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Toponyme en tant que symbole, héritage culturel, capital symbolique et économique symbolique et économique

PARTIE II TOPONYMIE APPLIQUÉE

Chapitre 2 : Dimensions de fonctionnement des toponymes

2.3. Toponyme en tant que symbole, héritage culturel, capital symbolique et économique symbolique et économique

Bühler (1965), dans sa théorie sémiotique, considère la fonction symbolique comme la troisième fonction du signe linguistique, c'est-à-dire, qu'un signe est un symbole parce qu'il est attribué aux objets et états de choses. Selon Czerny (2011 : 84), le nom propre a deux aspects : c'est un index (il indique un objet concret) et un symbole (il évoque des pensées et associations). La théorie référentielle (la théorie selon laquelle la fonction des noms propres réside dans la référence) ne parle que de la fonction d'indication sans mentionner la fonction symbolique. Les noms de rues par exemple ne servent pas uniquement à nous orienter, ils ont aussi une fonction commémorative, comme les monuments ou les musées. Ils évoquent des personnes, des événements ou des lieux qui ont été considérées comme dignes d'être honorés. L'acte de nomination ne se réduit don pas à un simple étiquettage d’un objet mais il inclut l'objet nommé ou la personne nommée dans un système complexe de relations culturelles et sociales.

Ajoutons encore que dans de nombreuses cultures, un enfant nouveau-né ne fait pas partie de la communauté tant qu'il ne reçoit pas de nom. Les noms propres ont donc la fonction symbolique d'animer les objets qu'ils désignent (Danesi 2004:106) (et à l'inverse, priver un individu de son nom lui enlève le caractère humain, une pratique connue dans les prisons ou dans les camps de prisonniers). Ceci est valable non seulement pour les anthroponymes mais aussi pour les toponymes et chrématonymes, comme les noms de marques et de produits.

La symbolique des noms propres peut être comprise de deux manières. Les objets nommés peuvent symboliser des personnes, lieux, événements qui ont servi comme motivation de la nomenclature, ou bien servir uniquement de média qui porte le nom de la personne ou du lieu qui sont déjà des symboles. La symbolique des noms propres peut être comparée à la théorie de Peirce selon laquelle tous les mots sont des symboles puisque le lien avec les objets qu'ils désignent est conventionnel et qu'il n'y a aucune ressemblance entre les deux. Dans la linguistique cognitive on parle de la règle

de la symbolique dans la langue (Kognitywne podstawy języka i językoznastwa, Tabakowska 2001 : 30-32). On retrouve chez Platon l’idée selon laquelle les noms propres résultent d’une convention (cf. chapitre 2, partie I). Nous pouvons également nous référer à la théorie de Saussure, qui est surtout connue pour l'arbitralité des signes linguistiques.

2.3.1. Notion de symbole

Le symbole reste une notion ambiguë. Il peut être compris de différentes manières. Czerny (2011) distingue la notion de symbole en tant que pure convention et seulement comme convention. Dans ce sens, chaque mot est donc un symbole. L'auteur évoque ensuite une définition du symbole plus restreinte, selon laquelle les symboles ne sont pas fondés uniquement sur une convention, mais sur d'autres relations plus complexes, qui ne reflètent pas la réalité et ne sont pas objectifs, mais qui sont subjectifs et fondés sur les associations et sur les systèmes de croyance. Ils ont un sens émotionnel, ils sont ambigus, indéterminés, instables et accessibles uniquement aux initiés. C’est dans ce sens-là que nous allons comprendre le symbole par la suite.

D'après Abramowicz (2007), le symbole en tant que signe particulier est un élément fondamental de la culture nationale. Connaître l'ensemble des symboles nous permet de mieux comprendre la culture. L'homme a besoin des symboles, car non seulement ils aident à percevoir et comprendre ce qui est abstrait, mais ils sont aussi importants en eux-mêmes, comme en témoignent par exemple le drapeau de pays, ou une croix, etc. Ils reflètent une certaine idéologie et les états émotionnels de ceux qui les créent. Rappelons que l'homme utilise les symboles depuis toujours. Nous les remarquons dans la Bible ou dans les images et codes des cultures qui nous sont inconnues.

