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CHAPITRE 3 : CONSIDÉRATIONS MÉTHODOLOGIQUES

2 Terrain d’étude, population et échantillon

2.1 Terrain d’étude

Le terrain d’étude de notre recherche est la ville d’Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire. Selon Chenal (2009), elle est la plus grande ville francophone de l’Afrique de l’Ouest. De par sa superficie, elle se classe, selon lui après celle de Lagos (anglophone) dans cette partie de l’Afrique occidentale. Au niveau national, Abidjan se distingue des autres

villes de l’intérieur par la densité de sa population (4 707 404 habitants soit 20,8 % de la population totale du pays), le nombre de ses infrastructures routières et économiques, mais aussi par l’implantation et la centralisation de la plupart des services administratifs, hospitaliers et éducatifs du pays (République de Côte d'Ivoire, ministère d'État, du Plan et du Développement, Institut national de la statistique, 2014). Sur le plan de l’éducation, plus précisément au niveau de l’enseignement supérieur, elle compte les deux plus grandes universités publiques du pays (l’Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan et l’Université Nangui Abrogoua d’Abobo-Adjamé), la majorité des grandes écoles et la plupart des universités privées (Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique de la République de Côte d’Ivoire, 2013a; 2013b).

En Côte d’Ivoire, l’enseignement secondaire est aussi subdivisé en trois types de formation (générale, professionnelle et technique). Cependant, pour des raisons de faisabilité liées à la facilité d’accès aux ressources, nous avons tenu compte que des établissements affiliés au ministère de l’Éducation nationale et de l’Enseignement technique. Ce faisant, seuls les établissements qui dispensent une formation de type général ou technique ont été considérés dans cette étude. Ce choix est justifié par le fait que ce sont ces établissements qui bénéficient de l’ensemble des prestations de services dédiés à l’encadrement des élèves, notamment la présence d’offres de services en orientation. Cela permet de préserver une certaine homogénéité quant aux caractéristiques environnementales. Dans la ville d’Abidjan, ces établissements sont au nombre de 474 sur les 1373 implantés sur l’ensemble du territoire national (ministère de l’Éducation nationale et de l’Enseignement technique, 2015). Au nombre de ceux-ci, 332 assurent la formation au niveau général et 142 au niveau technique. Selon le ministère de l’Éducation nationale et de l’Enseignement technique (2015), la capitale économique du pays demeure aussi la seule localité abritant des infrastructures publiques adéquates pouvant assurer la formation des élèves du secondaire au niveau technique. L’assurance de pouvoir rencontrer à Abidjan des élèves pouvant mieux répondre à nos objectifs de recherche et nos critères de sélection pour la constitution de notre échantillon de recherche nous a donc motivés à choisir cette localité comme terrain d’étude. L’effet

d’établissement (Duru-Bellat et al., 2004) se faisant, nous avions aussi l’assurance de pouvoir

intrinsèques étant donné que les établissements que chacun d’eux fréquente ou a fréquentés n’ont pas les mêmes commodités.

En ce qui concerne les critères ayant déterminé le choix de nos établissements, nous avons misé sur le caractère public de ces établissements et la présence de conseiller(s) d’orientation dans la mesure où la structure et le fonctionnement de ces écoles sont régis par le ministère de l’Éducation nationale et au fait que la plupart des intervenants qui y travaillent ont un cahier de charges et des missions qui sont déterminées par la hiérarchie. Le troisième critère que nous avions retenu dans le choix de nos établissements est la possibilité que ces établissements offrent à leurs apprenants de pouvoir poursuivre leur formation au niveau de l’enseignement supérieur. Selon le ministère de l’Éducation nationale et de l’Enseignement technique (2015), 97 % des établissements d’enseignement technique du ministère de l’Éducation nationale et de l’enseignement technique sont dirigés par des promoteurs privés. Dans la ville d’Abidjan, deux établissements assurant une formation technique répondaient à nos critères de sélection. Il s’agit du lycée technique et professionnel de Yopougon et du lycée technique de Cocody. Compte tenu des moyens limités de nos déplacements à cause de notre budget de recherche, nous avons choisi le lycée technique de Cocody au détriment de celui de Yopougon en raison de sa facilité d’accès. Cet établissement a en son sein un conseiller d’orientation et différents professionnels qui assurent la formation et l’encadrement des élèves et étudiants. Cependant, l’une des particularités de cet établissement est son caractère mixte en termes de public scolaire et le fait qu’il soit classé parmi les établissements secondaires d’excellence du pays. Dans un souci d’homogénéité, ces caractéristiques ont été ajoutées aux trois critères précédents dans le choix de nos établissements. Ainsi, tenant compte de ces spécificités, seul le lycée classique d’Abidjan répondait à nos critères de choix au niveau de l’enseignement général. Il a donc été choisi comme deuxième champ d’investigation de notre étude.

Au final, à l’issue de cette sélection, deux établissements ont été retenus comme champs d’investigation de nos objectifs de recherche. Ce sont le lycée technique et le lycée classique d’Abidjan. Ce fut alors dans ces deux établissements que nous avons sélectionné les participants de notre recherche. Ces deux établissements sont situés dans la commune de

Cocody à Abidjan et ils se distinguent de la plupart des autres établissements par leur statut (établissements d’excellence) et par le fait qu’ils ne comptent que le second cycle (classe de seconde à la classe de terminale) de l’enseignement secondaire. Tous les élèves y entrent après la classe de troisième. La sélection se fait par méritocratie. Pour être éligible à l’admission dans ces établissements, il faut avoir obtenu une moyenne supérieure ou égale à 12 sur 20 à l’examen du Brevet d’Études du Premier Cycle – BEPC et avoir eu également une moyenne d’orientation supérieure ou égale à 12 sur 20. Toutefois, le candidat doit auparavant avoir fait la demande lors de l’expression des vœux et des choix d’établissements durant sa scolarité en classe de troisième.

En tenant compte de ce qui précède, les élèves dans ces écoles devraient alors être au moins à leur deuxième établissement en termes de fréquentation. Cela nous paraît un aspect intéressant qui pourrait être très enrichissant pour l’expérience qu’ils auraient vécue durant leur formation. Cependant, la grande différence entre ces deux établissements se situe au niveau de leur cadre et du type de formation (générale ou technique) qu’ils offrent aux apprenants. Au lycée classique, les formations offertes aux élèves restent les mêmes que celles que l’on retrouve dans la plupart des établissements de type secondaire général. On y trouve des filières littéraires (seconde A, première A1 et A2 et terminale A1 et A2) et des filières scientifiques (seconde C, première C et D et terminale C et D). Au lycée technique, les formations portent sur des filières tertiaires (seconde G1, G2, et AB, première G1, G2 et AB et terminale G1, G2 et B). On y trouve aussi des filières industrielles (seconde T1, T2 et T3; première F1, F2, F3, F4 et E et terminale F1, F2, F3, F4 et E). Ces filières étant des filières de spécialité, elles se distinguent entre elles par leur contenu et le profil de carrière qu’elles offrent aux apprenants.