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Les Characées de Genève et environs : distribution et écologie

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Academic year: 2022

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Les Characées de Genève et environs : distribution et écologie

AUDERSET JOYE, Dominique, BOISSEZON, Aurélie & Université de Genève

Abstract

Parmi les algues vertes, les characées forment une famille de macroalgues évoluée et considérée comme la plus proche parente des premières plantes à avoir colonisé la terre ferme. Les characées se distinguent effectivement des autres familles d'algues vertes du fait de leur morphologie hautement organisée et de leur appareil reproduc-teur complexe, semblable à celui des bryophytes. Les characées colonisent une grande variété de milieux d'eau douce ou saumâtre, permanente ou temporaire où elles se reproduisent soit par germination d'oospores (« graines ») soit par bouturages sur d'anciens fragments. 25 espèces de la famille des characées ont été inventoriées en Suisse sur plus de 400 que compte la planète. Malgré sa faible superficie, la région de Genève dispose d'une variété d'habitats contrastés offrant des conditions favorables à 15 espèces dont la majorité (12) figure sur la liste rouge de Suisse. Organismes faiblement compétiteurs, les characées sont des indicateurs d'habitats à forte valeur patrimoniale. Certaines espèces se révèlent particulièrement sensibles, notamment à [...]

AUDERSET JOYE, Dominique, BOISSEZON, Aurélie & Université de Genève. Les Characées de Genève et environs : distribution et écologie. Genève : Université de Genève, 2014, 92 p.

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:42980

Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.

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Rapport projet de recherche DGNP-UNIGE

Les Characées de Genève et environs

Distribution et Ecologie

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Direction Générale de la Nature et du Paysage Rue des Battoirs 7

Photos de couverture (D. Auderset Joye et A. Rey-Boissezon)

En haut : Panorama de l’étang Hainard (réserve du Moulin de Vert à Cartigny).

En bas à gauche : Touffe de Nitella tenuissima colonisant le pied des Scirpes (Scirpus sp.).

En bas au milieu : Partie apicale d’un pied de Chara hispida fructifié.

En bas à droite : Oospores de Nitella opaca.

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Crédit de l’étude

Auteures Adresse

Dominique Auderset Joye et Aurélie Rey-Boissezon.

Groupe d’Ecologie Aquatique Institut F.-A. Forel et

Institut des Sciences de l’environnement 7 route de Drize • CH-1227 Genève Tel. +41 22 379 04 88

Dominique.Auderset@unige.ch • Aurélie.Boissezon@unige.ch

Accompagnement à la DGNP

Emmanuelle Favre et Yves Bourguignon

Référence bibliographique

Auderset Joye D. & Rey-Boissezon, A. 2013. Les Characées de Ge- nève et environs. Distribution et Ecologie. Groupe d’Ecologie aqua- tique, Institut Forel et Institut des Sciences l’Environnement, Universi- té de Genève, 92 pp.

Illustrations Sauf mention spéciale, les photographies et les cartes sont de Domi- nique Auderset Joye et Aurélie Rey-Boissezon

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Parmi les algues vertes, les characées forment une famille de macroalgues évoluée et considérée comme la plus proche parente des premières plantes à avoir colonisé la terre ferme. Les characées se distinguent effectivement des autres familles d’algues vertes du fait de leur morphologie hautement organisée et de leur appareil reproduc- teur complexe, semblable à celui des bryophytes.

Les characées colonisent une grande variété de milieux d’eau douce ou saumâtre, permanente ou temporaire où elles se reproduisent soit par germination d’oospores (« graines ») soit par bouturages sur d’anciens fragments.

25 espèces de la famille des characées ont été inventoriées en Suisse sur plus de 400 que compte la planète.

Malgré sa faible superficie, la région de Genève dispose d’une variété d’habitats contrastés offrant des conditions favorables à 15 espèces dont la majorité (12) figure sur la liste rouge de Suisse. Organismes faiblement compéti- teurs, les characées sont des indicateurs d’habitats à forte valeur patrimoniale. Certaines espèces se révèlent particulièrement sensibles, notamment à l’augmentation des teneurs en nutriments (engrais, eaux usées), et sont, à ce titre, considérées comme d’excellents organismes sentinelles du fonctionnement des milieux aqua- tiques et de l’évolution de leur qualité.

Une synthèse des connaissances acquises sur l’évolution de la distribution des espèces de la fin du 19ème siècle à nos jours en région genevoise ainsi que sur leur écologie est présentée.

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Sommaire

1. Ecologie générale des Characées ... 1

2. Caractéristiques des habitats à characées de la région genevoise ... 3

3. Evolution de la distribution régionale ... 7

4. Chara aspera C. D. Willd. ... 9

5. Chara contraria L. ... 13

6. Chara denudata A. Braun ... 16

7. Chara filiformis Hertzsch ... 19

8. Chara globularis Thuill. ... 22

9. Chara hispida L. ... 26

10. Chara intermedia A. Braun ... 30

11. Chara strigosa C. D. Willd. ... 34

12. Chara tomentosa L... 38

13. Chara virgata Kütz. ... 42

14. Chara vulgaris L. ... 46

15. Nitellopsis obtusa (Desv.) J. Groves ... 50

16. Nitella confervacea (Bréb.) A. Br. ex Leonh. ... 54

17. Nitella gracilis (Smith) C. Agardh ... 58

18. Nitella hyalina (DC.) C. Agardh ... 62

19. Nitella mucronata (A. Braun) F. Miquel ... 66

20. Nitella opaca (Bruzelius) C. Agardh ... 70

21. Nitella syncarpa (Thuil.) Chevall. ... 74

22. Nitella tenuissima (Desv.) Kütz. ... 78

23. Tolypella glomerata (Desv. In Lois.) Leohn. ... 82

24. Tolypella intricata (Roth.) Leonh. ... 86

25. Bibliographie ... 90

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1. Ecologie générale des Characées

Les characées (Charales, Charophyceae) sont des algues vertes submergées et enracinées au sédiment dont le thalle est macroscopique et hautement organisé (dont la hauteur moyenne varie selon les espèces de 3 cm à 1m de haut). Ces « macro-algues » à la morphologie complexe font ainsi partie des macrophytes avec les autres végétaux aquatiques de « grande » taille c’est-à-dire les angiospermes, bryophytes et ptéridophytes (hors aux algues phytoplanctoniques et filamenteuses).

Les characées colonisent une grande variété de milieux continentaux d’eau douce et parfois saumâtre : lagunes côtières, lacs, étangs, mares, marais, ruisseaux à courant lent, fossés, bras-morts de cours d’eau, tourbières, gravières etc…

Peu compétitrices, les characées se maintiennent là où d’autres algues et plantes vasculaires ont du mal à s’installer, c'est-à-dire dans les milieux où la disponibilité en nutriments est limitée (eaux transparentes oligo- mésotrophes). En effet, l’eutrophisation des écosystèmes aquatiques a un impact fortement négatif sur l’abondance et la diversité des communautés de characées. Leur sen- sibilité au changement du niveau trophique des écosys- tèmes fait de ces organismes de bons bio-indicateurs des eaux oligo-mésotrophes.

