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La sagesse de Sethlahem et d'Asmahael

Dans le document La maison de Dieu Préface du Seigneur (Page 189-193)

( 9 mars 1841) 1. A l'ouïe de ces paroles, Sethlahem tomba à terre devant Hénoc et lui dit : "O Hénoc, ta grande sagesse m'a anéanti de telle façon qu'il me semble ne plus exister; toutefois, je remarque que je te comprends mieux dans mon anéantissement qu'auparavant dans ma sagesse ! Aussi, accepte mes remerciements, car tu as fait preuve d'une infinie patience envers moi et tu ne t'es pas fâché que, dans ma grande folie, j'aie eu l'impertinence de

m'approcher de ta face illuminée d'amour pour me disputer avec toi, toi, un instrument vivant dans la main du Père saint et tout-puissant ! 2. Vois, tu as rendu mes yeux aveugles et je ne distingue pas encore ce qui est juste ; mais à présent, j'aperçois une autre lumière en moi, laquelle me montre une voie nouvelle à vrai dire encore faiblement éclairée, mais qui me mènera en un instant plus loin que la lumière stérile de mes yeux au cours de toutes ces années.

3. O Hénoc, s'il devait arriver que mon pied vacille sur ce nouveau chemin, permets-moi de venir auprès de toi pour que tu me dises si je me suis vraiment engagé dans la bonne voie.

4. O Hénoc, mets-moi en garde si tu me vois faire un faux-pas dans mon aveuglement ! Amen."

5. Hénoc lui répliqua : "O Sethlahem ! Tu es vraiment de bonne foi et plein de zèle, et mérites d'être loué à cet effet ; mais il y a encore quelque chose de blâmable en toi, et c'est que tu cherches en moi, qui suis comme les autres un faible humain, ce que Dieu seul, notre Père très saint, peut donner à Ses enfants; et en plus, tu loues l'instrument au lieu du Maître !

6. Penses-tu que je sois plus accessible que l'amour infini et la compassion du Père saint et éternel ? O Sethlahem, ne te laisse jamais séduire par la folie secrète de ton cœur, et qu'il ne t'arrive pas de t'adresser aux humains avant de t'être tourné vers Dieu avec un amour et un repentir venant du plus profond de toi-même ! Et si tes prières devaient rester inexaucées très longtemps, rappelle-toi que les êtres les meilleurs qui soient sont méchants et sans amour vis-à-vis de Dieu qui te donnera tout ce que tu désires bien avant que tes frères les plus charitables t'aient jugé digne d'intérêt.

7. En ce qui nous concerne, nous sommes venus ici de toute façon sur l'ordre de Dieu, notre Père très saint, et grâce à Son amour qui se trouve en nous, nous ne détournerons jamais nos yeux de vous. C'est pourquoi, élève ton cœur vers Lui, aime notre bon Père de toutes tes forces, et alors tu vivras ; car un tel amour t'apprendra davantage en un instant que les humains les meilleurs et les plus sages pendant des siècles. Vois, pour le moment, tu as tout ce qui t'est nécessaire ; agis selon mes conseils et marche dans l'amour de Dieu ! Amen."

8. Après ce discours, Sethlahem s'inclina devant les pères, puis se retira, plein de reconnaissance ; il commençait à ressentir beaucoup de joie en lui-même et M'en remercia dans son cœur.

9. Hénoc se tourna vers Adam et lui dit : "Père bien-aimé, ne sois pas mécontent que je t'aie retenu ici plus longtemps que prévu ; il en est ainsi que le Seigneur ne fait pas don de Son amour selon notre mesure du temps, mais bien comme Il le trouve bon. A Lui, notre grand et saint Donateur, soient à jamais grâce, louanges, honneurs et gloire ! Amen."

10. Et Adam répondit : "O cher Hénoc, sois sans crainte ; nous savons tous que ce que le Seigneur fait est toujours parfait ! Amen."

