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LIEUX DE NOTORIETE DES AL-BASÎR:

LEUR NOTORIETE A SAQIAT AL-HAMRA' ET SES ENVIRONS :

La mention des al-Basîr a d’abord été célèbre à Saq iat al-Hamrâ' et ses environs. La probité et le soufisme en sont la raison. Le premier, de cette famille, à être renommé était le Faqîr Qâsem, appelé Qâysum, qui était connu pour son ascétisme et sa probité. On dit de lui « qu’il quittait les quartiers des siens au Sahara pour Oued Nûn où les gens le servaient, comme il était de coutume »491, au point que l’un des ‘Ulamâ’ d’Asrîr, voisins du site du Shaykh sidi Muhammad Ibn ‘Amrû, lui donna sa fille en mariage492. Il était aussi connu pour ses penchants à la pérégrination (siyâha) ; en effet il effectuait chaque année des excursions dans les différentes régions du Sahara pour rendre visite à ses disciples et ses aspirants et pour accomplir les bonnes actions ; ainsi « il était connu chez les habitants du Sahara et de l’Oued Nûn comme quelqu’un qui pratiquait le bien, éteignait les discordes et résolvait les différents et les disputes »493.

491 Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, p. 90 ; Basîr, al-Nazr, pp. 139-141.

492 Il lui donna sa fille en mariage malgré que ces gens préfèraient garder leur filles célibataires et vieilles filles plutôt que de les donner en mariage à des étrangers. Il donna à sa fille des jardins, une source à Asrîr, ainsi qu’une servante et un esclave. Nul doute que cet homme ne pouvait aller à l’encontre des coutumes des siens, n’était le rang de ce Shaykh. Les biens qu’il lui offrit sont toujours sauvegardés, de main morte, au profit des mâles des al-Basîr qui en jouissent de l’usufruit ; il s’agit de sept jardins et des biens qui en résultent. Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, p. 90 ; Basîr, al-Nazr, pp. 139-140.

En raison de ce comportement, son rang [moral] était élevé parmi les habitants de ces contrées, aussi bien lorsqu’il était vivant qu’après sa mort. Sa tombe est célèbre à Oued Arbîb Balwa, à Saqiat al-Hamrâ'494, et les gens continuent de la visiter pour bénéficier de sa baraka495. Ainsi, l’on peut dire que la conduite de ce Shaykh a été le vrai départ de la renommée des al-Basîr, particulièrement à Saqiat al-Hamrâ' et les contrées limitrophes.

LEUR NOTORIETE A CHENQIT ET AU SOUDAN OCCIDENTAL :

Après qu’elle fut répandue à Saqiat Hamrâ' et ses environs, la renommée des al-Basîr commença à prendre une grande importance et à faire tâche d’huile dans les régions environnantes, ainsi, elle atteignit Chenqît et le Soudan occidental, où ils furent, d’abord, connus comme des érudits ou des commerçants. Parmi ceux qui furent célèbres dans ces régions, citons le Shaykh Ibrâhîm al-Basîr Ibn al-Faqîr Kaysûm, enterré sur le site Sidi Hamu Au Lahcen à al-Akhsâs, dans le Souss496, que son père avait emmené, à un très jeune âge, à Chenqît497 pour y poursuivre ses études. Il y fut lauréat sous les soins de ‘Abderrahman Ibn al-Jûd498, un des Savants de la famille érudite Ahl Bârak Allah499, connue pour l’intérêt de ses hommes, de ses femmes et de ses esclaves pour l’érudition500 et qui se trouve au-delà de Chenqît, à Adrâr501, en Mauritanie. Sa science et sa probité notoires furent les raisons du fait que les chefs de tribus avaient une grande considération pour lui et l’invitaient à leurs assemblées. Il leur fut très utile pour établir la vérité et dénoncer l’illusoire, grâce à sa formidable faculté de dévoilement (kashf)502.

494 Oued Balwa, à l’est de Smara ; les saules y abondent. Cet oued se jette dans la rivière Tazwa, un des affluents de l’Oued Saqiat al Hamrâ'. Benabdellah, Ma‘lamat, pp. 36, 109.