On observe des characées à toutes les profon- deurs, dans des conditions environnementales plus ou moins changeantes. Dans les grands lacs oligo- mésotrophes transparents, des tapis de characées succè- dent en profondeur aux plantes vasculaires. Les characées ont effectivement des capacités supérieures aux autres plantes à se maintenir de manière végétative dans un environnement difficile, caractérisé par une pression impor-

faibles. Si la qualité de l’eau le permet, elles peuvent éga- lement former des populations denses et fertiles dans les eaux peu profondes permanentes, où les conditions de lumière et de température sont moins limitantes.

A

B

La diversité des formes de croissance chez les characées. A) Nitella confervacea, la plus petite des characées ne dépassant guère 5 cm de haut.

B) Nitellopsis obtusa, une espèce atteignant 50- 70 cm de haut (lac du Bois d’Avaz, Bonneville, Haute-Savoie).

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Les characées sont, pour la plupart, des espèces pionnières caractérisant les premiers stades de succession végétale après un événe- ment hydrologique perturbateur tel qu’un assè- chement (milieux temporaires et semi- permanents) ou une crue (fossés, ruisseaux, annexes fluviales, etc…). Les characées peuvent ainsi dominer la communauté de macrophytes dans les milieux régulièrement perturbés. Les assèchements semblent notamment stimuler la germination des oospores de plusieurs espèces.

Des « blooms » de characées ont déjà été obser- vés les années suivant un assèchement dans des milieux peu profonds plutôt méso-eutrophes, donc normalement défavorables aux characées.

Ces dernières peuvent ainsi avoir un caractère très fugace, apparaissant et disparaissant ainsi au rythme des « rajeunissements » de milieu et de la création de milieux neufs.

La dégradation de la dynamique hydro- logique naturelle des milieux aquatiques, sous l’effet de la stabilisation du niveau lacustre, de l’assèchement des plaines alluviales et de la canalisation des cours d’eau, a donc globalement aggravé le statut des characées déjà fortement menacées par l’eutrophisation et la perte des écosystèmes.

Menaces principales pesant sur les

Characées

 Pollution des eaux (eaux usées, engrais, traitements phytosanitaires).

 Destruction des habitats (comblements, drainages, artificialisation des rives…).

 Manque de dynamisme des écosystèmes aquatiques (stabilisation des niveaux d’eau, canalisation).

 Assèchements trop précoces (période d’inondation requise durant le printemps et l’été pour la plupart des espèces).

 Substrat trop compact (ex. argile pure) ou trop grossier (ex. gravier).

“Prairies” submergées de Characées. A) Nitellopsis obtusa à 1m de profondeur (Lac du Bois d’Avaz, Bonneville, France). B) Chara tomentosa et C. filiformis dans le lac des Quatre-Cantons (Photo Arno Schwarzer).

A

B

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2. Caractéristiques des habitats à characées de la région genevoise

Les characées sont globalement considérées comme des pionnières, indicatrices d’eau oligo- mésotrophes. Dans cette enveloppe environnementale restreinte, toutes les espèces n’occupent cependant pas les mêmes habitats comme le suggère les changements de répartition des espèces dans le temps et dans l’espace (voir chapitre 3 suivant).

La région genevoise dispose actuellement d’une variété d’habitats contrastés offrant des conditions favo- rables à plusieurs espèces de characées aux exigences écologiques diverses. Le Léman abrite des espèces diffé- rentes des plus petits écosystèmes. Parmi les plans d’eau de faibles superficies, deux grands types d’habitats à cha- racées peuvent être distingués : 1) les étangs et anciennes gravières plus ou moins profonds, alimentés par des eaux souterraines et offrant des conditions environnementales relativement stables ; 2) les étangs et mares peu pro- fondes, alimentés par des eaux de pluies et de ruisselle- ment, se réchauffant rapidement et étant susceptibles de s’assécher.

Le Léman

Le Léman abrite une partie de la flore charophy- tique de la région genevoise: Chara contraria, Chara denu- data, Chara globularis et Nitellopsis obtusa. Ce sont des espèces colonisant quasiment exclusivement les milieux lacustres et supportant mieux que la plupart des characées des niveaux trophiques relativement élevées (méso- trophes). Dans ces conditions profondes et d’inondation

toute l’année (stratégie pérenne) grâce à la multiplication végétative. La composition de la communauté charophy- tique évolue lentement, en fonction du phénomène de ré- oligotrophisation progressif du lac.

Les plaines alluviales

Un des « hotspot » à characées rencontrés dans la région regroupe les plans d’eau alimentés par des eaux souterraines. Ceux-ci sont situés dans les zones alluviales du Rhône et de l’Arve ainsi qu’au pied du Jura, à savoir:

quelques étangs de la réserve de l’Etournel à Pougny, les étangs Géroudet et Burnier-Blanchet des Teppes de Ver- bois, la résurgence des Eaux-Chaudes au bord de l’Allondon, l’étang Hainard de la réserve du Moulin de Vert, les étangs de la Touvière à Avully, le lavoir de Thoiry à la source de l’Allemogne, et le lac du Bois d’Avaz à Bonne- ville.

Alimentés par les eaux souterraines, ces étangs ont des eaux transparentes car pauvres en nutriments, très minéralisées et calcaires. La qualité physico-chimique des eaux étant en outre stable, la succession végétale est grandement ralentie, permettant le maintien de communau- tés de characées calciphiles sur plusieurs décennies. Par exemple, depuis une vingtaine d’années, une population de Nitella tenuissima et de Chara intermedia recouvre une majeure partie des pentes d’une ancienne gravière pro- fonde de la réserve de l’Etournel. La relative fraîcheur des eaux favorise en outre l’installation de populations pé- rennes d’espèces des eaux neutres à basiques, spécia-

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opaca. Chara strigosa se maintient dans l’étang Hainard depuis sa création (1992). Nitella opaca est présente de- puis de nombreuses années aux Eaux-Chaudes et dans le lavoir de Thoiry, deux petites stations caractérisées par un ombrage important et des températures fraîches très

stables (entre 8 et 12 °C).

Les variations du niveau de ces plans d’eau sont fortement dépendantes des variations de niveaux du toit de la nappe ou de la source les alimentant. La superficie des zones pouvant être asséchées en période de basses eaux est ensuite fonction du profil des berges. Dans les an- ciennes gravières, la profondeur augmente rapidement ce qui restreint l’exposition des berges aux assèchements et

favorise surtout l’installation durable d’espèces calciphiles de milieux permanents (ex. Chara intermedia, Nitellopsis obtusa, Chara globularis). Les fluctuations de niveaux dans les gravières à la bathymétrie plus variée (ex. Géroudet, Burnier-Blanchet, Hainard) créent des conditions hydrolo-

giques variables, de secteurs peu profonds parfois assé- chés et d’autres plus profonds toujours en eau. Sur les bordures de ce type de milieux peuvent pousser des cha- racées calciphiles s’accommodant, ou nécessitant, des conditions d’inondations temporaires (ex. Tolypella glome- rata, Chara aspera, Nitella confervacea). La zonation ba- thymétrique des espèces est aussi probablement fonction de capacités d’acclimatation à la lumière différentes.

Milieux à characées alimentés par des eaux souterraines : A) Etang amont de la Touvière (Avully), alimenté par la nappe du Rhône et abritant Chara vulgaris ; B) Ancien lavoir de Thoiry alimenté par la source karstique de l’Allemogne où pousse Nitella opaca ;C) Etang Hainard alimenté par la nappe du Rhône où plusieurs espèces de characées se succèdent le long du gradient de profondeur.

