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Les déterminants des aspirations scolaires et professionnelles chez les élèves du

CHAPITRE 4 : L’EXPÉRIENCE SCOLAIRE CHEZ DES ÉLÈVES DE LA CLASSE DE

3 L’expérience scolaire dans la construction personnelle chez les élèves

3.2 Les retombées et/ou la portée de l’expérience scolaire chez les élèves

3.2.3 Les retombées de l’expérience scolaire au niveau du registre de l’action

3.2.3.2 Les déterminants des aspirations scolaires et professionnelles chez les élèves du

Ici, nous avons identifié quatre (04) éléments principaux comme déterminants des aspirations scolaires et professionnelles chez les élèves de terminale du lycée technique et du lycée classique d’Abidjan. Ce sont : les attributs personnels du sujet, les caractéristiques des professions, la référence à des modèles et les liens qu’ils font avec les différentes matières. De façon générale, ces quatre éléments sont cités comme déterminants des choix chez les élèves du lycée technique. Au niveau des élèves du lycée classique par contre, seuls les attributs personnels et les liens qu’ils font avec les différentes matières sont plus représentés.

Au niveau des attributs personnels, l’analyse révèle que les élèves se basent sur leurs aptitudes et leurs capacités, sur leurs intérêts, sur la correspondance ressentie entre les traits de leur personnalité et les caractéristiques des professions, sur les compromis qu’ils font en matière de choix et sur leurs choix vocationnels. Dans ce lot, les élèves font plus référence à leurs intérêts, à leur vocation, à la congruence ressentie avec les caractéristiques des professions et aux différents compromis qu’ils font en matière de choix.

Quand j’étais à l’école primaire, j’ai changé de métier beaucoup de fois. Au fait, quand je voyais quelque chose qui me plaisait, je voulais faire ça, et puis après quand je voyais autre chose qui me plaisait, je voulais faire ça et ainsi de suite. Je me rappelle que je voulais être vétérinaire, après, je voulais être styliste, après, je voulais être chanteuse. Ça dépendait au fait de ce qui me plaisait sur le moment. C’était plus des passions. Comme j’aime les animaux, c’est pour cela que je voulais devenir vétérinaire et puis après bon ! Comme j’aime beaucoup dessiner, j’ai dit que je veux devenir styliste pour pouvoir faire des vêtements et tout. Et puis, bon ! Comme j’aime beaucoup chanter, après j’ai changé (Dorcas).

Au cours de mon passage ici, mes objectifs n’avaient pas changé, car depuis toute petite, c’est ce que je voulais faire. Je voulais toujours devenir comptable. Après le BAC, je veux poursuivre l’école. Je veux aller dans une école de formation en comptabilité. Mais, je n’ai pas encore une idée de l’école que je vais fréquenter

C’était une question de choix propre à moi-même. Je trouvais que les matières littéraires me correspondaient plus que les matières scientifiques, surtout que déjà, dès le bas âge, c’est à cela que mon père m’a habituée. Donc, je me suis dit que j’ai des aptitudes à faire la série A (Florence).

Quand j’étais en troisième, mes ambitions avaient changé. Puisque, je partais beaucoup à l’hôpital, j’ai remarqué que je ne supportais pas de voir les gens malades parce que je stresse vite et je suis très émotive. Quand je voyais ça, je me disais que je n’étais pas fait pour ce genre de métier. Je me demandais si j’avais un malade, comment j’allais faire ? Donc, j’avais opté pour autre chose (Stéphanie).

Quand, j’étais au primaire, je voulais devenir médecin. Mais, ç’a changé en 4ème parce

que je n’étais pas fort dans les matières scientifiques (mathématique, svt et puis sciences physiques). Donc, j’ai voulu faire droit pour devenir juge. Mais comme c’est un métier que je n’aime pas vraiment, j’ai changé encore quand j’étais en seconde pour faire du marketing (Sylvain).

Si je ne fais pas informatique, peut-être que je vais faire sciences éco parce qu’il y’a beaucoup de débouchées là-bas. S’il y’a un troisième choix à faire, peut-être, c’est commerce. Mais, c’est à contrecœur (Fabienne).

Actuellement, j’envisage de faire une carrière de […]. C’est ce que je veux faire parce que je sens que j’ai les aptitudes pour le faire. Mes aptitudes intellectuelles m’ont permis aussi de faire ces choix, car je ne pourrais pas faire ce qu’un maçon fait même si je n’allais pas à l’école, car son métier demande beaucoup d’aptitudes physiques

(Florence).

