• Aucun résultat trouvé

Sethlahem et la vraie sagesse

Dans le document La maison de Dieu Préface du Seigneur (Page 186-189)

1. Ecoute : ce discours les avait tous rendus muets ; car ils comprenaient maintenant les paroles d'Hénoc et commençaient à se rendre compte de toutes les erreurs qu'ils avaient commises jusqu'à présent et qui les avaient tenus prisonniers. Et les yeux de leurs enfants s'ouvrirent aussi ; ils se

reconnurent de plus en plus grâce à l'amour qui s'était éveillé en eux. Et les enfants de la race originelle, d'Adam à Jéred, comprirent pleinement le discours qu'Hénoc avait prononcé dans la grotte et réalisèrent la signification de cette dernière. Adam concentra ses pensées sur le lever du soleil et en comprît le sens. Puis Seth se redressa, éleva son regard vers le ciel et Me remercia pour le présent que Je leur avais fait ; et, suivant son exemple, tous ceux qui l'entouraient firent de même, Me louant et Me glorifiant de toute l'intensité de leurs sentiments.

2. Un des enfants du midi, qui était de la lignée de Seth et d'Enosch, s'approcha d'Hénoc et lui dit, s'inclinant profondément devant lui : "Vois, Hénoc, je suis ici au nom de tous ; je m'appelle Sethlahem (ce qui veut dire : "Un fils de Seth hautement doué en sagesse").

3. Mon premier devoir est de remercier dûment par ton entremise le saint Donateur d'une si grande grâce. Vu que tu es très proche du Seigneur et qu'Il te fait don de Sa parole vivante, il est juste que tu supplées à l'imperfection des pauvres mots que nous Lui avons adressés en remerciement de nous avoir accordé un si grand bienfait. Car vu que j'ai reçu la sagesse de Dieu, j'ai toujours agi selon ce qu'elle m'a enseigné et ne pouvais faire

davantage, vu qu'elle trouvait suffisant ce que je faisais. Toutefois, ce que tu enseignes par ce langage de Vie est plus que la sagesse de tous les humains réunis ; c'est la racine de toute Vie et le fondement éternel de toute sagesse, - oui, c'est Dieu que tu nous révèles ici. Vois : ma sagesse est insuffisante pour Le remercier comme il conviendrait : c'est pourquoi, fais à ma place ce que je devrais faire ! L'autre motif qui m'a amené vers toi est que je désire que tu me prennes à ton école, afin que je puisse aussi suivre le chemin qui t'a conduit à une telle profondeur de connaissance de Vie en Dieu.

4. O Hénoc, ne prends pas en mauvaise part cette double requête ; car ma sagesse me dit que tu es vraiment un voyant inspiré par Dieu. L’amour du Très-haut a rempli ton cœur, et ta langue a été touchée par le feu qui jaillit puissamment du doigt de Dieu. Oh montre-moi, à moi Sethlahem,

comment cela a pu se faire ! Amen."

5. Hénoc se leva aussitôt et dit : "Ecoute, Sethlahem, pourquoi toutes ces louanges ? As-tu obtenu la sagesse pour louer ce qui ne mérite pas de l’être et pour omettre de louer le Seul qui a le droit de recevoir des hommages ? Ou crois-tu que la Vie puisse s'apprendre comme cette sagesse que tu as acquise d'un cœur froid afin de devenir un maître de la raison ?

6. O Sethlahem, Sethlahem, Sethlahem, veille à ne pas étouffer dans ton vain désir de savoir !

7. Regarde ce figuier, et là cet arbre chargé de prunes à moitié mûres ! Que penserais-tu si le prunier allait à l'école du figuier pour apprendre de

lui l'art de porter des figues au lieu de prunes ?

8. Il est évident que si ta sagesse t'était utile en quoi que ce soit, elle devrait immédiatement te convaincre qu'une chose pareille ne pourra jamais se produire !

9. Par contre, si quelqu'un prend un greffon contenant de la semence de figuier, ébranche le prunier de tous côtés, fend le bas des branches en deux, place le greffon dans la fente et lie soigneusement le tout avec de la terre et de la résine, alors la sève du prunier se transformera bientôt dans le greffon pour donner vie à un figuier ; de cette façon, en peu de temps, de belles figues apparaîtront sur le prunier ainsi transformé.