495 Basîr, al-Nazr, p. 141. 496 Voir la marge 410 .

497 Une partie de la Mauritanie que la France sépara du Maroc en 1912/1331 H. Ses habitants sont d’origine arabe, dont ils maîtrisent la langue. Pour plus d’informations sur les habitants de cette région, ses coutumes et ses tribus, voir : Chenqîti, Ahmad Ibn al Amîn al-, al-Wasît fî tarâjim udabâ' Chenqît, Le Caire, Maktabat al Khânijî, Mu'asasat Munîr Mauritaniyâ, quatrième édition, 1989/1409 H., p. 422 et suivantes ; Benabdellah, Ma‘lamat, pp. 132-133.

498 Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, p. 91 ; Basîr, al-Nazr, p. 164.

499 Tribu sahraouie, considérée une des plus importantes tribus de Zaouïas dans le Tîrs. Chenqîti, al-Wasît, p. 526.

500 Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, p. 91 ; Basîr, al-Nazr, p. 142.

501 Pour plus d’informations sur Chenqît et Adrâr, voir : Chenqîti, al-Wasît, quatrième édition, p. 422 et suivantes. Benabdellah, Ma‘lamat, pp. 34-35.

Ainsi, Ibrâhîm al-Basîr, l’aïeul, fut « un homme jouissant d’une grande considération, que l’ensemble des tribus SOUSSÎes servaient »503, en particulier les tribus de Tecna, et qui « avait le mérite d’éteindre les guerres et de résoudre les discordes entre elles »504 ; ceci, en plus de sa grande érudition, qui lui permit « … d’être singulier de son époque et de son lieu »505. Ce qui ajouta à sa renommée, c’est que lorsqu’il retourna au Sahara, il se mit à la parcourir dans tous les sens en appelant les gens à la religion, jusqu’à ce que l’on dît qu’il en reconnaissait les différentes parties et régions seulement en sentant la terre. Al-Mukhtar al-Soussî rapporte que ses compagnons « voulant l’induire en erreur, un jour, ils gardèrent de la terre d’un endroit éloigné, et, lorsqu’il demanda de la terre du lieu où ils étaient arrivés pour la sentir, on lui donna celle qu’ils avaient cachée à cet effet ; il abaissa son chameau, prit un peu de terre et leur dit : « Vous voulez m’induire en erreur ? La terre que vous m’avez donnée provient de l’endroit où nous avons fait la prière à telle heure, et nous sommes à l’endroit un tel ; ceci fait partie de ses prodiges et Dieu initie en Ses créatures des choses étranges »506, en raison de ceci, et d’autres choses encore, sa renommée se répandit, en prenant de l’importance, et il devint respecté et vénéré.

Parmi les al-Basîr qui furent célèbres en Mauritanie et au Soudan il y a aussi Ibrâhîm al-Basîr (enterré à Bani ‘Ayât, dans le Tadla), petit-fils du Ibrâhîm al-Basîr déjà cité ; il y fut connu, à la fois, pour la recherche de la science et de la pratique du commerce. Il entra en ces pays en 1890/1308 H. ; il se rendit d’abord à Chenqît, en Mauritanie, où il demeura pendant neuf mois, durant lesquels il se maria avec la mère de son célèbre fils, Muhammad al-Basîr507. De même, il rencontra, durant cette période, les grands ‘Ulamâ’ de Chenqît, tels que « Uld Human al-Aghlâli, et Uld al-Swidât al-Maq‘ad »508, et, ainsi, il fut lui aussi célèbre dans ces régions comme le fut son grand-père auparavant ; cependant sa renommée s’étendit de la Mauritanie au Soudan, où il se rendit après qu’il eut perdu la plupart de ce qu’il avait comme commerce. Ainsi, il arriva à Shamâma509 où il rencontra le Shaykh Muhammad al-Mujtabâ510 qui était

503 Id.

504 Id.; Basîr, al-Nazr, p. 143. 505 Id., p. 142.

506 Id. pp. 144-1445 ; Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, p. 93.

507 L’auteur de al-Ightibât précise qu’il resta en Mauritanie pendant 2 ans, pratiquant le commerce. Quant à son fils Muhammad, il rejoignit son père au Maroc, lorsqu’il grandit, et fut connu parmi ses frères à Bouya Sidi. Il mourut ,avant son père, et laissa trois garçons et deux filles. Basîr, al-Ightibât, p. 26.