A

B C

(12)

Des études supplémentaires sont toutefois nécessaires pour détermi- ner l’impact des régimes hydrologique, thermique et lumineux sur la répartition et le cycle de vie des characées dans un milieu donné.

Les marais

Les marais constituent un autre type d’habitat à characées rencontrés dans la région genevoise, essentielle- ment dans sa partie orientale (les étangs des Bois de Jussy et l’étang des Prés de l’Oie à Sionnet). Contrairement aux étangs situés en plaine alluviale, les marais sont généralement peu profonds et alimentés directement par les eaux de pluie. Dans ces milieux de faible profon- deur, la température de l’eau est forte- ment corrélée à celle de l’air et montre donc des variations journalières et sai- sonnières très importantes. Le régime des eaux étant également fortement dépendant des conditions atmosphé- riques, de larges secteurs peuvent être

asséchés au cours de l’été ou de l’automne. Dans les marais, les ressources en énergie (lumière et température) et en matière (nutriments phosphorés et azotés) sont suffi- santes pour permettre l’installation de plantes vasculaires et d’algues filamenteuses plus compétitrices que les cha- racées. La survie de ces dernières dépend donc proba- blement des assèchements, qui leur offrent des opportuni- tés d’installation en supprimant la compétition. Ces milieux offrent ainsi des conditions favorables pour les espèces de milieux neutres à faiblement alcalins (surtout des Nitella),

alimentés par des eaux souterraines, les characées doi- vent ici s’accommoder de ces conditions environ- nementales changeantes en adaptant leur cycle de vie.

Alors qu’elles forment régulièrement des populations pé- rennes dans les milieux stables oligo-mésotrophes (lac et étangs de plaine alluviale), elles adoptent un cycle de vie annuel dans ces milieux temporaires afin de produire une banque d’oospores dense et résistante avant la période défavorable (développement de plantes vasculaires com- pétitrices, réchauffement délétère, assèchements). Nitella Marais faiblement calcaires à Nitella : A) Etang des Prés de l’Oie (Meinier) où Nitella mucronata a été observée ; B) Marais des Prés-de-Villette (Jussy) abritant notamment Nitella opaca et Nitella gracilis ; C) Mares récemment recreusées aux Prés Bordon où Nitella opaca et Nitella batrachosperma ont pu être observées.

A B

C

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gracilis et Nitella opaca trouve notamment des conditions favorables aux Prés de Villette et aux Prés Bordon.

L’occupation du sol autour de ces marais a éga- lement un impact sur la qualité des eaux et donc sur la composition des communautés de characées. Quelques espèces de characées semblent tolérer des niveaux tro- phiques relativement élevés. Mises à part les espèces les plus communes telles que Chara vulgaris et Chara globula- ris, Nitella mucronata est parvenue à pousser dans la

Seymaz et sur quelques bordures de l’étang des Prés de l’Oie dont la qualité physico-chimique est dégradée par les pollutions nutritives diffuses liées aux activités agricoles.

Des études supplémentaires sont indispensables pour comprendre l’influence des variations de niveaux et de température sur la croissance et la phénologie des espèces de characées dans ce type de milieux.

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3. Evolution de la distribution régionale

La distribution des characées observées de 1847 jusqu’à 2013 dans la région de Genève a été synthétisée et est présentée dans les chapitres suivants sous forme de cartes. Sur les 25 espèces de characées recensées en Suisse durant la période 1847-2009, toutes ont été obser- vée une fois au moins dans la région genevoise.

Le lac héberge des espèces différentes des éco- systèmes de petite taille (étangs, marais, etc.). La modifi- cation des peuplements au cours du temps diffère aussi entre les deux types écosystèmes.

Dans la partie genevoise du Léman, 12 espèces ont été inventoriées jusqu’en 1918 (Tab. 1). Pour la pé- riode 1918-1973, seules 5 espèces ont été relevées. Les characées ont ensuite entièrement disparu durant une phase d’eutrophisation des eaux du lac. Puis, suite à l’amélioration de la qualité de l’eau, trois espèces de cha- racées ont recolonisé Léman : Chara contraria et Chara globularis, toutes deux présentes auparavant, et une nou- velle espèce, Nitellopsis obtusa. Les trois espèces sont reconnues être parmi les plus tolérantes vis-à-vis de l’eutrophisation des eaux.

La richesse en characées du Léman a donc beaucoup diminué au cours du temps. Au moins 9 espèces présentes avant 1918 n’ont plus été retrouvées depuis lors.

Dans la deuxième moitié du 20ème siècle on note l’apparition de Nitellopsis obtusa et de Chara denudata.

Cette dernière pourrait être une forme dégradée de Chara contraria. L’apparition de ce taxon coïncide avec le début de la période de ré-oligotrophisation des eaux du lac.

Dans les plans d’eau de petite taille, au contraire, la richesse en characées s’est maintenue au cours du temps. Durant la période 1848-1918, 14 espèces ont été recensées. Entre 1918 et 1990, seules 4 espèces ont été relevée. Il nous paraît plus probable qu’il s’agisse d’un

manque d’observations plutôt que d’une régression de la richesse spécifique. En effet, l’augmentation de l’effort de prospection a permis de relever 12 espèces durant la pé- riode suivante (1990 à 2009). A la suite d’une prospection plus ciblée encore entre 2010 et 2013, l’inventaire s’élève actuellement à 15 espèces dans la région franco- genevoise dont 2 n’ont pas été observées dans le canton de Genève. La recherche active de characées, la diversité des milieux, la restauration et le rajeunissement de certains écosystèmes d’intérêt biologique majeur expliquent proba- blement en grande partie la richesse observée actuelle- ment dans la région genevoise.

Si la richesse spécifique a peu changé au cours du temps dans les étangs et les marais, on notera toutefois l’absence d’observations relatives à 4 espèces depuis le début du 20ème siècle : Chara filiformis, C. tomentosa, Nitel- la hyalina, N. syncarpa et Tolypella intricata. Parallèlement à ces déficits, 5 espèces, dont la présence dans le passé n’avait pas été relevée, ont été observées : Nitellopsis obtusa, Nitella gracilis, N. mucronata et plus récemment N.

confervacea et Tolypella glomerata. Nitella tenuissima est la seule espèce présente dans la région mais pas dans le canton. Quant à N. confervacea, elle a été observée à une seule occasion sur le territoire genevois (Prés Bordon), mais elle est toutefois présente dans un site de la région (Bonneville).

Dans la région genevoise, les espèces lacustres sont donc peu nombreuses mais abondantes, alors que les espèces des étangs sont plus nombreuses mais moins abondantes. Actuellement la richesse la plus élevée en characées se concentre dans les marais (Prés de Villette et environs, marais de la Seymaz), les étangs alimentés par des eaux souterraines de la vallée du Rhône (Teppes de Verbois, Moulin de vert) et de l’Arve (France voisine).

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Tableau 1. Synthèse des observations de characées dans les plans d’eau de la région de Genève et dans la partie genevoise du Léman.

