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Chapitre 3 : Cadre méthodologique

3.2 Terrain : recrutement et constitution du groupe de participants

3.2.2 Recrutement des participants et considérations éthiques

Lors d’une rencontre fixée par l’intervenante clé du groupe CASA, une description détaillée du projet et des séquences prévues pour la collecte de données a été offerte pour faire comprendre la démarche de la recherche. D’autres temps de rencontre ont également été fixés avec d’autres intervenants du groupe, pour nous permettre de prendre connaissance du contexte de ce groupe, des lieux et d’établir des liens avec les jeunes participants en question. Nous avons privilégié un cadre d’immersion ethnographique de quelques mois, plus précisément du début du mois de septembre à la fin du mois de décembre 2013. Cette immersion, effectuée par la chercheuse, s’est déroulée sous la forme d’observation et de participation au groupe de discussion chaque semaine, pour établir un lien de confiance, comme privilégiés dans le cadre de recherches-actions participatives avec les jeunes. Après quelques semaines passées au sein de CASA, les intervenants m’ont proposé de faire une

animation devant le groupe, pour témoigner de mon vécu scolaire universitaire en tant qu’étudiante, mais aussi de mon parcours plus général. Cette étape a été cruciale pour la poursuite du projet et aussi dans le cadre de mon immersion dans le groupe puisque des liens se sont créés. Au fil des semaines, l’observation sous forme d’assistance plus ou moins passive s’est progressivement transformée en participation, tant au niveau des échanges dans le groupe que dans l’organisation de quelques semaines thématiques, dont l’événement annuel pour célébrer Noël.

D’abord, un formulaire de consentement a été envoyé aux intervenants leur offrant une description du projet plus approfondie et du rôle de chacun dans le projet de recherche. Vers la fin du mois de novembre, avec l’aide d’une personne-ressource intervenant auprès des jeunes, s’est effectué le recrutement des participants. Cette personne-ressource n’a toutefois pas été présente lors de l’explication en détail du projet de recherche aux futurs jeunes participants, mais plutôt pour me guider à savoir quels jeunes avaient le statut de réfugié. Les participants ont été approchés pour faire partie de l’atelier participatif, d’abord à l’intérieur du groupe de discussion auquel ils prenaient part chaque semaine dans le sous-sol de l’église. Par contre, nous avons proposé d’instaurer l’atelier à une case horaire différente pour permettre aux jeunes de rester impliqués dans leur groupe de discussion CASA afin de ne pas les exclure de leur activité hebdomadaire. Les modalités entourant l’atelier seront présentées un peu plus loin, dans la section 3.3. Ainsi, le premier critère de sélection des participants concernait le fait d’avoir recours à des services offerts par le groupe de discussion CASA. En second lieu, les participants ont été sélectionnés selon leur statut d’immigration, c’est-à-dire qu’ils devaient être réfugiés ou avoir vécu l’exil, et résider au Québec au moment de la collecte de données. De plus, les jeunes devaient posséder une connaissance du français suffisante, principalement pour comprendre leurs implications dans la recherche et pour s’exprimer et suivre l’atelier librement. Néanmoins, nous ne voulions pas imposer une langue d’expression spécifique lors des séances et de la création du récit numérique ; un aspect qui a été précisé aux jeunes participants. Ce sont les participants eux-mêmes, volontairement, qui devaient fournir leur numéro de téléphone ou leur adresse courriel en prenant connaissance de la recherche, pour être contactés par la suite, ainsi que leurs parents.

Une lettre d’information, qui a aussi fait office de préinscription, a permis d’identifier les jeunes intéressés. Cette lettre a été distribuée à des jeunes, et/ou à leurs parents (ou tuteur légal), désirant participer au projet de recherche et donc, à l’atelier. À cette étape-ci, une dizaine de jeunes ont reçu la lettre et sept l’ont remise. À la réception de ces feuilles, une première rencontre a été fixée avec les sept jeunes concernés pour expliquer plus en détail en quoi consiste le projet de recherche. Cette étape s’est déroulée avant le début de l’atelier, qui lui a débuté à l’hiver 2014. Les sept jeunes qui ont pu participer à l’atelier et aux activités qui en découlaient ont rempli une forme écrite de consentement leur expliquant les objectifs et l’implication de chacun dans la recherche ainsi qu’à leurs parents. Les jeunes inscrits ont été informés du projet de recherche en personne, dans leur langue d’origine, et le formulaire de consentement donné en personne (voir en annexe A), pour l’autorisation du jeune et de son parent (ou tuteur légal), a été traduit dans leur langue d’origine.

L’échantillon a été réduit par attrition. Le groupe initialement composé de sept participants a été formé de cinq jeunes qui ont complété l’atelier et tous les modes de collecte de données. Deux participants se sont retirés tôt dans le processus, dont un qui n’a assisté à aucune séance de l’atelier. Ce dernier s’est montré intéressé, mais a dû abandonner le groupe CASA pour des raisons familiales. Les intervenants ont mentionné que les procédures d’immigration s’étaient grandement complexifiées et qu’il est possible que le jeune et sa famille aient eu l’obligation de retourner dans leur pays d’origine. Un autre jeune, aussi désireux de s’investir dans la recherche, a décidé, après quelques semaines, de se retirer du projet. Au début de la collecte, il a déménagé à l’extérieur de Montréal et ses différents emplois à temps partiel rendaient difficile son engagement dans la recherche.

En tout, nous avions estimé que la procédure de recueil des données, incluant le recrutement des participants, pouvait prendre entre quatre et six semaines. Toutefois, il en a été autrement, considérant la réalité de certains jeunes qui ne pouvaient pas donner suite rapidement. Ainsi, la période pour la procédure de recueil, entre le moment où nous avons expliqué le projet aux intervenants du groupe CASA et la réception de toutes les formes de consentement, s’est plutôt étendue à près de dix semaines. Ce délai nous a permis de rencontrer à plusieurs reprises les

acteurs impliqués pour expliciter le projet de recherche, puis de leur laisser un temps de réflexion raisonnable pour signer le document officiel autorisant la collecte de données. Le Tableau III illustre la planification globale des procédures quant au milieu du terrain et du recrutement :

Tableau III. Résumé de la planification

Période Déroulement Buts

Août à

septembre 2013

Contact avec le terrain pour le développement du projet - pour la collecte des données :

 Contact d’une personne-ressource de Santa Maria.

 Mise en relation avec intervenants de

CASA et signature des formes de

consentement auprès des intervenants de CASA.

Établir un contact avec une personne-ressource pour aider au recrutement des participants ; Solliciter des jeunes pour

participer au projet et fournir une feuille de préinscription.

Septembre à décembre 2013

Assistance et participation au sein du groupe CASA et prise de notes dans un journal de bord comme suivi.

Présentation de mon parcours scolaire devant le groupe.

Distribution des formulaires de consentement et planification des rencontres d’explication du projet de recherche.

Établir des liens avec les jeunes ; M’intégrer pour mieux

comprendre le contexte ; identifier les jeunes

potentiellement intéressés au projet ;

M’assurer du consentement parental et/ou des participants. Décembre 2013 Rencontres avec les jeunes pour

convenir des formalités autour de la logistique de l’atelier avec les jeunes (lieu, horaire, etc.)

Faire les présentations et exposer à nouveau le projet et les

possibilités aux participants ; Impliquer les jeunes dès le début dans l’organisation de l’atelier qui deviendra leur espace.