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Les différentes approches liées à la production médiatique de l‟événement nous ont permis de mettre en évidence les diverses perspectives possibles d‟analyse de l‟événement. Ces perspectives, malgré leur diversité, se rejoignent néanmoins sur le caractère contingent et contextuel de toute compréhension de l‟événement médiatique de sorte, qu‟à première vue, parler d‟un événement médiatique international serait quasiment un non-sens. Au fond, l‟événement médiatique international voudrait-il simplement dire l‟extension géographique d‟une production médiatique contextuelle de l‟événement? Quelles sont alors la nature et les règles qui régissent cette extension? Faudrait-il établir que celle-ci correspond à une mutation de sens? Bref quels sont les enjeux d‟une médiatisation de l‟événement?

2.3.1.- La nature de l‟événement médiatique international

Tout au long de l‟histoire, les relations (pacifiques ou conflictuelles) entre les différentes nations du monde se sont déroulées grâce aux conquêtes militaires et commerciales. Les progrès dans les techniques de communication ont permis de briser les distances géographiques et ont rapproché les peuples. Si ces progrès ont permis de faire connaître de manière planétaire les nouvelles du monde, ils ont permis également de mettre en évidence les jeux des différents rapports de force entre ceux qui tentent de dicter les règles du jeu dans un environnement dépourvu de pouvoir central et les revendications de ceux qui défendent à tout prix les particularismes locaux. C‟est dans cette dialectique que s‟inscrit la nature d‟un événement considéré comme « international ». Elle oscille entre les positionnements de forces en présence et les options médiatiques des priorités sociales du moment. Les agences de presse et les grands médias tentent d‟organiser le consensus thématique mais celui-ci se heurte parfois aux priorités endogènes. Par ailleurs, l‟avènement des nouvelles technologies impose de nouvelles règles à la production et à la réception de l‟événement international.

67 Les réponses à la question « qu‟est-ce qu‟un événement médiatique? », nous ont permis de comprendre qu‟il est nécessaire qu‟une occurrence s‟inscrive dans des dispositifs (contexte social, systèmes symboliques ou travail des médias) qui lui confèrent du sens. Ainsi, la production médiatique d‟un événement s‟inscrit dans une dynamique sociale dans laquelle le journaliste est un acteur parmi d‟autres : « le journalisme serait un ensemble institutionnalisé de pratiques discursives médiatisées visant la description ou la modification de l‟environnement naturel et social » (Charron & Bonville, 2005, p. 11). L‟aire référentielle d‟événement médiatique relève alors d‟un cadre normatif contextuel qui oriente sa production et permet sa compréhension. L‟événement médiatique demeure donc une praxis socioculturelle qui exige une communauté de sens pour son émergence et sa compréhension. Parler d‟événement médiatique international reviendrait donc à dire qu‟il existe un espace public discursif supranational, à moins que l‟événement médiatique international soit considéré comme le vecteur de ralliement social des diverses nations. Mais comment une pratique sociale contingente dans ses normes comme dans ses contenus (socioculturels, historiques, politique et économiques) peut-elle dépasser ses frontières? Cette problématique a été clairement exprimée dans les préoccupations de l‟UNESCO en 1969 au cours d‟une réunion d‟experts réunis à Montréal pour dresser un état des lieux en matière de communication internationale et proposer une stratégie pour le futur. Cette réunion a mis en lumière l‟inégalité de la répartition mondiale dans ce domaine qui, pour l‟essentiel, ne reflète que les préoccupations des intérêts des pays du Nord. Dans la conclusion de leurs travaux, on pouvait lire :

« À l‟heure actuelle, la communication s‟effectue à un sens unique (…). L‟image que l‟on donne des pays en voie de développement est souvent fausse, déformée, et, ce qui est plus grave, cette image est celle qui est présentée aux pays en voie de développement. Les participants à la réunion de Montréal estiment que l‟échange des informations et d‟autres produits culturels, en particulier dans les pays en voie de développement, courent le risque de modifier ou de déplacer les valeurs culturelles et d‟entraîner des problèmes pour la compréhension mutuelle entre les nations » (UNESCO, 1969).

