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III. 4.3.2.1 Les facteurs de variations

L’urémie (tableau 14) varie avec :

- Le régime alimentaire : L’urémie augmente graduellement pour atteindre son maximum entre 1 à 6 heures après les repas, pour chuter jusqu’à atteindre des valeurs de base presque 20 heures après (Caldeira et al., 1999).

Lors de carence d'apport énergétique, il se développe chez les ruminants (bovins) une hypo-insulinémie et une mobilisation subséquente des protéines corporelles pour satisfaire les besoins énergétique durant les es deux à trois premiers jours du jeûne et par la suite une mobilisation des glycérols et des acides gras du tissu adipeux pour économiser leurs protéines endogènes. L'urémie relevée après 48 h de jeûne montre un accroissement de 30 à 44% (Godeau et al., 1987 ; DePeters and Ferguson, 1995) . Alors que, la supplémentation de la ration avec des sucres rapidement fermentescible (sucrose, amidon de blé) entraîne une augmentation du flux d'urée à travers la paroi du rumen et une diminution de l'urémie (Rémond et al., 1996).

L’urée constitue un bon indicateur de l’apport azoté chez les ovins et les caprins (Gürgöze et al., 2009), tout comme l’est l'urée dans le lait (Journet et al., 1975 ; Hof et al., 1995; Cannas et al., 1998 ; Broderick and Clayton ,1997 ; Khaled et al., 1999 ; Braun et al., 2010 ; Marton et al., 2009) ; d’ailleurs les deux paramètres sont bien corrélés chez les femelles ruminants (Khaled et al., 1999). Mais l'urémie n'apporte qu'une information individuelle, ponctuelle, et qui est perturbée par la proximité des repas. Alors que, l'urée du lait présente l'avantage de donner des résultats indépendamment de l'heure du prélèvement par rapport aux repas et donne même une significations cumulée sur toute la période de l'intercalaire (Brun-Bellut et al., 1984 ; Wolter, 1992 ; Hof et al., 1995). L'urémie et l'excrétion de l'azote non protéique du lait pourraient augmenter lors d'une non- synchronisation de la disponibilité d'azote et de l'énergie dans le rumen (Orozco-Hernandez et al., 1997), lors d'un apport réduit en concentré énergétique ou lors de désordres métaboliques chez la vache (Khaled et al., 1999). Selon Sauvant et Van Milgen, 1995, il y a une élévation de l'urémie lors d'une combinaison azote et glucides à digestion rapide par rapport à une combinaison azote rapide et glucides lents.

Une addition de la méthionine à une ration supplémentée d’urée permet d’améliorer la rétention d’azote chez les moutons ; et que les faibles performances des agneaux recevant de

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l’urée sont dues à la déficience de la ration en méthionine (Mushteri Begum, 1974). Chez les agneaux en finition, des valeurs élevées de l’urémie avec des glycémies faibles sont relevées sous un régime paille + farine de poisson que sous des régimes avec concentrés seuls et paille seule ; indiquant clairement que la ration paille + farine de poisson a fourni des protéines en excès et que la supplémentation azotée n'a pas été accompagnée par une augmentation considérable dans la mobilisation de réserves d'énergie (Pittroff et al., 2006). Une urémie basse peut être également indicative d’une non disponibilité contemporaine des protéines digestibles au niveau ruminal (Sargison and Scott, 2010).

Du point de vue performances reproductrices, une urémie supérieure à 7 mmol/l se présente comme un seuil critique, au-delà duquel il y a une diminution du pH utérin, un changement de concentration ionique au niveau du liquide utérin, et une sécrétion des prostaglandines affectée. Ce qui suggère qu’une suralimentation protéique au début de la gestation tout en modifiant l'environnement utérin peut être nuisible à la nidation et au développement précoce de l'embryon (Marton et al., 2009).

