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RAD MA ANKARAHU AL-RU'ASA' MIN AHL TITWAN

J’ai choisi ces deux livres parce qu’ils font partie des premiers ouvrages composés par des Savants de la Tarîqa ; le premier fut écrit par le Shaykh Mulay ‘Arabî Darqâwi, il s’agit de ses célèbres lettres sur l’adâb et le suluk ; le second est al-Irshâd wa al-Tibiyân fî al-Rad mâ Ankarahu al-Ru'asâ' min Ahl Titwan écrit par son disciple Muhammad Ibn Muhammad Ibn ‘Abdallah al-Makûdi al-Tâzî (mort en l’an 1214 de l’hégire) et édité sous le titre Sulûk al-Tarîqa al-Darqâwiyya wa al-Rad ‘alâ Munakirî-hâ428.

L’EDUCATION [SPIRITUELLE] SOUFIE D’APRES RASA'IL MULAY ‘ARABI AL-DARQAWI (LES LETTRES DE MULAY AL-‘ARABI AL-AL-DARQAWI):

Ce livre comprend la plupart des lettres du Shaykh Mulay al-‘Arabî al-Darqâwi sur l’adâb (morale pratique) et le suluk (cheminement), qui ont été louées par maintes personnes. Muhammad Ibn Ja’far al-Kettânî dit :

«Ses lettres – que Dieu nous fasse profiter par lui – sont des plus profitables et traitent du cheminement et du dépouillement [spirituels] ; nul cheminant ne peut se passer de leur lecture et ne dénigre leur excellence et leurs bienfaits que le réprouvé »429.

427 Muslim, Imâm, Al-Sahîh, Bâb tarâhum al-mu'minîn wa ta’âtufi-him wa ta’âdudi-him, n° 2586, vol. 4, p.

1999, Beyrouth, Dâr ihyâ' al-turât al-‘arabî.

428 Je ne sais pas pourquoi Dr. Abdelmajîd Khiyâlî, qui a établi le livre, l’a édité sous ce titre qui le trahit ; est-ce pour des raisons commerciales, ou autres ?

Al-‘allâma (Savant érudit) Abdellah al-Tallîdî a dit, en résumant le contenu des lettres de Mulay al-‘Arabî :

«Quant à la méthode qu’il utilisait, qu’il conseillait et à laquelle il appelait, c’était d’abord la pratique de l’essentiel de la religion sans en approfondir les sciences et sans s’y immerger, puis d’appliquer ce qui est obligatoire et ce qui authentifié de la Sunna prophétique, de pratiquer le silence, de manger peu, de fréquenter le minimum de gens, de ne pas se mêler de ce qui ne nous regarde pas, de se détacher du monde, des liens et des obstacles intérieurs et extérieurs, d’être constant dans la mention de Dieu (dhikr) selon les capacités que l’on a, de s’attacher à Dieu, de pratiquer la servitude pure, sans lorgner sur les plaisirs et les moyens matériels ; tout cela, c’est le cas chez les soufis réalisés. Il demandait que l’on rabaisse le rang et l’ego et de tuer celui-ci, et ce en allant à l’encontre des habitudes. Il conseillait à ses compagnons l’abaissement et l’humilité, de pratiquer la pauvreté (matérielle et spirituelle), et de ruiner l’apparence… Il disait que l’on n’atteignait Dieu –c.à.d. la connaissance par Lui- que par la Voie de la mort de l’ego, son éducation, sa purification des souillures et des frivolités, comme c’est le cas pour de nombreux soufis… Ceci est l’essentiel de sa méthode tel qu’il ressort de ses lettres »430.

Lorsque nous savons que plusieurs groupes de Saints et de vertueux, tous aptes à dispenser une éducation, ont été formés par le Shaykh Mulay al-’Arabi al-Darqâwi durant sa vie, nous pouvons affirmer que ceci prouve que sa Tarîqa est conforme à la Sunna et que sa méthode éducationnelle répond aux impératifs de la Shari’a. Pour appuyer cette affirmation nous allons citer quelques unes de ses lettres dans lesquelles il parle de sa vision du soufisme, d’autres dans lesquelles il insiste auprès de ses disciples pour qu’ils apprennent le fiqh, et plus particulièrement les disciplines nécessaires, d’accorder de l’importance à la conversation spirituelle lors des assemblées, de se conformer à la Sunna et au bon comportement prophétiques, de pratiquer le dhikr dans toutes les situations et de veiller autant que possible à combattre l’ego.

