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Les al-Basîr descendent des Sharîfs Regîbât459, dont la généalogie remonte au célèbre Shaykh Ahmad al-Regîbî460 enterré à Regîbât, Oued Draâ461, à Aktâoua, région de Zagora et qui « est considéré comme l’aïeul de tous les Regîbât dispersés dans le Sahara marocain, la Mauritanie, le Mali, l’Algérie, la Jordanie, la Palestine et autres régions arabes et africaines »462.

456 Tradition orale qui me fut rapportée par Sidi Muhammad al-Mustafa al-Basîr, Shaykh de la Zaouïa Bani ‘Ayât, à Tadla, lors d’une rencontre en cette dernière, le 20 / 07 / 2005 et qui est confirmée par l’arbre généalogique de cette famille.

457 Muhammad Ibn Moubârak Ibn Ibrâhim Ibn al-Faqîr Kaysûm, un des plus célèbres Shaykhs des al-Basîr, qui avait des dévoilements étonnants et des prodiges nombreux, célèbre dans le Tadla, le Souss, le Sahara, la Mauritanie, le Soudan, et autres contrées. Il mourut en 1952. Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, pp. 101-108 ; Basîr, al-Mustafa, al-Nazr, p. 185.

458 Basîr, al-Mustafa, al-Nazr, p. 69, note 4.

459 Tribus disséminées dans le Sahara occidental, dont nous allons donner quelques informations dans ce chapitre. Pour plus d’informations, voir : Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, pp. vol. 12, pp. 88-89 ; Basîr, al Mustafa, al-Nazr pp. 116-132 ; Benabdellah, Ma‘lamat, p. 109 ; Mâ' al ‘Aynain, Hamdâtî Chabîhinâ, Qabâ'il al-Sahrâ' al-Maghribiya

: origines, guerres Saintes et cultures, Rabat Imprimerie Royale, 1998/1418 H., p. 29 et suivantes.

460 Biographie dans : Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, pp. 88-89 ; Basîr, al-Mustafa, al-Nazr, pp. 116-118. Benabdellah,

Ma‘lamat, p. 109 ; Mâ' al ‘Aynain, Qabâ'il al-Sahrâ', p. 29 et suivantes. Dahmân, Ismâ‘il uld al-Bardî, p. 24 ;

Bâhî, Muhammad Ahmad, Al-Layth Sidi Ahmad al-Regîbî, Rabat, Imprimeries Impériales, 1999. 461 Oued Bâktâwa, région de Draâ, où abondent les palmiers. Benabdellah, Ma‘lamat, p. 101. 462 Basîr, al-Mustafa, al-Nazr, p. 116.

Son fils raconte que la raison de sa célébrité remonte à sa rencontre avec le Sultan Noir, Abu Hasan le Mérinide, pour le rachat des gens de Tecna463, des Arabes de Ma‘qil, qui coupaient la route entre Fès et Marrakech. Le Sultan Noir décida de les exterminer, mais lorsqu’il les poursuivit ils s’enfuirent au Sahara, par le Souss. Lorsque le Sultan s’engagea dans le Sahara, suivant leurs traces, il rencontra le Shaykh Ahmad al-Regîbî. Ce dernier lui demanda de les laisser en vie, pour occuper avec lui ces terres, mais le Sultan insista pour exécuter sa décision de les anéantir. Il négocia, alors, avec lui afin de les racheter contre une rançon élevée, qu’il lui paya et « qu’il avait acquis par le biais d’un prodige (karâma) », selon al-Mukhtar al-Soussî ; le Sultan s’en retourna alors. Ce fut, là, la raison pour laquelle toutes les tribus de Tecna servirent, et continuent à le faire, les descendants du Shaykh Ahmad al-Regîbî464. Si al-Mukhtar al-Soussî n’explicite pas le genre de prodige par lesquels Ahmad al-Regîbî acquit cette grande somme d’argent, ses descendants se le transmettent par tradition, génération après l’autre, et le tiennent enregistré dans des manuscrits, des livres et sur des peaux de gazelle ; voici le récit, en résumé :