11. Seth acquiesça vivement et ajouta : "... Et se passe toujours au plus juste moment ! Amen."

12. Adam se leva une fois de plus et dit, se tournant vers Hénoc : "Hénoc, laissons maintenant parler Asmahael, puisqu'il en était décidé ainsi, pour qu'il nous fasse part de ses impressions sur cette belle contrée et sur tout ce qui a été dit ici. Après quoi nous poursuivrons notre voyage ; nous ferons une courte visite aux enfants de l'occident et du septentrion, puis nous regagnerons finalement nos demeures. Amen."

13. Alors Hénoc invita Asmahael à parler.

14. Et vois : le tigre s'avança aussitôt avec son cavalier. Parmi les enfants du midi, quelques voix s'élevèrent assez bruyamment ; mais l'animal rugit si puissamment à trois reprises qu'ils furent tous pris d'une grande frayeur, ce qui eut pour effet de les faire taire immédiatement.

15. Dès que l'ordre fut revenu, la bête se tut, et Asmahael se mit à leur adresser un étrange discours aux accents poétiques qui disait : 16. "O dignes pères des pères de la terre ! Que pourrais-je bien dire sur ces hauteurs saintes, moi qui viens à peine de m'échapper des profondeurs ténébreuses de la mort, alors qu'ici tout ne parle que de merveilles, de grâce et de Vie, et glace ainsi les mots les mieux sentis sur ma langue ?

17. En ce qui concerne la beauté de cette région, oh, en vérité : si quelqu'un n'est pas capable de prononcer des paroles pleines de sainteté et de Vie de par lui-même, comment pourrait-il décrire toutes ces formes merveilleuses et sublimes de sa langue maladroite ?

18. O père des pères de la terre, à peine ai-je osé ouvrir entièrement les yeux qu'il me fut accordé de contempler les merveilles des hauteurs saintes ; et je devrais encore les décrire, moi pauvre aveugle, créature morte vis-à-vis de vous autres pleins de grâce, de Vie, de puissance et de force, qui avez découvert depuis longtemps ce qui se trouve au plus profond des choses aux formes les plus étranges ?

19. Que sont ces surfaces verdoyantes entourées de parois et de sommets rocheux s'élevant vers le ciel, si leur signification doit rester cachée à la lumière de la Vie ? N'en est-il pas ainsi qu'une misérable petite pierre pourrait être placée bien plus haut dans la hiérarchie de la sainteté par tous ceux qui en comprennent le sens profond que toutes les montagnes et les hauteurs de la terre ?

20. Il est très facile de dire : "Voyez, vers le levant, s'élève audacieusement un roi des montagnes qui fume et dont la cime atteint presque le ciel

; et on pourrait croire qu'il veuille dominer le monde !" Oui vraiment, même l’œil des animaux peut s'en apercevoir. Mais lorsque je me demande à moi-même "Connais-tu, Asmahael, le sens d'une création aussi formidable ?" - alors j'entends une voix me dire dans les ténèbres de mon cœur :

"Comment un mort devrait-il comprendre ce qui est mort? ! Ta vie n'est qu'illusion et tromperie causées par tes sens ! Seule ta langue déliée te distingue des animaux.

21. O pères, si j'ai pu ressentir tout cela, songez un instant combien les formes des hauteurs saintes doivent être insondables pour moi !

22. J'aperçois aussi là-bas, entre le levant et le septentrion, une montagne encore plus lumineuse que le soleil même et qui nous fait parvenir son rayonnement en une couleur unique, dérobant sa lumière aux étoiles et aux fleurs en de grands courants puissants, couvrant de honte le soleil ; -

toutefois, lorsque je me demande "Quelle est la cause d'une pareille magnificence ?" alors l'herbe et les pierres me crient de façon distincte : "O insensé que tu es, pourquoi t'évertuer à déchiffrer les merveilles de la lumière ? Peut-on vraiment l'apercevoir alors qu'elle s'écoule de Dieu ?

23. O fou, vois : la Toute-puissance du Créateur conçut autrefois le soleil afin qu'il éclaire, et jamais pour qu'on le contemple ; et si tu as obtenu la capacité de réfléchir de façon approfondie, alors ne réfléchis pas à la pensée en elle-même, ce qui serait la même folie que de regarder le soleil.

24. Les pensées sont la lumière de l'âme, éclairant la confusion de la vie charnelle ; mais tu ne devrais jamais les utiliser uniquement à cette fin ! Comment pourrais-tu comprendre les merveilles naissant autour de toi aussi longtemps que tu dois te fuir toi-même, alors que tu es pour toi la

merveille la plus proche ?"

