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Steifborstige Armleuchteralge

synonymes: Chara major Vaillant ex Hy 1913, Chara hispida var. major, f. rudis (A.Br.) R.D. Wood

Description

Chara hispida est une espèce très robuste, haute de 20 à 100 cm avec un axe de 2-3 mm de diamètre, habi-tuellement très incrustée de calcaire. C’est l’une des plus grandes espèces de la flore charophytique européenne. La cortication des axes est normalement diplostique aulacan-thée (filaments primaires plus fins que les filaments secon-daires) mais souvent à tendance isostique (surtout pour les entre-nœuds inférieurs). Les acicules sont abondantes surtout sur les parties supérieures de l’axe, groupées par 2-3 et longs de 0.25 à 1 mm. Les stipulodes sont disposés en deux rangées sous le verticille et sont également très

bien développés (jusqu’à 1mm), les supérieurs étant géné-ralement plus longs que les inférieurs. Chaque verticille porte 8 à 11 phylloïdes pouvant atteindre 8 cm de long et dont les 1 à 3 derniers segments sont acortiqués. Les gamétanges mâles et femelles sont portés par un même individu sur les 4-5 premiers nœuds des phylloïdes (es-pèce monoïque). Les anthéridies ont un diamètre compris entre 400 et 600 µm. Les oospores mûres, de couleur noire, sont longues de 700-900 μm, larges de 450-650 μm et portent 12-13 crêtes peu saillantes. Cette espèce est très polymorphe et de nombres formes ont été décrites;

elles comportent souvent entre elles des transitions insen-sibles.

Chara hispida : A) Aspect général d’un individu fructifié; B) détail de l’axe diplostique aulacanthé avec ses longues acicules groupées par 2-3 et les stipulodes en double rangée à la base du verticille; C) Gamétanges immatures: mâle en rouge (anthéridie) et femelle en vert (oogone)

A B C

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LRCH VU PRIOCH 3 OPN non non protégé

Répartition mondiale

Chara hispida est une espèce européenne, asiatique (Sibérie) et nord–africaine (Atlas).

En Europe, elle est présente du sud de la Scandinavie aux Bal-kans, en passant par le Centre et les Iles britanniques.

Dans les régions proches de la Suisse on la trouve en Alle-magne le long de la vallée du Rhin moyen et dans les Alpes. Du côté français, elle colonise les lacs jurassiens et les eaux phréa-tiques de la plaine du Rhin (Al-sace).

Statut en Europe

Chara hispida est con-sidérée comme menacée dans plusieurs régions d'Europe. Elle est classée « vulnérable » (VU) dans la majorité des régions d’Allemagne, en République Tchèque et dans les Balkans.

Elle est considérée comme peu menacée en Scandinavie (statut de « non menacée » (LC) ou

« proche de la menace » (NT)).

Statut et priorité en Suisse Chara hispida est

clas-sée vulnérable (VU) en Suisse et est évaluée comme une espèce de priorité moyenne au niveau national (priorité 3).

Distribution ancienne et récente de Chara hispida en Suisse.

Distribution ancienne et récente de Chara hispida dans le canton de Genève.

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LRCH VU PRIOCH 3 OPN non non protégé

Répartition en Suisse

Chara hispida était autrefois présente surtout le long des vallées de la Linth, la Thur, la Reuss, l'Aar (Belp, Alte Aare), le Rhône (Chablais), le Rhin (GR).

Aujourd’hui elle occupe globalement la même aire de distribution qu’autrefois mais elle a régressé sur le Plateau. En effet, les stations découvertes ré-cemment se situent en majorité dans les plaines allu-viales, surtout dans celles des Alpes centrales: vallée du Rhône (VS), du Rhin (GR) et dans le Jura (lac de Joux).

Répartition dans la région genevoise

Des échantillons récoltés entre 1848 et 1920 et correspondant à Chara hispida existent dans les herbiers. Ils proviennent des bords de l’Arve (sous Sierne), de l’embouchure de la Versoix, de mares et ruisseaux au pied du Salève (Crevin, Bossey, Col-longes sous Salève), des marais de Sionnet, de Rouelbeau, du Château (Choulex) et de celui de Di-vonne.

Plus récemment, Chara hispida a été obser-vée dans l’ancienne gravière de Verbois, qui est de-venu l’étang Géroudet après la restauration des ter-rasses alluviales des Teppes. Depuis peu, elle colo-nise également l’étang Hainard, situé sur l’autre rive du Rhône (Cartigny). Plusieurs anciennes gravières de la vallée de l’Arve (Haute-Savoie), et notamment celles situées à proximité de Bonneville (Bois d’Avaz, Iles de la Barque), hébergent aussi cette espèce.

A) Aux Teppes de Verbois, seul l’étang Géroudet héberge Chara hispida, en particulier dans les zones où la nappe d’eau souterraine affleure (photo mai 2012) ; B) Tapis de Chara hispida poussant mélangé à quelque Potamogeton lucens à Géroudet ; C) L’étang Hainard situé dans un ancien méandre du Rhône genevois (Moulin de Vert) est alimenté par une nappe d’eau souterraine, des conditions propices pour héberger Chara hispida.

A

B

C

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LRCH VU PRIOCH 3 OPN non non protégé

Habitat – Ecologie

Chara hispida est associée aux eaux fortement alcalines, généralement sur substrat sablonneux ou grave-leux. Elle colonise des milieux variés: fossés, gravières récentes, marais, étangs. Elle peut se reproduire de façon clonale, en formant de nouvelles pousses latérales à partir d’anciens nœuds.

En Suisse les observations de C. hispida provien-nent de stations entre 0.1 à 4 m (moyenne 1.3 m) de pro-fondeur dans des eaux alcalines, le plus souvent le long des plaines alluviales des grandes rivières. Elle est pé-renne et reste verte l'hiver sous la glace. Les gamétanges peuvent être présentes de l'été à l'automne.

Dans l’étang Géroudet, elle croît entre 1 et 2 m sur un substrat plus ou moins graveleux. Elle est particuliè-rement abondante dans les zones où la nappe affleure et l’eau au-dessus des tapis qu’elle forme est très transpa-rente. D’autres espèces comme Potamogeton lucens et C.

globularis se mêlent parfois aux tapis denses de C.

hispi-da, mais le plus souvent elle forme des populations mo-nospécifiques. Elle fructifie abondamment de mai à oc-tobre.

A l’étang Hainard (Moulin de Vert), la première observation (2009) de C. hispida est plus récente qu’aux Teppes (1988). La colonisation s’est faite probablement à partir de la population de l’étang Géroudet. Depuis lors, la population a tendance à s’étendre. Elle forme de petites zones monospécifiques et se trouve aussi en compagnie de P. lucens et d’autres characées (C. aspera, C. contraria, C. strigosa).

Au Bois d'Avaz elle a été observée en compagnie de Chara intermedia et de Chara polyacantha, deux es-pèces très proches qui pourraient en réalité être des éco-types. Il est possible que ce soit les conditions lumineuses qui favorisent une forme plutôt qu'une autre. Des études complémentaires sont nécessaires pour élucider le statut de ce groupe d’"espèces".

Priorité élevée dans le canton du fait de la régression de la population désormais pré-sente uniquement dans un secteur restreint de la vallée du Rhône (étangs Géroudet et Hainard).

> Characées de la région genevoise > Chara intermedia

LRCH EN PRIOCH 2

OPN non

non protégé