508 Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, p. 113.

509 Région entre Chenquît et le Soudan, sur un bout de vallée, où abondent les bêtes sauvages. Chenqîti,

accompagné de nombreux disciples. Ce dernier perçut de nombreux signes de piété chez Ibrâhîm al-Basîr qui le poussèrent à insister fortement auprès de ce dernier afin qu’il fît partie de ses disciples, mais celui-ci tint à rester fidèle à la Tarîqa al-Nasiriyya. Il s’en sépara et alla à la ville de Tader, où il séjourna pendant quatre mois511. Il s’en retourna après deux ans au Sahara, après avoir laissé derrière lui la réputation et le souvenir des Al-Basîr dans toutes les régions par lesquelles il passa.

LEUR NOTORIETE DANS LE RESTE DU SAHARA DU SUD ET LE SOUSS :

La notoriété des al-Basîr les avait précédés auprès des tribus soussies avant même qu’ils n’y viennent, car elle s’était répandue dans les différentes régions du Sahara méridional, et, comme nous l’avons déjà dit, ils constituèrent la première subdivision à entrer dans le Souss512. Le premier d’entre eux qui entra au Sahara fut le Shaykh Ibrâhîm al-Basîr, l’aïeul, qui alla d’abord chez les tribus Aït Ba ‘Amrân, rattachées aux al-Akhsas, dans la province de Sidi Ifni, et en particulier successivement chez les Aït Bu Yasîn, les Aït ‘Ali, et les Aït al-‘Arbi.

Muhammad al-Mustafa al-Basîr rapporte que la raison pour laquelle le Shaykh Ibrâhîm al-Basîr descendit chez les al-Akhsâs fut :

«la sècheresse qui frappa le sud marocain, et les années d’adversité qui s’en suivirent ; ce qui poussa les habitants à quitter le Sahara, en direction du nord. Ce Shaykh et ses disciples faisaient partie des émigrants »513.

Ceci fut le résultat des guerres persistantes entre les tribus sahraouies, pour subsister, survivre et assurer leur stabilité ; ce qui fit de l’émigration la seule solution pour les vaincus.

Cet homme malade était célèbre pour sa noblesse (sharafi-hi), sa baraka et la sincérité de ses prodiges, ce qui causa des conflits et des frictions entre les chefs des tribus. Chacun voulait avoir l’honneur de l’accueillir [dans sa tribu], et il se vit

510 A son propos et à propos de sa rencontre avec le Shaykh Ibrâhîm al-Basîr al-Hafîd, voir : Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, pp. 112-113 ; Basîr, al-Ightibât, pp. 26-28.

511 Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, pp. 112-113 ; Basîr, al-Ightibât, p. 27. 512 Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, p. 89.

contraint de calmer tout le monde en suggérant de s’établir dans chaque subdivision pendant tout un mois, à la condition qu’on l’enterrât à l’endroit où il mourrait514.

Ainsi «chaque fois qu’il s’établissait dans une tribu, les femmes de celle-ci constataient une extraordinaire bénédiction (baraka ‘adhîma) dans leurs vivres et leurs travaux, ce dont elles informaient leurs époux, et ce qui poussait chaque subdivision à vouloir le garder pour toujours »515. Cette compétition parvint à son paroxysme lorsqu’il voulut construire sa Zaouïa. Afin de contenter tout le monde, il la fonda à al Akhsâs, car c’était un lieu central parmi les tribus SOUSSÎes516. Les membres des tribus commencèrent, alors, à aller la visiter (yahujjuna ilayha) avec régularité, et « à la servir, ainsi que ceux qui y résidaient »517.