25. Oh voyez, vous les plus dignes pères des pères de la terre, lorsqu'on apprend nécessairement de telles choses de la nature muette, il est difficile de se reposer sur les hauteurs où luit la lumière spirituelle.

26. Il n'était pas prévu que je vienne ici pour faire luire ma lumière, mais bien plutôt pour qu'on m'éclaire ; et c'est à ces fins que l'apparition lumineuse d'Abel m'amena auprès de vous ! C'est pourquoi, je vous le dis : faites-moi écouter vos discours pleins de lumière et de Vie ; le moment n'est encore longtemps pas venu pour moi de parler ! Oh, qui pourrait bien trouver des paroles plus saintes que celles qui émanèrent d'Hénoc, pleines de force et de Vie venant d'En-haut, alors que chacune d'elles a plus de poids que la terre tout entière?! Car là où la parole ne se fait pas seulement entendre en tant que son agréable dans sa richesse luxuriante, mais arrache la Vie aux profondeurs mortelles et cachées qui se trouvent dans les

humains de façon victorieuse et bénéfique, - oh, écoutez-moi, pauvre créature que je suis : de telles paroles sont plus grandes et plus significatives que tout ce que l'œil peut contempler et que tout ce que peuvent nous présenter nos sens charnels !

27. C'est pourquoi, ô dignes pères des pères de la terre, laissez-moi me taire, moi qui suis pauvre et encore prisonnier de la mort ; car il n'est pas raisonnable qu'un mort parle à ceux dont la poitrine renferme une Vie venant de Dieu dans sa plus grande clarté et qui la répandent par chacune de leurs paroles bénies comme le soleil le fait par sa lumière frémissante.

28. Par conséquent, ô pères des pères de la terre, laissez-moi terminer ici mon vain discours ; car le temps ne nous est pas donné pour l'occuper avec des bavardages vides de sens.

29. Si la région est belle parce qu'elle reflète la Vie, c'est encore plus beau d'aspirer soi-même à celle-ci. En vérité, selon ce que je ressens, une goutte de Vie est plus belle, même dans un espace étroit et fermé, pour celui qui l'a trouvée que si celui-ci pouvait scruter longuement du regard les espaces infinis peuplés de soleils et de mort.

30. O Hénoc, sois mon sage enseignant qui me fut donné d'En-haut par la grâce et l'amour ; excuse-moi d'avoir dit tant de vaines choses et tiens compte de mon aveuglement de créature morte ! Car écoute : c'est moi qui suis mort et aveugle ! Amen."

Chapitre 73 Le tigre affamé

1. Vois : quand Asmahael eut achevé son discours, Adam se leva et le loua grandement pour l'humilité dont il avait fait preuve et qui contenait davantage de sagesse que toutes les paroles de Sethlahem et de ses enfants ; puis il se tourna vers Enosch et Kénan et leur signifia d'inviter les enfants du midi au proche sabbat, "afin qu'ils puissent arriver avant le lever du soleil devant l'autel du sacrifice que nous devons et voulons apporter à Jéhovah !

"

2. Tous deux firent aussitôt leur besogne. Ensuite, les enfants apportèrent des rafraîchissements et de la nourriture aux pères de la race originelle

; ceux-ci acceptèrent leur offrande, mangèrent et burent, puis invitèrent également Asmahael à se rassasier.

3. Lorsque le tigre vit les pères de la race originelle manger et boire, il commença à s'agiter et ouvrit tout grand sa gueule, puis frappa de la queue autour de lui.

4. Adam dit alors à Hénoc : "Cher Hénoc, regarde le fauve ; qu'est-ce que cela peut bien signifier ? Tranquillise-le, sinon il ne fera pas bon continuer notre voyage avec lui ! Amen."

5. Hénoc se leva immédiatement et dit : "Pensez-vous qu'un tel animal vive d'air ou se nourrisse d'herbe ? Oh non, tout cela serait contraire à l'ordre des choses ! Il veut manger ! Qu'on lui apporte trois bêtes vivantes et impures afin qu'il se rassasie !"

