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Nitellopsis obtusa (Desv.) J. Groves

Stern-Glanzleuchteralge - Starry stonewort

Description

Nitellopsis obtusa est une plante robuste complè-tement acortiquée, plus ou moins incrustée et générale-ment très cassante. Sa taille varie, selon la profondeur, de 20 cm à 2 m de haut. Les tiges épaisses ont un diamètre compris entre 1 et 2 mm. Les entrenœuds sont sensible-ment aussi longs que les phylloïdes. Les phylloïdes sont au nombre de 5-8 par verticille, font 5-9 cm de longs et sont composés de 2-3 segments (le dernier étant acuminé).

Chaque nœud de chaque phylloïde produit 1 à 2 cellules bractées très allongées et semblables aux segments du phylloïde. Acicules et stipulodes sont absents mais les cellules nodales plus ou moins développées forment des protubérances à la base des verticilles de phylloïdes. Nitel-lopsis obtusa se reproduit essentiellement de manière végétative grâce à ses bulbilles rhizoïdiens étoilés très caractéristiques. À l’état fertile (rarement observé), les gamétanges mâles et femelles sont portés par des indivi-dus différents (espèce dioïque). Les anthéridies sont très volumineuses, de 0.8 à 1.5 mm de diamètre. Les oospores, de forme ellipsoïde tronquée (base plate) et brun foncé à noire à maturité, font 700-890 µm de long, 500-650 µm de large et porte 6-7 crêtes peu saillantes. Ces oospores sont rapidement recouvertes d’une tunique épaisse de calcite et deviennent alors des « gyrogonites » volumineuses (jusqu’à 1500 µm de long et 1200 µm de large) et très résistantes à la morphologie caractéristique (notamment nodules apicaux).

Verticilles supérieurs de pieds fertiles de Nitellopsis obtusa : A) individu femelle portant des oogones ; B) individu mâle portant des anthéridies. Différents organes : C) oogone contenant l’oospore encore immature ; D) jeune anthéridie ; E) vue apicale d’une oospore mûre calcifiée (gyrogonite) : fructification de longue conservation; F) bulbille étoilé : propagule contenant des réserves d’amidon.

A B

C D

E F

> Characées de la région genevoise > Nitellopsis obtusa

LR NT

PRIO 3 OPN non non protégé

Répartition mondiale

Nitellopsis obtusa est une espèce eurasiatique, disper-sée en Europe de la Suède au sud de l’Italie et de la Pologne au Sud de l’Angleterre. Des change-ments semblent apparaitre dans son aire de répartition depuis une trentaine d’années. En France, elle se déplace d’Ouest en Est et est désormais connue en Alsace, en Franche-Comté et en Savoie dans des lacs. En Allemagne, elle est relativement fréquente dans les lacs des pré-Alpes de Bavière, dans la vallée du Rhin et dans les régions du Nord-Est (du Schles-wig-Holstein au Brandebourg).

Introduite dans les années 80 hors de son aire de répartition naturelle en Amérique du Nord, elle semble y progresser si bien qu’elle est désormais considérée comme une espèce invasive dans ces régions.

Statut en Europe

Nitellopsis obtusa appa-rait en expansion dans la plupart des régions européennes. Elle est

toutefois classée sur plusieurs listes rouges régionales d’Allemagne avec des statuts variant de « éteinte » (RE), à

est passé de « en danger » (EN) en 2000 à « vulnérable » (VU) en 2010. En Finlande, dans les Balkans et en Angle-terre elle est considérée comme « vulnérable » (VU).

Distribution ancienne et récente de Nitellopsis obtusa dans le canton de Genève.

Distribution ancienne et récente de Nitellopsis obtusa en Suisse.

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LR NT

PRIO 3 OPN non non protégé

Statut et priorité en Suisse

En Suisse, étant donné que les populations ob-servés sont généralement abondantes et que l’espèce semble en expansion, Nitellopsis obtusa est classée dans la catégorie « potentiellement menacée » (NT). La priorité ainsi que la responsabilité de la Suisse pour la conserva-tion de cette espèce sont donc faibles.

Répartition en Suisse

Nitellopsis obtusa apparait pour la première fois en Suisse en 1911 dans le lac de Constance. À l’exception de quelques zones du vieux Rhin, elle forme des popula-tions abondantes actuellement dans les grands lacs méso-trophes du Plateau (Léman, Constance, Neuchâtel, Zurich) et du Jura (Joux, Brenet, Sempach) (profondeur moyenne

= 6.8m). Il semble que son expansion se soit accélérée durant la période d’eutrophisation des eaux lacustres.

Répartition dans la région genevoise

Les premières observations de Nitellopsis obtusa dans la région genevoise datent de 1973 et correspondent

essentiellement à des échantillons récoltés dans le lac, du large de Port Choiseul à Versoix au Creux de Genthod, dans la Rade, aux alentours de Pointe à la Bise (Collonge-Bellerive). Dans les années 90 elle a été observée dans le port d’Hermance et dans le Rhône au niveau du Seujet.

Actuellement, Nitellopsis obtusa est toujours présente en population abondante dans le petit lac. Depuis 2010, elle s’est installée dans l’étang Burnier-Blanchet (Teppes de Verbois) et semble y progresser rapidement. Elle est éga-lement présente dans une ancienne gravière peu profonde de la vallée de l’Arve (Lac du Bois d’Avaz).

Habitat- Ecologie

Nitellopsis obtusa est une espèce d’eau douce neutre à fortement calcaire et plutôt mésotrophe. Tolérant les faibles luminosités, elle est surtout cantonnée aux pro-fondeurs lacustres où elle forme classiquement des prai-ries pérennes très denses par reproduction végétative.

Cependant l’espèce semble coloniser peu à peu des mi-lieux permanents peu profonds (étangs, zones calmes des

Type de milieu propice à Nitellopsis obtusa : A) l’espèce s’est installé à 3 m de profond dans l’étang Burnier-Blanchet, creusé dans les anciennes terrasses alluviales du Rhône lors de la restauration des Teppes de Verbois (Russin) ; B) Le Léman comme les autres lacs mésotrophes du Plateau héberge actuellement 3 espèces, dont Nitellopsis obtusa qui pousse jusqu’à 12 m de profondeur.

A B

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PRIO 3 OPN non non protégé

canaux, cours d’eau et annexes fluviales). Ce changement de répartition pourrait également s’accompagner d’une adaptation reproductive. En effet la population du lac du Bois d’Avaz (Bonne-ville – 74) colonise des secteurs entre 1 et 3 m de profond, fortement exposés aux radiations lumi-neuses et rapidement réchauffés, et adopte une stratégie annuelle et une reproduction sexuée.

Priorité faible car cette espèce semble plutôt en expansion.

A

B

Un autre milieu propice à Nitellopsis obtusa est l’ancienne gravière du bois d’Avaz (74 – Bonneville) (A). L’espèce y forme des tapis denses sur des secteurs plus ou moinds étendus selon les années (ici en juin 2009) (B).

> Characées de la région genevoise > Nitella confervacea