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Approches Caractéristiques Auteurs Objectives et

réalistes

L‟objectivité comme impartialité. La production médiatique est considérée comme non partisane. L‟évènement médiatique peut-être dit objectif si et seulement s‟il est une représentation fidèle de la réalité, s‟il y a une correspondance ou une concordance entre la production de l‟événement

médiatique, la réalité perçue et la réalité elle-même. Cette objectivité ne doit pas être confondue avec la notion de vérité, ni à celles

d‟honnêteté, d‟équité et de neutralité (qui sont des notions liées au sujet- journaliste), mais plutôt considérée comme une représentation fidèle de l‟événement. Gauthier (1992) Wolfe (1973) Eason (1984) Devitt (1991) Searle (1998) Everett (1984)

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Subjectives L‟événement médiatique est une construction intersubjective de la réalité sociale. L‟événement est appréhendé et analysé grâce aux référentiels dans lesquels il a un sens pour les acteurs concernés.

Différentes approches subjectives

Approche constructiviste

Tout événement médiatique est une construction sociale qui résulte d‟une communauté de sens dans laquelle il est perçu, transmis et interprété. Mucchielli et Noy (2005) Champagne (1991) Corcuff (1995) Watzlavick (1988) Véron (1981) Constructivisme structuraliste

L‟événement médiatique est

l‟expression du positionnement des acteurs dans un contexte de

« domination symbolique ». C‟est un rapport de pouvoir. Vu sous le concept d‟habitus, il se comprend comme le processus de socialisation du journaliste par l‟éducation ou par assimilation des valeurs particulières à la profession ou au groupe de travail.

Bourdieu (1972)

Phénoménologie constitutive

Les objets perçus ne sont pas des choses en soi mais plutôt des objets tels qu‟ils apparaissent selon le point de vue et la position de l‟observateur (vue de dos ou de face).

Husserl (2002)

Dialectique matérialiste

Principe de conditionnement ou cadre initialement imposé par l‟organisation sociale qui enlève toute autonomie à l‟individu. En ce sens, l‟événement médiatique n‟est pas plus qu‟une commande des structures dominantes, une

reproduction des rapports sociaux existants.

Marx (1890)

Individualisme méthodologique

L‟événement est le produit des agrégations des actions

individuelles.

Boudon (1979) Crozier (1973) L‟événement médiatique est Weber (1965)

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compréhensive

indemne de sens. Il n‟a de sens que ceux « aussi nombreux et subjectifs les uns que les autres, que leur confèrent les humains ». Approche

durkheimienne La compréhension de l‟événement demeure une entreprise complexe car, pour lui, la société est une totalité qui détermine les individus et leurs actions. Pour Durkheim,

l‟individu ne peut à lui seul, saisir le monde. Le rôle de sujet-journaliste a alors peu d‟importance, c‟est la société qui agit à travers sa production médiatique.

Durkheim (1893)

L‟approche organisationnelle

C‟est le mode de production de l‟événement médiatique qui en détermine les caractéristiques.

Berger et Luckmann (1966) Garfinkel (2007) Schémas journalistiques La production de l‟événement médiatique est structurée dans le cadre socioprofessionnel qui l‟a en quelque sorte façonné. Il s‟agit de tous les us et coutumes de

production du journal qui président habituellement à la réalisation du produit médiatique et dans lesquels s‟inscrit le journaliste.

Charron (1995) Mercier (2006)

La théorie de la typification

Toute connaissance du monde qu‟elle soit scientifique ou non, « comprend des constructions, par exemple, un ensemble

d‟abstractions, de généralisations, de formalisations et d‟idéalisations spécifiques au niveau spécifique d‟organisation de la pensée où l‟on se trouve ».

Schutz (1940)

Approche diachronique

Ce qui fait événement, ce n‟est pas seulement une occurrence spatio- temporelle, ni la manière dont celle- ci est transmise au public par les médias, mais le sens qui lui est accordée dans l‟espace public et la manière dont il organise

cognitivement notre connaissance de l‟espace public.

Molotch et Lester (1974)

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La théorie du « gatekeeping ».

médiatique s‟inscrit dans le fonctionnement organisationnel classique du journal (entreprise de presse) et obéit à des formes standardisées de pratiques et constitue une démarche ritualiste et routinière du travail journalistique.

White (1950) Tuchman (1978)

Cultural studies Ce sont plutôt les détenteurs du pouvoir qui tentent constamment d‟imposer leurs conceptions du monde en modelant l‟événement selon leurs convenances.

L‟événement se définit dans une dynamique entre culture et pouvoir.

Hoggard (1957) Williams (1958) Thompson (1963)

L‟agir

communicationnel L‟événement médiatique devient le support de la démocratie : le lieu d‟une confrontation des subjectivités à la fois libre, rationnelle et critique.

Habermas (1987)

Théorie de l‟économie politique

Elle s‟intéresse aux aspects

économiques de la production, de la circulation et de la réception

médiatiques et évoque l‟idée que les productions médiatiques s‟inscrivent dans une chaine de transactions, et donc soumises aux lois du marché.

Fiske (1987) Hoggart (1970)

L‟agenda-setting

Théorie qui montre comment

l‟agenda médiatique détermine celui du public. L‟agenda-setting défend l‟idée que les médias présentent les enjeux sociaux en mettant en avant certains paramètres de ces enjeux au détriment d‟autres.