6. Trois boucs furent aussitôt amenés. Hénoc dit à Asmahael : "Voici une nourriture pour ta bête de somme ! Descends de son dos et présente la à ton gardien en offrande de ton impureté sortie des profondeurs !"

7. Devant les yeux de tous les pères, Asmahael fit rapidement ce que lui avait conseillé Hénoc.

8. Mais lorsque Asmahael eut conduit les trois boucs devant le fauve, celui-ci n'y toucha pas et les repoussa en les frappant de sa queue, puis se mit à rugir avec force.

9. Tous furent effrayés, à l'exception d'Hénoc, qui n'avait pas encore touché à la nourriture apportée, mais se rafraîchissait et se fortifiait dans son cœur avec Mon amour.

10. Adam s'adressa une fois de plus à Hénoc et lui dit: "O Hénoc, ne t'es-tu pas trompé ? Car le fauve repousse la nourriture que tu nous as indiquée ! Si tu le peux, dis-nous ce qu'il faut faire, car je m'inquiète pour Asmahael ! Vois l'attitude menaçante de la bête : elle se dresse en poussant des rugissement de tonnerre, comme si elle voulait tous nous dévorer ! C'est pourquoi, conseille-nous si cela t'est possible !"

11. Hénoc s'approcha aussitôt du tigre et lui dit : "Calme-toi, car je comprends très bien ton comportement. Afin que les autres puissent également en saisir la signification, que ta langue soit déliée ! Fais-nous savoir ce qui te pousse à te conduire de façon aussi effrayante !"

12. Sans plus attendre, le fauve s'avança sans hésiter au milieu des pères et, de sa grande gueule largement ouverte, fit retentir des paroles que chacun put comprendre facilement :

13. "Ecoutez, vous autres humains à l'ouïe émoussée et à la vue obscurcie ! Il est vrai que j'ai faim presque dans chacun de mes poils, car depuis trois jours, je n'ai pas pu chasser; mais vu que je me trouve dans le besoin, il faudra bien que je mange la nourriture impure qu'on m'a apportée.

Cependant, il ne m'était pas possible de calmer ma faim avant de pouvoir montrer à tous - à une seule exception près - combien il est injuste de manger les dons de Dieu avant d'avoir prié le saint Donateur de les bénir et de L'avoir remercié en tout amour et humilité pour un si grand bienfait.

14. Ne savez-vous donc pas, fous et aveugles que vous êtes, qu'il ne pousse plus aucune herbe sur la terre qui soit assez pure pour convenir à la nourriture des immortels, afin d'empêcher qu'ils ne se corrompent ?

15. Par conséquent, ce devrait être votre plus ardent désir que le grand et saint Donateur purifie et bénisse sans cesse pour vous toute nourriture, en vue du salut de votre vie !

16. Oh, honte à vous, proches témoins de l'omniprésence du Très-haut ! Vous êtes appelés à témoigner de Lui, mais vous L'oubliez justement là ou vous devriez vous en souvenir le plus !

17. Oh, que vous êtes ingrats dans cette liberté qui vous est accordée ; votre amour pour Lui n'est que des mots, à tel point que moi-même, en tant que bête féroce, me sens pleine de dégoût en face d'un pareil sacrilège. Vous voulez maudire les profondeurs ; mais il y a tant d'ingratitude dans vos propres profondeurs, que si vous vous rendiez là-bas en personne, vous y apporteriez la plus grande calamité par votre manque de reconnaissance et d'amour véritable !

18. Je devrais dévorer l'impureté qu'Asmahael m'a présentée ; mais, je vous le conseille : déposez plutôt l'impureté de vos cœurs vides de reconnaissance sur ces boucs, afin que je ne sois pas seulement le porteur d'Asmahael, mais bien plutôt celui de votre profonde ingratitude !

19. Maintenant, Asmahael, apporte-moi les boucs et fais ce que les pères t'ont conseillé ; charge-les de la malédiction, afin que les pères repentants puissent quitter la place purifiés, et toi et moi avec eux ; qu'il en soit ainsi !"

Chapitre 74

Dans le document La maison de Dieu Préface du Seigneur (Page 189-193)