SA VISION DU SOUFISME TEL QU’IL RESSORT DE L’UNE DE SES LETTRES :

Mulay al-‘Arabi affirme :

« Le soufisme tel que nous le concevons –et Dieu sait davantage- est de se conformer aux lois religieuses, de remettre sa volonté au Seigneur des mondes, d’avoir un bon comportement avec les musulmans ; quant au rejet du monde, c’est une évidence, car l’amour de ce dernier est l’origine des erreurs et des calamités, comme le dit le Prophète (psl)… ».

RESUME DE L’ADAB (BIENSEANCE) DU FAQIR TEL QU’IL LA CONÇOIT :

Dixit Mulay al-‘Arabi :

« Mon meilleur conseil, faqîr, c’est que tu appliques ce qui est obligatoire et ce qui est attesté de la Sunna, de veiller à te garder pur de toute trace d’urine comme il convient, de réciter le Coran, d’accomplir la ziyâra (visite du Shaykh), de pratiquer le silence et d’être en état d’ablution, de faire la prière du duhâ, de faire le salut de la Mosquée, de prier sur le Prophète (psl), d’éviter le mensonge, la médisance et la calomnie, les péchés et les actes réprouvés ; par Dieu ! Si tu veilles à cela et y prêtes attention, tes lumières jailliront, seront évidentes et ne seront point obscures ; paix [sur vous] ! »431

SON INSISTANCE SUR LA CONFORMITE A LA SUNNA :

Dixit Mulay al-‘Arabi :

« Mes frères, si vous, ou d’autres que vous, voulez que votre enfer soit changé en paradis, tenez fermement à la Sunna, car elle est le bateau du salut et l’origine des secrets spirituels et des bienfaits, celui qui y embarque sera sauf et celui qui ne le fait pas se noiera… Je vous conseille avec insistance de vous conformer toujours à la Sunna Muhammadienne… Si tu veux te prémunir des doutes et des illusions protèges-toi toujours avec la Sunna du Prophète (psl) ».

431Darqâwi, Mulay al ‘Arabi al-, Rasâ'il fil-adab wa al-sulûk, p. 75, Marrakech, Imprimerie papetterie nationale.

SON INSTANCE SUR L’APPRENTISSAGE DE LA SCIENCE EXOTERIQUE ET DES OBLIGATIONS ET PRATIQUES RELIGIEUSES :

Il dit sur cet aspect :

« J’aime que celui qui me suit applique ce qui est obligatoire et ce qui est attesté de la Sunna, soit en état de propreté concernant les saletés corporelles, les souillures, les poils pubiens et des aisselles, les ongles des pieds et des orteils, les vêtements, qu’il ne se mêle pas de ce qui ne le concerne pas, qu’il se purifie de son urine jusqu’à ce qu’il soit sûr qu’il n’y en a plus ou qu’il soit tranquille de ce côté… Si tu veux que le chemin soit raccourci et atteindre vite la réalisation, veilles à accomplir les obligations religieuses et ce qui est attesté des pratiques surérogatoires bienfaisantes, apprends de la science exotérique ce qui est essentiel, car on n’adore Dieu que par elle, mais n’y approfondis pas ton apprentissage, car cela n’est pas nécessaire… Nous ne voyons personne s’immerger dans la miséricorde divine comme y est immergé l’érudit, et nous ne voyons personne agréé par Dieu comme celui qui s’applique à l’apprentissage de sa religion et qui ne se mêle pas de ce qui ne le regarde pas ».