10. Il y a longtemps que ta sagesse t'a enseigné cela ; comment se fait-il donc qu'elle ne t'ait pas appris également à aimer le Seigneur de toutes les forces de façon à ce que tu puisses aussi donner naissance à des figues pleines de Vie au lieu de prunes ?

11. Vois, Sethlahem, je te le dis : Adam t'a émondé, ainsi que tous tes enfants et tes frères ; Seth vous a fendus, et, par moi, le Seigneur a mis en vous le greffon de la Vie éternelle ; cherchez maintenant par vos actes d'amour réciproque de la terre fraîche et de la résine, et liez la Vie en vous par la foi ; et vous trouverez bientôt ce que tu as tenté d'apprendre sans succès auprès de moi !

12. Va maintenant, et agis selon ces paroles ! Ainsi tu auras la Vie ! Amen."

13. Après avoir entendu ce discours, Sethlahem se frappa la poitrine et dit : "O Hénoc, je reconnais la vérité de tes paroles, mais il t'est facile de parler conformément à celle-ci puisque tu la possèdes déjà : en effet, le Seigneur t'en a fait don librement, sans que tu aies dû faire ce que tu m'as recommandé ! Oh vois : il n'est pas difficile de se reposer là où le terrain est propice, et on peut s'approprier sans peine ce qui n'exige aucun gage.

Toutefois, il n'en va pas ainsi de moi. Je travaille et lutte depuis fort longtemps pour acquérir ce que tu as obtenu sans peine ; mais en vain ! Pour moi, le ciel est pavé de pierres, et il serait plus facile de creuser un trou dans la terre jusqu'à la limite où elle s'arrête que d'obtenir une seule goutte de rosée de Vie de l'amour provenant d'En-haut.

14. Tu n'as qu'à regarder les hauts patriarches pour t'en convaincre, ils te diront la même chose ! Ne sont-ils pas tous, en vertu de leur rang, plus élevés que toi, et par conséquent plus près que toi du Seigneur ? Pourquoi alors Celui-ci reste-t-Il loin d'eux et marche-t-Il main dans la main avec toi ?

15. O Hénoc, si cela ne t'était pas donné librement d'En-haut de la part de notre Père très saint en tant que don nullement mérité, en vérité, tu parlerais maintenant comme moi, te lamentant de ce que ton âme doive rester sur sa faim et sa soif !

16. Penses-tu peut-être que je ne sache pas qu'un arbre ne puisse apprendre quelque chose d'un autre ? Vois, s'il ne s'agissait que de cela, j'aurais pu me passer de ton discours ; mais vu que nous devons enseigner aux enfants ce dont ils ont besoin, comme leur apprendre à marcher, à parler et à travailler, afin de les mettre sur les traces du Dieu tout-puissant, - dis-moi : sommes-nous davantage devant Dieu que le sont nos enfants devant nous ?!

Je suis d'avis que nous le sommes infiniment moins ! Quel autre moyen que celui de l'enseignement - et ceci concerne tous les enfants - pourrait bien nous mener au but ?

17. O Hénoc, tu pensais en avoir déjà terminé avec moi en me réprimandant au sujet de l'amour de Dieu et de celui du prochain ; toutefois, tu ne te débarrasseras pas aussi facilement de ma personne ! Avant d'accepter ce que tu dis, je veux le voir accompli par toi-même !

18. On ne peut pas dire que ta réponse plutôt laconique ait été guidée par un grand amour du prochain ; car si celui-ci doit être un rayon latéral de l'amour de Dieu, je ne sais pas ce que je dois penser de ton amour envers Lui !

19. Prends garde à ne pas devenir toi-même ton prochain !

20. Trouves-tu juste que quelqu'un puisse être fâché par les paroles de son frère ? Vois : autant ton premier discours m'a édifié, autant ce que tu

viens de dire m'a fâché ! Je sais bien que tu es un prophète de Dieu qui possède la parole vivante ; si je ne l'avais pas su, je ne serais jamais venu vers toi pour louer et glorifier le sanctuaire qui se trouve en toi ! - Mais comment cela se fait-il que tu me le reproches ? Qui t'a dit de prendre cela sur toi et de me blâmer ?

21. Oh vois, ce n'est pas bien de se débarrasser de cette façon d'un frère qui pleure parce qu'il a faim et soif de vérité divine !

