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migrations dans une perspective à la fois macro et

7. Bibliographie complémentaire

Catarino, C. et Morokvasic, M. (2005), « Femmes, genre, migration et mobilités »,

Revue Européenne des Migrations Internationales, Volume 21, Numéro 1, pp. 7-27.

Guenif Souilamas, N. (2005), « Femmes, immigration, ségrégation », in Maruani, M. (éd.), Femmes, genre et sociétés. L’état des savoirs, Paris, Editions La découverte.

Hochschild Arlie, R., « Sud/Nord : les migrations féminines. Le nouvel or du monde : la mondialisation de l’amour maternel », Sciences humaines, n°161, juin, pp. 18-26.

Nalewajko, M., Polish immigrants in Spain: between temporary and permanent, Polish

Academy of Sciences, Warsaw University.

Potot, S. (2003), La mixité sexuelle : une spécificité des réseaux migrants européens ?,

Laboratoire Méditerranéen de Sociologie (LAMES), Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme, Aix-en-Provence.

Rea, A. (2004), Les nouvelles migrations de l’Europe de l’Est : les délocalisations de l’intérieur,

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Francisco Padilla74

Le CNCD-11.11.11, en tant que coupole des organisations francophones de la société civile belge actives dans le domaine de la solidarité internationale, a été mandaté par ses membres pour relancer une plateforme autour de la thématique « migrations et développement » à partir du deuxième semestre de l’année 2007. Le mandat donné vise à construire des positions de plaidoyer politique portant sur la thématique à l’intention des autorités belges et européennes. Cette volonté découle du constat actuel fait par les membres du CNCD-11.11.11 que les politiques de coopération au développement se trouvent de plus en plus instrumentalisées par les orientations en vigueur en matière de politiques migratoires et sécuritaires au sein de l’Union Européenne.

La politique de « gestion des flux migratoires » mise en place au niveau européen repose sur un système sélectif d’inclusion économique et d’exclusion juridique. Il s’agit de hiérarchiser et délocaliser les droits en fonction d’un calcul utilitariste qui externalise les coûts des mutations de nos économies et impose la clandestinité et la répression comme seule réponse publique pour les 5 millions d’immigrés sans statut administratif qui résident en Europe (environ une centaine de milliers en Belgique d’après des estimations fort vraisemblablement inadéquates). C’est au nom de cet impératif gestionnaire que les politiques de coopération au développement sont actuellement instrumentalisées.

Les autorités belges font de la lutte contre l’immigration clandestine une nécessité qui s’impose d’elle-même face à la « menace » que les immigrants font peser sur l’ordre social... Elles passent sous silence le fait que les immigrés sans statut administratif constituent une véritable délocalisation sur place de la force de travail ainsi qu’une variable d’ajustement qui permet aux entreprises, et plus largement à l’ensemble de la société, de faire des économies énormes : absence de charges sociales, salaires 74 CNCD-11.11.11

miséreux, quasi absence de droits sociaux et d’accès aux services publics. Dès lors, lorsque les migrantes et les migrants sont invisibles on s’en accommode. Lorsqu’ils ne le sont pas, ils sont considérés comme menace.

Face à cette « menace », les autorités belges ont apporté deux réponses complémentaires. Comme en témoigne la conférence organisée par le Ministre belge de la Coopération au Développement en mars 2006, à la réponse administrative et policière est superposée une stratégie d’articulation des politiques migratoires et des politiques de coopération au développement. Cette articulation a pour finalité de mesurer le succès des politiques de développement des pays partenaires à l’aune de leur capacité à limiter les flux migratoires jugés indésirables vers l’Europe. La justification idéologique de cette stratégie repose sur le lien automatique et fonctionnel qui existerait entre développement économique et réduction des flux migratoires. Cependant, une telle prémisse qui semble solidement ancrée dans le sens commun ne résiste pas à l’analyse. Tout développement introduit des déséquilibres socio-économiques et culturels profonds. Dans des régions rurales, la mutation des rapports sociaux entraîne un exode et alimente les flux migratoires. Ce n’est que dans un deuxième temps, longtemps après, quand les effets combinés de la transition démographique et de l’accroissement de la productivité agricole se font sentir, que l’émigration s’épuise et que, parfois, les flux peuvent s’inverser. En attendant, l’intégration des économies des pays à revenu faible ou intermédiaire aux marchés mondiaux a entraîné et entraîne toujours des bouleversements dont les coûts reposent de manière disproportionnée sur les populations paupérisées et qui continueront à susciter et à accentuer les mobilités humaines. La mise sous condition de la signature de conventions de partenariat économique et de coopération à l’acceptation par les pays partenaires des accords de réadmissions de leurs ressortissants expulsés de l’UE met a nu le fait que sous couvert de cette justification idéologique, c’est plutôt la subordination des politiques de coopération à l’impératif gestionnaire et utilitariste de délocalisation des droits qui s’impose de tout son poids.

En partant de ce constat d’ensemble, il s’avère indispensable d’élaborer un certain nombre d’outils théoriques pour répondre à la double nécessité de déconstruire d’une part, les prémisses idéologiques sur lesquelles repose une telle instrumentalisation, et d’autre part, d’ouvrir des chantiers visant à construire des alternatives.

Les chiffres évoqués ci-dessus du nombre de personnes vivant en Belgique sans statut administratif ne reposent sur aucune base théorique sérieuse. De l’aveu des autorités, il s’agit d’une extrapolation statistique datée et probablement surestimée. Il s’avère à notre sens nécessaire d’élaborer une étude sérieuse à cet égard. C’est une manière de commencer à faire sortir une partie de la population de l’invisibilité : combien des personnes sans statut administratif vivent en Belgique ? Quels sont les niches et les secteurs d’activité ?

Comme l’a bien thématisé le collectif féministe madrilène « Precarias a la Deriva »75,

compte tenu des caractéristiques actuelles de la division internationale du travail, une partie significative des flux migratoires contemporains se font le long des chaînes transnationales du travail précaire féminin. Alors que les femmes des pays riches et à revenu intermédiaire élevé se sont massivement intégrées au marché du travail, elles sont de plus en plus remplacées dans l'économie générale de « Soins » (Care) par

des femmes du Sud, qui sont à leur tour remplacées dans leur pays d’origine par des femmes de la famille (mères, filles, soeurs). Que pouvons-nous dire à cet égard de la Belgique ? Combien de femmes immigrées travaillent dans la sphère des soins, y compris dans les filières du travail sexuel ? Avec quel statut juridique et économique ? Quel est leur niveau d’organisation ? Quels sont les liens tissés avec les régions d’origine ? Etc.

Durant la première moitié de l’année 2006 une banque de Catalogne, La Caixa,

a divulgué une étude économique qui met en évidence qu’en l’absence des flux migratoires le PIB aurait diminué de 10 à 12% en Espagne alors qu’à l’heure actuelle, l’Espagne est devenue l’économie la plus dynamique de l’UE. Beaucoup d’éléments portent à croire qu’il en va de même dans les autres pays de l’UE à des proportions variables. Qu’en est-il en Belgique ?

Toutes ces questions (qui en constituent autant de chantiers théoriques) font partie d’un inventaire plus large de développements qui seraient de nature à contribuer à répondre au double défi énoncé ci-dessus. Reste à trouver la volonté concertée nécessaire pour ouvrir ces chantiers théoriques.

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