« Le Shaykh Sidi Ahmad al-Regîbî se trouvait dans sa retraite près de Oued Shabîka465, lorsque eut lieu sa rencontre avec le Sultan Noir et qu’il négocia avec lui le paiement de la rançon pour une grande somme d’argent. Il ordonna à ses fils et ses jeunes gens de prendre les sacs qui se trouvaient sur les dos des chevaux et de les porter, de nuit, à un oued proche de al-Shabîka, de les remplir de vase et de les laisser là jusqu’au matin. Il demanda, alors, aux aides et aux soldats du Sultan de les récupérer. Ces derniers les trouvèrent pleins d’or et d’argent et les présentèrent, un à un, à ce dernier qui en fut satisfait et qui s’en retourna à Fès, d’où il était venu. Cet endroit s’appelle, encore aujourd’hui, Oued

463 Tribus arabes des Bani Hilal, établies dans le Souss, à Sequiat al-Hamra et le Touat, limitées au nord par la montagne de l’Anti-Atlas et son flanc sud-ouest, au sud par Sequiat al-Hamra, au nord par l’Océan Atlantique, à l’ouest par Oued Tamânârt ; elles sont divisées en deux : Aït Jamal et Aït Blâ. Pour plus de détails concernant ces tribus, voir : SOUSSÎ, al-Ma‘sul, vol. 19, p. 273 ; Benabdellah, Ma‘lamat, p 69. Monteil, Notes sur les Tecna, Paris, 1940, p. 33.

464 Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, p. 88.

465 Oued qui s’étend sur 125 km², dont la source est Yalrîfyâ dans le Jebel Râmîz, qui rejoint la source al-Samîra dans la province de Tarfaya et qui se jette dans l’océan. Voir description dans : Gharbî, Muhammad al,

A‘bar, alors que l’endroit d’où le Sultan partit s’appelle Maghdar al-Sultân, Maghdar al-Sa’dî, ou al-Sa’dân »466.

Depuis ce moment Ahmad al-Regîbî devint célèbre, et ses descendants furent connus comme al-Reguîbât. On dit aussi que cette appellation remonte au petit fils de Ahmad Regîbî, qui s’appelle aussi Ahmad, et qui est enterré à Habshî, Saquiet al-Hamra467, et qu’ils furent appelés al-Reguîbât en référence à cette origine468. On a dit de même que c’est le fils d’Ahmad al-Regîbî (le grand-père), qui s’appelle aussi Ahmad al-Regîbî (le fils), qui s’établit à Regîba, et, que c’est à lui que remonte la généalogie des Regîbât469. Néanmoins la narration qui semble plus proche de la vérité historique est celle qui fait remonter la généalogie des Regîbât à Ahmad al-Regîbî, le grand-père, car les récits font allusion au fait qu’Ahmad (le fils) était moins célèbre que son père bien qu’il essaya de suivre son chemin ; de même que l’on a rapporté qu’il se déplaça vers le nord du Sahara jusqu’à Mhamid al-Ghizlân470. Les mêmes récits rapportent que Ahmad le troisième (le petit-fils) vécut à l’époque des Saadiens471, ce qui contredit le récit qui parle de la rencontre d’Ahmad al-Regîbî avec le Sultan noir, Abu Hasan le Mérinide ; de plus les sources attestent qu’Ahmad Regîbî, le grand-père, s’était d’abord établi à Regîba, qui se trouve dans les environs du Draâ, avant de déménager à Saquiet al-Hamrâ', et que c’est là la raison de son affiliation à celle-ci jusqu’à ce qu’il fût connu comme Ahmad al-Regîbî, et, de là, on donna le nom de al-Regîbât aux siens et à tous ceux qui descendaient de sa généalogie472.

Toutes ces allusions confirment le fait que celui qui est concerné par la généalogie Regîbât est le grand-père. L’auteur d’al-Nazr al-Yasîr apporte une autre raison à cette

466 Voir aussi certains détails relatifs à ce prodige dans : Basîr, al-Mustafa, al-Nazr, p. 118 ; Sâlim, Muhammad,

Jawâmi’ al-Muhimât fî Umur al-Regîbât, Rabat, ouvrage établi par Mustafa Nâ‘mî, Institut Universitaire de

la Recherche Scientifique, 1992, p. 72.

Quant au Sa‘dan cité, il s’agit d’une plante épineuse qui abonde dans cette région.

467 Endroit qui n’est pas loin de la rive nord-ouest de l’oued aa-Saquiet al-Hamra. Basîr, al-Nazr, p. 116 ; Benabdellah, Ma‘lamat, p. 109 ; Gharbî, al-Saqiat, p. 19.

