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Thématiques positif négatif Neutre

La levée de l‟excommunication ■

L‟excommunication ■

Condoms et l‟épidémie du Sida ■

Dure année pour les catholiques ■

L‟époque de Galilée ■

Les prêtres pédophiles ■

Ayatollah catholique ■

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Une Église pyramidale remise en question ■

Mariage des homosexuels ■

La doctrine sociale de l‟Église ■

Les demandes d‟apostasie ■

L‟abstinence papale ■

Le mariage des prêtres ■

L‟ordination des femmes ■

L‟autorité morale du Vatican en chute ■

Une Église machiste et autoritaire ■

Succession de controverses ■

Le Pape est avant tout chef de l‟Église ■

Synode pour l‟Afrique ■

Condom, les évêques de Québec appuient le Pape

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Une Église sans miséricorde ■

Appel du Pape à la réconciliation ■

La guerre et ses conséquences ■

L‟enseignement de l‟Église sur la sexualité ■

Les maux de l‟Afrique ■

La mauvaise gouvernance en Afrique ■

Le changement climatique ■

Le dialogue entre les religions ■ ■

Pape de la désunion ■

La messe pontificale ■

Aide-mémoire pour Benoît XVI ■

Contraception ■

Un théologien inflexible et ultraconservateur ■

Comme nous pouvons le constater la majorité des thématiques (73,52%) est négative; seulement 17,64% de positif et 9,16% de neutre. On peut remarquer

165 aussi que la plupart des thématiques négatives ne découlent pas directement des propos du Pape mais gravitent plutôt autour des revendications contre l‟Église et sa morale ou contre le Pape. En dehors d‟un simple reportage (position neutre), la principale raison de la visite du Pape en Afrique (Synode pour l‟Afrique) n‟a suscité aucun intérêt médiatique dans les journaux du Québec (Le Devoir, La Presse, Le Soleil). Les diverses thématiques se retrouvent, d‟une manière ou d‟une autre, dans tous les trois journaux du Québec avec néanmoins une forte récurrence dans Le Devoir. Par ailleurs, la thématique « Condoms et l‟épidémie du Sida » a servi de base à l‟émergence de plusieurs autres thématiques relatives aux rapports conflictuels entre l‟Église et la société québécoise.

Les trois journaux québécois (Le Devoir, La Presse, Le Soleil) ont tous cité dans leurs publications les trois agences de presse (AFP, AP et Reuters) à la base des premières dépêches. Ils ont utilisé également les médias français notamment Le Monde et Le Figaro. Cependant, il faut noter que par rapport aux propos du Pape, ils ont largement utilisé la version de l‟AFP et de l‟AP : « la distribution de préservatifs… aggrave le problème ». Par exemple, on retrouve dans le journal, Le Devoir « la distribution de préservatifs aggrave le problème du Sida » (18/03/09); dans La Presse, « Le Pape a estimé que l‟on ne pouvait pas régler le problème du Sida avec la distribution de préservatifs, au contraire, leur utilisation aggrave le problème » (17/03/09) et dans Le Soleil « la distribution de condoms aggrave le problème » (18/03/2009). Tous les trois journaux ont cependant adopté le titre de la dépêche de l‟AFP, « Sida : en route pour l’Afrique, le Pape conteste l’efficacité du préservatif » (notons que le même titre a été adopté par les grands journaux français comme Le Monde, Le Figaro et L’Express). Tout porte à croire que les trois journaux du Québec ont été alimentés par ces trois dépêches avec cependant trois compléments notables : le thème de préservatif a été parfois substitué à celui de condom; il y a des variations complémentaires au niveau des statistiques et les référents historiques des polémiques récentes ont été également complétés. Par exemple, en plus de l‟affaire Williamson, de l‟excommunication de la fillette brésilienne, on parle de la nomination de l‟ultraconservateur Gerhard Maria

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Wagner, comme évêque auxiliaire de Linz (Autriche), et de la controverse autour du décès de l‟italienne de 38 ans, Eluana Englaro maintenue dans un coma artificiel pendant 17 ans.

