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Nitella opaca (Bruzelius) C. Agardh

20. Nitella opaca (Bruzelius) C. Agardh

Kleinste Glanzleuchteralge – Least stonewort Description

Nitella opaca est une espèce d’environ 5 à 50 cm de haut, de couleur vert foncé à légèrement brunâtre. Le diamètre des axes peut atteindre jusqu'à 1mm. Les entre-nœuds sont 2 à 4 fois plus longs que les phylloïdes. Ces derniers sont simples ou divisés une seule fois. Le rayon ultime (dactyle) est formé d'une seule cellule à pointe mu-cronée. Les gamétanges mâles et femelles sont disposés sur les des sujets différents (espèce dioïque) et sont dé-pourvus de mucilage. Ils sont souvent réunis en petits capitules. Les anthéridies de cette espèce sont grandes,

avec un diamètre pouvant atteindre 800µm. Les oospores, solitaires ou géminés, souvent absentes des bifurcations inférieures, mesurent jusqu'à 700 µm de long et 600 µm de large. Les oospores mûres, de couleur brun foncé à noire, possèdent des ailes marquées ainsi qu’une mem-brane lisse.

Répartition mondiale

Nitella opaca est une espèce cosmopolite. En Europe, elle est présente à l'Ouest d'une ligne qui passe par le Portugal, la Hongrie et la Finlande. En Allemagne, sa présence est attestée actuellement dans les lacs des Alpes de Bavière, le long de la vallée du Rhin, dans la Saxe et le Mecklenbourg surtout. Elle a aussi été recensée récem-ment dans le voisinage du lac de Constance. En France,

Nitella opaca ; pied avec les rhizoïdes qui rattachent la plante au substrat, forme stérile récoltée aux Prés-de-Villette (mars 2013).

Nitella opaca: A) dernier capitule d’un pied femelle ; B) deux derniers capitules d’un pied mâle ; C) une oogone (femelle) contenant une oospore presque mûre ; D) anthéridie (mâle) avec ses écussons oranges.

A B

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> Characées de la région genevoise > Nitella opaca

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sa distribution est inégale, elle est surtout présente dans le Centre et l'Ouest. En Franche-Comté, elle est connue dans quelques étangs du Doubs. Elle a notamment été observée récemment dans un méandre restauré de la rivière Drugeon, sur la commune de Bonnevaux (Doubs).

Statut en Europe

En Allemagne, elle est évaluée comme « au bord de l'extinction » (CR) à « potentiel-lement menacée » (NT) selon les régions. En Scandinavie et dans les Balkans elle est considérée comme "non menacée".

Statut et priorité en Suisse Nitella opaca est classée espèce "vulnérable" (VU) sur la liste rouge des characées de Suisse. C'est une espèce de priori-té moyenne au niveau national (priorité 3).

Distribution ancienne et récente de Nitella opaca en Suisse.

Distribution ancienne et récente de Nitella opaca dans le canton de Genève.

> Characées de la région genevoise > Nitella opaca

LRCH VU PRIOCH 2 OPN non Non protégé

Répartition en Suisse

En Suisse, Nitella opaca était autrefois distribuée large-ment au pied du Jura, sur le Plateau, dans le lac Majeur (TI) et en Haute-Engadine. Elle a beaucoup régressé sur le Plateau où de nombreuses stations anciennes n'ont pas été retrouvées, et elle a disparu du Tessin. Actuellement elle est présente dans les grands lacs au pied des Alpes du Nord (lacs de Brienz, Sarnen, Quatre-Cantons et Wa-lensee), dans les lacs des Alpes orientales (Arosa, Sils, Champfèr, Silvaplana, St-Moritz, Lej Nair et Lagh de la Crusetta, Poschiavo) et d'autres localités plus dispersées

dans les Alpes (Bettmersee (VS), Melchsee (OW)). Elle est également recensée dans plusieurs localités du Jura (à proximité des sources de l'Orbe et de la Venoge). Sur le Plateau, deux stations ont été recensées dans la région de Zurich et elle est présente aussi dans la région de Genève.

Répartition dans le région genevoise

Nitella opaca est mentionnée par Müller (1881) dans un assez grand nombre de stations de la région ge-nevoise : dans des mares au-dessus de Crevin (Bossey, Haute Savoie), sur le plateau de Pinchat1, à Genthod et

1 Stations ne figurant pas sur les cartes de distribution à cause de l’absence d’échantillons en herbier.

A) Le marais des Prés-de-Villette héberge une population annuelle de Nitella opaca (mai 2013). B) Réserve naturelle forestière des Prés Bordon dans laquelle Nitella opaca a été recensée dans une des mares en mai 2011 (nov 2011). C) Nitella opaca se maintient depuis plusieurs années à la source du ruisseau des Eaux Chaudes, un habitat très ombragé en été, où la température de l’eau varie entre 8 à 12 °C (juin 2011).

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B

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Bellerive1, les bords de l'Arve sous Veyrier, à la Paumière près de Villette, dans les rigoles d'irrigation près de Sion-net, dans un fossé à Puplinge, dans le Rhône à la Jonc-tion, dans des mares ombragées à Meyrin. De toutes ces stations, aucune n'héberge encore l'espèce aujourd’hui. N.

opaca est actuellement présente à l'est du canton dans la région de Gy (Prés-de-Villette, Prés Bordon) et à l'ouest à Russin (Eaux Chaudes) et à Allemogne (Ain).

Habitat – Ecologie

Nitella opaca se rencontre dans les milieux de taille variée et à toutes les profondeurs. Dans l'Ouest de la France elle a surtout été observée en bordure d'étangs et dans quelques ruisseaux. Elle a été signalée dans le lac Vättern en Suède à une profondeur record de 40m. En Norvège elle est assez commune dans les lacs de mon-tagne jusqu'à 1250 m d'altitude qu'elle colonise jusqu'à 17 m de profondeur. Elle a été relevée dans des eaux légère-ment acides (pH 6.3) à faiblelégère-ment alcalines (pH 7.5), transparentes et pauvres en nutriments (oligotrophes). Elle est capable de pousser sur des substrats vaseux, sablon-neux-vaseux ou des graviers.

En Suisse, nous l'avons recensée aussi bien dans des eaux peu profondes qu'à 15 m dans les lacs, dans des eaux claires, et plutôt neutres à légèrement alcalines. Cette

espèce semble être associée aux milieux froids. Nous l'avons rencontré portant de nombreuses fructifications au mois de novembre (2007) dans un port enneigé du lac de Walen.

N. opaca se maintient depuis plus de 20 ans es-sentiellement par multiplication végétative à la source du ruisseau des Eaux-Chaudes et à celle de l'Allemogne, deux stations où les températures restent fraîches toute l'année (entre 8 et 12°C) et l’ombrage par les arbres rive-rains est très important. Dans ces deux stations ombra-gées et thermiquement tamponnés, elle produit rarement des fructifications, ou alors celles-ci n'arrivent pas à maturi-té.

Dans les stations des Prés-de-Villette et alen-tours, peu ombragées et où les températures varient entre 4°C et 25°C, elle fructifie abondamment à partir du mois de mai puis disparaît, souvent à partir de juillet, selon les conditions météorologiques. Elle semble capable de reco-loniser le milieu à la saison suivante, d'autant plus si celui-ci s'est asséché à la fin de l’été précédent sa réapparition.

Elle semble également capable de produire de nouvelles pousses en automne, après la disparition des autres hy-drophytes. Elle a été observée poussant en touffes mo-nospéfiques parmi d'autres macrophytes.

Priorité moyenne dans le canton.

> Characées de la région genevoise > Nitella syncarpa

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