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5. Chara contraria L.

Gegensätzliche Armleuchteralge.

Description

Chara contraria est une espèce de 10 à 30 cm de hauteur, de diamètre très variable, ordinairement incrustée.

Les entrenœuds sont 2 à 4 fois aussi longs que les phyl-loïdes. Le cortex de la tige est diplostique avec des cellules primaires proéminentes (cortex tylacanthé). Les acicules, solitaires, sont ordinairement rudimentaires et globuleuses.

Les deux paires de stipulodes en rang double sont pré-sents en dessous de chaque phylloïde. Les plantes fructi-fiées portent des organes mâles et femelles sur un même pied (espèce monoïque). Les anthéridies ont un diamètre de 300 à 450 μm. Les oospores, de couleur brun foncé à noire, sont longues de 525 à 725 μm et large de 350 à 450 μm avec 11 à 14 crêtes fines et peu saillantes.

Les plantes identifiées par tous les anciens au-teurs sous le nom de Chara contraria ne diffèrent du Chara vulgaris type que par leur cortication tylacantée.

Répartition mondiale

Chara contraria est une espèce cosmopolite, recensée sur les 5 continents, plutôt dans l’hémisphère nord, à l’exception des régions tropicales. Elle est répan-due en Europe centrale, avec une concentration autour de la Baltique et des Alpes. Elle est aussi présente au sud de la Scandinavie, en Grande Bretagne, en Irlande et en France.

Chara contraria : acicules sur l’axe en forme de bouton ; stipulodes en rang double à la base du verticille ; phylloïdes fertiles portant des anthéridies et des jeunes oogones.

Aspect général d’un groupe de pieds de Chara contraria, servant ici de support à de nombreuses pontes de gastéropodes aquatiques.

> Characées de la région genevoise > Chara contraria

LRCH LC

PRIOCH -

OPN non

Non protégé

Statut en Europe

En Allemagne elle est classée « vulnérable » (VU) sur plusieurs listes rouges régionales.

Dans les pays scandinaves, elle est menacée, sauf en Suède.

Statut et priorité en Suisse Chara contraria est lar-gement distribuée en Suisse et ses populations sont stables ou en progression. Elle est considérée comme « non menacée » (LC) et ne fait pas partie des espèces prioritaire au niveau national.

Répartition en Suisse

Chara contraria est la characée la plus représentée en Suisse, après C. globularis. Elle est particulièrement fréquente et abondante dans les lacs du Pla-teau (Léman, Zurich, Neuchâtel) et du Jura (Joux et Brenet) mais elle semble avoir colonisé aussi cer-tains lacs des Alpes du Nord. Elle est présente dans les étangs des zones alluviales des principaux

cours d’eau du pays (Rhône, Aar, Reuss, Limmat, Glatt, Thur, Inn). Comme le montre la répartition ancienne et récente, elle a régressé sur le Plateau, probablement en raison de l’urbanisation (couronne autour de Zurich et Genève). Sa distribution générale a augmenté, peut-être à cause d’une meilleure prospection des milieux susceptibles d’héberger des characées.

Répartition dans la région genevoise

Müller (1881) signale C. contraria dans des ma-rais (Sionnet, Rouelbeau et Divonne), des cours d’eau (lit du Rhône, de l’Arve, ruisseau près de Veyrier) et dans le Léman (Versoix, aux Pâquis, dans la Rade de Genève, la Belotte, Cologny, Bellerive).

Distribution ancienne et récente de Chara contraria en Suisse.

Distribution ancienne et récente de Chara contraria dans le canton de Genève.

> Characées de la région genevoise > Chara contraria

LRCH LC

PRIOCH -

OPN non

Non protégé

Elle est actuellement toujours présente dans le Léman sur la rive droite de Versoix à Genève et sur la rive gauche de Genève à Hermance. Elle a été recensée ré-cemment dans les Bois de Versoix (Combes Chapuis, le Creuzon, Bois du Faisan), aux Teppes de Verbois (Gérou-det, Burnier-Blanchet), et dans la vallée de l’Arve (Bois d’Avaz, Bonneville).

Habitat - Ecologie

Chara contraria est comme C. vulgaris avec la-quelle elle a été souvent confondue, une espèce des mi-lieux calcaires. Dans les petits plans d’eau où elle pousse à faible profondeur, elle est très fertile. Dans les petits

milieux qui se réchauffent rapidement et ont un risque de s’assécher, elle effectue probablement son cycle de vie rapidement, en produisant une importante banque de graines. C’est sans doute une des raisons de sa fréquence dans les milieux aquatiques. Dans le Léman elle peut colo-niser la beine beaucoup plus bas; jusqu’à 9 mètres de profondeur où elle semble être peu fertile.

C. contraria semble être, parmi les characées, une des espèces la moins sensible à l’eutrophisation. En effet, c’est l’une des premières à avoir recolonisé les lacs du Plateau après la phase d’eutrophisation qui a avait fait disparaître les characées

.

Priorité faible dans le canton car l’espèce est assez fréquente et ses populations sont stables.

A) Dans le Léman, Chara contraria forme de grande zones, actuellement jusqu’à 9 m de profondeur ; B) Chara contraria croit dans l’étang Burnier-Blanchet creusé dans les anciennes terrasses du Rhône (Teppes de Verbois).

A B

>Characées de la région genevoise > Chara denudata Stations

Nackte Armleuchteralge – naked stonewort Synonyme : Chara dissoluta A. Braun ex Leonhardi Description

Chara denudata est une plante grêle de 10 à 50 cm de haut, modérément incrustée. Les axes ont un dia-mètre d’environ 600-1000 µm et des entre-nœuds 1-2 aussi que les phylloïdes. La cortication de l’axe est rudi-mentaire, parfois absente, imparfaitement diplostique avec des ébauches de filaments corticants primaires, et plus rarement secondaires, dépassant légèrement les stipu-lodes. Les phylloïdes sont assez longs par rapport à la taille des plantes (jusqu’à 4 cm) et au nombre de 6-10 par verticille. Chaque phylloïde est constitué de 3-6 segments acortiqués dont les 2-3 inférieurs sont plus allongés et portent parfois des ébauches de cortication. Les acicules sont ordinairement absentes ou réduites à des papilles globuleuses. Les stipulodes sont ovoïdes-globuleux dispo-sés en deux rangées équivalentes. Les gamétanges mâles et femelles sont disposés sur un même individu (espèce monoïque) au niveau des 1-3 premiers nœuds des phyl-loïdes et souvent géminés. Les oospores mûres, de cou-leur brun foncé à noire, font 600-800 μm de long et 350-600 μm de large et portent 10-13 crêtes peu saillantes. Les anthéridies font entre 375 et 425 μm de diamètre environ.

Chez Chara denudata, les aspects de la cortica-tion peuvent varier d’un entre-nœud à l’autre sur un même sujet, ou d’un sujet à l’autre. Ce taxon est observé à l’intérieur de l’aire de répartition de Chara contraria, dont il

pourrait dériver par dégradation de la cortication due à des conditions environnementales sub-optimales. lac de Constance et dans la vallée du Rhin, près de Karl-sruhe. En péninsule balkanique, elle est présente dans le lac Ohrid. Les données européennes sont pour le moment insuffisantes pour établir le degré de menace de C. denu-data.

Chara denudata (Léman, 2011) : A) ébauches de filaments corticants primaires sur l’axe et phylloïdes complètement acortiqués; B) gamétanges mâles et femelles géminés.

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