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Depuis lors, plusieurs rencontres internationales et séminaires ont tenté de trouver des solutions au déséquilibre des flux d‟information. On peut citer notamment les colloques internationaux qu‟organise périodiquement l‟Université de la Sorbonne (mars 2007; décembre 2008; mai 2010) sur l‟actualité internationale et la production des médias : comment couvrir un événement international? Quels sont les paramètres pour qu‟un événement, bien que local puisse être aussi international? Quelle est la façon de déterminer un événement médiatique international? Et surtout comment rendre compte de cet événement à travers une pluralité et une diversité de voix? Cela suppose de penser l‟événement en rapport avec le temps et l‟espace, les contextes, les conditions de travail et le statut des journalistes producteurs et diffuseurs de textes de la médiatisation internationale de l‟événement, ainsi que les fournisseurs ou agences de presse internationale. Une autre problématique qui préside à la définition de l‟événement médiatique international est celle du monopole occidental sur la quasi-totalité des flux d‟information. Il y a donc lieu de questionner les « grilles culturelles », les mécanismes préétablis (les formats de diffusion et les formats de production) (Palmer & Aubert, 2008, p. 26).

En partant de l‟idée que chaque société a ses pratiques de mise en représentation d‟elle-même et des choses qui s‟y déroulent, un événement médiatique international n‟est possible qu‟à partir d‟une coopération sociale de sens ou d‟intérêts internationaux (Beaud, 1984). L‟événement médiatique international naît alors des médiations45 qui permettent de le soustraire à ses données immédiates ou contextuelles. Par contre, sa compréhension en totalité nécessite son rattachement aux conditions sociohistoriques du lieu natif de sa production ainsi que du processus de sa production (Voirol, 2008, pp. 148-149). Tout événement médiatique international porte dans sa singularité, une empreinte de la totalité sociale du lieu de son émergence. À cet effet, notre époque postmoderne est marquée par la fin des « métarécits », donc l‟effondrement de la totalité sociale et

69 la multiplication des « micro-récits » dépourvus de toute représentation normative collective, rendant complexes la nature et le sens de l‟événement médiatique international. Dans ce cas, soutient Paul Beaud, les formes narratives totalisantes sont le fruit d‟un « horizon de sens » conquis à la suite d‟un jeu de pouvoir. Au cœur d‟un consensus éclaté se construit un espace de sens partagé et symboliquement structuré qui permet, ne serait-ce que momentanément, un accord signifiant qui constitue un arrière-fond sémantique et normatif qui transcende les différences. Malgré l‟éclatement de la normativité sociale, il existe des formes narratives généralisées qui légitiment la diffusion d‟un événement médiatique à l‟échelle planétaire. Dans ce sens, les agences de presses internationales peuvent être considérées comme « des laboratoires de totalisation permettant, par la mise en récits autant que par leur adresse aux destinataires, de procéder à une sélection et une généralisation. Ainsi plusieurs agences de presse ont été créées et destinées aux différentes parties du monde. La sélection de l‟événement ainsi que sa production se fait à partir de la factualité située en tenant compte des pratiques socio-textuelles des médias destinataires » (Voirol, 2008, p. 149). Ces formes sont produites par des médiations qui constituent des instances de pouvoir : aussi bien les médias et leurs sources qui tentent de faire accepter un mode de production médiatique, que les récepteurs qui, par leurs modes d‟interprétation, orientent ou modifient la production médiatique international.