La thématique de « l’utilisation du préservatif (condom)» a servi d‟arrière fond au développement de toutes les autres thématiques, mais elle n‟a pas fait l‟objet d‟autres élaborations que celles déjà évoquées par les dépêches de l‟AFP et de Reuters (augmentation du nombre de personnes atteintes de la maladie du Sida) et de l‟AP (la nouveauté : le Pape ne s‟était jamais exprimé explicitement jusque-là sur l‟utilisation du préservatif). Souvent, cette thématique a servi, soit à introduire le discours médiatique : « en route pour son premier voyage pontifical en Afrique, Benoît XVI a déclaré…(Le Soleil, 18/03/09) », « le ministre français de l‟éducation nationale Xavier Darcos a jugé criminel d‟aller dire en Afrique qu‟il ne faut pas utiliser le préservatif… (La Presse, 29/03/09) »; soit à conclure un article : « la tournée du Pape en Afrique a été ternie par une polémique mondiale déclenchée par ses propos, dans l‟avion le menant au Cameroun, sur le préservatif qui, selon lui, « aggrave » le problème du Sida… (La Presse, 23/03/09) ». Les autres thématiques qui ont été les plus récurrentes sont davantage des mises en récit médiatique de prises de position par rapport à l‟autorité du Pape et la pertinence des préceptes religieux (morale religieuse). Ces différentes thématiques de prise de positions, comme nous les avions classées dans le tableau, sont de trois catégories : positive, négative et neutre.

Les thématiques de catégorie négative ont été les plus nombreuses. Elles traduisent des jugements de valeur sur la personne du Pape, sur les propos qu‟il a tenus sur le préservatif et sur l‟institution qu‟il représente. Par exemple, dans Le Soleil, on parle d‟incohérence papale en se demandant comment l‟Église qui a l‟habitude de prôner le respect de la vie, puisse s‟opposer à un petit morceau de latex qui évite de transmettre la mort (21/03/09); dans Le Devoir, on peut lire « Benoît XVI entame un voyage en Afrique ŔSida : le Pape conteste l‟efficacité du préservatif… Le Vatican est opposé à toute forme de contraception autre que

167 l‟abstinence et réprouve l‟usage du préservatif, même pour des motifs prophylactiques (prévention de maladies)… Benoît XVI, qui laisse derrière lui un profond malaise au Vatican à la suite de l‟énorme polémique suscitée par sa décision de lever l‟excommunication d‟un évêque négationniste » (18/03/09); toujours dans Le Devoir (23/0309), on peut lire également « De plus comme Pape sans charisme personnel, il contribue à ruiner le statut social de la papauté elle- même… Benoît XVI ne paraît pas comprendre que l‟époque de Galilée est bien terminée… En se prononçant sur l‟inefficacité du condom pour se prémunir du Sida, il a manqué une belle occasion non seulement d‟être discret… De la part du cardinal Ratzinger qui ne fut jamais pasteur, mais sans doute un ambitieux qui voulait monter dans la structure cléricale »; enfin, dans La Presse, on parle de « la dangerosité des propos du Pape sur le préservatif » en estimant que « l‟Afrique qui est si durement touchée, n‟avait pas besoin de ce message » (23/03/09).

Les thématiques de catégorie négative se déploient aussi sous forme de réaffirmation des acquis du passé de la société face à l‟Église ou sous forme de revendication des luttes en cours. Ces évocations, qui permettent la fixation de l‟image sociale à partir de la mémoire collective, donnent souvent lieu à des déclarations passionnées voire acrimonieuses envers l‟Église et le Pape. L‟opposition « sacré/profane » offre un modèle de combinaison qui focalise le centre d‟intérêt au niveau des émotions (Dayan, 1999) :