En bleu les espèces qui n’ont pas été retrouvées et en vert les espèces nouvellement recensées

Légende: RE: Eteint en Suisse ; CR: Au bord de l’extinction ; EN: En danger ; VU: Vulnérable ; NT: Potentiellement menacé ; LC: Non menacé ; DD: Données insuffisantes.

ETANGS ET MARAIS DU CANTON REGION LEMAN

ESPECE Statut Liste

Rouge CH jusqu'en

1918 1919 à

1990 1990 à

2009 2010 à

2013 2010 à

2013 1847 à

1918 1919 à 1990 1990 à 2012

Chara aspera Willd. VU 9 4 2 3 9

Chara contraria A. Braun LC 9 5 4 7 14 20 13

Chara denudata A. Braun DD 17

Chara filiformis Hertzsch DD 2 4

Chara globularis Thuill. LC 12 7 9 8 11 6 10 14

Chara hispida L. VU 7 1 2 3 2

Chara intermedia A. Braun EN 5 1 1 2 1

Chara strigosa A. Braun EN 1 1 3 5 1

Chara tomentosa L. VU 2 9

Chara virgata Kütz. VU 1 1 3 3

Chara vulgaris L. VU 14 1 11 7 8 10 1

Nitellopsis obtusa (Desv.) J. Groves NT 1 3 4 8 15

Nitella confervacea (Breb.) A. Br. ex Leonh. RE 1 2

Nitella gracilis (Sm.) C. Agardh EN 1 2 2

Nitella hyalina (DC.) C. Agardh RE 4 9

Nitella mucronata (A. Braun) Miq. EN 1 1 2

Nitella opaca (Bruzelius) C. Agardh VU 4 3 3 5

Nitella syncarpa (Thuill.) Chevall. EN 1 1 ? 3

Nitella tenuissima (Desv.) Kütz. CR 2

Tolypella glomerata (Desv.) Leonh. EN 2 3 1

Tolypella intricata (Roth.) Leonh. RE 1

nombre d’espèces 14 4 12 13 15 12 5 3

nombre de sites 30 31 32 33 34 17 18 17

nombre d'observations 72 10 39 41 62 69 56 42

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> Characées de la région genevoise > Chara aspera

LRCH VU PRIOCH 3 OPN non non protégé

4. Chara aspera C. D. Willd.

Rauhe Armleuchteralge - Rough Stonewort

Description

Chara aspera forme des pousses d’une hauteur de 5 à 40 cm, souvent incrustées de calcaire. Les axes sont grêles ; le diamètre ne dépasse pas 300 à 500 µm.

Les acicules sont plus ou moins densément réparties.

Solitaires et aigües, elles recouvrent surtout les entre- noeuds supérieurs. Lorsqu’elles sont denses, elles donnent à la plante un aspect hérissé-spinescent. Les gamétanges mâles et femelles sont disposés sur des sujets distincts (espèce dioïque). Les anthéridies ont un diamètre de 400 à 600 µm et paraissent grande par rapport à la taille de la

plante. L’oospore, noire lorsqu’elle est mûre, mesure 400- 650 µm de long et jusqu’à 400 µm de large. Les bulbilles sphériques, blanchâtres, mesurant jusqu’à 1mm de dia- mètre, sont assez communs sur les rhizoïdes.

Répartition mondiale

Chara aspera est strictement confiné à l’hémisphère Nord. Elle est présente dans toute l’Europe.

Dans le Nord, elle est distribuée dans les baies des côtes de la Baltique. Elle est répandue également dans l’Europe du Centre et l’Ouest. En Europe méridionale, elle se trouve en Italie, dans les Balkans, à l’ouest de l’Afrique du Nord.

A) Aspect général d’une pousse de Chara aspera ; B) détail d’un verticille de pied mâle portant des anthéridies ; axe triplostique avec longues acicules simples.

A B

Différents organes de Chara aspera : A) anthéridie ; B) la rupture des écussons de l’anthéridie permet la libération des spermatozoïdes ; C) oogone contenant l’oospore encore immature ; D) les bulbilles sphériques sont des propagules contenant des réserves d’amidon.

A B

C D

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> Characées de la région genevoise > Chara aspera

LRCH VU PRIOCH 3 OPN non non protégé

En Allemagne, dans les régions proches de la Suisse, elle est observée dans la vallée du Rhin supérieur et dans les lacs alpins. En France, elle est com- mune dans les régions calcaires : en Alsace elle est disséminée dans la plaine du Rhin, en Franche- Comté, elle est fréquente dans l’arc jurassien.

Statut en Europe

Elle est classée comme potentiellement menacée en Nor- vège. En Allemagne, selon les

régions son statut varie de « au bord de l’extinction » (CR) à « vulnérable » (VU). Dans les Balkans elle est « non menacée » (LC).

Statut et priorité en Suisse

Chara aspera est menacée dans plusieurs régions d’Europe et elle est classée « vulnérable » (VU) en Suisse.

Elle figure parmi les espèces de priorité « moyenne » au niveau national (niveau 3).

Répartition en Suisse

En Suisse Chara aspera était autrefois présente dans de nombreux types de plans d’eau. Elle a beaucoup régressé sur le plateau, notamment dans les grands lacs où elle n’a plus été observée depuis plusieurs décennies, probablement à cause de l’eutrophisation. Actuellement, elle se développe notamment dans les lacs du Jura (Joux, Neuchâtel) et du pied des Alpes du Nord (Quatre-Cantons, Thoune, Brienz), de Haute–Engadine (Sils, Silvaplana, St- Moritz). Sur le Plateau elle est présente dans le lac de

Constance et en amont dans la vallée du Rhin, dans la vallée de la Reuss. Elle colonise également les milieux de la plaine alluviale du Rhône valaisan.

Répartition dans la région genevoise

Müller (1881) signale la présence de Chara aspe- ra et de nombreuses formes ou variétés dans la région.

Toutes ces formes semblent avoir cohabité dans les mares et étangs du Plateau de Pinchat, entre Pinchat et Bossey, entre Vessy et Massillon. L’espèce colonisait également les bords du lac entre Bellevue et Coppet et, sur la rive opposée, plusieurs stations entre la Belotte et Hermance.

Elle a aussi été présente dans l’étang des Cropettes, ac- tuellement en plein centre de Genève. Un peu plus loin de la ville, les marais de Divonne et les mares près de Rei- gnier sont aussi mentionnés.

Actuellement, Chara aspera est présente dans les étangs de la plaine alluviale du Rhône, aux Teppes de Verbois et au Moulin de Vert. Elle est également recensée dans une ancienne gravière de la vallée de l’Arve.

Distribution ancienne et récente de Chara aspera en Suisse.

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> Characées de la région genevoise > Chara aspera

LRCH VU PRIOCH 3 OPN non non protégé

Habitat – Ecologie

Chara aspera croit dans des eaux douces et sau- mâtres. On la trouve dans des biotopes de différentes tailles.

Elle est commune dans la mer Baltique et croit jusqu’à 4-5 m de profondeur sur de la vase ou du sable. Dans les eaux douces on la trouve dans des eaux calcaires où elle est souvent incrustée. Dans les lacs elle peut former des ceintures à faible ou moyenne profondeurs, à l’état exclusif ou en mélange avec d’autres characées ou pha- nérogames. Chara aspera est généralement une annuelle qui hiberne sous forme d’oospores et de bulbilles. Les formes pérennes peuvent être observées. Dans ce cas, la plante survit et donne naissance à des nouvelles pousses au printemps suivant.

