Kleinste Glanzleuchteralge – Least stonewort Synonyme: Nitella batrachosperma (Reich.) A. Br.
Description
Nitella confervacea est la plus petite des nitelles européennes; elle dépasse rarement 5 cm de hauteur. Ses axes sont fins, ses entrenoeuds plus ou moins longs (0.5 à 1.5 cm) et ses verticilles formés de petits capitules com-pacts. Les gamétanges mâles et femelles sont disposés sur les mêmes sujets (espèce monoïque), le plus souvent sur les premières bifurcations des phylloïdes. La plante est richement fertile et ses fructifications quelquefois entourées de mucilage. Ses anthéridies ont un diamètre ne dépas-sant guère 200 μm et ses oogones, solitaires, 450 μm de long et 350 μm de large. Les oospores mûres,
de couleur brun rougeâtre à noirâtre, possè-dent des crêtes saillantes munies, à maturité, de larges ailes rousses et d’une membrane spongieuse. Elles sont très petites, leur lon-gueur et largeur ne dépassant pas les 250 μm.
Répartition mondiale
Nitella confervacea est une espèce subcosmopolite. Son aire de distribution est vaste mais disjointe. Elle a été recensée en Afrique, Amérique du Nord, Asie (Japon, Inde, Birmanie, Kazakhstan), Australie et Nouvelle Zélande.
En Europe, elle semble être inconnue à l’Est du Golfe de Finlande, dans une grande
partie de l’Europe centrale et dans le voisinage des régions méditerranéennes. Sa distribution va de la côte ouest du Portugal au nord du golfe de Botnie en passant par la France, l’ile de Gotland et le sud-est de la Finlande. Elle est présente en Ecosse et dans le nord de l’Irlande. En France elle a été observée dans les Landes, les Pyrénées, la vallée de la Loire ainsi qu’en Haute-Savoie, dans l’Ain, le Jura et le Doubs. En Allemagne, toutes les stations con-nues sont situées le long du Rhin entre Kehl (à la hauteur de Strasbourg) et Mainz. Elle est absente de la Belgique, Hollande et du Danemark ainsi que d’une grande partie de l’Allemagne.
A) Pousse de Nitella confervacea avec fructifications (un carré représente 0.5 cm). B) Détail des derniers verticilles avec fructifications femelles (jaune) et mâles (orange). C) Oogone de contenant une oospore mûre.
B
C A
> Characées de la région genevoise > Nitella confervacea
LRCH RE
PRIOCH 1 OPN non Non protégé
Statut en Europe
En Allemagne, elle est considérée comme « éteinte » dans la Hesse et «au bord de l’extinction» (CR) dans le Brande-bourg. Elle est également « au bord de l’extinction » en République tchèque et « en danger » (EN) dans les Balkans. En Grande Bretagne elle a le statut d’espèce « potentiel-lement menacée ». Suite à la révi-sion des listes rouges, son statut est passé de «vulnérable» à «po-tentiellement menacé» (NT) en Suède et en Finlande, alors qu’en Norvège, il est passé de «vulné-rable » (VU) à «en danger» (EN).
Statut et priorité en Suisse Nitella confervacea est relativement rare et menacée dans la majeure partie l’Europe.
En Suisse, elle n'a pas été recen-sée durant les prospections pour établir la liste rouge et a été con-sidérée comme "éteinte dans la région" (RE). Elle fait partie des espèces de la plus haute priorité au niveau national (priorité 1).
Répartition en Suisse
Les deux observations
anciennes de Nitella confervacea en Suisse et remontent à
Rhin près de Rheineck (SG) et dans un fossé du marais de Kaltbrunn (SG), nous ne l’avons pas retrouvée durant les Distribution ancienne et récente de Nitella confervacea en Suisse.
Distribution ancienne et récentede Nitella confervacea dans le canton de Genève.
> Characées de la région genevoise > Nitella confervacea
secteurs, ni ailleurs dans le pays. Etant donné le nombre restreint de stations et l’absence d’observations au cours de ces 50 dernières années, elle a été qualifiée d’ «éteinte dans la région» sur la Liste Rouge des characées de Suisse. A la latitude de la Suisse, elle pourrait être à la limite Est de son aire de distribution européenne.