« Oublions l‟évêque nazi que Benoît XVI voulait réintégrer dans sa sainte Église, probablement pour augmenter sa clientèle de fidèles en Occident, car elle rétrécit comme peau de chagrin. Seuls les intégristes rêvent de le rejoindre, et le pauvre manque de clients. On peut pardonner une erreur de marketing… Puis ce Pape, avant même de poser un pied sur le sol africain, s‟est permis, comme le Blanc moralisateur et supérieur, comme le dépositaire de toutes les vérités, de dire des bêtises énormes… Ce Pape est malade, il faut l‟enfermer. Et tous ces évêques devraient le suivre en prison. Je sais, ce sont des propos violents, mais ceux du Pape étaient criminels… Le catholicisme du Pape exclut, punit, sanctionne. Son Église est un gouvernement, une entreprise de vieillards sclérosés qui ne connaissent de la vie que les chapelles et les cierges. Les chrétiens, par contre, inspirés par les Évangiles, distribuent des condoms, favorisent les avortements en cas

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de viol et accueillent en leur sein les homosexuels (Le Devoir, 28/03/09) ».

La médiatisation des propos se déploie dans une situation polémiste où la thématisation de l‟événement se fait d‟un point de vue subjectif et émotionnel. Cette charge émotive est de nature à maintenir le débat, non pas nécessaire à partir des faits, mais plutôt à partir des points de vue. D‟ailleurs, la réplique à cet article dans Le Devoir ne s‟est pas fait attendre :

« Quand nous lisons un article comme celui de la chronique…. Nous

concevons que leurs auteurs déversent leur fiel contre une Église et une religion en laquelle ils ne croient même pas… Serait-ce un besoin viscéral de la gent journalistique que de s‟opposer à une religion en laquelle ils ne croient pas? Le Pape ne s‟est pas appuyé sur une philosophie libertine véhiculée par les athées, les agnostiques et toute la grenouillère homosexuelle. Il a insisté sur la cause principale de tous leurs maux » (01/04/09).

Dans La Presse, on dénonce des propos « irresponsables et dangereux » (23/03/09) et « certains ont même envisagé la possibilité que le Pape soit complice d‟un crime contre l‟humanité » (21/03/09); le ministre espagnol de la santé en colère, promet d‟envoyer « un million de préservatifs en Afrique pour combattre le Sida (19/03/09). Dans le Soleil, « l‟incohérence (dans les paroles du Pape) est évidente et révoltante… Cela est contraire au bon sens ». L‟extrait suivant du journal, Le Devoir, est le prototype de plusieurs éléments discursifs qui mettent en scène médiatique des référentiels de la mémoire collective des revendications sociales face à la morale de l‟Église :

« Chaque jour, des femmes de partout dans le monde vivent des drames : viols de guerre, agressions sexuelles par des ecclésiastiques, incestes, et se retrouvent en situation de grossesse non désirée. Chaque jour des femmes sont traitées comme des choses et se voient refuser la compassion de l‟Église. Qui plus est, le discours de l‟Église catholique sur la contraception, l‟avortement, les relations sexuelles en dehors du mariage, etc., infantilise les femmes, nie leur autonomie sexuelle, de même que la capacité des femmes et des hommes de faire des choix responsables pour l‟exercice de leur sexualité » (24/03/09).

169 Nous pouvons observer que le cadrage de la mise en récit médiatique de l‟événement ne se fait pas à partir de la réalité des faits (propos du Pape) mais par sa signification, c‟est-à-dire, par son intégration dans l‟ordre social (Ricœur, 1991). Les différents acteurs se sont appropriés les propos du Pape en les intégrant dans une expérience historico-sociale qui les rend inintelligibles. Ce travail de mise en sens de l‟occurrence constitue la mise en intrigue qui rend possible la migration d‟une occurrence au stade d‟événement. En effet, pour permettre de bien mettre en évidence les propos du Pape, chaque mise en récit médiatique s‟est efforcée de sélectionner des informations susceptibles de construire une intrigue qui donne sens (Véniard, 2013, p. 21), de sorte que le sens peut être différent à partir de la sélection d‟autres informations. Nous voyons comment les journaux, en sélectionnant les informations sur l‟affaire de la levée de l‟excommunication par exemple, permettent d‟intégrer les propos du Pape comme une bavure de plus, cette fois-ci « intolérables ». Dans un autre ordre, en situant les propos dans la ligne du combat féministe, les propos du Pape sont une fois de plus l‟expression d‟un mépris pour la femme et le rappel que le combat contre l‟Église en matière des droits des femmes n‟est pas encore terminé :