Dans nos régions, les plantes sont fertiles à partir de juin. Les oospores mûres peuvent être observées à partir du mois de juillet. Dans la région genevoise Chara aspera est associée à

d’anciennes gravières de la plaine alluviale du Rhône et de l’Arve, alimentées par des eaux souterraines fortement

Chara contraria et Chara strigosa. Dans les étangs Gérou- det et Burnier-Blanchet des Teppes de Verbois, elle forme Distribution ancienne et récente de Chara aspera dans le canton de Genève.

Une touffe de Chara aspera portant des fructifications pousse ici à faible profondeur en compagnie de Potamogeton lucens.

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> Characées de la région genevoise > Chara aspera

LRCH VU PRIOCH 3 OPN non non protégé

la saison hivernale sous forme de bulbilles et d’oospores.

De l’autre côté du Rhône, elle colonise des profondeurs plus importantes dans l’étang Hainard (jusqu’à 4m). Dans cette station, elle produit également des bulbilles et des oospores mais les parties supérieures ne se décomposant pas elle hiverne sous forme de plantes vertes desquelles peuvent repartir de nouvelles pousses au printemps sui- vant. Dans la station de Bonneville (vallée de l’Arve), Cha- ra aspera a un cycle de vie annuel et succède aux peu-

plements printaniers de Tolypella glomerata dans les sec- teurs d’1 m de profondeur, d’autant mieux si ceux-ci se sont asséchés environ 5 semaines l’automne précédent.

Chara aspera forme de larges tapis denses au sein des- quels peuvent pousser quelques pieds d’autres espèces de characées et de potamots à feuilles étroites (ex. Potamo- geton pectinatus, Potamogeton pusillus).

Priorité moyenne dans le canton de Genève car, en dehors des Teppes de Verbois et du Moulin de Vert, l’espèce manque de milieu adéquat.

Milieux propices à Chara aspera : A) l’étang Burnier-Blanchet creusé dans les anciennes terrasses alluviales du Rhône lors de la restauration des Teppes de Verbois (Russin) (mai 2009) ; B) l’étang Hainard, une ancienne dépression temporairement inondée recreusée en 1991-92 dans un méandre du Rhône genevois (Cartigny).

A B

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PRIOCH -

OPN non

Non protégé

5. Chara contraria L.

Gegensätzliche Armleuchteralge.

Description

Chara contraria est une espèce de 10 à 30 cm de hauteur, de diamètre très variable, ordinairement incrustée.

Les entrenœuds sont 2 à 4 fois aussi longs que les phyl- loïdes. Le cortex de la tige est diplostique avec des cellules primaires proéminentes (cortex tylacanthé). Les acicules, solitaires, sont ordinairement rudimentaires et globuleuses.

Les deux paires de stipulodes en rang double sont pré- sents en dessous de chaque phylloïde. Les plantes fructi- fiées portent des organes mâles et femelles sur un même pied (espèce monoïque). Les anthéridies ont un diamètre de 300 à 450 μm. Les oospores, de couleur brun foncé à noire, sont longues de 525 à 725 μm et large de 350 à 450 μm avec 11 à 14 crêtes fines et peu saillantes.

Les plantes identifiées par tous les anciens au- teurs sous le nom de Chara contraria ne diffèrent du Chara vulgaris type que par leur cortication tylacantée.

Répartition mondiale

Chara contraria est une espèce cosmopolite, recensée sur les 5 continents, plutôt dans l’hémisphère nord, à l’exception des régions tropicales. Elle est répan- due en Europe centrale, avec une concentration autour de la Baltique et des Alpes. Elle est aussi présente au sud de la Scandinavie, en Grande Bretagne, en Irlande et en France.

Chara contraria : acicules sur l’axe en forme de bouton ; stipulodes en rang double à la base du verticille ; phylloïdes fertiles portant des anthéridies et des jeunes oogones.

Aspect général d’un groupe de pieds de Chara contraria, servant ici de support à de nombreuses pontes de gastéropodes aquatiques.

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> Characées de la région genevoise > Chara contraria

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Statut en Europe

En Allemagne elle est classée « vulnérable » (VU) sur plusieurs listes rouges régionales.

Dans les pays scandinaves, elle est menacée, sauf en Suède.

Statut et priorité en Suisse Chara contraria est lar- gement distribuée en Suisse et ses populations sont stables ou en progression. Elle est considérée comme « non menacée » (LC) et ne fait pas partie des espèces prioritaire au niveau national.

Répartition en Suisse

Chara contraria est la characée la plus représentée en Suisse, après C. globularis. Elle est particulièrement fréquente et abondante dans les lacs du Pla- teau (Léman, Zurich, Neuchâtel) et du Jura (Joux et Brenet) mais elle semble avoir colonisé aussi cer- tains lacs des Alpes du Nord. Elle est présente dans les étangs des zones alluviales des principaux

cours d’eau du pays (Rhône, Aar, Reuss, Limmat, Glatt, Thur, Inn). Comme le montre la répartition ancienne et récente, elle a régressé sur le Plateau, probablement en raison de l’urbanisation (couronne autour de Zurich et Genève). Sa distribution générale a augmenté, peut-être à cause d’une meilleure prospection des milieux susceptibles d’héberger des characées.

Répartition dans la région genevoise

Müller (1881) signale C. contraria dans des ma- rais (Sionnet, Rouelbeau et Divonne), des cours d’eau (lit du Rhône, de l’Arve, ruisseau près de Veyrier) et dans le Léman (Versoix, aux Pâquis, dans la Rade de Genève, la Belotte, Cologny, Bellerive).

Distribution ancienne et récente de Chara contraria en Suisse.

Distribution ancienne et récente de Chara contraria dans le canton de Genève.

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> Characées de la région genevoise > Chara contraria

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Elle est actuellement toujours présente dans le Léman sur la rive droite de Versoix à Genève et sur la rive gauche de Genève à Hermance. Elle a été recensée ré- cemment dans les Bois de Versoix (Combes Chapuis, le Creuzon, Bois du Faisan), aux Teppes de Verbois (Gérou- det, Burnier-Blanchet), et dans la vallée de l’Arve (Bois d’Avaz, Bonneville).

Habitat - Ecologie

Chara contraria est comme C. vulgaris avec la- quelle elle a été souvent confondue, une espèce des mi- lieux calcaires. Dans les petits plans d’eau où elle pousse à faible profondeur, elle est très fertile. Dans les petits

milieux qui se réchauffent rapidement et ont un risque de s’assécher, elle effectue probablement son cycle de vie rapidement, en produisant une importante banque de graines. C’est sans doute une des raisons de sa fréquence dans les milieux aquatiques. Dans le Léman elle peut colo- niser la beine beaucoup plus bas; jusqu’à 9 mètres de profondeur où elle semble être peu fertile.

C. contraria semble être, parmi les characées, une des espèces la moins sensible à l’eutrophisation. En effet, c’est l’une des premières à avoir recolonisé les lacs du Plateau après la phase d’eutrophisation qui a avait fait disparaître les characées

.

Priorité faible dans le canton car l’espèce est assez fréquente et ses populations sont stables.