468 Basîr, al-Nazr, p. 120. 469 Bâhî, al-Layth, p. 72.

470 Wârith, Ahmad al-, al Makûnât al-thaqâfiya li al-Sahrâ' al-Maghribiya, in al-Zaouïa al-Reqîbiya :

muhâwalat rasd ishâm usrat sharîfa fî khadmat al-wahda al-maghribiya, Râbitat Udaba' al-Maghrib,

Imprimerie al Ma‘arif al Jadida, 2001, p. 113.

471 Les récits rapportent qu’Ahmad al-Regîbî, le petit-fils, était le disciple de plusieurs Shaykhs, comme Abderrahman al-Majdhûb, Sidi Rahâl al-Bûdâlî et Ahmad al-Fîlâlî, qui ont tous vécu à l’époque des Saadiens. Id., p. 114. Voir aussi : Bâhî, al-Layth, pp. 79 -88, 94 ; Gharbî, al-Saqiat, p. 209.

appellation, c’est le fait que le Ahmad qui fut connu comme al-Regîbî est enterré au milieu d’un large oued, dont le lit est rempli par les eaux, à la saison des pluies, lorsque les torrents coulent. Quand les eaux atteignent le sanctuaire, elles l’évitent à droite, à gauche, à l’est et à l’ouest, et le sanctuaire reste comme un monticule, et n’est pas emporté. Si l’on se trouve à proximité, on a l’impression de voir la tombe élevée au dessus des eaux qui coulent, et, à mesure que le niveau de celles-ci baisse, le tombeau descend jusqu’à ce qu’il soit de niveau avec le lit de l’oued473 ; l’on dit aussi que leur nuque (riqâba-hum) ne plie pas sous la pression, la force et l’épée474. Par ailleurs, les descendants de ces tribus sont aussi connus sous le nom des Bani al-Layth (les fils du lion), car leur aïeul Ahmad al-Regîbî, déjà cité, était appelé al-Layth (le lion)475.

Ce Shaykh a laissé quatre fils : Qâsim476, enterré à Marrakech près de la Mosquée al-Kutubia ; ‘Ali, enterré à al-Habshî, Saqiat al-Hamrâ' ; ‘‘Umar et Ibrâhîm. Ils se succédèrent tous, sauf ce dernier. Autour des trois premiers, se ramifient les subdivisions et les branches de la tribu Bani al-Layth ; ainsi l’on trouve477 :

a. ‘Ali Ibn Ahmad, auquel se rattachent les subdivisions suivantes : Aulâd Mûsâ, al-Suâ‘ad, Aulâd Dâwûd, al-Mu'dhinûn, Aulâd al-Tâlib, Aulad Bûrhîm, et Aulâd ‘Ali Ibn Ahmad.

b. Qâsim Ibn Ahmad, auquel se rattachent : al-Biyyahât, Ahl Ibrâhîm Au Dâud, al-Faqrât, Ahl al-Hasan Ibn Ahmad, al-‘Ayâyashat, al-Janhat (Ahl Janhâ), Ahl Sidi Ahmad, al-Sulâlakat, al-‘Anâfir, al-Hmîdnât et Ahl Sidi ‘Allâl.

c. ‘Umar Ibn Ahmad, auquel se rattache la tribu des Aulâd al-Shaykh, et parmi les ramifications les plus célèbres : Aulâd Dlîmî, Tahâlât, al-Mwisât, al-Hawârîz, al-Husaynât, Ahl Bâbâ ‘Ali et Ahl al-Hâj.

473 Basîr, al-Nazr, pp. 116, 120. 474 Id. p. 119.

475 Id. pp. 116, 120.

476 Il a une histoire étrange avec une grande vipère qui se trouvait dans le minaret de la Kutubia, dont il eut la faveur de débarrasser les gens par ordre du roi Mérinide ; Basîr, al-Nazr, pp. 136-137.

477 Pour plus de détails, voir : Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, p. 89 ; vol. 19, p. 149 ; Basîr, al-Nazr, pp. 122-123. Il y a des informations importantes concernant cette tribu dans : Gharbî, al-Saqiat, pp. 113, 197, 413, 414.

Globalement, les Regîbât se subdivisent en deux sections478 :

1. Regîbât al-Sharq (les Regîbât de l’est), qui sont établis à l’est de Smara, et dont l’aïeul est Qâsim Ibn Ahmad al-Regîbî.

