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1.5.3 Le taux d’ovulation et l’âge de la brebis

Le taux d'ovulation spontané naturel est affecté par l’âge (Theriez et al., 1971). Il a été établi que, l’âge auquel on peut avoir de meilleures productions d'embryons chez des brebis se situe approximativement à 6 ans (Torres et al., 1987). Selon une étude menée par Notter (2000) aux USA pendant dix ans sur trois races ovines, Targhee, Suffolk et Polypay, le taux de prolificité présente des différences hautement significatives entre les groupes d’âge ; et que le pic de prolificité se situe entre 4 et 8 ans. Alors que, pour Webb et al. (2010), lors d’une étude sur brebis de race Dohne Merino recevant des régimes à différentes teneurs de protéines, le taux d’agnelage commence à chuter à partir de 07 ans.

Selon Amstrong et al., 1983, la faible réussite lors de traitement de super ovulation chez les animaux jeunes peut être le résultat de faibles concentrations en progestérone qui joue un rôle primordial au niveau de l’axe hypothalamo-hypophysaire par suite d’une préparation inadéquate de cet axe, et au niveau utérin par la création d’un environnement favorable autorisant la fécondation normale et la formation d’embryons de haute qualité. Alors que pour Torres et al. (1987), le taux d’ovulation est en rapport avec l’activité folliculaire et le taux d’œstrogènes. Ainsi, les animaux à activité folliculaire élevée présentent un taux d’ovulation élevé suivant les niveaux d'œstrogènes ce qui les conduit précocement en œstrus comparativement aux femelles à faible taux de l'ovulation.

21 I.1.6- La taille de la portée

La taille de la portée, ou nombre d'agneaux par gestation ou prolificité, représente une des composantes principales de la productivité des brebis du fait qu’elle influence grandement l'efficacité économique de la production de la viande de mouton. Il est bien connu que les races ovines présentent des différences importantes quant à la taille de la portée. La sélection des femelles sur la base de la taille de la portée et ou le recours au croisement des races plus prolifiques avec celles qui le sont moins constituent des stratégies les plus employées dans beaucoup de pays pour améliorer des performances reproductives des élevages à faible prolificité. Ainsi, le caractère prolificité dans la plupart des espèces répond lentement à la sélection génétique, et qu’il est le résultat de l’association de deux paramètres le taux d’ovulation et la mortalité embryonnaire. Ce dernier paramètre ne semble jouer qu’un rôle secondaire ; et il est peut être utile de leur rajouter la survie fœtale (Kara et al., 2010). De même, la corrélation entre le taux d'ovulation et la taille de la portée est hautement significative, et que la régression est presque linéaire au taux d'ovulation jusqu'à quatre (Hanrahan, 1982). La taille de la portée est également soumise à de grandes variations dues aux effets tels que l'âge, la saison, l’état nutritionnel et le poids vif (Quirke et al., 1985). Chez les ovins, la sélection pour ce caractère a été démontrée comme le principal facteur de changement du taux d'ovulation sans pouvoir affecter la mortalité embryonnaire (Schoenian and Burfening. 1999).

Les résultats d’une étude réalisé au Maroc en 1984-1985 sur des races D’man, Sardi et croisée Sardi x D’man, il a été observé des différences dans les paramètres de reproduction étudiés (taux d’agnelage et de sevrage, et taille de la portée), avec une influence manifeste exercée par l’âge et la saison de reproduction (Lahlou-Kassi, 1987). De même que lors d’une étude menée par Lahlou-Kassi et al. (1989) au Maroc sur les races Sardi et croisée D’man x Sardi, il a été constaté une augmentation de 22% du taux de prolificité a été relevée sur des agnelles D’manX Sardi âgées de 10 mois comparativement à celles de la race Sardi. Egalement, lors d’une étude comparative au Maroc entre les races Tamahdit et croisée Tamahdit x D’man, il a été relevé des portées à la naissance variant de 1 à 2 pour Tamahdit (avec 89,3% de naissances simples et 10,7 % de naissances doubles) et 1 à 3 pour la croisée Tamahdit x D’man (avec 66,2% de simples, 31,3% de doubles et 2,6% de triplets) (Boudjenane et al., 2005). Dans le même contexte, lors d’une étude menée par Lassoued and Rekik, 2001, en Tunisie portant sur des agnelles âgées d’environ un an, il a été noté des tailles de portée respectivement de 1.07 ± 0.26 et 1.26 ± 0.44 pour respectivement des agnelles issues de races Queue Fine de l’Ouest (QFO) et son croisé QFO x D’man. Alors que, les taux de prolificité des races Ouled Djellal, F1 croisée

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Ouled Djellal x D’man et D’man sont respectivement de 1.6, 1.0 à 1.15 et environ 2.0 (Gabiňa and El Shaer, 2004).

