effectifs des Armées, permettrait aux permissions d'obtenir […] le repos auquel ils ont droit et de s'occuper en même temps d'une façon très utile de la gestion de leurs intérêts et de la reprise de leur activité d'après-guerre "403.

Le ministère de la Guerre accorde donc 20 jours de permissions au lieu des 15 proposés par le GQG, toujours moins généreux en première instance404. Les tours de permissions restent donc de quatre mois, mais leur répartition dans l'année change. Le premier tour est achevé le 31 mars 1919, et le second le 31 juillet. Le GQG souhaitait revenir dès le 1er août 1919 au régime du temps de paix, prévu par l'article 38 de la loi du 7 avril 1913. Ce régime est défavorable aux soldats, puisqu'il est de 40 jours annuels, alors que 60 jours sont accordés depuis le 1er décembre 1918. Conscient des critiques qu'il risque de susciter, le GQG propose alors un système intermédiaire, qui ferait passer la durée du

War, 1919-1933", Dublin, Trinity College 2001 ; ainsi que le colloque "Finir la guerre", organisé à Verdun en novembre 1999, publié dans Les Cahiers de la paix n°7, PU de Nancy, 2000.

402 SHAT, 16N446, Note n°9936K du Ministère de la Guerre, 2ème Bureau pour le GQG, 1er bureau, 21

septembre 1918.

403 SHAT, 16N446, note n°20113 du GQG, 1er bureau pour le ministre de la Guerre, 3ème bureau, 14

novembre 1918.

404 SHAT, 16N446, note n°20113 du GQG, 1er bureau pour le ministre de la Guerre, 3ème bureau, 14

novembre 1918, et circulaire du ministère de la Guerre n°11803/K du 18 novembre 1918 augmentant la durée des permissions.

cycle de permission de quatre à cinq mois entre le 1er août et le 31 décembre 1919, pour

revenir au cycle normal de six mois le 1er janvier 1920405.

Cette proposition n'est pas reprise par le ministre, car le retour au régime du temps de paix est rendu difficile par le décalage qui existe depuis l'été 1918 entre les permissions de l'arrière et celles du front. En effet, alors que les premières ont conservé des cycles de permission débutant le 1er octobre, les secondes ont été retardées en raison des opérations militaires. Or, des transferts de militaires ont lieu entre les unités de l'Intérieur et celles des Armées, dans les deux sens, si bien que "dans certaines garnisons sont réunis des corps de troupe qui sont soumis à des régimes de permission différents". Cette "anomalie choquante" justifie aux yeux des autorités militaires un retour rapide au régime du temps de paix406. Les mouvements de militaires ont donc occasionné une redéfinition du régime des permissions des Armées et de l'Intérieur en décembre 1918407. Cette réforme a cherché à prendre en compte le caractère temporaire de certaines affectations. Les formations dépendant du Général en chef mais stationnées à l'intérieur en permanence dépendent désormais du régime des permissions de l'Intérieur, qui leur est beaucoup plus défavorable puisqu'il les cantonne à 10 jours tous les quatre mois408. Les troupes de réserve, en particulier celles qui forment l'armée d'occupation, restent seules à relever du régime des Armées pour les permissions, alors que toutes les autres - formations dépendant des commandants de région ou formations dépendant des Armées stationnées temporairement à l'intérieur – relèvent du régime de l'Intérieur409. Pour éviter de trop désavantager les

hommes quittant les Armées pour l'Intérieur, ceux-ci doivent bénéficier à partir de la fin janvier 1919 de leur permission de vingt jours avant de rejoindre leur nouveau poste410. Devant les nombreux problèmes suscités par le manque de rigueur dans l'application de la mesure, les militaires des armées passant à l'intérieur peuvent à partir d'avril bénéficier de leur dernière permission de 20 jours même après qu'ils ont été transférés, avant de tomber sous le coup du régime de l'intérieur411.