Le deuxième groupe de déterminants auquel se réfèrent les élèves pour décider de leurs choix scolaires et professionnels est lié aux caractéristiques des professions envisagées. Ici, la rémunération financière, le prestige et l’esprit de compétition dans la filière ou la profession ont plus guidé les élèves dans leurs choix.

J’avais choisi comptabilité à cause de l’argent. On m’a dit qu’il y avait beaucoup d’argent là-dedans. Donc, je voulais avoir beaucoup d’argent pour faire plein de trucs. Je cherchais les métiers qui étaient très bénéfiques à cause de l’argent (Stéphanie). J’ai une camarade qui m’avait dit que son père était pilote et qu’il était payé avec un gros salaire. Je n’ai pas connu le père de cette dernière, mais, vu son apparence, on savait que ses parents avaient de l’argent. Or, moi, je voulais avoir beaucoup d’argent. Je n’ai jamais su également si le père de ma camarade était vraiment pilote (Gérard).

On m’avait dit qu’au lycée technique, il n’y avait que des génies, des gens qui étaient très forts. Je me suis donc dit que c’était mieux pour moi d’aller là-bas […]. Ma préférence était donc le lycée technique pour affronter les gens de la même catégorie que moi (Ibrahim).

Au niveau des modèles de référence, nombre d’élèves se basent sur la profession qu’exercent certaines personnes de leur entourage pour faire leurs choix. Ainsi, la profession exercée par une figure parentale compte le plus chez certains élèves. Ils sont au nombre de trois (03) dans notre échantillon. Certains ont aussi été marqués par le comportement de certains enseignants ou de tiers dans leur entourage. C’est le cas de Dorcas, Fabienne et Lucie.

À cette époque, mon papa étant gendarme, j’ai commencé à aimer le corps armé et je me disais que je pouvais devenir aussi gendarme. On le disait entre amis. On était dans un bâtiment de corps habillés. Donc, tous les parents des amis que je fréquentais étaient aussi corps habillés […]. En troisième, mon envie de devenir gendarme n’avait pas changé (Kipré).

En remplissant la fiche de l’enseignement technique, j’ai pris la série T4 parce que mon père est architecte. Je voulais aller là-bas pour être comme lui (Moussa). Au primaire, je voulais travailler au port. […] Un jour, j’étais au Ce2, j’étais partie là-bas accompagner ma tante. J’ai vu des femmes travailler. […] j’ai dit à ma tante que je voulais faire comme ces dames. Elle m’a dit qu’elles étaient comptables. Je me suis dit alors que quand je serais grande, je vais être comptable (Stéphanie).

En fait, c’est leur méthode, leur manière d’enseigner, c’est aussi le comportement qu’ils avaient, leur manière de se comporter. Il y a une certaine façon de faire pour que quelqu’un aime vraiment ce que tu fais. Quand toi-même tu fais en fait, ça se sent, ça se voit. Leur manière de faire m’a donné envie de faire quelque chose de pareil. Et puis, quand j’ai commencé avec l’anglais, la curiosité m’a poussé à voir ce qui se passe dans les autres langues et je me suis rendu compte que c’était pareil

(Dorcas).

Le quatrième et dernier groupe de déterminants des aspirations ou des choix scolaires et professionnels des élèves a rapport avec les matières qui leur sont enseignées à l’école. Ici, notre analyse montre que les élèves de terminale du lycée technique se fondent plus sur le contenu des matières qui leur sont enseignées (4 cas sur 4 au total), alors que leurs homologues qui suivent une formation générale au lycée classique se réfèrent plus à leurs performances dans les matières (5 cas sur 6 au total).

[…] comme, j’étais bon dans les matières littéraires, j’avais choisi la série A2 comme premier choix. C’est moi-même qui avais fait mes choix et puis on m’a orienté ici

(Sylvain).

C’est par rapport à mes aptitudes en mathématique et en physique que je veux faire informatique (Fabienne).

[…] je voulais devenir un monétariste pur en allant continuer mes études en sciences économiques et gestion à l’université […] C’est à partir de la classe de seconde et première que ce rêve a commencé à se mettre en place. Cela est donc lié aux nouvelles matières que j’ai apprises ici; en occurrence les sciences économiques (Moussa). Je peux dire que durant mon passage au lycée mes aspirations professionnelles avaient changé. Avec la filière que je faisais, je me suis dit que je ne pouvais plus être magistrat. Dans mon entendement, pour être magistrat, il faut faire général. Avec les nouvelles matières, ça avait changé parce que ça n’avait rien à avoir avec ce que je voulais faire (Aya).