Les symboles ayant une fonction très utilitaire ils sont des objets d’analyses politiques, de propagande, de marketing et de publicité (Kopaliński 1990 : 8). Comme le dit Czerny (2011 : 84) ce sont les linguistes qui étudient les relations sémantiques, qui sont d'ailleurs très caractéristiques pour les symboles, avec les notions de

« connotation » et le « marquage d'expressivité » (nacechowanie ekspresywne – Czerny 2011). Pour citer quelques toponymes, le nom Wiejska est le nom de la rue de Varsovie qui correspond par métonymie, selon le contexte, au Parlement polonais, comme le quai d'Orsay est associé au Ministère des affaires étrangères. Dans les conflits politiques, on

évoque des noms comme Yalta comme expressions ayant des connotations négatives en Pologne, liées à l'injuste partage du monde, le déséquilibre du poids politique, etc. ou bien Diên Biên Phu qui évoque chez les francophones la connotation de « l'honneur militaire défendu jusqu'à l'extrême limite des forces humaines ».

2.3.2. L'usage de la symbolique des toponymes

La connotation et le marquage d’expressivité des toponymes sont utilisés aussi dans le marketing. Il y a des noms qui ont incontestablement des connotations positives.

Manhattan est un nom des nombreux centres commerciaux en Pologne, à cause de la connotation positive de ce nom évoquant le monde des affaires, la richesse et le cosmopolitisme.

Les noms de capitales européennes Paris, Roma, London, Milano, et aussi New York, sont fréquemment employés dans les chrématonymes (produits, marques, restaurants, salons de beauté, etc.). Cela fait partie du marketing en tant que « valeur ajoutée ». Gałkowski (2011), dans son travail sur les noms de marques (chrématonymes), consacre une partie aux toponymes qui composent certains noms commerciaux. Les noms de type « Bistrot Paris » et « Clarins Paris », que Gałkowski énumère en tant qu’un ensemble, méritent une réflexion plus approfondie. La différence entre ces noms est fondamentale. Le premier nom est un nom type de petits commerces, souvent à portée locale, localisés dans la plupart de temps dans d’autres villes que celle qui est évoquée par le nom, tandis que le second, contient le nom Paris (New York ou autre), non comme un composant du nom commercial, mais en tant que vraie localisation. Plusieurs marques de produits de beauté ou de mode ajoutent les toponymes Paris, Milan, New York, London, sous le nom de la marque (mais ils ne sont pas des composants du nom de la marque elle-même), et cela, souvent avec une police plus petite, pour mettre en valeur le prestige de la marque car les boutiques ou sièges sociaux y sont localisés réellement (bien que ces marques distribuent leurs produits dans le monde entier).

Nous allons approuver Czerny, qui considère les noms géographiques comme une forme de capital symbolique dans le sens de Bourdieu (1977). Czerny développe cette idée disant que le capital symbolique des noms géographiques est échangeable en capital économique en tant que marque (« branding »). Dans le but de développer une marque et/ou renforcer son image positive, les noms de lieux, à l'aide des techniques du marketing, sont utilisés comme des noms de marques ou leurs composants. On l'observe

surtout dans le domaine de l'immobilier mais aussi dans les produits du terroir et de la mode87.

Selon Cassirer (1969), l'homme ne vit pas uniquement dans le monde physique. Il vit en même temps dans un monde de symboles. Les éléments de ce monde sont la langue, l'art, la religion et la mythologie (les légendes) qui tous ensemble constituent ce qu'on appelle la culture. Cassirer, philosophe néo-kantien, définit l'homme en tant que

« animal symbolicum », donc un être qui crée des symboles et qui est en opposition à

« animal rationale », fonctionnant depuis Aristote. L’historien Eliade définit la capacité de l'homme à créer des symboles comme un des traits définitoires de l'homme. Il définit l'homme en tant que « homo symbolicus ».