LA PRIORITE DES PRIORITES EST LE COMBAT DE L’EGO :

Dixit Mulay al-‘Arabi :

« Nous n’accédons à Dieu que par la porte de la mort de l’ego, comme c’est le cas pour les soufis –que Dieu en soit satisfait… Les fuqara des premiers temps s’appliquaient, ou plutôt ne fournissaient les efforts, que dans ce qui tuait leur ego et ravivait leur cœur, au contraire de ce que nous sommes actuellement, nous ne veillons que sur ce qui tue notre cœur et ravive notre ego, ils ne veillaient qu’à abandonner leurs passions et à rabaisser le rang de leur ego, et nous ne pensons qu’à nous adonner à nos passions et à élever le rang de notre ego, nous avons mis la porte derrière nous et le mur devant nous… Le rabaissement du rang de l’ego est une condition nécessaire pour nous, pour nos Shaykhs et pour tous les Shaykhs de la Tarîqa –que Dieu en soit satisfait ! ».

PRISE EN COMPTE DE L’ETAT ET NON DU PROPOS :

Il dit :

« Notre Maître –que Dieu en soit satisfait- ne prenait pas en compte, chez les fuqara, le propos mais l’état [spirituel] ; il avait coutume de dire que deux pouces d’œuvre valent mieux que cent coudées de science, et il en est ainsi, car nous voyons que les êtres humains sont devenus très nombreux mais que les cœurs sont difficiles à trouver… ».

SON INSISTANCE SUR LE SALUT DU CŒUR POUR LES MUSULMANS :

Il dit :

«J'ai dit à l'un des aspirants dont le cœur est plein de rancœur, d'envie, de vantardise, de vanité, d'avarice, d'avidité et d'autres mauvaises qualités : "Aie un cœur sain et diminue le nombre de tes prières et de tous tes actes. Tiens-t'en aux prières obligatoires et à la Sunna, tu augmenteras en quelque chose. Quoi que tu fasses, beaucoup de tes actions ne te profitent pas, car ton cœur est malveillant. Tu auras du profit avec un cœur sain et ce que Dieu t'a ordonné de faire. Si tu as cela, alors peu d'actions te suffisent. Jeûner tout le jour, prier toute la nuit et des pratiques religieuses constantes ne te profitent pas, si ton cœur est malade et que tu es absorbé dans ce que Dieu n'aime pas en toi… Celui qui voit la perfection en toute chose, profite de toute chose et se rapproche de Dieu par toute chose ; celui qui voit l’imperfection en toute chose, toute chose profite de lui et il s’éloigne de Dieu ».

DE L’INTERET DE LA CONVERSATION SPIRITUELLE :

Il disait :

« La conversation spirituelle chez les soufis –que Dieu en soit satisfait– fait partie des œuvres les plus importantes dont ne se passe que celui qui en ignore la valeur. Le Shaykh de notre Maître, Sidi al-‘Arabi Ibn ‘Abdillah –que Dieu en soit satisfait– disait : "L’ivresse spirituelle des gens réside dans la hadra ("danse" extatique ou assemblée de dhikr) et la nôtre réside dans la hadra (conversation spirituelle)". Il disait aussi : "La conversation spirituelle de deux personnes est meilleure que porter deux charges, comme c’est le cas

chez les soufis". Aussi nous n’aimons pas celui des frères qui se tait lors de la conversation spirituelle, nous en avons même horreur, en effet il n’y a pas d’utilité dans le silence en ce moment, il y en a même très peu, car les significations spirituelles s’attirent mutuellement grâce à la parole jusqu’à ce leur auteur soit attiré jusqu’à la présence seigneuriale. L’on sait que la poule ne pond que lorsque sa Maîtresse lui pose un œuf bien évidence ; de même les Shaykhs de la Tarîqa –que Dieu en soit satisfait– ne reçoivent les sciences qu’ils dispensent à leurs adeptes qu’en raison de leur recherche et de leur ponçage extrême, la question appelle la réponse et la réponse appelle la question, et ainsi de suite… Sachez –que Dieu vous soit miséricordieux– que j’aime que vous conversiez de ce qui tue votre ego et ravive votre cœur comme le faisaient ceux qui vous ont précédé dans la Tarîqa, et gardez-vous des chuchotements malins que vous susurre votre ego afin que vous ne soyez pas coupés du secours divin… » .