2. Regîbât al-Sâhil (les Regîbât de la côte), qui sont établis à l’ouest de Smara, jusqu’à la côte atlantique, et son prolongement au sud jusqu’à Ra's Nuadhibu, en Mauritanie, dont l’aïeul est Mûsâ Ibn ‘Ali ibn Ahmad. Les informations à propos de ces tribus sont nombreuses, mais cela n’est pas notre propos ici. Nous avons tenu à donner une vue globale sur ces tribus, car elles sont l’origine première des al-Basîr. Quant à leur branche parmi ces tribus, elle remonte à la subdivision des Mûdhnîn, l’une des plus petites subdivisions des Regîbât. Comme nous l’avons déjà dit, cette subdivision se rattache à ‘Ali Ibn Ahmad al-Regîbî. Ils furent appelés Mûdhnîn en relation avec l’un de leur aïeux surnommé al-Mû'adhin479. Il s’agit de Ahmad al-Mu'adhin Ibn ‘Ali Ibn Ahmad al-Regîbî.

Le Shaykh Muhammad al-Mustafa al-Basîr, auteur de al-Nazr al-Yasîr, rapporte que « la raison de son surnom, Mu'adhin, remonte au fait que lorsque sa mère, al-Ghîlâniyya, était enceinte, elle entendait la voix de deux jumeaux, dont l’un faisait la haylala (il récitait la formule Lâ Ilâha illa Allah ) et l’autre faisait le adhan (appel à la prière) ; elle rapporta cela à son mari, ‘Ali Ibn Ahmad, qui dit : « Le premier qui naîtra sera appelé al-Hallal, et le second, Ahmad al-Mu'adhin. Lorsqu’elle leur donna naissance, le premier mourut et Ahmad al-Mu'adhin survécut. Ce dernier fut connu par [son] appel à la prière jusques après sa mort480. Les tentes de cette subdivision se trouvent, encore aujourd’hui, au Sahara. Leur nombre est petit, car ils forment la plus petite subdivision des Regîbât, comme nous l’avons vu. Ils s’établirent au Sahara « et parmi eux ne rentrèrent dans le Souss que les al-Basîr, qui sont la famille dont s’honora cette subdivision et dont le souvenir eut un ascendant sur

478 Voir à propos de ces deux sections : Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, p. 89 ; Mâ' al ‘Aynayn, Qabâ'il, pp. 39-40. Basîr, al-Nazr, p. 124;

479 Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, p. 89 ; Benabdellah, Ma‘lamat, p. 204. 480 Basîr, al-Nazr, p. 134.

toutes les autres subdivisions, par la religion, la générosité et une érudition scientifique »481. Cette subdivision est aussi connue sous le nom des al-Sarîrât, en raison du lieu où fut enterré leur aïeul, Ahmad al-Mû'adhin482, et « l’on dit qu’ils furent surnommés ainsi en raison de ce qu’on leur attribuait de secret spirituel seigneurial (sirr rabânî) qu’ils avaient reçu par la grâce divine et de l’ouverture spirituelle lumineuse (al fath al-nûrâni) par lequel ils se distinguaient parmi les gens »483.

Cet aïeul donna naissance à quatre fils qui constituèrent l’origine de l’arbre [généalogique] des Mu'adhinin, et qui sont :

1. Ahmad, auquel se rattache la subdivision des Ahl Sidi Ahmâdi.

2. Amhîmîd, auquel se rattachent les Ahl Bamhîmîd, les Ahl al-Mahjûb, les Ahl sidi Ahmad Zidâne et les Krâbsat.

3. Ahmida, auquel se rattachent les Ahl Asnîdî et les Ahl Mahjûb Wlad Mâmâ.

4. Muhammad, auquel se rattachent les al-Basîr484.

481 Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, p. 89 ; Benabdellah, Ma‘lamat, p. 204.

482 Il fut enterré à Asrîr. L’origine de ce terme est l’Oued al-Matsa’, ou la plaine reliée à l’Oued Matsa’. Ce qui est entendu, par là, c’est le Qasr qui se trouve à l’embouchure de l’Oued Nûn. Il s’y trouvait une madrasa dans les 9e et 10e siècles de l’hégire, qui n’existe plus aujourd’hui. Basîr, Nazr, p. 134 ; SOUSSÎ, al-Mukhtar al-, Souss al-‘Alima, Casablanca, Mu'asasat bi nachratin li al-tibâ’a wa al-nashr Benamîd, 2e édition 1984/1404 H., p. 158.

