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Nitella mucronata (A. Braun) F. Miquel

19. Nitella mucronata (A. Braun) F. Miquel

Stachelspitzige Glanzleuchteralge - Pointed Stonewort Description

Nitella mucronata est une espèce d’environ 10 à 35 cm de haut, de couleur vert foncé. Le diamètre des axes ne dépasse pas 1mm. Les entre-nœuds sont 1 à 3 fois plus longs que les phylloïdes qui peuvent atteindre 5 à 8 cm. Les phylloïdes fertiles sont réunis en têtes assez denses, subdivisés deux à trois fois. Le phylloïdes stériles sont plus étalés, subdivisés une à deux fois seulement. Le rayon ultime (dactyle) est formé le plus souvent de 2 cel-lules, dont la terminale est conique, formant un mucron bien différencié, aigu. Les gamétanges mâles et femelles sont disposés sur les mêmes sujets (espèce monoïque) et sont dépourvues de mucilage. Les anthéridies ont un dia-mètre de 200 à 300 µm. Les oospores, solitaires ou gémi-nés, souvent absentes des bifurcations inférieures, mesu-rent moins de 500 µm de long. Les oospores mûres, de couleur brun foncé, possèdent des ailes marquées.

Répartition mondiale

Nitella mucronata est une espèce cosmopolite. En Europe elle est répartie sur presque tout le territoire. Elle a été recensée dans de nombreuses stations entre les Pyré-nées, la Finlande et la Hongrie avec des discontinuités. Sa présence en Allemagne est bien attestée dans les régions de plaine : le long de la vallée du Rhin, dans le Mecklen-bourg et le BrandeMecklen-bourg surtout. Elle a aussi été recensée récemment dans le voisinage du lac de Constance. En France, elle est absente du Sud-Ouest, Sud-Est et de la péninsule bretonne. En Franche-Comté, elle a surtout été observée dans les étangs de la Bresse jurassienne, sur

substrat siliceux (Schaefer-guigner 1994) et dans l’arc jurassien dans le lac de l’Entonnoir. En 1999, elle a été recensée dans deux anciens méandres de l’Ain (Puit Novet et Port Galland).

A B

Nitella mucronata : différence morphologique entre les pousses ; A) d’eau stagnante ; B) d’eau plus ou moins courante.

A B

Nitella mucronata récolteé à l’étang de l’Etournel (27.7.2010) ; A) cellule terminale du dactyle de forme mucronée ; B) gamétanges immatures : à gauche l’oogone (femelle) et à droite l’anthéridie (mâle).

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Statut en Europe

En Allemagne, son statut varie selon les régions de

« éteinte » (Niedersachsen) à

« vulnérable ». Elle est considé-rée comme « en danger critique d’extinction » (CR) en République Tchèque, « vulnérable » (VU) dans les Balkans ainsi qu’en Nor-vège. En Suède son statut est

« proche de la menace » (NT).

Statut et priorité en Suisse Elle est considérée comme une espèce très menacée dans de nombreuses régions d’Europe. En Suisse, elle est classée espèce "en danger" (EN) sur la liste rouge des characées.

Elle est classée en priorité élevée au niveau national (priorité 2).

Répartition en Suisse

En Suisse, Nitella mu-cronata présente une distribution limitée, uniquement sur le Pla-teau. Elle a été recensée jadis dans plusieurs localités autour du Katzensee (ZH), à proximité du Bodensee, mais aussi dans des marais près de Berne (Egelmoos)

et dans le Chablais vaudois (marais de Roche).

Durant la période 2006-2009 sa recherche dans

vanche, elle a été nouvellement recensée en 2007 dans une station du canton de Zürich (Thalheim an der Thur) et à Genève (Seymaz et Prés de l’Oie).

Distribution ancienne et actuelle de Nitella mucronata en Suisse.

Distribution ancienne et récente de Nitella mucronata dans le canton de Genève.

