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Hénoc explique le discours d'Adam et de Kénan

Dans le document La maison de Dieu Préface du Seigneur (Page 125-128)

(12 novembre 1840) 1. Voyez : lorsque Kénan eut achevé le récit de son rêve dans un style coulant et agréable, tous le regardèrent et s'inclinèrent devant lui ; car ils étaient plongés dans un profond étonnement et ne savaient ce qu'ils devaient en penser.

2. Après un long moment, le père Seth se ressaisit de sa surprise et, levant les yeux vers le ciel, il adressa ces paroles bien réfléchies aux enfants qui l'entouraient : "O Kénan, ô enfants, qu'est-ce donc que tout ceci ? Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire, et que devons-nous en penser ?

3. Nous n'avons encore même pas été capable de comprendre vraiment le mystérieux discours du patriarche Adam, et nos cœurs pauvres en amour n'en ont pas démêlé une seule syllabe : même le dernier discours si fougueux d'Hénoc pèse comme un lourd fardeau sur mes sens. Et

maintenant, cher Kénan, tu viens avec un récit surchargé de choses inquiétantes, dont le sens ne peut être connu que de Dieu seul ; oui, j'irai même presque jusqu'à affirmer qu'il serait quasiment impossible à un être humain de conserver sa vie si le Père éternel et saint lui donnait suffisamment de sagesse pour comprendre le sens profond de choses aussi mystérieuses et élevées que celles-ci.

4. Kénan, Kénan, pourquoi fallait-il que tu aies une telle vision et que tu nous la racontes, à nous autres pauvres pères et faibles enfants,

troublant ainsi tous nos sens ?! - Tu nous as rendus spirituellement encore plus pauvres que nous étions auparavant, vu que nous ne nous préoccupions encore pas des chemins et des décrets de l'éternelle sainteté de Jéhovah dont il est question dans de tels discours, et dont le sens ne peut être révélé par aucun ange aussi longtemps qu'il reste ange ; car ce dernier ne sera jamais semblable à Celui qui est notre Père bien-aimé et saint à tous, impénétrable dans chacune de Ses paroles éternelles !

5. O enfants, sortez-vous de la tête tout ce que vous avez entendu de la bouche de Kénan et avouez plutôt avec moi dans la contrition et l'humilité de nos cœurs qui manquent encore d'amour que nous sommes incapables de faire quoi que ce soit de par nous-mêmes ! Qu'aucun de vous n'ait le désir de vouloir comprendre ces visions ; laissons des choses aussi incompréhensibles à la garde de Dieu, qui sait mieux que nous ce qu'Il veut en faire ; en ce qui nous concerne, Il a voulu là nous donner une pierre d'achoppement pour bien nous montrer, à nous pauvres malheureux, combien Il

est puissant même dans la plus fine poussière d'un rayon de soleil, afin que nous nous rendions compte, dans notre humilité, que nous ne sommes capables de rien, et que Lui seul, notre Père saint et plein d'amour, peut agir toujours de manière parfaite !

6. O enfants, pesez bien les paroles de votre père Seth, et résistez à toute tentation ! Amen."

7. Dès que Seth eut terminé son discours bien réfléchi, Hénoc, le très pieux, s'avança et s'inclina devant les pères, puis leur demanda la permission de dire quelques paroles à ce sujet, et ce d'autant plus qu'il venait de recevoir une invitation intérieure à le faire.

8. Seth le regarda et dit : "Oh parle, parle seulement, toi, le fils pieux et serein du printemps éternel ! Même tes discours pleins de feu ne sont que rosée rafraîchissante face aux incroyables coups de soleil que nous infligent les paroles de Kénan. Ce serait très bien pour nous tous si tu pouvais les atténuer un peu. C'est pourquoi : parle ! Tu aurais déjà dû le faire depuis longtemps ! Amen."

9. Ils acquiescèrent tous au souhait de Seth, et Hénoc se mit à parler, disant : "O pères aimés, et vous tous, enfants de Dieu, écoutez avec attention les paroles que je vais vous adresser !

10. Si vous le voulez bien, levez les yeux vers les hauteurs infinies du ciel de Dieu, le très saint et le meilleur des Pères, puis abaissez-les dans les profondeurs infinies du même puissant Dieu dont la souveraineté n'a pas de fin ! Pensez à tout ce qui repose en secret dans ces hauteurs et ces profondeurs, des choses dont l'être humain ne peut se faire aucune représentation, même dans ses rêves les plus fous.

11. Pour autant que je sache, Kénan fut très heureux de contempler en esprit une particule de poussière solaire partiellement décomposée, et notre patriarche Adam nous a également montré une même particule juste quelque peu écrasée ; et, sans oublier mon discours plein de feu, tout cela nous plonge déjà dans un étonnement sans bornes ! Mais comment se fait-il donc que nous puissions voir passer devant nos faibles yeux des mondes et des soleils, et que nous vivions encore ?! Qui a vu les merveilles contenues dans un brin d'herbe qui fléchit modestement sous nos pas ? Quelle

grandeur et sublimité divines reposent en lui, alors que nous le foulons de nos pieds indignes et qu'il vit encore après cela !