Comme nous avons constaté que les symboles ne servent pas uniquement à désigner mais en même temps à évoquer certaines valeurs et des « émotions axiologiques », selon Dąmbska (1973), le symbole évoque des idées et connote grâce à un lien entre lui-même et l'objet. Quand le symbole commence à fonctionner dans une communauté, il devient « intersubjectif » (« intersubjektywny » Czerny 2011 : 85), et c’est le cas des symboles religieux ou nationaux. Ainsi, les toponymes comme Wawel, Grunwald, Katyń, ont la fonction de symboles nationaux en Pologne, et sont compris de cette façon par la communauté polonaise, et les toponymes comme Bethléem, Mecque sont des symboles religieux universels. Pour Wolnicz-Pawłowska (2002/2007), les toponymes qui fonctionnent dans le système des symboles acquièrent un sens symbolique et une fonction symbolique.

Terminons notre réflexion selon laquelle les toponymes peuvent avoir des connotations très riches et symboliser des concepts différents. Ainsi, Hiroshima symbolise la destruction, Thermopyles l'héroïsme, Waterloo la défaite, Porto le vin, Oxford la science ou l'académie, Hollywood le cinéma, Nouvelle Orléans le jazz, Las Vegas les casinos, etc. Les noms géographiques sont donc considérés, depuis deux décennies d’après Czerny, comme des composants du paysage culturel et de la culture elle-même.

87 Nous ne pouvons pas ne pas mentionner une démarche sans précédent qui a été entreprise par la ville de Paris. Il s’agit de créer une marque et aussi une extension de site internet, paris.com. , qui regroupera des services touristiques comme des hôtels, restaurants, commerces, etc. La mairie voit en cela une opportunité pour les enseignes de voir leur nom associé à la capitale – visitée par environ 30 mln de touristes par an. On observe également l’apparition dans les endroits touristiques et aéroports de boutiques « Paris » avec des souvenirs mais aussi avec des objets d’usage quotidien portant les motifs de Paris et produits de marque « Paris ». Une démarche similaire est prévue pour la ville de Londres. Ceci est justement la re-transformation du capital symbolique de la ville en capital économique en créant une marque à partir du toponyme. C’est un vrai branding d’un lieu dans un sens purement économique et commercial.

2.3.3. Le toponyme et l’exonyme - symboles et héritages culturels

Paveau (2008 : 23) étudie le toponyme en tant qu'unité très complexe :

« Le toponyme n'accomplit pas seulement une dénomination géographique, mais dessine des cheminements sémantiques complexes, contingents et parfois originaux, à travers les cadres culturels, identitaires, affectifs et mémoriels d'un sujet ou d'un groupe.

Au sein d'une approche des faits langagiers et discursifs qui articule discours et cognition, le toponyme (comme tout nom propre d'ailleurs) peut être envisagé comme un lieu de mémoire discursive et un organisateur socio-cognitif permettant aux locuteurs de construire une histoire collective ».

Selon Paveau (2008 : 23), « dans la perspective de la cognition sociale, les connaissances sont construites en interaction avec l'environnement et les données

« mentales » sont déposées dans le contexte. » L'auteure appelle le toponyme « un organisateur mémoriel dans le domaine historique et politique ».

Cela veut dire que les toponymes servent aussi à fixer les événements qui se sont déroulés dans les lieux qu'ils nomment, et qui sont par conséquent identifiés par ces toponymes. Du point de vue de l’onomastique, il s’agit d’une transonymisation, dans laquelle les toponymes sont devenus des praxonymes. Les exemples de tels toponymes datent déjà des temps anciens88. On les retrouve dans la bible et dans l’histoire gréco-romaine jusqu’aux temps contemporains. Comme lieux reconnus par nombreuses nations, citons Thermopyles, Marathon. Zierhoffer Z. et Zierhoffer K. constatent que les plus nombreux sont les noms de lieux de batailles, car l’histoire des nations s’est souvent faite sur les champs de bataille. Ainsi, nous revenons à la fonction sociale et symbolique du toponyme, que Paveau (2008) décrit plus en détail du point de vue cognitif dans son article Le toponyme, désignateur souple et organisateur mémoriel. L’exemple du nom de bataille, dans lequel le toponyme est défini en tant qu'organisateur socio-cognitif.

