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Nitella gracilis (Smith) C. Agardh

17. Nitella gracilis (Smith) C. Agardh

Zierlicher Glanzarmleuchter - slender stonewort Description

Nitella gracilis est une espèce d’environ 10 à 20 cm de haut. Ses axes sont grêles avec un diamètre ne dépassant pas 0.5 mm. Les entrenœuds sont plus ou moins longs (jusqu’à 3-4 cm). Les phylloïdes sont divisés deux à trois fois. Le rayon ultime est formé de 2 à 3 cellules dont la terminale est conique, aiguë, non mu-cronée. Les fructifications ne sont pas entourées de mucilage. Les gamétanges mâles et femelles sont dis-posés sur les mêmes sujets (espèce monoïque). Les

anthéridies ont un diamètre de 200-300 μm. Les oogones sont petits, jusqu’à 450 μm de long et 400 μm de large. Les oospores mûres sont de couleur brun clair à brun foncé.

Répartition mondiale

Nitella gracilis est une espèce cosmopolite. En Europe, on la trouve entre les Pyrénées et le sud des Iles Britanniques et le sud de la Scandinavie, mais elle manque dans le Sud-Est. En France, elle semble particulièrement répandue et disséminée sur une grande partie du territoire.

Dans l'ensemble, les localités connues sont peu nom-breuses. Elle est mentionnée en Alsace, dans la plaine

Aspect d’une pousse de Nitella gracilis, une des espèces de characées colonisant le marais des Prés de Villette (Gy, GE).

A) Détail d’un capitule fertile de Nitella gracilis montrant un verticille avec sept phylloïdes ramifiés et naissance d’un nouveau capitule; les anthéridies sont de couleur orangée et les oogones immatures, verdâtres (marais des Prés de Villette). B) anthéridie avec ses écussons. C) Oospore mûre avec ses crêtes ailées.

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> Characées de la région genevoise > Nitella gracilis

LRCH EN PRIOCH 2 OPN non Non protégé

alluviale du Rhin. En Franche-Comté, elle est connue dans une seule station. En Allemagne, sa distribution récente indique no-tamment une station à proximité du lac de Constance.

Statut en Europe

Dans toutes les régions d'Europe elle est évaluée comme espèce menacée. En Allemagne son statut varie de "éteinte" (RE) à "en danger" (EN). C'est en Suède qu'elle semble le moins menacée, avec un statut de "po-tentiellement menacée" (NT).

Statut et priorité en Suisse Elle est classée espèce

"en danger" (EN) sur la liste rouge des characées de Suisse. Du fait de sa distribution en Europe et de son statut de menace en Suisse, Nitella gracilis est une espèce de priorité nationale élevée (priorité 2).

Répartition en Suisse

Nitella gracilis présente

une distribution extrêmement limitée en Suisse. Elle a colonisé jadis plusieurs localités de la région zurichoise ainsi que le Lej Nair au col de la Bernina (signalée en 1904 et 1915). Cette dernière existe encore et de nouvelles stations ont recensées récemment dans la région

fronta-également été relevée récemment en plaine, notamment dans le canton de Zürich, dans un étang relativement proche des stations qu'elle a autrefois colonisées. Aupara-vant jamais mentionnée dans l'ouest du pays, sa première observation dans la région genevoise date de 2007.

Distribution ancienne et actuelle de Nitella gracilis en Suisse.

Distribution ancienne et récente de Nitella gracilis dans le canton de Genève.

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Répartition dans le région genevoise

Müller (1881) signale la présence de Nitella graci-lis dans un fossé profond du marais de la Pallanterie, du côté sud, près du marais de Rouelbeau. D'après la des-cription qu'il en fait et d'après nos connaissances sur son écologie, il nous paraît plus probable que cette mention corresponde à N. mucronata, qui a été observée depuis 2007 dans la Seymaz et aux Prés de l'Oie, après la revita-lisation de la rivière.

Les marais des Prés-de-Villette, une zone maré-cageuse d'importance nationale, héberge l'unique popula-tion de N. gracilis connue actuellement dans la région. Elle a été découverte pour la première fois au mois de sep-tembre 2007 et observée irrégulièrement depuis lors dans l’étang avec île.

Elle a également fait une brève apparition dans un étang des Prés Bordon au mois de novembre 2011. En 2013, à partir du mois de mai, elle a été observée dans plusieurs mares situées le long de la digue.

N. gracilis a également été repérée en 2012, dans la mare de l’enceinte du Collège Rousseau au Petit Sa-connex-Genève.

Habitat – Ecologie

Nitella gracilis colonise les faibles profondeurs de différents types d’habitats d’eau douce: lacs, petits plans d’eau, étangs, les fossés. Dans les écosystèmes du nord-ouest de la France Nitella gracilis a été observée à faible profondeur dans des tourbières à sphaignes, fossés, or-nières de chemin, mares et hauts fonds d'étangs sur des substrats sablonneux, riches en matières organiques ou mixtes. Toutes les localités armoricaines sont des milieux acides à neutres (pH 6 à 7).