L’EDUCATION SOUFIE DARQAWIE D’APRES IRSHAD WA TIBIYAN FI AL-RAD MA ANKARAHU AL-RU'ASA' MIN AHL TITWAN :

Ce livre fut écrit par le Savant érudit (‘allâma) Muhammad ibn Muhammad Ibn ‘Abdellah al-Makûdî al-Tâzî en réponse à un groupe de ‘Ulamâ’ de Tétouan, qui dénigraient les états des fuqâra de la Tarîqa al-Darqâwiyya et avaient incité les autorités à les emprisonner et les torturer. Ils leur reprochaient le port de la muraqqa‘a (robe rapiécée), de chevaucher des ânes, d’aller pieds nus, de porter une grande subha (chapelet) autour du cou, de pratiquer la "danse" extatique (‘imâra), de mendier dans les souks… L’auteur leur fait une réponse érudite en démontant tous leurs reproches par des arguments inspirés du Coran, de la Sunna, des sentences des pieux anciens (al-sâlihîn min al-salaf), démontrant le caractère shar‘i (légal) et sunni de la Tarîqa al-Darqâwiyya et le fait qu’elle ne contredit pas, dans ses pratiques, le shar’ islamique de façon particulière et la Voie des soufis de façon générale.

Ce livre est considéré, à juste titre, comme une référence pour les Voies soufies pour répondre aux dénigreurs, qui sont partout. L’auteur traite dans ce livre de la plupart des sujets que les Savants et le commun dénigrent à l’encontre des soufis et que leurs intellects n’acceptent pas. Nous avons choisi deux exemples de sujets comme arguments en faveur du caractère soufi de la Tarîqa al-Darqâwiyya.

SA DEFENSE DU CARACTERE SUNNITE DE LA TARIQA :

Al-Makûdî al-Tâzî al-Darqâwi dit :

«A Dieu ne plaise que cette Tarîqa darqâwiyya diverge de la Sunna Muhammadienne et de la nation abrahamique, de plus comment peut-on être soufi par le biais de l’innovation blâmable et de l’obscurité, alors que nombre d’entre eux (les soufis) sont érudits (fuqahâ') en Coran et en la Sunna, et comment peut-il trouver agréable la perversion celui qui a vendu son âme au Seigneur des mondes ? Comment peut-il corrompre les créatures celui qui pratique continuellement la récitation du Coran et le dhikr, et qui abonde en prières sur la meilleure des créatures (le Prophète) –sur lui les plus éminent saluts et prières… ?432 De plus, ne fait le partage entre la Sunna et l’innovation blâmable que celui qui s’est réalisé intérieurement et extérieurement par la Sunna, et ne réalise ceci que celui qui s’est éteint [au niveau de son égo et de sa passion], et qui s’est réalisé par la servitude en son for intérieur ; et comment se réalisera-t-il par son attribut celui qui ne s’est pas débarrassé des souillures corporelles et sexuelles, qui a rempli son cœur de la peur des créatures et du souci pour les moyens matériels, que l’âpreté de sa surveillance a éloigné de la proximité divine ? Comment le remède peut-il être bon, venant de celui que la passion habite ? Puis, en plus de tout cela, il juge les soufis ». L’auteur dit aussi :

« Ils [les soufis] -que Dieu en soit satisfait- s’occupent continuellement de la mort de leur ego, veillent à diffuser leur dhikr parmi les créatures, réalisent les attributs de la servitude, pratiquent l’humilité, dans les souks et autres, devant l’immensité seigneuriale, ils se prémunissent de la créature et du monde et les ont quitté, ils sont descendus dans les palais de la pauvreté et de l’abaissement et s’y sont établis, veillant à la mort de l’ego et de son anéantissement total, comme c’est le cas de tout gnostique (‘ârif) éducateur conformément à la méthode de notre Shaykh Mulay al-‘Arabi »433.

432 Al-Irchâd wa a-tibiyân imprimé sous le titre Sulûk al-Tarîqa al-darqâwiyya, p. 38.

433Tâzî, al-Makûdî al-, Sulûk al-Tarîqa al-Darqâwiyya, établi par Abdelmaîd Khiyâli, Casablanca, Dâr ar Rachâd al Hadîtha, 2007, 1e éd., p. 86.