Cette institution religieuse participa, elle aussi, à la renommée des al-Basîr, en particulier «parce qu’elle devint un refuge, pour ceux qui avaient peur, et un lieu de jugement ; en effet, la plupart des tribus y avaient recours pour le règlement des conflits et des disputes, car les guerres entre tribus ne manquaient pas, mais, par la grâce de ce Shaykh, la fraternité remplaçait le caractère ennemi, entre eux »518, au point que sa mention était toujours sur les lèvres. Sa renommée et sa notoriété augmentèrent « par ce que l’on sut de ses états merveilleux (ahwâl ‘ajîba), de ses prodiges (karâmât), de ses dévoilements étranges (mukâshafât gharîba) »519, et de sa maîtrise en science religieuse, ce qui fit que lorsque les Savants et les théologiens (‘Ulamâ’ et fuqaha') argumentaient sur un sujet et n’arrivaient pas à accorder leurs points de vue, ils disaient : « Allons voir ce que Sidi Ibrâhîm al-Basîr dit à ce sujet. Celui-ci disait, alors : « Untel a dit ce qu’il a lu dans tel livre, ou qu’il a apprit de untel, et untel a dit ce qu’il a entendu de untel, ou qu’il a appris en tel lieu. Ils reconsidéraient la question et trouvaient que les choses étaient comme il avait dit »520.

514 Id. p. 144. 515 Id., p. 144.

516 Cette Zaouïa fut fondée à al-Akhsâs vers 1829/1245 H. Elle est toujours en activité à Aït ‘Ali à al-Akhsâs. S’y trouve actuellement le Shaykh Muhammad Ibn Zîn al-Dîn Ibn Muhammad al-Basîr Ibn Moubarak Ibn Ibrâhîm al-Basîr. Elle fut restaurée en l’an 1893/1414 H., grâce à al-Mustafa Ibn al-Yasa’ Ibn Muhammad al-Basîr. Les gens vont toujours la visiter en raison de la renommée de cette famille ; cependant son activité religieuse a diminué. Voir : Basîr, al-Nazr, pp. 77, 143 ; Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, p. 91.

517 Basîr, al-Nazr, pp. 77, 144. 518 Id. P ; 144.

519 Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, pp. 91-93 ; Basîr, al-Nazr, pp. 144-152, qui rapporta beaucoup de ses états. 520 Basîr, al-Nazr, p. 150.

Ainsi l’on peut dire que cet homme avait une place éminente chez les al-Basîr; par son surnom, ils ont été nommés et décrits, et par son rang, ils ont été connus et célèbres. Leur renommée ne s’arrêta pas avec lui ; elle a, au contraire augmenté et pris de l’ampleur avec ses fils et ses petit fils. Après lui, a été célèbre, en particulier, son fils Mubârak al-Basîr, qui le remplaça à la tête de sa Zaouïa, et qui « avait le rang de son père, par le pouvoir, la spiritualité, l’amour des gens et leur foi en lui ; il avait une très grande renommée dans tout le Souss et le Sahara »521.

L’étendue de son savoir le prépara à cela, en effet « il avait une connaissance de la science, et en particulier le fiqh (jurisprudence), la science de la Hay'a (astronomie), le Hadith (tradition prophétique) et le Tafsîr (exégèse), de même qu’il apprenait les textes que l’on récitait dans le Souss et qu’il citait dans les assemblées »522. Il fut aussi célèbre pour ses bons offices auprès des combattants, des révoltés et des insurgés, jusqu’à ce que « ce qu’il fut notoire auprès de gens que celui qui rejetait ses bons offices était vite exposé au malheur »523, ce pouvoir seigneurial était la raison de l’obéissance, de l’élite comme du commun, pour sa commanderie du bien et la lutte contre le mal (amri-hi bil-ma’rûf wa nahyi-hi ‘anil-munkar).

Ce Shaykh avait beaucoup de relations avec de nombreux Savants et soufis de diverses régions, tels que le Shaykh Muhammad al-Mustafa Ma' al-‘Aynayn524, le

521 Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, p. 23. 522 Id., vol. 12, p. 23.

523 Voir quelques anecdotes relatant cet aspect dans : Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, pp. 97-98 ; Basîr, al-Nazr., pp. 169, et 178-185.

524 Muhammad al-Mustafa Ibn Muhammad al-Fâdil Ibn Mâ al-‘Aynayn, le plus éminent Savant et soufi de son époque, qui travailla à des relations fraternelles entre les confréries soufies, et eut des disciples de plus en plus nombreux dans tout le Maroc. Il combattit avec une très grande vigueur le colonialisme et avait des relations avec les Sultans du Maroc dont il était le contemporain. Il écrivit de nombreux livres et mourut en l’an 1328 H. / 1910.