« La déclaration de Benoît XVI concernant le port du préservatif est malheureuse et tragique parce qu‟en plus d‟être déconnectée de la réalité, elle risque de mettre en péril plusieurs années de travail… les femmes seront les premières à payer pour cette prise de position rétrograde du représentant du Vatican… souvent les femmes africaines n‟ont pas le pouvoir de refuser les relations sexuelles… le seul moyen qu‟elles ont de se protéger du VIH/Sida, c‟est l‟utilisation du préservatif. Et ce, quand elles réussissent à convaincre leur partenaire d‟en utiliser un » (19/03/09).

Certes, l‟événement n‟existe pas en dehors des propos du Pape, mais il ne s‟arrête pas aux propos du Pape, il s‟insère dans la multiplicité d‟autres discours qui rappellent la situation de la femme en général et de la femme africaine en particulier. Cependant, la dernière phrase peut-être, également, en accord avec les propos du Pape : « …quand elles réussissent à

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convaincre leur partenaire d‟en utiliser un » peut signifier que les propos du Pape (un homme) peut influencer et renforcer les résistances des hommes à utiliser le préservatif; ce qui est dramatique pour les femmes africaines qui « n‟ont pas le pouvoir de refuser les relations sexuelles…(et dont) le seul moyen de se protéger du VIH/Sida, c‟est l‟utilisation du préservatif ». Par ailleurs, cette même phrase peut signifier que la distribution du préservatif seule ne suffit pas, il faut agir sur le comportement, auquel cas, on rejoindrait une partie de la déclaration du Pape. Ce chevauchement de sens que nous pouvons observer dans les trois journaux contraste avec la radicalité des jugements de valeur et laisse entrevoir qu‟au fond, ce qui est important dans la dynamique des constructions inter-discursives, c‟est la défense d‟un positionnement face à un enjeu social.

À voir, les intervenants les plus sollicités dans les trois journaux québécois (Le Devoir, La Presse, Le Soleil), on se rend compte que les propos du Pape sur l‟utilisation du préservatif dans la lutte contre la maladie du Sida, sont moins un problème clinique qu‟un problème politique : 75% des personnes citées étaient des gouvernants contre seulement 15% de responsables d‟ONG, de professeurs universitaires et chercheurs. Parmi les gouvernants mis souvent en évidence, on retrouve le ministre de la santé et le ministre des affaires étrangères. Il s‟agit de l‟option politique d‟un enjeu de santé publique qui dépasse le cadre d‟une nation. Il ne revient pas au Pape de définir la politique publique en matière de lutte contre le Sida :

« de tels propos, tenus par le chef de l‟Église, au XXIème siècle, en dépit des recommandations unanimes du monde scientifique en la matière, sont le reflet d‟une vision doctrinaire dangereuse… ce Pape… vit dans une situation d‟autisme total. Aller dire en Afrique que le préservatif aggrave le danger du Sida, c‟est d‟abord une contrevérité et c‟est inacceptable pour les populations africaines et pour tout le monde » (Le Devoir, 19/03/09)

171 Les intervenants qui participent à la dynamique de l‟événement s‟inscrivent dans un processus sociopolitique qui est avant tout une démarche de médiation qui permet de structurer et de penser une appartenance commune dans un espace de sociabilité défini par les mêmes codes. Dans la représentation du monde qu‟ils mettent en scène, ces intervenants participent d‟une forme d‟unification socioculturelle autour d‟une identité et d‟une conscience de politique commune sur la santé en général et sur la santé sexuelle en particulier. Par la médiation de l‟opinion suscitée par les propos du Pape sur le préservatif, ils participent à la réaffirmation d‟une identité politique qui les fonde. L‟événement ici se déploie dans la confrontation et l‟option préférentielle se fait en la comparant à d‟autres options : « vision doctrinaire dangereuse », « des bêtises énormes », « rétrograde ». Dans la conjoncture des polémiques autour des propos du Pape, les médias, en mettant en scène des gens qui identifient ce qui pose problème, participent d‟une manière ou d‟une autre à l‟émergence d‟un nouvel horizon référentiel, fruit d‟une rupture, d‟une discontinuité. En focalisant l‟attention sur les propos du Pape sur le préservatif, les médias se sont transformés en un forum d‟expression des sentiments du public, de sorte qu‟on assiste à un glissement du sens : on assiste non pas à la recherche du sens des propos du Pape mais, plutôt, du sens qu‟en donnent les différents acteurs. Autrement dit, la focalisation des médias sur les propos du Pape se déploie dans la mise en récit médiatique des réactions qu‟ils ont suscitées.