A) Dans le Léman, Chara contraria forme de grande zones, actuellement jusqu’à 9 m de profondeur ; B) Chara contraria croit dans l’étang Burnier-Blanchet creusé dans les anciennes terrasses du Rhône (Teppes de Verbois).

A B

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>Characées de la région genevoise > Chara denudata Stations

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6. Chara denudata A. Braun

Nackte Armleuchteralge – naked stonewort Synonyme : Chara dissoluta A. Braun ex Leonhardi Description

Chara denudata est une plante grêle de 10 à 50 cm de haut, modérément incrustée. Les axes ont un dia- mètre d’environ 600-1000 µm et des entre-nœuds 1-2 aussi que les phylloïdes. La cortication de l’axe est rudi- mentaire, parfois absente, imparfaitement diplostique avec des ébauches de filaments corticants primaires, et plus rarement secondaires, dépassant légèrement les stipu- lodes. Les phylloïdes sont assez longs par rapport à la taille des plantes (jusqu’à 4 cm) et au nombre de 6-10 par verticille. Chaque phylloïde est constitué de 3-6 segments acortiqués dont les 2-3 inférieurs sont plus allongés et portent parfois des ébauches de cortication. Les acicules sont ordinairement absentes ou réduites à des papilles globuleuses. Les stipulodes sont ovoïdes-globuleux dispo- sés en deux rangées équivalentes. Les gamétanges mâles et femelles sont disposés sur un même individu (espèce monoïque) au niveau des 1-3 premiers nœuds des phyl- loïdes et souvent géminés. Les oospores mûres, de cou- leur brun foncé à noire, font 600-800 μm de long et 350- 600 μm de large et portent 10-13 crêtes peu saillantes. Les anthéridies font entre 375 et 425 μm de diamètre environ.

Chez Chara denudata, les aspects de la cortica- tion peuvent varier d’un entre-nœud à l’autre sur un même sujet, ou d’un sujet à l’autre. Ce taxon est observé à l’intérieur de l’aire de répartition de Chara contraria, dont il

pourrait dériver par dégradation de la cortication due à des conditions environnementales sub-optimales.

Répartition mondiale

Chara denudata est une espèce méconnue, ob- servée sporadiquement en Europe. En France elle a une distribution associée à celle de Chara contraria. En Alle- magne, l’espèce a été mentionnée récemment autour du lac de Constance et dans la vallée du Rhin, près de Karl- sruhe. En péninsule balkanique, elle est présente dans le lac Ohrid. Les données européennes sont pour le moment insuffisantes pour établir le degré de menace de C. denu- data.

Chara denudata (Léman, 2011) : A) ébauches de filaments corticants primaires sur l’axe et phylloïdes complètement acortiqués; B) gamétanges mâles et femelles géminés.

A B

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>Characées de la région genevoise > Chara denudata Stations

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Répartition Suisse

Chara denudata était autrefois présentes dans de nombreux lacs du Plateau et des Pré-Alpes (Léman, Cons- tance, Brienz, Quatre- Cantons, Sarnen, Cha- vonnes, Cadagno, Sils, Fälensee, Seealpsee, Lauerz et Joux). Elle a fortement régressé et est désormais présente dans le Léman, le lac de Joux, le lac de Sarnen et le Walensee.

Statut et priorité en Suisse En Suisse, les don- nées disponibles sur la répar- tition et l’abondance de Chara denudata sont insuffisantes pour lui attribuer un statut de menace.

Répartition dans la région de Genève

Les seules mentions faites de cette espèce dans le canton de Genève sont toutes associées au littoral du Léman.

Elle y a été observée en 1973 et plus récemment en 2011 dans la Rade à des profon- deurs comprises entre 1.5 et 9.2 m.

Distribution ancienne et récente de Chara denudata en Suisse.

Distribution ancienne et récente de Chara denudata dans le canton de Genève.

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>Characées de la région genevoise > Chara denudata Stations

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Habitat - Ecologie

On trouve ainsi C. denudata es- sentiellement dans les grands lacs cal- caires. Chara denudata est probablement une forme dégradée de C. contraria dans des conditions de trophie plus élevées (méso-eutrophes) et à des profondeurs plus importantes. En Suisse les observa- tions proviennent de stations 0.5 et 9 m de profondeur (3.5 m en moyenne).

Priorité faible dans le canton du fait du statut incertain de ce taxon et de sa présence dans le lac.

Chara denudata était présente dans le port Choiseul à Versoix dans les années 70.

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>Characées de la région genevoise > Chara filiformis Stations

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7. Chara filiformis Hertzsch

Faden Armleuchteralge

Synonyme : Chara jubata A. Braun ex. Kützing.

Description

Chara filiformis est une plante de taille modérée (jusqu’à 40 cm de haut), grêle et généralement fortement incrustée. Les axes sont fins, d’un diamètre compris entre 300 et 500 μm. Des ramifications sont présentes sur toute la longueur des plantes. Chara filiformis est caractérisée par des entre-nœuds très longs (jusqu’à 10cm) et des phylloïdes très contractés (1-2 mm de long). Chaque verti- cille porte 6-8 phylloïdes, ces derniers étant composés de 3-4 segments dont les 2-3 terminaux sont très courts et acortiqués. La cortication de l’axe est régulière, diplostique, les filaments primaires étant plus proéminents que les secondaires (tylacanthée). Les acicules sont solitaires, en forme de petites papilles. Les stipulodes sont également rudimentaires, disposés en deux rangées. Les gamétanges mâles et femelles sont ordonnés sur un même individu (espèce monoïque), seulement au niveau du premier nœud des phylloïdes. Les oospores mûres, de couleur noire, sont longues de 500-700 et large de 350-450 μm et portent 11-14 crêtes très saillantes. Les anthéridies ont un diamètre entre 300 et 400 μm environ.

Répartition mondiale

Selon certains auteurs et d’après nos propres observations, Chara filiformis pourrait être une sous-variété de Chara contraria, avec laquelle elle pousse systémati- quement. Assez méconnue, Chara filiformis est mention-

née dans les lacs oligo-mésotrophes de la Suède à la Pologne.

Chara filiformis : A) aspect général ; B) vue rapprochée des 3 derniers verticilles ; C) verticille de phylloïde stérile, stipulodes et cortication diplostique tylacanthée ; D) verticille de phylloïdes fertiles (source : Krause, 2007).

A B

C D

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>Characées de la région genevoise > Chara filiformis Stations

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Statut en Europe

C. filiformis est considérée comme une espèce « au bord de l’extinction » (CR) en Suède et

« en danger » sur la liste rouge des régions de Mecklenburg- Vorpommern et du Brandebourg (Allemagne) ainsi qu’en Pologne.

Statut et priorité en Suisse En Suisse, le statut de menace de Chara filiformis n’a pas été évalué du fait du manque de données disponibles sur sa distri- bution (DD).

Répartition en Suisse

Chara filiformis était autre- fois signalée dans quelques lacs de Suisse, notamment le lac de Joux et le Léman. Sa présence est ac- tuellement confirmée dans les lacs de Sarnen et des Quatre-Cantons entre 1.5 et 4 m de profondeur mais elle pourrait être présente dans d’autres stations lacustres de Suisse.

Répartition dans la région genevoise

Müller (1881) a signalé C. filiformis dans le Lé- man, en rive gauche entre Cologny et Collonge-Bellerive.