Il y a lieu également de signaler que des essais ont été réalisés par croisement des brebis de race Ouled Djellal avec des béliers importés et que les résultats n’ont pas été concluants, sauf de légère amélioration des performances avec des croisements tels que ODx Ile de France et ODx Vendeen (tableau 4).

Tableau 4 : Résultats de croisements entre des brebis de race arabe (Ouled Djellal) et des béliers de races importées (Benyoucef (1994) cité par Abbas et al., 2000)

Référence Zone d’élevage Nombre Taux de Type génétique †† fertilité Prolificité Soukehal (1979) Steppe 2050 73,5 102,3 OD x OD Abbas (1986) Steppe 272 90 116,7 OD x OD Krid (1985) Steppe - 84,5 112 OD x OD Madani (1987 Steppe 195 97,6 112 OD x OD Mamou (1986) Steppe - 67.5 102 OD x OD

Madani (1987) Steppe - 91.7 113.4 OD xOD ††

Benyoucef et Belhadi (1990, non publié) Steppe 120 35 107.1 M x OD††† Steppe 150 30.6 106.5 M x OD†† Benyoucef et Bechioueche (1990, non publié) Mitidja 293 40.3 115.2 BL x OD Mitidja 130 52.3 126.4 V x D Zone céréalière 25 40 110 Tx OD Benyoucef et Bouchoul (1992, non publié) Zone céréalière 26 34.6 110 S x OD Zone céréalière 71 46.2 130.3 I x OD

OD = race Ouled Djellal ; V = Vendeen (10 béliers) ; M = Merinos of Australie (9 béliers) ; I = Ile de France (5 béliers) ; T = Texel (2 béliers) ; BL = Border Leicester ; S =Suffolk (2 béliers )

† Première lutte ††† Brebis adultes.

Dans la région d’Afrique du Nord, les races les plus prolifiques sont la D’man avec des taux de gémellité variant de 40 à 60¨% et la Sicilo-Sarde avec 40% ; alors que pour les autres races on retrouve la Noir de Thibar (23.4%) , la Beni-Guil (0-20%), la Ouled Djellal (17%), la Hamra (10 à 14%), la Rimbi (10-15%), la Barbarine (0-17%), la Boujaâd (6%) Sardi (2%) et Timahdit (2-7%) (Nefzaoui et al., 2008).

Lors d’une étude menée par Turner, 1966, relative au taux de gémellité sur deux races de brebis Peppin Merinos, il a été relevé que les agnelles jumelles pourraient être sélectionnées pour la reproduction ; et que, la sélection pour le caractère portée jumelle était efficace, du fait de

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l’obtention d’un gain annuel de 3% représentant le gain en agneau né sur le pourcentage de brebis soumises à la reproduction. Il a également relevé que l’âge avait une influence sur la fiabilité des performances des brebis comme une indication de son potentiel génétique, et ce en relation avec les naissances multiples. L’héritabilité évaluée à 0.40 a été observée pendant les deuxième et troisième saisons d’agnelage, alors qu’au-delà de cet âge ce taux chute. Le taux d’héritabilité pour les races Finnish Landrace et Galway était respectivement de 0.5±0.09 et 0.32±0.16 (Hanrahan and Quirke (1985) ) ; de 0.05 ±0.07 et 0.16±0.07 à l’âge de 18 mois dans la race Mérinos (Quirke et al., 1985).

Outre l’action des facteurs génétiques, la taille de la portée varie avec l’âge et la NEC (BCS), cette dernière pouvant être un indicateur du poids de la mère. Pour Aliyari et al., 2012, la taille de la portée des brebis Afshari varie de 1.24, 1.30, 1.40 et 1.05 pour des NEC respectivement de 2.0 , 2.5 , 3.0 et 3.5 ; et que pour l’effet de l’âge le taux de prolificité le plus élevé est obtenu dans la tranche d’âge de 4 ans. Il y a lieu aussi de relever que la taille de la portée influe sur le poids individuel des agneaux. Selon les résultats obtenus par Gardner et al., 2007, sur des brebis Mules, le poids individuel des agneaux varie en sens inverse avec la taille de la portée ; il est de 87% pour les doubles, 75% pour les triplets et 67% pour les quadruplets comparativement au poids des singles.