McCombs et Shaw (1972)

L‟agenda-building Théorie qui est axée sur le processus par lequel l‟agenda politique est conçue en tenant compte des préoccupations des médias : « les nouvelles ne sont pas sélectionnées mais construites… cette construction est l‟œuvre conjointe des journalistes et des sources ».

Charron (1995)

Théorie d‟agenda-

following Les médias fonctionnent comme une caisse de résonance ou comme une courroie de transmission des

sources qui sont en position de domination et qui ont le monopole

99 du flux de l‟information.

La théorie du framing

Cette théorie montre comment les schémas interprétatifs dans lesquels l‟information est produite, permettent l‟identification des événements par les différents acteurs concernés et influencent sa compréhension ou son interprétation. Goffman (1973) Druckman et Kjersten (2003) La théorie du priming

Théorie selon laquelle dans le

cadrage des nouvelles, la production médiatique, du point de vue de l‟écriture journalistique, peut être orientée de sorte à amplifier le niveau d‟influence au sein même du cadrage dans le but d‟attirer

l‟attention du public sur certains enjeux plutôt que d‟autres.

Broustau (2007)

Approche herméneutique

L‟herméneutique porte dans sa démarche un souci ontologique dans le sens qu‟elle a pour objectif, non seulement d‟interpréter

textuellement le discours (comme en sémiotique) mais également de saisir l‟auteur du discours, ses émotions, son état d‟âme même si cet exercice permet à la dynamique herméneutique de dépasser cet objectif.

Ricœur (1983)

Approche fonctionnaliste

Elle consiste en une lecture de l‟événement à partir des fonctions qui assurent la stabilité sociale. L‟analyse de l‟événement doit se faire en référence à la fonction sociale selon chaque société, chaque coutume et chaque croyance.

Parsons (1937) Merton (1953)

Approche ritualiste

Le rituel est envisagé ici comme mode de représentation et de configuration de l‟événement. Il existe une manière de faire, de présenter…Une façon normalisée de rendre compte de telle ou telle

catégorie d‟événement…

Goffman (1953) Chaney (1990)

Dayan et Katz (1992)

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technologique à prendre en considération dans la manière de produire l‟événement médiatique. Ils participent à la construction des perceptions et à l‟élaboration des représentations notamment cognitives.

McLuhan (1989) Wolton (2003)

Approche archéologique

Dans la production de l‟événement se dissimile l‟archive d‟une société qu‟il importe de cerner. Par

conséquent, l‟explication et la compréhension d‟un évènement médiatique sont une tâche

commune où le texte et son contexte socioculturel d‟émergence

s‟articulent pour engendrer le sens.

Foucault (1969) Charaudeau (1997).

L‟objectif de notre thèse étant de montrer que la médiatisation d‟un événement médiatique international ne peut relever du seul travail des médias mais plutôt d‟une co-construction d‟interactions entre les médias et leurs milieux, nous avons décidé d‟adopter une approche qui intègre plusieurs des approches ci-dessus : l‟approche socio-sémiotique (nous y reviendrons dans notre deuxième partie : méthodologie). Cette approche intègre à la fois l‟étude sémiotique du discours en même temps, et de façon indissociable, les représentations que les différents acteurs y projettent ainsi que les contextes de production et de réception. L‟option de l‟approche socio-sémiotique nous permet de ne pas considérer la production médiatique de l‟événement seulement comme un discours médiatique autonome, mais comme nécessairement intégré dans une co-construction inter-discursive entre médias, acteurs sociaux et contextes et non une construction à sens unique : producteur-récepteur. Ici, tout questionnement sur l‟événement médiatique renvoie toujours « au conditions d‟émergence et de mise en preuve d‟un espace public » (Arquembourg, 2003). Le contexte social de l‟émergence d‟un événement médiatique est indissociable de sa mise en scène médiatique : « ce serait dans le processus même de sa publicisation et de sa médiatisation que l‟événement acquerrait son identité et se construirait dans l‟espace public » (Breton et Proulx, 1994 : 236).

101 Le recours à l‟approche socio-sémiotique s‟est fait dans le but de comprendre et de saisir tous les déterminants sociaux qui conditionnent la mise en scène publique de l‟événement à partir des propos du Pape. Nous développerons cette approche socio-sémiotique qui est au cœur de notre option méthodologique en trois étapes : une analyse documentaire qui nous permettra de constituer un corpus de données sociohistorique sur les sociétés camerounaise et québécoise, une analyse de contenu des discours médiatiques sur les propos du Pape entre le 17 et le 30 mars 2009 et enfin l‟interprétation des résultats.

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II-Partie : Méthodologie

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Chapitre III : Repères méthodologiques

La première partie de notre thèse nous a permis de faire un inventaire des recherches relatives au concept d‟événement et de faire la synthèse des approches théoriques pertinente. Cette synthèse servira d‟arrière fond à l‟examen de la médiatisation des propos du Pape Benoît XVI sur l‟utilisation du préservatif pour combattre le Sida comme événement international. Il s‟agit d‟analyser comment ce phénomène (la déclaration du Pape), diversement perçu et commenté dans les médias du Québec et du Cameroun, n‟est pas seulement l‟objet d‟une production médiatique mais plutôt la médiatisation inter-discursive d‟un enjeu social de santé publique (les moyens pour préserver la société de la maladie du Sida) qui a débordé les cadres nationaux de débats publics.