Soulignons que l’ensemble des toponymes-praxonymes n’est pas le même dans toutes les langues. Cela dépend bien évidemment de l’histoire des nations. Versailles, Austerlitz, Waterloo constituent plus ou moins la même mémoire collective pour les

88 Zierhoffer Z., Zierhoffer K. dans l’article « Wplyw wydarzeń historycznych na upowszechnianie toponimów oraz ich trwałość » (Influence des événements historiques sur la divulgation des toponymes et leur durabilité) (2007 : 313) analysent les toponymes et leur fonctionnement symbolique et phraséologique.

locuteurs français et polonais. Ils évoquent successivement le traité de paix après la Première Guerre Mondiale, la bataille victorieuse de Napoléon et son échec. Versailles est plus « polysémique » si on peut le dire ainsi. Dans certaines circonstances, ce toponyme évoque la notion de grand luxe, de l’abondance et en polonais, et en français il connote en plus une surcharge d’étiquette sociale et de courtoisie. Les toponymes comme Grunwald, Westerplatte, Monte Cassino, etc. n’auront de fonction symbolique que pour les locuteurs polonais et vice-versa avec les toponymes comme Alésia, Evian, Alger pour les locuteurs français. Le toponyme Evian aura plutôt l’eau minérale comme connotation, parmi les étrangers, que la ville dans laquelle les accords entre la France et l’Algérie ont été signés. C’est pour cela que nous pouvons parler, d’après Cislaru, d'hétéroréférentialité des toponymes.

Cislaru (2005), en étudiant les noms de pays parle aussi de l’hybridation, l’omnisignifiance ou la polyréférentialité. Paveau (2008) dans son article évoque M.

Lecolle, qui parle de plurivocité et de « polyvalence intrinsèque » des noms de pays. Ils ont « la capacité particulière (…) à désigner, concomitamment ou en alternance, plusieurs référents, en plus du référent géographique, par exemple l’état, la nation, le gouvernement, telle équipe de football ou telle entreprise. Cette aptitude à la

«polyréférentialité » permet une sémiotisation particulière de contenus symboliques variés, selon Cislaru.

Nous ne pouvons donc pas parler d'exonymes uniquement par rapport à la structure et à la forme (écrite ou orale) des noms de lieux. Leur analyse à base de traits sémantiques minimaux (+/- lieu) n'est pas non plus suffisante. Il nous paraît important de prendre en considération les facteurs sociaux et identitaires, ou comme le dit Gouvard (1998), la « représentation mentale », « publique » et « collective ». Dans notre analyse, nous n'allons pas aborder la question de la représentation mentale, qui est subjective et varie selon chaque utilisateur de la langue, mais la représentation collective qui détermine le sentiment de l'appartenance à un monde. Il s'agit en même temps de la connaissance que le locuteur a à propos de tel ou tel toponyme. Cette connaissance détermine par la suite la façon dont les éditeurs ou les traducteurs vont traiter les toponymes. Il peut y avoir des annotations, des explications, ou bien d'autres stratégies qui accompagnent le traitement des noms de lieux dans les publications. Les locuteurs français n'ont pas du tout la même connaissance (représentation collective) des noms propres de la Pologne, que les locuteurs polonais. Certains noms de lieux peuvent donc évoquer des associations positives ou négatives, ou bien les deux,

uniquement chez les locuteurs polonais. Prenant ce fait en considération, les éditeurs ou les traducteurs cherchent à rapprocher le lecteur vers les noms de lieux, ce que nous allons observer dans la partie III.

2.3.4. Sphères de stockage des toponymes dans une dimension culturelle

Les onomastiques slaves, en étudiant la dimension culturelle des toponymes, s'appuient sur Zabrocki (1968), qui a distingué huit portées de stockage des noms dans la mémoire fonctionnant à des niveaux différents de communication linguistique au sein de la société. La première concerne la communauté la plus petite, donc la famille. La suivante, la deuxième, concerne la communauté au sein de laquelle on communique dans notre entourage, c’est-à-dire, dans le lieu habité, qui peut être une commune, une cité, etc. Dans la troisième portée, on trouve les lieux dans lesquels on remplit les tâches de la vie quotidienne, comme par exemple les villes où l’on fait des courses, le marché, la paroisse, etc. Les portées suivantes correspondent aux unités administratives du pays, donc la quatrième est le département, la cinquième la région et la sixième le pays entier.