Comme nous l‟avions indiqué, ce sont les thématiques négatives qui ont été majoritaires et qui ont rythmé les productions médiatiques autour des propos du Pape sur le préservatif. Elles ont aussi servi à diminuer les effets des thématiques positives ou neutres soit en servant d‟introduction ou de conclusion aux récits médiatiques. Les thématiques positives ou neutres ont été pour la plupart du temps de simples reportages qui n‟ont pas donné lieu à des répétitions et à des discussions. Alors que les thématiques négatives ont jalonné toutes les productions médiatiques durant tout le voyage du Pape en Afrique et au-delà, les thématiques positives ou neutres ont été des récits médiatiques ponctuels.

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Cependant, à la différence des thématiques neutres (simples reportages), les thématiques positives sont celles qui semblent être le lieu commun où l‟Église et la société sont en accord, du moins, pour cette fois-ci. C‟est le cas, par exemple, quand le Pape parle aux Africains des changements climatiques, de la mauvaise gouvernance, des maux de l‟Afrique (comme la corruption, la famine), des guerres et de leurs conséquences ou quand il lance un appel à la réconciliation et au dialogue entre les peuples. Ce sont des thématiques qui font partir des valeurs sociales prônées à la fois par l‟Église et par les sociétés. Le récit médiatique prend alors la forme d‟un rituel qui met en évidence les déclarations du Pape comme des valeurs fondamentales de la société :

« Le Pape Benoît a dénoncé hier le fléau de la guerre sur le continent noir et appelé tous les africains à la réconciliation lors d‟une messe géante en plein air devant un million de fidèles à Luanda, dernier moment fort de son voyage de six jours en Afrique. En Angola, pays ravagé par trois décennies de guerre civile… il a dénoncé les guerres, les conflits tribaux, les rivalités ethniques, la pauvreté et l‟esclavage…Il a condamné les violences sexuelles contre les femmes et loué le rôle des femmes dans les sociétés africaines… Il a dit que la vraie réconciliation ne viendra que « d‟un changement du cœur, d‟une nouvelle façon de penser… le Pape a par ailleurs jugé urgent de redécouvrir des perspectives capables de redonner l‟espérance en un temps d‟insuffisance globale de nourriture, de troubles financiers, de pauvretés anciennes et nouvelles, de changements climatiques préoccupants, de violence et de misère (…) et d‟un terrorisme toujours menaçant » (La Presse, 23/03/09).

On le voit, la mise en récit de l‟appel du Pape se fait dans un ton qui éveille le lecteur à prendre conscience des défis et à voir non seulement ce que la société est présentement, mais ce qu‟elle doit être « une société sans guerre, sans misère, respectant l‟environnement… ». Les reportages des thématiques positives ont été presqu‟identiques dans les trois journaux car la plupart du temps, ils ont utilisé les dépêches dans leur intégralité. Cette dépendance consentie peut être expliquée, par le fait que les médias du Québec n‟avaient pas d‟envoyés spéciaux pour le voyage du Pape ou de correspondants locaux sur place en ce moment-là. Mais il

173 s‟agit aussi d‟un choix éditorial car ils ne les avaient pas non plus dans l‟avion avant de s‟approprier les dépêches relatives aux propos sur le préservatif.

Il y a aussi eu des thématiques qui ont été des réponses aux thématiques négatives. C‟est l‟option des articles qui défendent la pertinence des propos du Pape. Les intervenants sont souvent les membres du clergé, en l‟occurrence le