C'est dans la perspective d'une démobilisation prochaine de l'ensemble des militaires de la réserve que les régimes des permissions des Armées et de l'Intérieur sont

405 SHAT, 16N446, note du GQG, 1er bureau, n°13417 au ministère de la Guerre, 3ème bureau, 12 juillet 1919. 406 SHAT, 16N446, note du GQG, 1er bureau, n°13417 au ministère de la Guerre, 3ème bureau, 12 juillet 1919. 407 SHAT, 16N446, note du maréchal Foch au ministère de la Guerre, 11 décembre 1918.

408 Ils perdent donc dans leur transfert 10 jours de permission par cycle. Circulaire du ministère de la Guerre

n°11803/K du 18 novembre 1918 augmentant la durée des permissions.

409 SHAT, 16N446, note du maréchal Foch au ministère de la Guerre, 11 décembre 1918. 410 SHAT, 16N446, Note n°39365 du GQG pour les Armées, 24 janvier 1919.

411 SHAT, 16N446, circulaire n°5.635K du ministre de la Guerre au commandant en chef des Armées

harmonisés le 1er octobre 1919, afin de faire coïncider leur dernier cycle de permission.

Celui des Armées est allongé d'un mois tandis que celui de l'Intérieur est diminué d'autant, si bien que tous les deux s'achèvent le 31 décembre 1919. Les militaires des Armées sortent perdants de cette réforme, puisque leur taux de permission n'est pas pour autant augmenté, tandis que celui de l'Intérieur n'est pas diminué. Dans tous les cas, les deux types de permissions ne se cumulent pas, et un militaire des Armées qui passe à l'Intérieur ne peut obtenir de nouvelle permission s'il a déjà bénéficié de celle qui lui est due pour la période en cours412.

Les permissions, un leurre de démobilisation

A partir de novembre 1918, le débat sur les permissions s'efface devant l'importance des enjeux de la démobilisation, et il serait vain de vouloir démêler le premier des seconds. Les permissions ne sont alors plus qu'un piètre substitut à la "grande perme", celle que les soldats attendent depuis leur mobilisation, voire, dans le cas des classes 1911 à 1913, depuis cinq à huit ans413.

Les transferts des militaires au cours des opérations de démobilisation ont été un facteur d'injustice dans l'attribution des permissions, puisque ceux passés à l'Intérieur sans avoir eu leur permission sont systématiquement défavorisés, car les chefs de corps montrent peu de zèle à faire partir en permission ceux qu doivent être transférés à l'intérieur, en dépit des textes qui le prévoient414. Cette situation explique en partie la recrudescence des désertions et des permissions sauvages prises par des soldats qui s'estiment lésés par le régime en vigueur, et que l'on peut analyser comme une forme d'auto-démobilisation. Il est évident que ce qui préoccupe les hommes, à partir de l'automne 1918, c'est d'abord la date de leur démobilisation, dont l'incertitude suscite de nombreuses critiques, ainsi que l'a montré Bruno Cabanes415. Dans ce contexte, la question des permissions est tout à fait secondaire pour les hommes, et le vrai débat porte sur les échéances de démobilisation. Les autorités militaires sont bien conscientes que les

412 Circulaire du président du Conseil ministre de la Guerre n°13.587K, 24 septembre 1919.

413 Lors de la mobilisation générale du 1er août 1914, ils formaient l'armée active, et effectuaient leur service

militaire de trois ans. A l'été 1919, ils sont aux Armées depuis cinq à huit ans.

414 SHAT 16N446, lettre du député Bouilloux-Lafont au Général en chef, transmettant les plaintes de soldats,

17 janvier 1919.

415 La question de la démobilisation se substitue à la question des permissions dans le Contrôle postal par

exemple. Bruno Cabanes, Finir la guerre. L'expérience des soldats français (été 1918 – printemps 1920),

permissions sont vidées de leur sens depuis novembre 1918, puisque beaucoup d'hommes n'auront pas le temps d'en bénéficier avant d'être démobilisés. Parallèlement, les menaces pesant sur les prochaines permissions de ceux qui rentrent en retard n'ont que peu de prise sur les hommes, et c'est à la demande du GQG que désormais, c'est la date de démobilisation qui est retardée d'une durée double de celle du retard416.

