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Rauhe Armleuchteralge - Rough Stonewort

Description

Chara aspera forme des pousses d’une hauteur de 5 à 40 cm, souvent incrustées de calcaire. Les axes sont grêles ; le diamètre ne dépasse pas 300 à 500 µm.

Les acicules sont plus ou moins densément réparties.

Solitaires et aigües, elles recouvrent surtout les entre-noeuds supérieurs. Lorsqu’elles sont denses, elles donnent à la plante un aspect hérissé-spinescent. Les gamétanges mâles et femelles sont disposés sur des sujets distincts (espèce dioïque). Les anthéridies ont un diamètre de 400 à 600 µm et paraissent grande par rapport à la taille de la

plante. L’oospore, noire lorsqu’elle est mûre, mesure 400-650 µm de long et jusqu’à 400 µm de large. Les bulbilles sphériques, blanchâtres, mesurant jusqu’à 1mm de dia-mètre, sont assez communs sur les rhizoïdes.

Répartition mondiale

Chara aspera est strictement confiné à l’hémisphère Nord. Elle est présente dans toute l’Europe.

Dans le Nord, elle est distribuée dans les baies des côtes de la Baltique. Elle est répandue également dans l’Europe du Centre et l’Ouest. En Europe méridionale, elle se trouve en Italie, dans les Balkans, à l’ouest de l’Afrique du Nord.

A) Aspect général d’une pousse de Chara aspera ; B) détail d’un verticille de pied mâle portant des anthéridies ; axe triplostique avec longues acicules simples.

A B

Différents organes de Chara aspera : A) anthéridie ; B) la rupture des écussons de l’anthéridie permet la libération des spermatozoïdes ; C) oogone contenant l’oospore encore immature ; D) les bulbilles sphériques sont des propagules contenant des réserves d’amidon.

A B

C D

> Characées de la région genevoise > Chara aspera régions proches de la Suisse, elle est observée dans la vallée du Rhin supérieur et dans les lacs alpins. En France, elle est com-mune dans les régions calcaires : en Alsace elle est disséminée dans la plaine du Rhin, en Franche-Comté, elle est fréquente dans l’arc jurassien.

Statut en Europe

Elle est classée comme potentiellement menacée en Nor-vège. En Allemagne, selon les

régions son statut varie de « au bord de l’extinction » (CR) à « vulnérable » (VU). Dans les Balkans elle est « non menacée » (LC).

Statut et priorité en Suisse

Chara aspera est menacée dans plusieurs régions d’Europe et elle est classée « vulnérable » (VU) en Suisse.

Elle figure parmi les espèces de priorité « moyenne » au niveau national (niveau 3).

Répartition en Suisse

En Suisse Chara aspera était autrefois présente dans de nombreux types de plans d’eau. Elle a beaucoup régressé sur le plateau, notamment dans les grands lacs où elle n’a plus été observée depuis plusieurs décennies, probablement à cause de l’eutrophisation. Actuellement, elle se développe notamment dans les lacs du Jura (Joux, Neuchâtel) et du pied des Alpes du Nord (Quatre-Cantons, Thoune, Brienz), de Haute–Engadine (Sils, Silvaplana, St-Moritz). Sur le Plateau elle est présente dans le lac de

Constance et en amont dans la vallée du Rhin, dans la vallée de la Reuss. Elle colonise également les milieux de la plaine alluviale du Rhône valaisan.

Répartition dans la région genevoise

Müller (1881) signale la présence de Chara aspe-ra et de nombreuses formes ou variétés dans la région.

Toutes ces formes semblent avoir cohabité dans les mares et étangs du Plateau de Pinchat, entre Pinchat et Bossey, entre Vessy et Massillon. L’espèce colonisait également les bords du lac entre Bellevue et Coppet et, sur la rive opposée, plusieurs stations entre la Belotte et Hermance.

Elle a aussi été présente dans l’étang des Cropettes, ac-tuellement en plein centre de Genève. Un peu plus loin de la ville, les marais de Divonne et les mares près de Rei-gnier sont aussi mentionnés.

Actuellement, Chara aspera est présente dans les étangs de la plaine alluviale du Rhône, aux Teppes de Verbois et au Moulin de Vert. Elle est également recensée dans une ancienne gravière de la vallée de l’Arve.

Distribution ancienne et récente de Chara aspera en Suisse.

> Characées de la région genevoise > Chara aspera

LRCH VU PRIOCH 3 OPN non non protégé

Habitat – Ecologie

Chara aspera croit dans des eaux douces et sau-mâtres. On la trouve dans des biotopes de différentes tailles.

Elle est commune dans la mer Baltique et croit jusqu’à 4-5 m de profondeur sur de la vase ou du sable. Dans les eaux douces on la trouve dans des eaux calcaires où elle est souvent incrustée. Dans les lacs elle peut former des ceintures à faible ou moyenne profondeurs, à l’état exclusif ou en mélange avec d’autres characées ou pha-nérogames. Chara aspera est généralement une annuelle qui hiberne sous forme d’oospores et de bulbilles. Les formes pérennes peuvent être observées. Dans ce cas, la plante survit et donne naissance à des nouvelles pousses au printemps suivant.

Dans nos régions, les plantes sont fertiles à partir de juin. Les oospores mûres peuvent être observées à partir du mois de juillet. Dans la région genevoise Chara aspera est associée à

d’anciennes gravières de la plaine alluviale du Rhône et de l’Arve, alimentées par des eaux souterraines fortement

Chara contraria et Chara strigosa. Dans les étangs Gérou-det et Burnier-Blanchet des Teppes de Verbois, elle forme Distribution ancienne et récente de Chara aspera dans le canton de Genève.

Une touffe de Chara aspera portant des fructifications pousse ici à faible profondeur en compagnie de Potamogeton lucens.

> Characées de la région genevoise > Chara aspera

LRCH VU PRIOCH 3 OPN non non protégé

la saison hivernale sous forme de bulbilles et d’oospores.

De l’autre côté du Rhône, elle colonise des profondeurs plus importantes dans l’étang Hainard (jusqu’à 4m). Dans cette station, elle produit également des bulbilles et des oospores mais les parties supérieures ne se décomposant pas elle hiverne sous forme de plantes vertes desquelles peuvent repartir de nouvelles pousses au printemps sui-vant. Dans la station de Bonneville (vallée de l’Arve), Cha-ra aspeCha-ra a un cycle de vie annuel et succède aux

peu-plements printaniers de Tolypella glomerata dans les sec-teurs d’1 m de profondeur, d’autant mieux si ceux-ci se sont asséchés environ 5 semaines l’automne précédent.

Chara aspera forme de larges tapis denses au sein des-quels peuvent pousser quelques pieds d’autres espèces de characées et de potamots à feuilles étroites (ex. Potamo-geton pectinatus, PotamoPotamo-geton pusillus).

Priorité moyenne dans le canton de Genève car, en dehors des Teppes de Verbois et du Moulin de Vert, l’espèce manque de milieu adéquat.

Milieux propices à Chara aspera : A) l’étang Burnier-Blanchet creusé dans les anciennes terrasses alluviales du Rhône lors de la restauration des Teppes de Verbois (Russin) (mai 2009) ; B) l’étang Hainard, une ancienne dépression temporairement inondée recreusée en 1991-92 dans un méandre du Rhône genevois (Cartigny).

A B

> Characées de la région genevoise > Chara contraria

LRCH LC

PRIOCH -

OPN non

Non protégé