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Tolypella glomerata (Desv. In Lois.) Leohn

Knäuel-Armleuchteralge - Clustered stonewort

Description

Tolypella glomerata est une espèce d’une hauteur de 3 à 50 cm, composée de rameaux termi-nés par de petites têtes à l’aspect de pelotes hir-sutes. L’appareil végétatif est acortiqué, sans aci-cules ni stipulodes. Les axes sont assez robustes avec un diamètre de 0.35 à 1.1 mm. Les verticilles possèdent généralement plusieurs rameaux laté-raux. Les entrenoeuds peuvent atteindre jusqu’à 17 cm de longueur. Les phylloïdes stériles sont longs

de 3 à 8 cm et composés de 3 à 5 cellules, dont la termi-nale, arrondie, est à peine plus courte que l’avant-dernière.

Les phylloïdes des verticilles fertiles, au nombre de 5 à 8 (10), sont longs de 0.2 à 1 cm. L’espèce est monoïque avec les organes mâles et femelles généralement insérés au premier nœud des phylloïdes. Les oogones sont ordi-nairement réunies par 2-6 individus et souvent pédicellées.

Les oospores mûres, de dimension variable, ont 7 à 9 fines spires de couleur brun- jaunâtre. Souvent fortement incrus-tée de calcaire, la plante devient très friable.

A) Des oogones sont parfois disposés en couronne à la base des verticille de phylloïdes. B) Un oogone contenant une oospore mûre, brun-rouge. C) Une anthéridie pédicellée.

A B

C

Aspect général d’une pousse de Tolypella glomerata récoltée dans le lac de Joux (juillet 2010).

Characées de la région genevoise >Tolypella glomerata

LR EN

PRIO 2 OPN non non protégé

Répartition mondiale La distribution de Toly-pella glomerata est très large : Australie, Asie occidentale, Amé-rique du Nord, AfAmé-rique du Nord.

Son aire de répartition euro-péenne va de l’Irlande à la Sar-daigne et ne dépasse pas, à l’est, une ligne allant de l’île d’Öland (Suède) à l’Istrie (Croa-tie), en passant par la Moravie (République tchèque). Dans l’île d’Öland elle pousse dans les mares d’eau de pluie de milieux calcaires particuliers (Alvar).

Dans le nord-ouest de l’Irlande,

elle est connue dans les systèmes karstiques du plateau calcaire de Burren. En Allemagne, elle est rare dans le Brandeburg et le Schleswig-Holstein; son centre de réparti-tion se situe dans les lacs de gravière des plaines allu-viales des Préalpes (Flussauen). L’espèce est inégalement

répartie sur le territoire français ; fréquente dans les petits plans d’eau du Midi, elle rayonne des côtes atlantiques jusqu’à la Hollande. En Espagne et en Sardaigne elle croît dans les sources de petits cours d’eau et dans les plans d’eau temporaires.

Distribution ancienne et récente de Tolypella glomerata en Suisse.

En Suisse, Tolypella glomerata a été observée surtout dans des stations lacustres, ici dans le Walensee (A) ou dans les étangs

A B

Characées de la région genevoise >Tolypella glomerata considérée « éteinte régionalement » (RE) en Saxe et dans la Hesse, « au bord de l’extinction » (CR) dans le Brandebourg, en Thuringe et en République tchèque. Le Schleswig-Holstein et les Balkans lui ont attribué le statut d’espèce « en danger » (EN), ainsi que la Suède dans la révision récente de sa Liste rouge.

Statut et priorité en Suisse Régionalement éteinte, elle menacée d’extinction ou en danger

dans son aire de répartition européenne, Tolypella glome-rata est une espèce « en danger » (EN) en Suisse. Pour ces raisons elle est considérée comme une espèce de priorité élevée au niveau national (2).

Répartition en Suisse

La distribution de Tolypella glomerata est limitée au Jura et au Nord des Alpes. Récemment elle a été re-censée dans une quinzaine de localités, essentiellement lacustres : le Walensee, les lacs de Joux, Thoune, Brienz, Sarnen et Quatre-Cantons, Constance ainsi que dans des plans d’eau de la région franco-genevoise. Longtemps absente du Léman, elle a été observée à nouveau en 2013, devant le musée olympique à Lausanne.

Répartition dans le région genevoise

Müller (1881) mentionne qu’elle n’a pas été ob-servée dans les environs de Genève, mais il cite une autre espèce, Tolypella prolifera, qui n’a pas qui n’a pas été trouvée en Suisse.

Plusieurs échantillons d’herbiers datant de 1892 provenant du Léman (Bellerive) ont été déterminés comme T. glomerata. Cette espèce a été observée dans l’étang du Bois d’Avaz (Bonneville) en 2010 puis en 2011. Elle a également été recensée à la même époque à l’étang Hai-nard et aux Teppes de Verbois dans les étangs Géroudet et Burnier-Blanchet.

Habitat – Ecologie

Tolypella glomerata est une espèce annuelle des eaux alcalines douces ou saumâtres. C’est une pionnière colonisant les petits plans d’eau peu profonds mais aussi les eaux plus profondes des lacs. Dans le climat aux hivers relativement doux du Massif armoricain, elle se manifeste de fin mars à mai dans des milieux temporaires de faibles profondeurs : fossés ou champs inondés au cours de l’hiver, mares, dépendances de marais. Les localités re-censées sont toujours liées au calcaire. Dans le Midi de la Distribution ancienne et récente de Tolypella glomerata dans le canton de Genève.

Characées de la région genevoise >Tolypella glomerata

LR EN

PRIO 2 OPN non non protégé

France, elle se développe régulièrement à partir de février et fructifie en mars.

En Suisse, dans les lacs des Alpes du Nord elle colonise la zone littorale à faible pro-fondeur et jusqu’à 6 mètres (lacs de Brienz, Sarnen, Quatre-Cantons et Joux). A cette pro-fondeur, les plantes récoltées en juillet-août sont souvent stériles. Il est probable que dans ces conditions, elles se maintiennent végétativement ou qu’elles fructifient plus tardivement dans l’année.

Dans la région franco-genevoise où elle a été recensée dans des stations de faible pro-fondeur, elle est, d’après nos observations, la plus précoce des characées. Durant l’année

2010, elle était déjà bien développée en avril, a fructifié dès le mois de mai puis a nettement diminué en abondance en juillet, après avoir produit un grand nombre d’oospores.

Selon les conditions météorologiques, elle peut se mani-fester encore plus précocement ; comme en 2011 où de nombreuses jeunes pousses ont été observées dès la

mi-février (Bonneville). Elle semble s’exprimer sporadique-ment ; selon nos observations elle s’est montrée unique-ment les printemps suivants un assècheunique-ment automnal.

Tolypella glomerata a été observée en popula-tions monospécifiques ou associée à d’autres characées.

Priorité élevée dans le canton du fait de la présence sporadique de cette espèce, et ce uniquement dans un secteur très retreint (Teppes de Verbois et étang Hainard).

Au mois de mai (2010) Tolypella glomerata dominait la végétation d’une ancienne gravière peu profonde à Bonneville (Haute Savoie).

Characées de la région genevoise >Tolypella intricata

LR RE

PRIO 1 OPN non Non protégé