483 Basîr, al-Nazr, p. 135. 484 Id. pp. 134-135.

On constate, en considérant cet arbre généalogique, que les al-Basîr sont une tribu d’origine chérifienne, et qu’ils descendent du célèbre Shaykh Mulay ‘Abdesalâm Ibn Mashîch, lui-même Sharîf Idrisi Hasani, enterré au Jabal al-‘Alam, en pays des Ghmâra. Certains récits rapportent que le premier d’entre eux à entrer au Sahara fut Shaykh Ahmad, connu sous le nom d’al-Regîbî, l’aïeul. On dit qu’il s’y établit pendant la deuxième partie du 15ème siècle485. Il s’installa d’abord au Draâ où « il posséda de nombreux palmiers, troupeaux et terres »486, puis il déménagea au pays des Lakhnîkât, sur la côte maritime, à Shebîka, et l’acheta à ses propriétaires, les Bani Hafiân pour une somme de 60 quintaux d’or487. D’aucuns ont attribué son arrivée jusques ces contrées au fait qu’il était un mujâhid (combattant de guerre Sainte), un guide, qui propageait l’Islam et combattait les innovations blâmables, la mécréance, l’anarchie et le désordre. Son ambition et sa sollicitude le menèrent jusqu’àcequiestconnuaujourd’huicomme Sâqiat al-Hamrâ' où il fondasa Zaouïa488. Cependant une question se pose : comment peut-on imaginer que le Sharîf Ahmad al-Regîbî pût acqérir toute cette fortune, cette renommée et cette notoriété dans les régions sahariennes quelques années seulement après son arrivée en celles-ci ?

Il est difficile de répondre avec précision à cette question, ce qui nous pousse à reconsidérer l’idée selon laquelle quelques membres de la famille Mashîchî allèrent au Sahara avant Ahmad al-Regîbî, en particulier son fils Abdelwahed Ibn Abdelkrim, qui, d’après la tradition orale, jouissait, avant la venue d’Ahmad al-Regîbî, d’une grande renommée dans toute la région489. Ceci veut dire que la renommée et l’importance d’Ahmad al-Regîbî étaient préparées favorablement par le rang et la renommée de son père, et peut-être par ceux d’autres fils de Mulay ‘Abdesalâm. Quoiqu’il en soit, ce qui est sûr c’est que Ahmad al-Regîbî , l’aïeul, demeure le plus célèbre des fils de Mulay ‘Abdesalâm Ibn Mashîch au Sahara, et, de lui, se ramifièrent les différentes tribus Regîbât, dont les al-Basîr représentent une des branches les plus célèbres « … en Mauritanie, Saqiat al-Hamrâ', Aït Ba ‘Amran, Benî Mellal, Settat, Khouribga et Meknès, pour le nationalisme sincère, la piété

485 Mâ' al ‘Aynayn, Qabâ'il, p. 30.

486 Ba‘quîlî, Haj Hasan al-, Tabyyîn al-Ashrâf, Casablanca, al Matba‘a al-‘arabiya, 1358 H., p. 93. 487 Id, p. 93.

488 Mâ' al ‘Aynayn, Qabâ'il, p. 109. 489 Wârith, al-Zaouïa al-Requîbiya, p. 204.

scrupuleuse et la probité »490, de même que s’est propagée leur renommée dans les autres contrées, à l’intérieur du Maroc et à l’extérieur.

Mausolée du Shaykh sidi Ahmad al-Regîbîà Oued al-Habchî, à l’est de Smara. (Photo propriété de la Zaouïa)

Quelques membres de la famille al-Basîr à la retraite de sidi Ahmad al-Reqîbi à Oued al-Shebîka (Photo propriété de la Zaouïa)

Site du Shaykh al Faqîr Kaysûm à Oued Rebîb Balwa à Saqiat al-Hamra' ; à sa proximité : Mosquée Arbîb (Photo propriété de la Zaouïa)

Mausolée du Shaykh sidi Ibrâhîm al-Basîr (l’aïeul) au site Ahemû A u Lahcen à Al-Akhsâs dans le Souss (Photo propriété de la Zaouïa)

Zaouïa du Shaykh sidi Ambârek al-Basîr à al-Akhsâs, dans le Souss (Photo propriété de la Zaouïa)