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Répartition dans la région genevoise

Selon Müller (1881), Nitella mucronata n’a pas été observée dans la région genevoise. Cependant, cet auteur signale la présence de N. gracilis à proximité du marais de Rouelbeau (Pallanterie). Compte tenu de l'écologie de l'espèce et du type de milieu, il nous paraît plus probable que la plante présente au 19ème siècle devait être N. mu-cronata. Les individus des deux espèces étant morphologi-quement proches, la méprise est facile. En effet, seule l'observation de la membrane au microscope permet de distinguer les deux espèces avec certitude.

Récemment, Nitella mucronata a été observée dans le canton en juillet 2007 après revitalisation de la rivière Seymaz (Jussy). Les deux étés suivants (2008-2009), elle était à nouveau présente dans une grande partie de la rivière et dans un plan d’eau voisin. Par la suite, elle a été observée dans le marais des Prés de l'Oie (2011). Durant l'année 2013, elle n'a pas été observée.

De plus, dans une ancienne gravière proche du Rhône à Pougny (Ain), nous l’avons observée en 2009 et 2010 poussant entre 8 et 10 m de profondeur.

Habitat - Ecologie

Nitella mucronata colonise des eaux douces et parfois saumâtres, plus ou moins alcalines. Elle a été ob-servée dans différents types de milieux; petites rivières, mares, étangs, fossés, lacs sur des substrats divers, le plus souvent riches en matières organiques. Elle serait une des espèces les mieux adaptées aux eaux courantes et semble assez peu sensible à l'eutrophisation. C'est une espèce assez tardive qui fructifie de juillet à septembre et peut se maintenir jusqu'en hiver si le climat est suffisam-ment tempéré.

A) La Seymaz, une rivière dans laquelle Nitella mucronata s’est développée après revitalisation. B) Site de développement de Nitella mucronata dans un chenal de drainage régulé du marais de la Seymaz (Prés de l’Oie).

Lors de la fermeture de la vanne des petits plans d’eau peu profonds apparaissent dans la roselière. C) Ancienne gravière au bord du Rhône dans laquelle N. mucronata se reproduit à une profondeur de 8-10 m sur un substrat vaseux-limoneux.

A

B

C

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En Suisse, elle colonise deux stations : un étang de Thalheim an der Thur (ZH) et la Seymaz (GE). Dans la première station, après avoir été relevée à la fin mai 2007, elle n’a plus été aperçue depuis cette date, malgré un suivi de 2010 à 2013. Découverte en 2007 dans la Seymaz, elle s'est montrée éphémère dans la rivière, mais elle a coloni-sé le marais voisin, les Prés de l’Oie. Ces stations sont des milieux peu profonds (environ 0.5 -0.7 m).

Dans la Seymaz (Pont de la Motte), les premières observations de N. mucronata datent du mois de sep-tembre 2007. Toutes les plantes étaient stériles à cette date. L’année suivante, à la mi-juin 2008, les plantes por-taient des anthéridies presque mûres et des oospores immatures. Elles portaient également des anthéridies et des oogones à peine visibles en mai 2009. En 2011, les plantes n’ont pas été observées dans la Seymaz. En re-vanche entre mai et juillet 2011 des plantes fructifiées étaient présentes dans la partie du marais dont le niveau

d’eau est contrôlé par la vanne. Elles ont poussé dans une partie ombragée, au pied des roseaux, dans une eau claire et fraîche (moins de 16°C à la fin juillet), à une profondeur d’environ 50-70 cm et sur un substrat plutôt organique.

Nous n’avons pas fait d’observation en 2012. En 2013, N.

mucronata n’a pas été observée dans le secteur malgré un suivi serré - environ bi-mensuel - du mois de mars à dé-cembre.

N. mucronata peut aussi coloniser des milieux profonds. Comme c’est le cas d’une ancienne gravière de Pougny (Ain) où elle a été observée pour la première fois en 2009. Elle forme une petite population monospécifique entre 8 et 10 m de profondeur, dans une zone limitée où le substrat est vaseux et organique. Dans cette station elle se reproduit sexuellement : le sédiment contient des oospores mûres et de jeunes fructifications ont été observées sur les plantes au mois de juillet 2010.

Priorité très élevée dans le canton du fait de sa présence restreinte à une seule station.

En outre la dernière observation de cette espèce date de 2011.

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