Alors que l'Allemagne est contrainte à la démobilisation, et que la Grande-Bretagne connaît des problèmes spécifiques à la présence massive d'engagés volontaires, la France est le seul pays, avec l'Italie, à adopter un système de démobilisation à l'ancienneté, dont la parenté spirituelle et structurelle avec les permissions est évidente417. Les débats parlementaires font alors écho aux débats de 1915 et 1916 sur les permissions, invoquant tour à tour le contrat passé entre l'Etat et les soldats citoyens, la nécessaire égalité qui en découle, ou encore l'inutilité de maintenir des hommes aux armées dans un contexte d'urgence économique418. Le système de démobilisation aurait pu se calquer sur la liste des départs en permission, qui faisait partir depuis 1915 d'abord les plus anciens aux Armées, puis à égalité de séjour aux Armées, les classes les plus anciennes, et à égalité de classe les pères des familles les plus nombreuses419. L'expérience du feu, qui a été si importante lors de la définition de l'ordre des départs en permission, n'est cependant pas prise en compte dans le calendrier de démobilisation, qui fait primer les classes de conscription.

Ainsi, dès que l'ordre de démobilisation d'une classe est donné, toutes les permissions sont supprimées pour celle-ci420. Les hommes qui sont alors en permission ne

rejoignent pas leur unité, mais sont dirigés par la gendarmerie ou le bureau local de la Place sur leur dépôt démobilisateur421. Le retour au régime des permissions du temps de paix, le 1er janvier 1920, clôt le cycle des permissions en même temps que s'achève la démobilisation de la dernière classe combattante.

416 Circulaire du ministère de la Guerre n°8257K du 10 juin 1919, sur demande du GQG du 28 avril 1919.

(SHAT, 16N446)

417 Bruno Cabanes, op.cit., p. 316-340.

418 Certains députés réclament ainsi la démobilisation prioritaire des agriculteurs, car la terre nourricière les

réclame, de la même manière que cet enjeu avait influencé l'octroi précoce de permission agricoles aux RAT d'origine rurale.

419 SHAT, 16N444, circulaire n°7736.

420 Ministère de la Guerre, circulaire confidentielle n°27.227 1/11 du 17 décembre 1918. La démobilisation

française procède par ancienneté, en commençant par les classes les plus anciennes sans tenir compte du grade, de l'emploi dans le civil ou des états de service des soldats.

421 Ministère de la Guerre, circulaire confidentielle n°27.227 1/11 du 17 décembre 1918. Il s'agit des hommes

Conclusion

Les permissions du front ont donc été une question complexe à réglementer. De juillet 1915 à octobre 1916, le système est laissé en friche par les autorités militaires et ce n'est qu'en octobre 1916 que la réglementation devient cohérente et adaptée aux contraintes de la guerre et, dans une certaine mesure, aux besoins des hommes. L'intérêt du Haut Commandement n'était pas que les permissions soient mal réglementées mais son attention à la question est restée très secondaire jusqu'à l'été 1916. Peut-être les permissions avaient- elles le défaut de signifier au quotidien l'échec des prévisions stratégiques du début de la guerre en inscrivant le conflit dans le long terme. Face à cette apathie, les parlementaires déploient une activité continue et efficace en mobilisant le principe républicain de l'égalité des citoyens devant l'impôt du sang. Ils obtiennent une victoire politique le 28 septembre 1916, lorsque le droit à la permission des combattants est reconnu à la fois par le gouvernement et le Haut Commandement. Pourtant, les maladresses de communication du GQG, ainsi que la désillusion causée par l'échec de l'offensive du 16 avril 1917, permettent d'interpréter la place prise par les permissions dans la crise du printemps 1917 comme un étendard du besoin de reconnaissance des combattants. Cette lecture confirme les conclusions de Leonard V. Smith dans son étude de la Ve DI, et souligne à quel point les permissions se situent à la croisée des chemins civiques et militaires, à l'image de l'identité des combattants français.