Récemment, deux stations nouvelles ont été re-censées à Gy (GE) en 2010 et à proximité de Flaach (ZH) en 2012.
Répartition dans la région genevoise
D'après l'ouvrage de Müller (1881) sur les chara-cées genevoises Nitella confervacea (N. batrachosperma) n'est pas présente dans la flore locale et aucun échantillon en provenance de Genève n'a été identifié dans les her-biers de Suisse. Depuis 2007, nous l’observons régulière-ment dans une ancienne gravière peu profonde de la val-lée de l’Arve (F-74). En juin 2010, elle a été repérée aux Prés Bordon, une réserve forestière des Bois de Jussy (Gy - GE) dont les étangs ont été revitalisés peu avant son apparition (juillet 2009). Depuis cette date et malgré la surveillance de ce site, elle n'a pas été observée à nou-veau. Elle peut cependant passer inaperçue du fait de sa très petite taille et de son enrobage dans le limon, surtout si la population est limitée à quelques pousses. En tant qu'espèce pionnière, elle pourrait aussi n'avoir fait qu'une brève apparition après les travaux de revitalisation. Il n'est pas certain qu'elle ait pu produire une banque de graines mûres avant de disparaître de cette station.
Habitat - Ecologie
Nitella confervacea croît dans une variété de milieux : bordures de lacs et d’étangs, fossés, plus excep-tionnellement dans les prés inondés et les tourbières. Elle
colonise des eaux plutôt neutres (pH 7), pauvres en sels dissous, légèrement alcalines ; elle peut être faiblement à moyennement incrustée. Elle pousse le plus souvent sur un substrat vaseux – limoneux, parfois riche en matière organique. Elle colonise des habitats de faibles profon-deurs, généralement inférieures à 1 m. Souvent enrobée de limon elle est, de ce fait, difficile à détecter. C’est une espèce annuelle et tardive qui semble adaptée à des tem-pératures relativement basses (10-12°C). Dans l’ouest de la France, d’où proviennent la majorité des informations sur l’écologie de l’espèce, l’optimum de végétation se situe vers septembre-novembre et parfois en décembre (durée du jour courte, insolation médiocre, forte nébulosité). Sa A) Un des étangs de la réserve naturelle forestière des Prés Bordon dans laquelle Nitella confervacea a été recensée en 2010 après réaménagement du site. B) Ancienne gravière peu profonde de la vallée de l'Arve qui héberge une importante population de Nitella confervacea.
B A
> Characées de la région genevoise > Nitella confervacea
LRCH RE
PRIOCH 1 OPN non Non protégé
croissance tardive et le fait de demeurer enrobée et invi-sible marque une adaptation aux très faibles luminosités.
Dans une ancienne gravière de Haute-Savoie (France), elle pousse parmi d’autres plantes aquatiques, à très faible profondeur, dans une eau minéralisée (conducti-vité 500-700 μScm-1) et relativement riche en calcium, pauvre à moyennement riche en nutriments (oligo – méso-trophe). Elle forme localement de petites touffes, le plus souvent monospécifiques, parfois avec N. tenuissima, entre les pieds des joncs (Schoenoplectus et Juncus). Elle pousse sur un substrat mixte, minéral et organique, dans des zones où affleure une nappe phréatique dont la
tempé-rature moyenne est d’environ 15°C. Elle a été observée en automne durant plusieurs années consécutives dans ce milieu, dans lequel elle fructifie en produisant un grand nombre d’oospores. En été 2010, année consécutive à un assèchement du plan d’eau, elle a effectué son cycle de vie en été (juin-juillet).
N. confervacea a été également été observée une seule fois dans le secteur des Prés Bordon, après la revita-lisation du site. Elle n’a plus été observée depuis dans cette station située en milieu forestier qui possède toutefois un substrat argileux-glaiseux, peu favorable à l'installation des characées.
Priorité très élevée dans le canton. Bien qu’elle n’ait pas été retrouvée dans le canton depuis 2010, elle est présente dans la vallée de l’Arve et peut potentiellement réappa-raître.
> Characées de la région genevoise > Nitella gracilis
LRCH EN PRIOCH 2 OPN non Non protégé