Cette espèce n’a pas été observée de nouveau dans le canton depuis lors.

Distribution ancienne et récente de Chara filiformis en Suisse

Distribution ancienne et récente de Chara filiformis dans le canton de Genève

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>Characées de la région genevoise > Chara filiformis Stations

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Habitat – Ecologie

Chara filiformis est probablement une forme de C. contraria dans des conditions environnementales particulières. Elle colonise les lacs calcaires oligo- mésotrophes, jusqu’à 22 m en Suède et jusqu’à 4 m de profondeur en Suisse.

Pas de priorité du fait de l’absence de ce taxon dans le canton. Si elle était à nou- veau observée Chara filiformis serait alors de priorité moyenne, ce malgré son statut phylogénique incertain (principe de précaution).

Chara filiformis forme un tapis dense (au premier plan), en compagnie de quelques pieds de Chara tomentosa dans le lac des Quatre-Canton. Photo Arno Schwarzer.

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>Characées de la région genevoise > Chara globularis Stations

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8. Chara globularis Thuill.

Zerbreliche Armleuchteralge

Synonyme : Chara fragilis Desv. In Lois.-Deslong.

Description

Chara globularis est une plante haute de 10 à 60 cm, souple et peu ou pas incrustée. Les axes sont généralement grêles, d’un diamètre de 700-800 µm, pouvant toutefois atteindre 1400 μm chez les formes un peu plus robustes. Les entre-nœuds sont 1-4 fois plus longs que les phylloïdes. Les phylloïdes sont plus ou moins longs (1-6 cm), rectilignes et étalés ou légèrement incurvés et dressés vers l’extrémité de l’axe. Ils sont au nombre de 7-10 par verticilles et composés d’un grand nombre de segments (8-12) dont les 1-3 derniers sont acortiqués. La cortication de l’axe est régulière, triplostique et isostique.

Les acicules sont généralement absentes sauf sur les entre-nœuds supérieurs où l’on peut distinguer des petites acicules

rudimentaires (en forme de papilles). Les stipulodes disposés en double rangée sont également peu déve- loppés et réduits à de petits boutons. Les gamétanges mâles et femelles sont disposés sur un même individu (espèce monoïque) au niveau des 1-5 premiers nœuds des phylloïdes. Les oospores mûres, de couleur noire,

sont assez allongées, longs de 500-800 μm et larges de 350-450 μm, et portent 10-12 crêtes. Les anthéri- dies sont assez petites; elles mesurent 300-500 μm de diamètre environ.

Chara globularis : Aspect général de la plante.

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>Characées de la région genevoise > Chara globularis Stations

LRCH LC PRIOCH - OPN non Non protégé

Répartition mondiale

Chara globularis est présente partout dans le monde (cosmopolite) avec un centre de gravité sur l’hémisphère Nord. En Europe, elle est largement distribuée, depuis l’Islande et le cercle polaire jusqu’au lac de Skadar sur la péninsule Balkanique. C. globula- ris est recensée dans toutes les régions d’Allemagne.

C’est également un taxon très répan- du dans les Bakans, en France, en Italie ainsi qu’en Espagne.

Statut en Europe

Chara globularis est consi- dérée comme « non menacée » (LC) dans les pays scandinaves, en Ré- publique tchèque et dans plusieurs régions d’Allemagne. Elle est classée dans les catégories « vulnérable » (VU) à « en danger » (EN) dans les régions de la Sarre, de la Saxe et de Thuringe.

Répartition Suisse

Chara globularis est la characée la plus fré- quente en Suisse. Elle est présente dans une grande variété d’habitats sur le Plateau, le Jura ainsi que dans les régions alpines où elle a été recensée des étages collinéen à subalpin. Elle semble même en légère expansion.

Chara globularis : A) acicules absentes sur l’axe ; double rangée de stipulodes rudimen- taires ; B) anthéridie positionnée sous l’oogone.

A B

Port de Mammern sur le Bodensee (TG) où pousse Chara globularis, en association avec Chara contraria et Chara aspera (septembre 2011).

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>Characées de la région genevoise > Chara globularis Stations

LRCH LC PRIOCH - OPN non Non protégé

Statut et priorité en Suisse

En Suisse, Chara globularis a été évaluée comme « non menacée » (LC). Elle ne fait pas partie des espèces prioritaires au niveau national.

Répartition dans la région de Genève

D’après Müller (1881) Chara globularis était largement présente dans le canton. D’après les échantil- lons d’herbiers antérieurs à 1900 et correspondant à cette espèce, elle était pré- sente dans nombreux sites:

étangs, mares et fossés de Lancy, Veyrier, Chêne- Bougeries, Champel, Ca- rouge, Eaux-vives, Meyrin et Vernier, ainsi que des ma- rais de Rouelbeau et de Sionnet. C. globularis a également été observée à la même époque dans la zone littorale du Léman entre Versoix et Genthod, dans la

Rade et le Rhône au niveau de la Coulouvrenière, et sur le rivage à Collonge-Bellerive.

Chara globularis est actuellement présente dans le Léman, de Port-Choiseul au Creux de Gen-

thod, puis de la Rade à Collonge-Bellerive et à Her- mance. A l’intérieur du canton, elle est présente dé- sormais aux abords du Rhône (Pont Sous-Terre, étangs du Bois des Mouilles, Hainard, Géroudet et Distribution ancienne et récente de Chara globularis en Suisse.

Distribution ancienne et récente de Chara globularis dans le canton de Genève.

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>Characées de la région genevoise > Chara globularis Stations

LRCH LC PRIOCH - OPN non Non protégé

Burnier-Blanchet). Dans la partie orientale du canton, l’espèce colo- nise des étangs privés (Thônex, golf des Eaux-Vives), l’étang des Prés de l’Oie, les étangs plus ou moins ré- cemment restaurés des Bois de Jussy (Prés de Villette, les Râpes, Arales, Bois Vieux).

Habitat - Ecologie

Chara globularis est une es- pèce à large amplitude écologique, capable de coloniser des eaux douces à saumâtres, faiblement

acides, neutres à fortement carbonatées. Contraire- ment à la plupart des autres espèces de characées, elle supporte bien des niveaux trophiques relativement élevés (méso-eutrophes). Cette ubiquiste a également un large spectre de tolérance vis-à-vis des conditions de température et de luminosité mais préfère les mi- lieux stables. Elle colonise effectivement les eaux peu profondes permanentes (mares, étangs, gravières, résurgences, etc…) ainsi que les profondeurs la- custres. En Suisse, les observations proviennent de stations 0.1 et 12 m de profondeur (3.3 m en

moyenne). Le succès de ce taxon peut également s’expliquer par l’adaptation de son cycle de vie aux conditions locales de lumière et de température. Dans les lacs, Chara globularis forme des populations pé- rennes se maintenant essentiellement grâce à la mul- tiplication végétative. Dans les conditions mieux expo- sées aux radiations et plus chaudes, l’espèce devient annuelle et très fertile.

Pas de priorité dans le canton de Genève.

Etang de Bois Vieux (Jussy, GE) qui héberge C. globularis ainsi que C.

vulgaris (Juillet 2011).

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> Characées de la région genevoise > Chara hispida

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9. Chara hispida L.