Les portées suivantes sont celles qui intéressent notre étude du corpus. La septième correspond à un continent, et la dernière, la huitième, au monde entier. Le partage de Zabrocki concerne le fonctionnement spatial des toponymes et la place immuable des toponymes dans la communication sociale, résultant de la division administrative et politique du pays et du monde entier.

Nous avons évoqué la classification de Zabrocki pour deux raisons. D’abord, elle nous permet de placer l’objet de notre étude au sein de la communication sociale. Ainsi, les exonymes français pour les lieux polonais se placent dans la sphère sept. La deuxième raison pour laquelle la classification de Zabrocki nous paraît pertinente est le fait que Zierhoffer Z. et ZierhofferK., en décrivant la relation de la popularisation de certains toponymes avec l’histoire, constatent que les toponymes peuvent changer de portées évoquées par Zabrocki. Ceci se fait grâce à leur fonction symbolique et grâce au savoir historique transmis au sein d’une civilisation. Cela nous suggère l'idée que les toponymes sont transcendants car ils peuvent changer de portée de stockage au sein d’une communauté. Ce fait nous semble important car il peut apporter une certaine réflexion au débat sur l’exonyme et l’exonymisation, c’est-à-dire sur le sentiment d’une communauté linguistique pour considérer un nom géographique comme étranger ou propre. La valeur identitaire et symbolique rend floue cette dichotomie.

Revenons à l’article de Zierhoffer Z. et Zierhoffer K. « Wplyw wydarzeń historycznych na upowszechnianie toponimów oraz ich trwałość » (Influence des événements historiques sur la divulgation des toponymes et leur durabilité) (2007) et aux toponymes que nous appellerons ici « toponymes-praxonymes ». Selon les linguistes, la fonction spatiale ce type de toponymes est neutralisée en faveur de leur relation avec les événements ou personnages historiques, donc en faveur de leur fonction culturelle, qui toujours dans le cas de ce type de toponymes, est primordiale. La localisation précise des toponymes dans l’espace par rapport aux événements qui s’y sont déroulés est moins importante. Selon Zierhoffer Z. et Zierhoffer K., les faits historiques qui sont fixés par les toponymes sont plus importants que la localisation géographique précise. Ceci place les toponymes dans la dimension symbolique.

Effectivement, les toponymes comme Calvaire (pl. Golgota), Bethleem (pl. Betlejem), Nazareth (pl. Nazaret), la Mecque (pl. Mekka, Makkah al-Mukarramah ar.), Jéricho (pl.

Jerycho), Sodome et Gomorrhe (pl. Sodoma i Gomora) sont de vrais symboles. Les locuteurs, tout en étant parfaitement conscients de leur valeur symbolique ou/et religieuse, ne seraient pas forcément capables de les localiser immédiatement sur la carte du monde. De plus, certains, comme Versailles, Calvaire, Jéricho, Mecque font partie de la phraséologie. Les toponymes sont aussi des symboles des catastrophes naturelles et des tragédies humaines : Tchernobyl (Czarnobyl) ou Fukushima, Hiroshima, Auschwitz, n’en sont que les exemples les plus marquants. Pour Auschwitz, qui a pour endonyme le nom Oświęcim, c’est plutôt la première forme, l’endonyme historique, qui a une valeur symbolique internationale. Nous étudierons cet exemple dans notre corpus.

Comme le constatent Zierhoffer Z. et Zierhoffer K., les exemples évoqués ci-haut montrent que les toponymes peuvent voir la portée, qui leur est attribuée selon la théorie de Zabrocki, changer. Le savoir historique qui est transmis de générations en générations permet à certains toponymes de dépasser la sphère à laquelle ils appartiennent de manière naturelle. Ils sont donc transcendants. L’étude de Zierhoffer Z.

et Zierhoffer K. a montré que les toponymes de petite portée sur l’échelle de popularité (de la deuxième ou troisième portée de Zabrocki) comme Versailles, Waterloo, etc., grâce au savoir historique acquis par l’éducation, peuvent se trouver non seulement dans la

et Zierhoffer K. a montré que les toponymes de petite portée sur l’échelle de popularité (de la deuxième ou troisième portée de Zabrocki) comme Versailles, Waterloo, etc., grâce au savoir historique acquis par l’éducation, peuvent se trouver non seulement dans la