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CHAPITRE 4 : L’EXPÉRIENCE SCOLAIRE CHEZ DES ÉLÈVES DE LA CLASSE DE

3 L’expérience scolaire dans la construction personnelle chez les élèves

3.2 Les retombées et/ou la portée de l’expérience scolaire chez les élèves

3.2.3 Les retombées de l’expérience scolaire au niveau du registre de l’action

3.2.3.1 Les sources d’informations qu’utilisent les élèves

L’analyse des données nous a permis de repérer plusieurs sources d’informations qu’utilisent les élèves pour pouvoir mieux orienter leurs choix de carrière scolaire et professionnelle. Compte tenu de leur diversité, ces sources ont été regroupées en trois catégories. La première est constituée des références que l’élève sollicite au sein de son établissement. À l’école, la

première source d’information des élèves est les conseillers d’orientation (04). Ils sont suivis par les pairs (03), les enseignants (02) et les chefs d’établissement (01). La plupart des élèves qui utilisent ces références sont au lycée technique (80 %) et ont une moyenne générale annuelle supérieure ou égale à 10 sur 20. Au niveau du lycée classique d’Abidjan, les élèves qui utilisent les ressources de l’école pour pouvoir mieux s’orienter ont obtenu aussi une moyenne générale annuelle supérieure ou égale à 10 sur 20. Ils font référence principalement aux conseillers d’orientation et à leurs pairs dans l’établissement. Les informations qu’ils leur donnent ne sont pas typiques au choix de carrière. Elles concernent aussi des informations d’ordre général et prennent souvent l’allure de conseils ou d’avis sur le contenu des programmes, les stratégies d’apprentissage et la préparation des examens.

J’ai vu aussi que dans ma filière, il n’y avait pas beaucoup de filles et on m’avait dit aussi qu’ici, même si tu étais fort avant, et que tu viens ici, tu perds vraiment ton honneur, tu chutes et tu ne seras plus le premier de la classe. C’est un élève de la première F3 qui m’avait dit cela. Des anciens nous avaient dit aussi qu’ici, il y’a des filières où il faut bosser les matières par cœur (Fidèle).

Notre conseiller d’orientation nous avait surtout parlé de l’enseignement technique. Elle nous disait que là-bas, on pouvait déjà apprendre notre métier et avoir la main dans ce que nous allons entreprendre plus tard. Elle nous a dit qu’au lycée technique, on faisait la théorie et la pratique en même temps […] Notre professeur en économie […] nous disait aussi qu’en science économique et gestion, qu’on pouvait tout faire

(Moussa).

Le conseiller d’orientation nous a enseigné beaucoup de choses. Il parlait aussi des métiers, de la manière qu’on calcule la moyenne d’orientation. Il nous a parlé aussi de l’enseignement technique, des filières, des moyennes qu’il faut avoir (Fabienne). La deuxième catégorie de sources d’information qu’utilisent les élèves est extrascolaire. Elle se situe au niveau de leur entourage à la maison. Dans cette catégorie, les membres de la famille sont les plus sollicités. Il s’agit des frères et sœurs (07 cas) et du père (04 cas). Certains font référence aussi à des tiers significatifs de leur entourage. C’est le cas de Stéphanie qui dit ceci :

Un jour, j’ai un tonton qui m’a dit qu’il ne faut pas choisir un métier parce que tu aimes seulement le métier, qu’il faut choisir un métier parce que tu penses que tu peux t’en sortir en le faisant (Stéphanie).

De ces analyses, nous retenons aussi que les élèves qui ont des résultats meilleurs ou satisfaisants font toujours référence à un membre de leur famille pour prendre leur décision d’orientation (environ 90 %).

Mon père m’a dit que « quand on fait l’enseignement technique, c’est bien. Tu ne chômes pas quand tu as fini d’avoir tes diplômes. Ils m’ont dit aussi que quand tu finis, tu trouves vite un emploi que quand tu fais l’enseignement général » (Aya). En terminale, j’avais un grand frère qui me disait que la classe de terminale était une classe très difficile. Il m’avait demandé de surtout bosser et de ne pas négliger une seule matière (Moussa).

La recherche personnelle d’informations en ce qui concerne l’orientation concerne la troisième catégorie de sources à laquelle se réfèrent les élèves. Ils utilisent des canaux comme l’exploration de sites internet et des média audio-visuels comme la télévision. Ceux-ci sont au nombre de sept parmi les élèves que nous avons rencontrés.

Quand, j’avais été orienté au lycée technique, je suis allé sur le net et je me renseignais sur les débouchées de ma filière. J’ai mis toutes ces informations dans un classeur que je garde précieusement (Moussa).

Dans mes recherches personnelles, j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de débouchés après cette filière. Par exemple, la mécanique des systèmes automatisés avec la mécanique aéronautique. Je trouvais ça assez intéressant. Avec tout ça, je me suis dit que je pouvais devenir pilote. Donc, présentement, j’essaie de voir encore les métiers qui sont en rapport avec la mécanique. Ce n’est pas comme la filière F1 qui ressemble beaucoup plus à des filières de l’enseignement général comme la terminale C

(Fidèle).

Je regardais une émission qu’on appelle quotient intellectuel. C’est une émission qui présente les meilleurs élèves et leur parcours. Ça me plaisait bien et je voulais être comme eux. Les métiers que la plupart voulaient faire étaient la statistique en économie et d’autres voulaient être médecins. Et je me suis dit que s’ils veulent faire la statistique en économie, c’est que, c’est bien aussi comme métier (Fanta).

Au final, nous constatons qu’aucune catégorie de sources d’informations n’est destinée ou prédestinée à une catégorie d’élèves. Ils utilisent en même temps toutes les catégories de

sources qui leur semblent bonnes et utiles pour avancer dans leur processus de décision. C’est le cas de Moussa que nous venons de citer dans les exemples ci-dessus.

3.2.3.2 Les déterminants des aspirations scolaires et professionnelles chez les élèves du