12. N'en va-t-il pas de notre esprit comme celui des enfants qui éprouvent de la peine en regardant le dur morceau de pain qu'on leur donne alors qu'ils attendaient un laitage délicat ? Ne devrions-nous jamais leur donner de pain parce qu'ils sont habitués à de la nourriture liquide ? Comment pourraient-ils alors atteindre à la maturité d'homme ?

13. Voyez, il en va justement de même pour nous ! Alors que nous avions encore nos dents de lait, notre très saint Père nous donna du lait à boire et une nourriture tendre convenant à nos forces ; mais maintenant, il faut que nous devenions hommes en esprit ! Voyez, la nourriture tendre ne vaut plus rien pour nous, et le Père nous donne maintenant du pain, afin que, par Sa grâce, nous devenions des hommes forts ; car nous ne devons pas seulement regarder les choses, mais aussi les comprendre et reconnaître Son grand amour et Sa sagesse et, à travers ceux-ci, Sa très sainte volonté !

14. Le patriarche Adam nous a raconté les prémices de son esprit autrefois égaré par lequel le nôtre a également été dérouté et embrouillé ; et pourtant, il n'y avait pas grand-chose qui ait été vraiment incompréhensible dans ce qu'il disait ! Il fallait bien que l'esprit soit antérieur au corps, autant que Dieu est nécessairement antérieur à toutes les créatures qui proviennent de Lui, puisqu’Il est l'origine de toute chose ! Car pour qui d'autre ce corps, cet édifice périssable fait d'argile aurait-il pu être créé si l'esprit existant forcément depuis longtemps déjà n'avait pas été présent, afin que soit érigée cette demeure où la liberté de l'homme est mise à l'épreuve par Dieu, notre père très saint ?!

15. Une poule n'a encore jamais pondu d'œuf vide et nous savons tous très bien que le contenu de l'œuf était là avant la coquille blanche, dure et bien close ! Ou bien quelqu'un tant soit peu doué de sagesse peut-il admettre que l'esprit se forme et se développe seulement dans le corps ? Oui, celui qui serait capable de prétendre cela serait mille fois plus insensé et plus imprudent que quelqu'un qui voudrait bâtir une hutte pour une personne encore inexistante et soutiendrait, dans sa folie, que celle-ci une fois bâtie, il en sortirait un habitant engendré par elle !

16. Pourquoi la procréation précède-t-elle la naissance pourquoi l'homme précède-t-il la femme ? Comment pouvons-nous entendre le mugissement du vent alors que les arbres se tiennent encore immobiles ? Par contre, lorsque le vent souffle sur les arbres, les plus petites branches s'agitent. Et bien, ne fallait-il pas que le vent ait été présent auparavant déjà pour qu'il puisse arriver jusqu'aux arbres et les mettre ensuite en mouvement ? Les arbres n'ont certainement pas créé le vent, mais celui-ci est venu librement vers eux et leur a donné la vie.

17. Ou encore quelqu'un pourrait-il soutenir que les fruits aient été créés pour l'arbre, alors que l'arbre a dû exister préalablement pour qu'il puisse ensuite donner du fruit !? Vous dites pourtant bien que Dieu a placé toutes sortes de graines dans la terre qui donnent naissance à de nombreuses variétés d'herbes, de plantes, de buissons et d'arbres lesquels produisent des fruits renfermant à nouveau des graines vivantes nouvellement nées !

18. Si, par toutes ces merveilles sans nombre, Dieu nous montre, à nous Ses enfants, Son ordre éternel, c'est-à-dire que la vie ou la force doit précéder toujours de beaucoup tout ce qui prend naissance en elle et qui est finalement créé pour elle, pourquoi devrions-nous nous étonner qu'Adam, alors qu'il fut inspiré d'En-haut, ait pu nous raconter la longue histoire concernant son esprit et nous montrer ainsi combien nous y étions et y sommes encore mêlés plus ou moins avec toute notre descendance jusqu'à la fin des temps ? En plus, il nous montra combien notre Père tout-puissant est grand, saint et pourtant plein d'amour, de grâce et de compassion, de patience et d'indulgence !

19. Puisque nous savons tout cela, pourquoi devrions-nous avoir peur de quoi que ce soit, puisque nous connaissons toute la bonté de Celui qui nous fait savoir toutes ces choses ! Oui, nous devons craindre Dieu, - non pas en relation avec le pain qu'Il nous donne, mais bien plutôt parce que nous pourrions ne pas l'aimer suffisamment ; car celui qui s'est éloigné un instant de Son amour est mort, aussi longtemps qu'il se trouve en dehors de Lui.