22. La patience vient en premier, puis suit l'humilité, qui est l'âme de l'amour ! Je sais que toi, Hénoc, es le maître des deux ; mais pourquoi me résistes-tu et sembles-tu avoir fermé ton cœur vis-à-vis de moi ? Je ne t'ai pourtant jamais rien fait de mal ! Abandonne cette attitude, et sois pour moi un frère en Dieu, au lieu de me montrer si sèchement ce que je devrais faire ! Amen."

23. Hénoc avait écouté les propos de Sethlahem avec le plus grand calme ; en souriant, il se leva à nouveau et lui répliqua :

24. "Vois, Sethlahem, si les choses étaient vraiment comme tu les imagines, en vérité, tu m'aurais vu pleurant à tes pieds depuis longtemps déjà ; toutefois, tu es dans l'erreur !

25. Afin que tu ne retournes pas dans ta demeure rempli d'une colère injustifiée à cause du discours que j'ai prononcé et que tu n'as pas compris, je te demande de te calmer et d'écouter ce que je vais te dire Sethlahem, regarde l'horizon bleuté, et dis-moi si là-bas les herbes, les plantes, les arbres et les buissons sont de la même espèce et du même genre que ceux qui sont ici, ou s'ils sont différents ?

26. Qu'en est-il des roches, de la terre et des sources ? Sont-elles pareilles à celles d'ici ou sont-elles dissemblables ? Quels êtres vivants habitent sur cette terre lointaine ? Y a-t-il également des humains dans cet endroit ? Et que font-ils en ce moment ?

27. Sethlahem, ton silence me montre que tu ne le sais pas ! Maintenant, je te le demande : par quels moyens pourrais-tu te procurer décemment toutes ces informations ?

28. Supposons que je sois déjà allé là-bas et aie pu moi-même me rendre compte de tout cela. Il se pourrait que les pères m'interrogent à ce sujet en ta présence et que je leur révèle tout ce qui se trouve dans ce pays lointain. Supposons une fois de plus qu'à l'écoute de mon récit tu te rendes compte qu'il y a quantité de choses qui te sont encore inconnues et que tu dises : "Ecoute, ce que tu viens de raconter me plaît tout particulièrement ! J'aimerais moi aussi parler de lointaines contrées, comme toi ; vois, je voudrais que tu deviennes mon enseignant pour que tu puisses m'apprendre à parler de ces choses !" Et moi, je te répondrais : "Ecoute, on ne peut pas apprendre ces choses-là à quelqu'un par sa propre conviction ; ce serait un chemin des plus pénibles et des plus stériles pour obtenir la connaissance véritable !

29. Vois, le chemin le plus court passe par ces montagnes ! Efforce-toi de le suivre, et sois assuré que, dans trois jours, tu seras de retour ici et que tu pourras tout comme moi tenir des discours inspirés de vérité sur ce sujet, mû par une force de Vie que tu n'aurais jamais obtenue en essayant de l'apprendre pendant des années !

30. Mais toi, tu reviendrais vers moi et m'accuserais de faire preuve d'un manque d'amour parce que je t'aurais donné un conseil trop laconique, bien qu'il soit tout à fait conforme à la vérité ! Demande-toi s'il est juste de considérer un conseil comme peu charitable si celui-ci permet d'atteindre en trois jours un but qui ne serait autrement accessible qu'après des milliers d'années ?

31. Vois, avec ta sagesse, tu as passé à côté du but !

32. Je t'ai montré le chemin à suivre. Si tu n'as pas le courage de t'y engager tout seul, alors viens vers moi pour t'assurer si, en tant que frère, je te conduirai avec amour ou non ; mais je suis d'avis que là, tu trouveras difficilement un motif de te plaindre !

33. Si je devais agir selon ta folle exigence, il faudrait que je devienne tout d'abord ton ennemi, afin que je puisse te tromper dans ma

dépravation, toi, mon cher et pauvre frère en Dieu et en Adam !

34. Vois : le savoir ne te servira jamais à rien pour trouver la Vie ; mais si tu agis selon la vérité, tu découvriras le témoignage de celle-ci, et ce sera le témoignage de l'amour, - et l'amour est la Vie éternelle en Dieu ! Amen, amen, amen."

Chapitre 72

Dans le document La maison de Dieu Préface du Seigneur (Page 186-189)