Par ailleurs, la définition des événements médiatiques donne lieu inévitablement à des interactions sociales entre les divers acteurs concernés et subséquemment à des négociations de sens, à des formes variées de lutte de positionnement dans l‟espace social (Gusfield, 1981). Les différents modèles de production médiatique de l‟événement dont nous avons fait mention sur le plan local sont observés aussi sur le plan international. On peut citer par exemple, le cas du « massacre de Cana » comme événement mobilisateur de l‟opinion médiatique internationale contre la guerre au Liban (Roche, 2008) et aussi l‟analyse comparée de « la couverture médiatique du tsunami dans la presse française et indienne » (Arquembourg, 2008 ). Ces exemples montrent bien jusqu‟où peut aller la

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production médiatique de l‟événement pour des fins de positionnement dans l‟espace public. Il peut y avoir donc dans la production médiatique d‟un événement une volonté de contrôle du public ou du moins la mise en place d‟une forme de communication qui appelle la réponse désirée de la part du public dont le rapport avec les médias demeure un enjeu complexe (Dayan, 1992). Il faut alors, pour appréhender le sens des événements médiatiques internationaux, prendre en compte les différentes médiations qui déterminent les liens entre « les cultures singulières et l‟espace-monde » (Mattelart, 1992, p. 218). Il n‟est pas facile d‟appréhender avec exactitude ce rapport. On peut néanmoins établir à partir de l‟histoire quelques évolutions ou du moins quelques mutations.

2.3.2.- Contexte planétaire de l‟événement médiatique

La médiatisation de l‟événement est marquée ou influencée par plusieurs caractéristiques : la mondialisation des marchés et des structures économiques, le développement technologique, la place prépondérante du secteur privé dans l‟espace public, la diminution du rôle de l‟État, l‟uniformatisation des contenus malgré la multiplicité des contenants ou la tendance à la concentration des médias, la reconfiguration des politiques publiques et des relations internationales. Dans un tel contexte, on assiste à la transformation du rôle des médias au niveau de la production et de la circulation de l‟événement, de sa réception diversifiée et de son interprétation sociale (nationale ou supranationale). Mais quelles ont été les conditions d‟avènement de l‟événement médiatique international ?

Émile Durkheim est peut-être le premier sociologue à avoir établi clairement dans son ouvrage classique, Les formes élémentaires de la vie religieuse (1912), l‟essor des échanges entre nations. Il avait fait observer que les échanges entre les différentes tribus autochtones pouvaient être considérés comme une « communication internationale ». Face à la naissance de la société industrielle, il essaie de montrer comment la solidarité peut être possible dans un monde de plus en plus différent et individualiste. Pour lui, dans les sociétés traditionnelles, la

71 solidarité était « organique »; elle était basée sur la collectivité, la proximité, le partage des mêmes valeurs, de la même histoire. À l‟époque moderne, cette solidarité devient plutôt « mécanique » basée sur l‟interdépendance et la complémentarité, avec le risque d‟un dysfonctionnement qui peut entraîner soit une crise du lien social (incompréhension et isolement qui emportent sur la solidarité) ou encore la mise en place d‟une structure médiatique de propagande. À cet effet, plusieurs chercheurs ont soutenu que les « théories modernes de la communication » (Breton & Proulx, 2006, p. 115) ne sont pas d‟abord le fruit d‟une expression de la coopération entre les nations mais plutôt une opération de propagande des grandes puissances pendant les deux guerres mondiales et qui s‟est accentuée durant la période de la guerre froide compte tenu de la dynamique concurrentielle pour un leadership mondial. Notons ici le rôle déterminant du séminaire organisé à New York de septembre 1937 par la fondation Rockefeller dans le but de définir les critères de financement des recherches en communication de masse. L‟invasion de la Pologne par les Allemands et la crainte d‟une nouvelle guerre mondiale inciteront les chercheurs invités46 à voir par quels mécanismes, le gouvernement américain pourrait, grâce aux médias, convaincre l‟opinion publique, comme ce fut le cas avec « la commission Creel »47, d‟une éventuelle entrée des États-Unis dans la guerre. C‟est au cours de ce séminaire que Harold Lasswell48 va formuler son fameux modèle à cinq questions « Who says what, to whom, in what channel, with what effects? » afin d‟orienter les diverses interventions vers une problématique des effets des communications de masse. Ce modèle va constituer pour les États-Unis, le cadre de détermination de l‟ensemble des problèmes de recherche en communication publique. En dehors des stratégies de la guerre militaire, comment gagner aussi la guerre de l‟opinion? Cette problématique restera alors au cœur de la politique américaine. Grâce aux

46 Parmi les chercheurs, on peut citer entre autres : Paul Félix Lazarsfeld (1901-1976), Harold

Lasswell (1902-1978), Hadley Cantril (1906-1969).