C'est pourquoi, notre tâche la plus élevée doit être d'aimer Dieu, car, selon le témoignage du patriarche Adam, Il nous a aimé d'un amour intense avant même que nous existions en tant qu'humains ; de sorte que ce que nous sommes maintenant, c'est-à-dire Ses enfants, nous le sommes devenus par Son amour infini, et toute notre activité ne doit avoir qu'un seul but ; fortifier sans cesse notre amour envers Lui !

20. Considérez les innombrables créatures qui nous entourent ! A vrai dire, elles existent et prennent également naissance dans cet amour tout-puissant, mais elles ne peuvent ni ne doivent aimer en retour, vu qu'elles ne sont pas mûres et capables d'amour, - tout comme nous ne montrons notre amour que modérément à nos enfants aussi longtemps qu'ils n'ont pas encore atteint la maturité nécessaire.

21. Mais nous autres sommes maintenant devenus mûrs pour l'amour. Pour cette raison, toutes nos forces doivent tendre à aimer sans relâche Celui qui a fait mûrir si parfaitement l'amour en nous !

22. Alors qu'un époux peut dire à sa femme qu'elle doit l'aimer dans tous ses faits et gestes parce qu'il l'aime lui-même de toutes les fibres de son être, est-ce qu'un jeune garçon vertueux pourra parler de même à une fillette immature ? Vous dites : "Par la sainteté de Dieu, non ; ils doivent attendre que l'arbre soit béni ! Malheur à celui qui y toucherait avant le temps, car il faut tout d'abord la maturité, puis la bénédiction, et en dernier seulement l'amour !"

23. O pères, en parlant ainsi, vous agissez justement et selon la volonté de Dieu ; mais posez-vous la question à vous-mêmes s'il ne serait pas encore bien plus grave que des être mûrs et bénis se comportent comme des enfants immatures qui s'enfuient après avoir partagé la même couche!

24. Par l'entremise de Kénan, Dieu nous a montré notre pleine maturité en ce qui concerne la liberté de notre amour envers Lui ; pourquoi en être surpris, comme si nous étions des enfants immatures, alors que nous devrions encore bien plus nous étonner d'être tous tièdes et inconstants dans notre amour, semblables à des vagues qui déferlent, ce qui fait que la grâce s'éparpille en nous comme l'éclat du soleil sur la surface agitée des eaux ?!

25. Je vous le dis : le rêve de Kénan ne nous dit rien d'autre que d'aimer Dieu, notre Père très saint, de plus en plus et de toutes nos forces, et de nous repentir de chaque instant vécu sans amour, alors que nous étions morts, parce qu'en dehors de cet amour ; car, en fait, amour et Vie ne sont qu'une seule et même chose. Qui a la Vie, vit dans la joie consciente de sa propre existence, et est ainsi un ami de sa vie ; mais si quelqu'un devait ne plus avoir

de joie à sa propre vie, il se tiendrait en dehors d'elle et se tuerait lui-même, car il serait devenu suicidaire, comme Caïn qui fut fratricide, et il mourrait d'une double mort, d'abord à l'amour de Dieu et ensuite à son propre amour.

26. Mais voyez : notre Vie, ou notre amour, se trouve en Dieu ; Lui seul est notre amour et notre Vie. Si nous devenons faibles et tièdes dans notre amour envers Lui, notre Vie devient de plus en plus déficiente, de sorte qu'à la fin, dans notre existence devenue mutisme, nous regardons les choses en nous et autour de nous comme si nous étions aveugles et sourds ; nous ne comprenons rien du tout à ce qui se passe en nous et autour de nous, et lorsque le Père très saint vient par Sa grâce nous éveiller de notre amour corrompu, nous trouvons qu'il ne convient pas de nous faire naître à l'amour. O chers pères, de telles pensées ne devraient jamais nous effleurer ! Car notre Père si aimant est un Dieu plein de sérieux et des plus saint, et Il n'a aucun plaisir aux taquineries et aux tentations ; pourquoi devrait-Il nous tenter, Lui qui depuis longtemps déjà a compté tous les cheveux de notre tête avant qu'ils aient même commencé à pousser ! Ne sait-Il pas tout ce que nous ferons ? Oh, Il n'a vraiment pas besoin de recourir à ces moyens-là !

27. Nous avons d'autant plus besoin de Sa grâce que celle-ci n'est pas une taquinerie, ni une tentation ; au contraire, elle est un don de pure bénédiction du Père très saint pour fortifier de plus en plus dans Son amour notre vie devenue faible. O pères ! Considérez maintenant la vision de Kénan à travers un juste amour envers Dieu, notre bon Père, et vous vous rendrez facilement compte qu'Il ne nous a présenté en esprit rien d'autre que la faiblesse mortelle de notre amour à son égard ! C'est pourquoi, redevenons forts dans cet amour, et tout ce qui est resté obscur en nous deviendra clair ! Amen."

Chapitre 44

Dans le document La maison de Dieu Préface du Seigneur (Page 125-128)