SA REPONSE A CEUX QUI DENIGRENT LE DHIKR A VOIX HAUTE, L’USAGE DU CHAPELET A CET EFFET, ET LE DHIKR A TOUR DE ROLE :

L’auteur dit :

« Il est dit dans le Nusrat al-faqîr : "Si tu étais raisonnable, tu te serais contenté du dhikr [de leur part] de quelque manière qu’ils le fassent, qu’ils soient sincères ou innovateurs".

Il ajoute :

"Le dhikr atteste de leur foi, et la réprobation atteste de votre hypocrisie". Al-Shâfi’i a dit : "La réprobation est une branche de l’hypocrisie", al-Mûzânî a dit : "Elle (la réprobation) est toute hypocrisie". Lorsque nous sommes retournés et que nous avons rencontrés le Shaykh Mulay al-‘Arabî, il nous dit : "Dieu soit loué de nous avoir comptés parmi l’élite de la véridicité (sidq), et les a comptés parmi l’élite des dénégateurs". Il (Mulay al-‘Arabî) a dit : "J’ai examiné le Coran, et j’ai trouvé que le tiers, ou presque, parle de récits de dénégateurs envers des véridiques et de ce qui est arrivé aux dénégateurs ; nous demandons à Dieu le salut par Sa grâce, il est omnipotent en toute chose". Quant à la pratique du chapelet, il est établi que le Prophète (psl) approuva ses compagnons dans la glorification de Dieu en utilisant des noyaux de dattes et qu’ils le faisaient ; Abu Huraira –que Dieu en soit satisfait- avait fait cinq cent nœuds sur un cordon et il s’en servait en guise de chapelet devant le Prophète (psl) qui approuva cette pratique. Je ne vois pas en cela d’opposition de la part des Savants (ahl al-‘ilm), et ainsi de suite, a dit l’Imâm al-Sânûsi dans sa Nusra". Al-Hafid Suyûtî a écrit, dans ce sens, un ouvrage qu’il intitula al-Manha fî Asânîd al-Subha dans lequel il affirme : "Un Shaykh avait une subha (chapelet) impressionnante et très lourde portée sur un chariot, et lorsqu’il tirait un grain, celui-ci tombait sur un autre en faisant un bruit assourdissant ; lorsqu’on le questionna sur ce fait, il répondit : 'S’il nous fallait invoquer Dieu en utilisant les montagnes, nous le ferions…' Nous avons vu beaucoup de gens qui pensaient du bien de la subha et qui la portaient autour de leur cou. Il dit dans Nawâzil jâmi’ al-Mi’yâr : "Al-Qâdî a dit dans le Midrâk : "L’un d’entre eux a dit : 'Je suis entré chez Sahnun et il

portait une subha autour du cou dont il se servait', et l’on sait la science et la piété de Sahnun ! Y a-t-il un argument contre cela ?... Ils sont étonnants ces ‘Ulamâ’ qui reprochent cela aux fuqara alors qu’ils s’assoient en présence d’oppresseurs iniques matin et soir et que ceux-ci portent des majâdhîls (cordons ou ceinturons) épais en soie pure, ressemblant à des vipères, et ils ne disent pas que cela est mauvais, ou péché, ou une innovation blâmable. Par Dieu est-ce que le reproche adressé seulement aux fuqara, et non aux oppresseurs, fait partie de la défense de la religion ou de la corruption de la lumière de la certitude… Quant au dhikr à voix haute, nous savons que le Prophète (psl) se réunissait avec ses compagnons –que Dieu en soit satisfait- à la fin des cinq prières pour faire le dhikr, et qu’ils le faisaient à voix haute, au point que ‘‘Umar –que Dieu en soit satisfait- dit : "Nous savions que nous avions terminé la prière par le dhikr fait à voix haute". Le Prophète (psl) a aussi dit : "Augmentez la quantité de dhikr jusqu’à ce qu’ils disent 'Il est fou' " ». Que Dieu lui soit miséricordieux- il continua à apporter des arguments en faveur de cette question ainsi que sur toutes les autres dénigrées par les ‘Ulamâ’ de Tétouan, telles que le port de la robe rapiécée, la marche à pieds nus, le port du bâton, la mendicité, le dhikr à tour de rôle, le dhikr dans les Mosquées et le dhikr collectif accompagné de "danse" extatique, ainsi que la recherche de l’état extatique par le dhikr.