47 La commission Creel est mise en place par le gouvernement américain pour convaincre le public

américain de la nécessité des États-Unis de prendre part à la première guerre mondiale. Du 13 avril 1917 au 21 août 1919, elle réussit à susciter l‟enthousiasme du public américain à soutenir l‟effort de guerre.

48 Harold Lasswell avait déjà, dans son ouvrage Propaganda Techniques in the World War,

(Cambridge, Mass., M.I.T. Press, 1971), défendu la théorie selon laquelle les démocraties devraient recourir à la propagande pour rallier l‟ensemble des citoyens.

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chercheurs et à la coopération entre les organismes gouvernementaux et militaires, la communication internationale va connaître une expansion fulgurante49. La couverture médiatique en direct de la deuxième guerre du Golfe par CNN offre un tournant décisif à la communication internationale. Outre la guerre militaire, on assiste aussi à l‟introduction de la guerre des images en même temps que « l‟émergence d‟une nouvelle forme de consommation de l‟information, où les consommateurs nécessitent plusieurs sources pour comparer les événements du monde. Outre la chaîne CNN, BBC World renforce ses dispositifs, et on voit naître la chaîne qatari Al-Jazira » (Gursoy, 2008, p. 84). Contrairement à la première guerre du Golfe, la chaîne Al-Jazira a pu offrir un autre regard que celui de CNN sur la deuxième guerre du Golfe. Elle est devenue la voix de l‟opinion arabe dominante. Elle est aussi source d‟influence géopolitique50. En France, un troisième média international vit le jour (après TV5 Monde et RFI) : France 24. Selon sa charte, la chaîne vise à « couvrir l‟actualité internationale 24h/24 et 7j/7 avec un regard français et véhiculer partout dans le monde les valeurs de la France » (Gursoy, 2008, p. 84). Comme on le voit, à partir des motifs qui président à la création des médias internationaux, la sélection de l‟événement international ne peut être que soumis à l‟influence inévitable des intérêts de politique étrangère et de sécurité nationale. Pour France 24 par exemple, l‟événement médiatique international doit, sans être un média de propagande, refléter le regard français et véhiculer les valeurs françaises. Le mandat confié à

49 Samuel Stouffer et Leonard Cottrell recrutent pour le compte du Pentagone le psychologue Carl

Iver Hovland pour développer des stratégies de communication dans le but de mobiliser toute la société américaine pour la guerre. Carl Iver Hovland va alors réaliser des études sur les effets de la communication sur les comportements et les croyances. Il va analyser en 1949, l‟efficacité de deux types de stratégies communicatives : la communication unilatérale et la communication bilatérale. En 1961, Hovland développe avec Muzafer Sherif la théorie du jugement social lorsqu‟on est exposé à une communication persuasive. Harold Lasswell met au point une méthodologie de l‟analyse de contenus médiatiques. Ces travaux permettent de fonder le domaine d‟analyse des politiques. Les travaux du mathématicien Norbert Wiener donnent naissance à la cybernétique. Les travaux de Claude Shannon permettent de mettre en place la théorie de l‟information (cf. Serge Proulx, « Naissance des sciences de la communication dans le contexte militaire des années 1940 aux États-Unis », Hermès, 48, CNRS, Paris, 2007, pp. 47-53).