La difficulté à réglementer les permissions du front dans un contexte de guerre totale illustre par ailleurs leur nature ambivalente. La migration des permissionnaires entre le front et l'arrière est à l'origine de conflits de compétence entre le gouvernement et le Haut Commandement qui soulignent la rigidité de la séparation des pouvoirs entre les deux sphères. L'identité ambivalente des permissionnaires a donc un fondement administratif dans la mesure où le Haut Commandement fait logiquement primer les contraintes militaires dans son approche des permissions, tandis que l'opinion, relayée par les députés, définit les permissions à l'aune des principes civils d'égalité républicaine. Sans conteste, le Haut Commandement a péché par sa sous-estimation de la complexité des enjeux des permissions et, jusqu'en 1916, s'est défaussé sur le politique de la responsabilité de réglementer les permissions, tout en ne cessant de réaffirmer ses prérogatives sur le sujet. Au printemps 1917, il n'a finalement fait que récolter les fruits de son propre laisser-aller des années précédentes, qui a placé les permissions au cœur des revendications des soldats,

alors même qu'elles étaient distribuées dans le respect de la nouvelle "Charte". Si les combattants se sont révélés si avides de permissions, c'est non seulement parce qu'elles leur permettaient de tenir, mais aussi parce leur fonction leur conférait une place symbolique dans le principe républicain du contrat passé entre la Nation et les soldats- citoyens. Les tensions entre les contraintes militaires et les principes d'équité sont inévitables en temps de guerre, mais lorsque la hiérarchie militaire s'est résolue à admettre la nécessité de gérer les permissions dans un esprit de justice, les hommes avaient déjà accumulé un fort ressentiment. La lutte pour la définition des droits et des devoirs des soldats citoyens en temps de guerre a été gagnée sur le terrain politique le 1er octobre 1916, et entérinée sur celui de la mobilisation citoyenne de mai et juin 1917. Par la suite, le mythe qui a entouré Pétain, figure paternelle des combattants, a contribué à enraciner l'idée du droit à la permission dans la culture militaire

A l'échelle des individus, l'arbitraire qui a longtemps prévalu en matière de permission contredit le mythe de la fraternité des tranchées dans la mesure où le sentiment d'injustice n'est pas seulement issu des avantages des officiers. En effet, les agriculteurs mobilisés au front ont obtenu des permissions plus nombreuses que les autres combattants à partir d'octobre 1917, tandis que tous les urbains étaient, de manière générale, défavorisés par le régime des permissions agricoles. En outre, des tensions existaient entre les différentes classes d'âge, puisque les anciens soupçonnaient les nouveaux, arrivés en renfort, de retarder leur propre tour de permission. La liste des départs, secrète jusqu'en juin 1917, a entretenu les jalousies et a pu engendrer flagornerie, ou même corruption, des chefs de compagnie qui en étaient les maîtres. L'injustice, l'arbitraire, et l'opacité de la réglementation initiale, ont sans aucun doute encouragé les hommes à surveiller de près tout ce avait trait aux permissions, et a contribué à rendre sensible un sujet qui aurait pu se révéler un outil militaire sans doute plus efficace s'il avait mieux été maîtrisé en 1915 et en 1916. Cela aurait aussi désamorcé une partie des craintes des combattants au printemps 1917, exacerbées par le ressentiment accumulé depuis 1915 au sujet de la gestion aléatoire des permissions.

Pétain est sans aucun doute le chef qui a le plus cru à l'utilité militaire des permissions, et si sa capacité d'initiative s'est finalement révélée assez limitée en terme de réglementation des permissions, elle s'est davantage fait sentir dans la mise en place d'un contrôle beaucoup plus strict des permissionnaires à partir de l'été 1917. L'arsenal de mesures disciplinaires, qui constitue l'essentiel de la production normative des permissions après la crise de 1917, prolonge la répression dans le long terme par une politique de

surveillance et de contrôle des permissionnaires qui vise à prendre totalement en charge les combattants isolés lors de leurs permissions. Le transport de milliers de permissionnaires, resté très désordonné pendant la première année des permissions, constituait lui aussi un défi pour Pétain, dans l'optique de discipliner des combattants dont certains avaient tendance à se croire déliés de toute obligation militaire une fois qu'ils étaient loin du front.

CHAPITRE 2

Paris et le département de la Seine, une destination sous