- l’état corporel : l’urémie est plus élevée chez des brebis avec une note d’état corporel faible et haute (1.25 et 4.00) que chez celles à note médiane (2.00 et 3.00) (Caldeira et al., 2007 a&b). - Le stade physiologique : L’urémie est plus élevée au cours de la gestation qu’au cours de la

lactation (Ramin et al., 2007). Elle augmente avec l’avancement de la gestation pour atteindre son maximum à la parturition (El-Sherif and Assad, 2001 ; Piccione et al., 2009 ; Serdaru et al., 2011 ; Khatun et al., 2011). Contrairement à cela, Balikci et al., 2007, trouvent qu’elle est plus élevée à J 60 qu’à 150 jours de gestation et à 45 jours post-partum. Elle atteint sa valeur la plus basse à la parturition pour augmenter au cours du post-partum ; cette chute est liée à la diminution de la consommation alimentaire, au stress et au changement du profil hormonal autour de l’agnelage (Taghipour et al., 2010). Elle est plus élevée chez les brebis en lactation et non gestantes que chez celles qui sont gestantes (Firat and Ozpinar, 1996 ; Antunovic et al., 2011a), et est plus élevée au début qu’en fin de lactation (Mašek et al., 2007 ; Piccione et al., 2009). Elle est plus élevée après la mise bas (14, 28 et 42 jours) qu’à 20 jours avant la mise bas (Bivolarski et al., 2011).

- L’âge : l’urémie est plus élevée chez l’agneau de 01 mois qu’à celui de trois mois (Rico et al., 1975), et est plus élevée chez le béliers que chez des agneaux (Ouanes et al., 2011).

- La saison : Antunovic et al., 2002, ont relevé des variations très significatives entre les urémies sur des femelles en fin de gestation et en début de lactation, avec des valeurs plus élevées en été qu’en hiver. Au cours de cette dernière saison, Ouanes et al., 2011, ont noté au cours de la lactation des urémies élevées à 2 semaines qu’à 10 semaines.

92 Tableau 14 : Valeurs physiologiques de l’urémie (mmol//l).

Valeurs Références

0.18-0.31 mg/l Gürgöze et al., 2009 2.9–7.1 (3.5–5.5 mg/ml) Morgante, 2004

2.86-7.14 Kaneko et al., 2008.

III.4.4- La créatininémie

La créatinine représente le métabolite anhydre de la conversion spontanée de la créatine au niveau du muscle. Cette dernière est synthétisée dans les reins, le foie et le pancréas et est transportée par le sang vers d’autres organes tels que les muscles et le cerveau. A ces niveaux, elle est phosphorylée en un composé hautement énergétique, la phosphocréatine. Quotidiennement, entre 1 et 2% de créatine musculaire est convertie en créatinine (Marai et al., 2008).

La créatinine plasmatique diffuse dans les compartiments extra et intracellulaires. Elle est totalement filtrée et éliminée par les glomérules, mais n’est ni réabsorbée ni excrétée par les tubules ce qui en fait un paramètre de choix d’évaluation du débit de filtration glomérulaire (Lorin et al., 2009). Les taux plasmatique et urinaire de la créatinine sont indépendants de l’apport protéique alimentaire et reflètent fidèlement la masse musculaire du sujet. L’index de créatinine (créatininurie/taille) reflète assez bien la masse musculaire ; ainsi un kg de muscle correspond à l’élimination quotidienne de 23 mg de créatinine éliminée par l’homme et 18 mg par la femme (SNDLF, 2001). Elle est également bien corrélée avec la masse musculaire chez les bovins (Abeni et al., 2004). Les valeurs de la créatininémie constituent des paramètres biologiquement fixes pour un sujet donnée (Coles, 1979 ; Bernard, 1985). Toutefois, la précision de la mesure de la créatininémie est loin d'être satisfaisante en médecine humaine et il ne faut pas s'attendre qu’elle soit mieux en médecine vétérinaire (Kaneko et al., 2008).