50 Le Qatar a connu des relations houleuses avec son voisin l‟Arabie Saoudite. Avec la création de

la chaine Al-Jazira, il a donc rompu avec le monopole saoudien qui contrôlait un vaste réseau de journaux, d‟agences de presse, de télévisions : voir Amal Nader, « Al-Jazira : une transnationale arabe de l‟information » in Michael Palmer et Aurélie Aubert (sous la direction), L’information

73 Radio-Canada International en 1995 ne fait pas exception. Il découle de la Loi sur la Radiodiffusion adoptée en 1991 qui stipule que la société Radio-Canada doit, entre autres, « contribuer au partage d‟une conscience et d‟une identité canadienne ». Ces exemples nous montrent bien que l‟événement médiatique international est, d‟une manière ou d‟une autre, le vecteur d‟exportation de valeurs nationales. La mondialisation de l‟information aux États-Unis (comme dans les autres pays développés) a clairement fait valoir à sa genèse et durant son développement, un projet impérial. Dans le passé, c‟était la force militaire et l‟occupation… Aujourd‟hui, ce sont les outils de la culture qui peuvent offrir les moyens de domination et d‟assujettissement par l‟entremise de l‟exposition des personnes à un mode de vie; il s‟agit de les brancher à la source d‟une nouvelle allégeance non plus par la force des armes mais par celle de la culture (Wolton, 2005, pp. 175-180). Les médias participent à la circulation des modèles culturels occidentaux et par là, à l‟homogénéité culturelle. La nature d‟un événement médiatique « international » se fait donc sur la base d‟une articulation des principes politiques et rédactionnels des pays développés, et par conséquent s‟inscrit dans une dynamique de conquête et de domination.

Cependant, l‟analyse de la mondialisation culturelle rend compte d‟un double phénomène : celui d‟une domination culturelle favorisée par la marchandisation et les industries culturelles et celui d‟hybridation culturelle qu‟elle entraîne inévitablement. De plus, avec le développement des nouvelles technologies, les médias n‟ont plus le monopole de la diffusion de l‟événement médiatique international (avec un ordinateur ou un téléphone, n‟importe qui peut envoyer à partir de n‟importe où des messages à travers le monde). Ainsi, la problématique de l‟événement médiatique dans un contexte international implique de nos jours plusieurs moyens de transmission en dehors des médias. Ces moyens restent, cependant, disproportionnels entre les pays développés et ceux des pays pauvres. Il existe une interdépendance qui ne cesse de s‟accentuer entre les pays, laquelle s‟accompagne de nombreux déséquilibres et engendre nécessairement des inégalités, des conflits avec de plus en plus de foyers de tension et parfois même

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des guerres. Par la même occasion, la circulation des informations à dimension planétaire permet à chaque habitant à travers le monde d‟être informé et par là, d‟être théoriquement plus sensibilisé aux problèmes et aux aspirations des autres.

2.3.3.- Le rôle primordial des agences de presse

Le paysage médiatique international était autrefois géré par des ententes entre les agences de presse internationales et les médias nationaux. Les trois grandes agences de presse à dimension mondiale (Associated Press, Reuters et Agence France-Presse) avaient signé des accords entre elles et formé des alliances avec des agences nationales en vertu desquelles celles-ci auraient toujours le monopole de la circulation des nouvelles dans leur espace médiatique (Mathien & Conso, 1997, p. 127). Toutefois, ces accords n‟ont pas été toujours respectés et surtout, durant les guerres, les révoltes populaires ou autres, les agences de presse n‟hésitent plus à couvrir les conflits sans préalablement avoir obtenu l‟autorisation des médias nationaux. Un profond changement survient après la Seconde Guerre mondiale et surtout après la « Déclaration universelle des droits de l‟homme » (10 décembre 1948) en son article 19 :

« Tout individu a droit à la liberté d‟opinion et d‟expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées pour quelque moyen d‟expression que ce soit ».

Avec l‟apparition des nouvelles technologies, il s‟agit d‟encourager les acteurs des médias locaux à utiliser les nouveaux outils de communication pour faciliter les échanges entre nations, outils initialement considérés comme un enrichissement mutuel. Cependant, l‟ouverture à l‟extérieur, grâce aux technologies plus subtiles entraîne non seulement une meilleure connaissance des autres et une facilité dans l‟échange mais aussi, inévitablement, des conséquences insoupçonnées des jeux de concurrences entre les nations : une tendance à l‟expansion ou à l‟impérialisme des pays riches et une résurgence du nationalisme même dans les pays

75 développés où l‟arrivée des immigrés peut être sentie comme source de