• Aucun résultat trouvé

2.2.2.2 Les modifications endocriniennes associées à l’effet bélier

LA CONDUITE DE L’ALIMENTATION ET LA GESTION DE LA REPRODUCTION

N. B : L’utilisation répétée des protéines à effet gonadotrope permet de développer des réactions

IV. 2.2.2.2 Les modifications endocriniennes associées à l’effet bélier

Après une période d’isolation des femelles réagissent à l'introduction du bélier par une augmentation de la sécrétion basale de LH, dans les 2 à 4 min suivant l’introduction, pour aboutir à pic pouvant se produire dans 10-20 min. Cette réaction bélier-induite est suivie par une importante augmentation dans la fréquence des pulses qui est maintenue pour au moins 12 h (Martin et al., 1986 ; Notter, 2002), et qui commence à décliner avant 24 h, pour rester un niveau bas par la suite (Rosa and Bryant, 2002). Cette libération de LH provoque l'ovulation, le plus souvent entre 1 et 2 jours après l'introduction du bélier, pouvant être accompagnée par une hausse de la concentration de FSH (Ungerfeld et al., 2002). La première ovulation est généralement silencieuse et l’expression de l'œstrus a lieu le plus souvent à la seconde ovulation, soit 18 à 19 jours après l'introduction de bélier (Martin et al., 1986 ; Notter, 2002). L’existence d’une première ovulation résultant d’un cycle court, explique en fait l’efficacité de l’effet mâle pendant l’anœstrus, période pendant laquelle les follicules de qualité inférieure comparativement à ceux existant en saison d’activité sexuelle. Ces follicules de basse qualité produisent des corps jaunes ayant une faible proportion de grandes cellules lutéales comparée à la proportion de petites cellules lutéales qui sécrètent moins de progestérone, toujours en comparaison à ce qui est observé en période d’activité sexuelle. Ce n'est pas probablement suffisant pour bloquer la synthèse des prostaglandines au niveau des cellules endométriales au temps où la sensibilité aux prostaglandines du nouveau corps jaune formé est initiée, et en parallèle, entrainer une réduction

105

au niveau central des pulses LH (Chemineau et al., 2006). Si le contact avec les béliers est maintenu, une réponse à long terme fera suite où les brebis expriment une décharge préovulatoire LH 6-52 heures après l’introduction du bélier et ovulent 24 heures après (Notter, 2002 ; Todini et al., 2007 ; Chanvallon et al., 2010). En général chez les femelles, le premier corps jaune régresse après 6 à 7 jours (cycle court) et les brebis peuvent ovuler de nouveau (Thimonier et al., 2000 ; Chanvallon et al., 2010) (voir figure 15).

J0 étant le jour d’introduction des béliers

Figure 15 :Représentation schématique de la réponse à long terme à l’effet mâle (d’après Thimonier et al., 2000).

Des études récentes ont montré que les brebis aux différentes phases du cycle répondent à l’effet bélier par une augmentation de la sécrétion de la LH (Hawken et al., 2007 ; Hawken et al., 2008). Toutefois, il y a besoin de clarification de la mise hors circuit de l’effet inhibiteur de la progestérone sur la sécrétion de LH ; où des brebis qui étaient cycliques au moment de l’introduction du bélier, ont exprimé une augmentation de sécrétion LH tout en présentant de hautes concentrations de progestérone (Chanvallon et al., 2010).

Il y a lieu également de signaler les nouvelles perspectives avec les innovations technologiques en relation avec la détection des chaleurs chez les petits ruminants. Le développement de l’identification électronique (puces et lecteurs miniatures RFID - Brevet INRA, SupAgro, Bocquier, 2003) permet de transmettre des données, via un male équipé de détecteur électronique, en temps réel et d’inséminer les femelles qui sont en chaleurs. L’association de cette technologie de maitrise de reproduction avec l’effet mâle permet de regrouper ces chaleurs pour faciliter le travail d’insémination pour les chèvres et pour les brebis (Bocquier et al., 2011).

106 IV.2.3- Les paramètres de reproduction

IV.2.3.1- La fertilité

La fertilité d’une femelle est son aptitude à donner des agneaux ou à être gestante. L’incapacité d’assurer cette fonction est dite infertilité qui peut être transitoire ou définitive (stérilité) (Craplet et Thibier, 1980). Elle peut être prise comme étant le paramètre de réussite de l’établissement de la gestation (Robinson et al., 2006).

Elle se présente comme l’un des paramètres les plus importants de la productivité de mouton, où le nombre de progéniture obtenu à la mise bas est un bon indicateur (Petrovic et al., 2012). Ce qui veut dire que l’efficacité biologique du mouton, en relation avec les productions de la viande, du lait et de la laine, est conditionnée par la fertilité (Notter et al., 2000).

Elle est calculée selon la formule :

- Tau x de fertilité = Nombre de femelles ayant mis bas x 100 Nombre de femelles soumises à la lutte

IV.2.3.2- La prolificité

La prolificité représente la capacité d’une femelle a donné un certain nombre d’agneaux caractérisant la taille de la portée (Dudouet., 1997). D’ailleurs, il représente le meilleur critère de qualification d’une brebis et constitue l’élément de base de la sélection génétique en termes de prolificité.

Elle se présente comme étant l’un des critères essentiels de la rentabilité en élevage ovin, qui est en même temps le paramètre ayant le plus grand intérêt zootechnique. Outre, le facteur génétique auquel elle est principalement associée, il faut rajouter l’importance exercée par les conditions d’élevage (alimentation, état sanitaire, reproduction), qui lorsqu’elles sont bien maîtrisées permettent une bonne rentabilité.

Elle est calculée selon la formule :

- Taux de prolificité = Nombre d’agneaux nés x 100 Nombre de femelles ayant mis bas

107 IV.2.3.3- La fécondité

C’est le paramètre représentant le processus de reproduction, il caractérise la capacité reproductive d’une brebis ou d’un troupeau. Le taux de fécondité est obtenu en multipliant le taux de prolificité par celui de la fertilité (Casamitjina, 1996).

- Taux de fécondité = Nombre d’agneaux nés x 100 Nombre de femelles soumises à la lutte

IV.2.3.4- La mortalité

Le taux de mortalité est égal au nombre d’agneaux morts sur le nombre d’agneaux nés. Cette mortalité peut être décomposée selon la date de la mort à la naissance, dans le jour qui suit, ou plus tard (Dudouet, 1997). Il faut savoir, que ce sont les agneaux les plus chétifs issus de portée multiple et ceux qui souffrent d’hypothermie surtout lors d’agnelage par temps froids au pâturage qui sont les plus exposés au risque de la mortalité. C’est ainsi que la viabilité de l’agneau peut être considérée comme un critère maternel liée à l’aptitude des mères à donner suffisamment de lait pour faire vivre les jeunes (Flamant et Bonaiti, 1979).

108

PARTIE EXPERIMENTALE