En Suisse, les observations proviennent égale-ment de stations peu profondes (0.2 à 1 m), aux eaux acides ou neutres, sur des substrats organiques. Les sta-tions sont situées aussi bien en plaine et qu’en altitude.

Dans les eaux froides des Alpes Orientales, les plantes sont stériles, d'aspect grêle, et sont pérennes. En revanche, elles sont robustes et très fertiles dans les sta-tions de plaine. En plaine comme en montagne, N. gracilis survit sous la glace. Selon les conditions environnemen-tales, elle est soit annuelle, soit pérenne.

Dans la station zurichoise, un étang forestier, alimenté par des eaux de pluie, elle se maintient depuis plusieurs années et porte des fructifications toute l'année.

> Characées de la région genevoise > Nitella gracilis

LRCH EN PRIOCH 2 OPN non Non protégé

Observée depuis 2007 dans les marais des Prés-de-Villette, elle se montre soit pérenne soit annuelle, selon les années. Elle forme de petites touffes dispersées, à environ 50 cm de profondeur, dans des eaux faiblement minérali-sées, pauvres à moyennement riches en nutri-ments (oligo - mésotrophes) et riches en ma-tière organique. Nous l’avons observé dès le mois de mai ou, certaines années, à partir du mois de novembre. Elle semble s’épanouir particulièrement bien en l’automne et au prin-temps lorsque les températures sont plus fraîches et la lumière plus faible qu’en été. Elle fructifie et produit un grand nombre d’oospores.

Elle est observée en compagnie de plantes émergentes (Eleocharis, Carex) et submergées (Nitella opaca, Potamogeton pusillus, algues filamenteuses) et flottantes (Utricularia austra-lis).

Une petite touffe de N. gracilis a été repérée à la fin du mois de novembre 2011, sur la bordure d’un étang des Prés Bordon. Elle n’a pas été revue depuis cette date.

Priorité très élevée dans le canton. En effet 2 des 5 stations à Nitella gracilis recensées sur tout le territoire national se trouve dans le canton de Genève.

A) Une population de Nitella gracilis, observée en 1904 déjà, est présente dans le Lej Nair au col de la Bernina. Elle passe l’hiver à 2223 m d’altitude, sous la glace (photo novembre 2007). B) Une des mares des marais des Prés-de-Villette dans laquelle se développe Nitella gracilis.

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> Characées de la région genevoise > Nitella hyalina

Vielästige Glanzleuchteralge – Many-branched stonewort Description

Nitella hyalina est une espèce haute de 15 à 30 cm, organisée en verticilles espacés dont les plus jeunes sont subglobuleux et fortement mucilagineux, parfois in-crustés de calcaire. Les axes sont plutôt grêles (250 à 700 µm de diamètre). Les phylloïdes sont structurés en un double verticille : les phylloïdes principaux, ordinairement fertiles et les phylloïdes accessoires. Ces derniers, plus courts, moins subdivisés et deux fois plus nombreux, for-ment une collerette à la base des premiers. Les gamé-tanges mâles et femelles sont disposés sur le même sujet (espèce monoïque), généralement aux nœuds des phyl-loïdes principaux.

Répartition mondiale

Nitella hyalina présente une aire de répartition cosmopolite sur tous les continents, mais avec un nombre restreint de stations. En Europe, les populations sont dis-jointes et s’étendaient autrefois surtout du Portugal jusqu’à la Finlande en passant par l’Espagne, la France, la Hol-lande, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la Lituanie et la Russie. Les centres de gravité se situaient dans la vallée de la Loire, les Landes et la côte septentrionale du Portu-gal. Elle a aussi été observée en Suisse, Autriche, Italie et dans les Balkans.

Actuellement, l’espèce est très rare en Europe.

Elle a été observée en Allemagne après 1990 dans deux contrées seulement : un ancien bras du Rhin à la hauteur de Freistatt (district de Kehl) et dans le nord-ouest de la Basse-Saxe. Dans la vallée de la Loire, considérée comme le hotspot de cette espèce en Europe, seules deux stations ont été retrouvées entre 1985 et 2001. Récemment, elle a été observée notamment dans un étang de l’Hérault en France, dans des étangs du parc national de La Albufera de Valencia en Espagne, dans la partie nord du lac Skadar au Montenegro et dans le golfe de Finlande (Baltique). Elle a également été observée à nouveau dans le Zuideindi-gerwiede aux Pays-Bas après une absence supposée entre 1969 et 2002.

A) Pousse de Nitella hyalina ; B) Fragment de plante ; C) Détail de verticille avec fructifications, composé de deux types de phylloïdes (dessins tirés de Krause 1997).

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