• Aucun résultat trouvé

recherche portant sur différentes approches par rapport à la problématique du genre/femmes et du développement

g EnrE , collEctE dEs donnéEs , IndIcatEurs

3. Recherche en matière de politique de genre et d’aide : aperçu sélectif

3.1. recherche portant sur différentes approches par rapport à la problématique du genre/femmes et du développement

Un premier courant de littérature intéressant est celui qui concerne les différentes approches et le « framing » qui ont été adoptés au fil du temps par rapport à la

problématique des femmes/genre et du développement. Des auteurs tels que Jackson & Pearson (eds)(1998), Moser (1993), Razavi & Miller (1995) décrivent et analysent la différence entre-temps bien connue et toujours pertinente qui existe entre l’approche « Women in Development (WID) » et « Gender and Development (GAD) ». L’approche

WID se caractérise par le traitement instrumental de l’objectif de l’« égalité entre les hommes et les femmes ». L’attention accordée à la position désavantageuse des femmes est, en d’autres termes, largement justifiée sur la base d’autres finalités, comme la lutte contre la pauvreté, la croissance économique et le développement économique. L’idée qui sous-tendait les approches anti-pauvreté et efficience (deux approches partielles WID) était en fait que la main-d’œuvre féminine existante était insuffisamment sollicitée et que l’intégration des femmes au sein du processus existant d’activités économiques devrait générer davantage de croissance économique ainsi qu’une diminution générale de la pauvreté. Le recours aux femmes dans la vie 44 Le « genre » est mentionné au paragraphe 42 consacré à la nécessité d’efforts d’harmonisa- tion au niveau de sujets cross-cutting.

active devrait en outre générer, en tant que conséquence secondaire, une diminution de l’inégalité entre les hommes et les femmes. Les projets et programmes qui sont organisés dans cette optique ont surtout tenté d’augmenter l’accès des femmes aux facteurs de production existants, tels que terre, travail et crédit, de manière à ce qu’il n’y ait plus d’obstacle à une intégration dans les activités productives. Les approches anti-pauvreté et efficience ont connu un grand succès international et sont encore fréquemment utilisées aujourd’hui, surtout dans le contexte des DSRP (voir point 4).

A partir du début des années 1990, on assista au niveau international à une importante évolution dans la conceptualisation de la problématique « femmes/genre et développement ». Davantage d’articles critiques furent publiés concernant les effets des projets et de la politique d’inspiration WID. Les « projets de femmes » ne semblaient pas avoir les effets escomptés sur l’inégalité entre les hommes et les femmes. Les femmes eurent bien accès à des facteurs de production, mais, dans la plupart des cas, sans contrôle. Lorsqu’elles participaient au marché du travail, ceci n’allait pratiquement jamais de pair avec une diminution du temps qu’elles consacraient au travail ménager, ce qui confrontait généralement les femmes à une double journée de travail. De même, une plus grande participation aux activités économiques ne signifiait pas nécessairement le contrôle sur les bénéfices de ces activités, ni une contribution plus importante aux décisions prises au sein du ménage. L’idée qu’une plus grande croissance économique devrait conduire, via l’intégration des femmes dans les activités productives, automatiquement à une plus grande égalité entre les hommes et les femmes était clairement un peu trop simpliste (voir également 3.2). De plus, le travail ne s’avéra pas constituer en pratique un facteur de production homogène ainsi qu’on l’avait supposé : les incitants sous la forme de salaires plus élevés pour le travail féminin ne fonctionnaient par exemple pas souvent pour amener davantage de femmes sur le marché du travail (voir également 3.3). Il y avait un besoin marqué d’une recherche plus approfondie sur les causes sous- jacentes des inégalités entre les hommes et les femmes et, selon une perspective « féministe » surtout, l’importance du « genre » fut mise en évidence (voir également 3.3). Le genre renvoie à la construction socioculturelle qui définit les rôles, les besoins, les droits et les responsabilités que les hommes et les femmes peuvent endosser dans une société, et structure de cette manière le comportement humain et les relations interpersonnelles. L’approche « Gender and Development » (GAD) est attentive

à l’impact des interventions politiques sur les « relations de genre » ainsi qu’aux effets des relations de genre existantes sur l’effectivité et l’efficacité des interventions politiques. On attire l’attention sur l’importance de l’institution du « genre » en tant que cause possible à la pauvreté. Il est par conséquent essentiel de toujours tenir compte du « genre » dans le cadre d’interventions relatives au développement.

Il est clair que les approches GAD et WID (anti-pauvreté et efficience) conceptualisent d’une manière différente la relation entre la pauvreté et l’égalité homme/femme, ce qui conduit finalement aussi à d’autres projets et mesures politiques. Tandis que l’approche WID part du fait que la lutte contre la pauvreté conduit à l’égalité homme/femme et nie en réalité l’existence d’une institution telle que le « genre », l’approche GAD accorde une place centrale à l’institution du « genre ». Les rigidités existantes dans les relations de genre bloquent la croissance économique et la lutte contre la pauvreté, et ce sont les changements institutionnels apportés aux relations de genre, provoqués notamment par une action bottom-up collective et une politique top-down de gendermainstreaming45, qui peuvent initier et renforcer un processus de lutte

contre la pauvreté.

Actuellement, il est un fait que la plupart des décideurs (tant au niveau de la collaboration au développement que dans d’autres domaines politiques) utilisent un discours GAD dans leurs déclarations politiques, même si c’est sans développer cette approche conformément aux différentes interventions politiques (voir à ce sujet également le point 4).

3.2. recherche sur la relation entre croissance et

Outline

Documents relatifs