Steifborstige Armleuchteralge

synonymes: Chara major Vaillant ex Hy 1913, Chara hispida var. major, f. rudis (A.Br.) R.D. Wood

Description

Chara hispida est une espèce très robuste, haute de 20 à 100 cm avec un axe de 2-3 mm de diamètre, habi- tuellement très incrustée de calcaire. C’est l’une des plus grandes espèces de la flore charophytique européenne. La cortication des axes est normalement diplostique aulacan- thée (filaments primaires plus fins que les filaments secon- daires) mais souvent à tendance isostique (surtout pour les entre-nœuds inférieurs). Les acicules sont abondantes surtout sur les parties supérieures de l’axe, groupées par 2-3 et longs de 0.25 à 1 mm. Les stipulodes sont disposés en deux rangées sous le verticille et sont également très

bien développés (jusqu’à 1mm), les supérieurs étant géné- ralement plus longs que les inférieurs. Chaque verticille porte 8 à 11 phylloïdes pouvant atteindre 8 cm de long et dont les 1 à 3 derniers segments sont acortiqués. Les gamétanges mâles et femelles sont portés par un même individu sur les 4-5 premiers nœuds des phylloïdes (es- pèce monoïque). Les anthéridies ont un diamètre compris entre 400 et 600 µm. Les oospores mûres, de couleur noire, sont longues de 700-900 μm, larges de 450-650 μm et portent 12-13 crêtes peu saillantes. Cette espèce est très polymorphe et de nombres formes ont été décrites;

elles comportent souvent entre elles des transitions insen- sibles.

Chara hispida : A) Aspect général d’un individu fructifié; B) détail de l’axe diplostique aulacanthé avec ses longues acicules groupées par 2-3 et les stipulodes en double rangée à la base du verticille; C) Gamétanges immatures: mâle en rouge (anthéridie) et femelle en vert (oogone)

A B C

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> Characées de la région genevoise > Chara hispida

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Répartition mondiale

Chara hispida est une espèce européenne, asiatique (Sibérie) et nord–africaine (Atlas).

En Europe, elle est présente du sud de la Scandinavie aux Bal- kans, en passant par le Centre et les Iles britanniques.

Dans les régions proches de la Suisse on la trouve en Alle- magne le long de la vallée du Rhin moyen et dans les Alpes. Du côté français, elle colonise les lacs jurassiens et les eaux phréa- tiques de la plaine du Rhin (Al- sace).

Statut en Europe

Chara hispida est con- sidérée comme menacée dans plusieurs régions d'Europe. Elle est classée « vulnérable » (VU) dans la majorité des régions d’Allemagne, en République Tchèque et dans les Balkans.

Elle est considérée comme peu menacée en Scandinavie (statut de « non menacée » (LC) ou

« proche de la menace » (NT)).

Statut et priorité en Suisse Chara hispida est clas-

sée vulnérable (VU) en Suisse et est évaluée comme une espèce de priorité moyenne au niveau national (priorité 3).

Distribution ancienne et récente de Chara hispida en Suisse.

Distribution ancienne et récente de Chara hispida dans le canton de Genève.

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> Characées de la région genevoise > Chara hispida

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Répartition en Suisse

Chara hispida était autrefois présente surtout le long des vallées de la Linth, la Thur, la Reuss, l'Aar (Belp, Alte Aare), le Rhône (Chablais), le Rhin (GR).

Aujourd’hui elle occupe globalement la même aire de distribution qu’autrefois mais elle a régressé sur le Plateau. En effet, les stations découvertes ré- cemment se situent en majorité dans les plaines allu- viales, surtout dans celles des Alpes centrales: vallée du Rhône (VS), du Rhin (GR) et dans le Jura (lac de Joux).

Répartition dans la région genevoise

Des échantillons récoltés entre 1848 et 1920 et correspondant à Chara hispida existent dans les herbiers. Ils proviennent des bords de l’Arve (sous Sierne), de l’embouchure de la Versoix, de mares et ruisseaux au pied du Salève (Crevin, Bossey, Col- longes sous Salève), des marais de Sionnet, de Rouelbeau, du Château (Choulex) et de celui de Di- vonne.

Plus récemment, Chara hispida a été obser- vée dans l’ancienne gravière de Verbois, qui est de- venu l’étang Géroudet après la restauration des ter- rasses alluviales des Teppes. Depuis peu, elle colo- nise également l’étang Hainard, situé sur l’autre rive du Rhône (Cartigny). Plusieurs anciennes gravières de la vallée de l’Arve (Haute-Savoie), et notamment celles situées à proximité de Bonneville (Bois d’Avaz, Iles de la Barque), hébergent aussi cette espèce.

A) Aux Teppes de Verbois, seul l’étang Géroudet héberge Chara hispida, en particulier dans les zones où la nappe d’eau souterraine affleure (photo mai 2012) ; B) Tapis de Chara hispida poussant mélangé à quelque Potamogeton lucens à Géroudet ; C) L’étang Hainard situé dans un ancien méandre du Rhône genevois (Moulin de Vert) est alimenté par une nappe d’eau souterraine, des conditions propices pour héberger Chara hispida.

A

B

C

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> Characées de la région genevoise > Chara hispida

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Habitat – Ecologie

Chara hispida est associée aux eaux fortement alcalines, généralement sur substrat sablonneux ou grave- leux. Elle colonise des milieux variés: fossés, gravières récentes, marais, étangs. Elle peut se reproduire de façon clonale, en formant de nouvelles pousses latérales à partir d’anciens nœuds.

En Suisse les observations de C. hispida provien- nent de stations entre 0.1 à 4 m (moyenne 1.3 m) de pro- fondeur dans des eaux alcalines, le plus souvent le long des plaines alluviales des grandes rivières. Elle est pé- renne et reste verte l'hiver sous la glace. Les gamétanges peuvent être présentes de l'été à l'automne.

Dans l’étang Géroudet, elle croît entre 1 et 2 m sur un substrat plus ou moins graveleux. Elle est particuliè- rement abondante dans les zones où la nappe affleure et l’eau au-dessus des tapis qu’elle forme est très transpa- rente. D’autres espèces comme Potamogeton lucens et C.

globularis se mêlent parfois aux tapis denses de C. hispi-

da, mais le plus souvent elle forme des populations mo- nospécifiques. Elle fructifie abondamment de mai à oc- tobre.

A l’étang Hainard (Moulin de Vert), la première observation (2009) de C. hispida est plus récente qu’aux Teppes (1988). La colonisation s’est faite probablement à partir de la population de l’étang Géroudet. Depuis lors, la population a tendance à s’étendre. Elle forme de petites zones monospécifiques et se trouve aussi en compagnie de P. lucens et d’autres characées (C. aspera, C. contraria, C. strigosa).

Au Bois d'Avaz elle a été observée en compagnie de Chara intermedia et de Chara polyacantha, deux es- pèces très proches qui pourraient en réalité être des éco- types. Il est possible que ce soit les conditions lumineuses qui favorisent une forme plutôt qu'une autre. Des études complémentaires sont nécessaires pour élucider le statut de ce groupe d’"espèces".

Priorité élevée dans le canton du fait de la régression de la population désormais pré- sente uniquement dans un secteur restreint de la vallée du Rhône (étangs Géroudet et Hainard).

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