Voir sa biographie dans : Soussî, al-Ma‘sul, vol. 4, p. 83 et suivantes ; Benabdellah, Ma‘lamat, pp. 173-176; Chenqîti, al-Wasît, p. 365 et suivantes ; Chenqîti, Muhammad Mustafa Ibn al-Shaykh Ma' al-‘Aynayn, Amr Bîh Rabih al-, (m. 1942/1361 H.), Qurrat al ‘aynayn fî karâmat chaykh-unâ Ma' al-‘Aynayn, manuscrit, dont une copie photocopiée est gardée à la Bibliothèque al-Hasania sous le n° 10992 ; une autre copie, enregistrée sur microfilm, est gardée à la Bibliothèque Générale sous le n° 171 ; Chenqîti, Muhammad Ma' al ‘Aynayn Ibn Muhammad ‘Atiq (m. 1957/1376 H.), Sihr Bayân fî Shamâ'il Shaykh-unâ Ma'

al-‘Aynayn al-Hasan, Bibliothèque Générale, manuscrit n° 641 enregistré sur microfilm ; Ghayt, Muhammad

, Ni‘ma Ibn Ma' ‘Aynayn, Ibn Muhammad Fâdil Qalqamî Chenqîti (m. 1921/1339 H.),

al-Abhar al-ma‘iniya fîl-amdâh al-ma‘niya, manuscrit de la Bibliothèque al-Hasania photocopié sous le n°

11012, et une autre copie enregistrée sur microfilm sous le n° 90 à la Bibliothèque Générale, ainsi qu’une autre copie, à la même bibliothèque, sous le n° 1376.

Shaykh al-Hasan at-Tamkdîshtî525, sidi Sa‘îd Ibn Hamû al-M‘adrî526, sidi al-Husayn Bîbîs527, et d’autres528.

En raison de son haut rang parmi les tribus, et conformément à leur disposition à lui obéir, un acte d’entente fut établi, entre les notables des subdivisions environnantes de la Zaouïa al-Basîriyya, en particulier les Aït ‘Ali, dans lequel ils reconnaissaient la maîtrise de la Zaouïa du Shaykh Mubârak al-Basîr dans toutes leurs affaires religieuses et séculaires, en l’an 1867/1284 H.529.

Ce Shaykh laissa deux enfants, dont l’un aveugle, comme son père et son grand-père. Muhammad al-Basîr, eut le grand mérite de consolider le rang des al-Basîr, non seulement au Sahara et dans le Souss, mais aussi au sud du Sahara et dans le bassin sénégalais. Quant au deuxième, Ibrâhîm al-Basîr, fondateur de la Zaouïa de Bani ‘Ayât dans le Tadla, il porta la renommée de cette subdivision dans les autres régions du Maroc.

LEUR NOTORIETE DANS LE SUD DU SAHARA ET LE BASSIN SENEGALAIS :

Depuis qu’il était tout jeune, Muhammad al-Basîr aimait le Sahara et ne rendait que rarement visite à son père530. Il n’était pas nécessaire de le faire connaître au Sahara, dans le Souss, le Tadla et la Mauritanie531, car sa renommée s’était étendue

525 Héritier du sirr (secret spirituel) de son père à la Zaouïa. Il acquit les sciences de la part de son père, puis il contacta le Shaykh Mulay al-Mahdî al-Darqâwi, disciple du Shaykh Muhammad al-‘Arabi al-Mdaghrî,

Shaykh de la Darqâwiyya dans le Tafîlâlt, et prit de lui [le secret spirituel] ; il mourut en 1927. Soussî, al-Ma‘sul, vol. 6, p. 285 ; Akrârî, Muhammad Ibn Ahmad, al-, Raudat al-afnân fî wafâyat al-a‘yân, Agadir,

ouvrage établi par Hamdî Anûch, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, 1e édition, 1998, p. 170 ; Mcharfî, Muhammad al-‘Arabî al-, Nuzhat al-absâr li dhawi al-ma‘rifa wal-istibsâr, tanafi ‘an al-mutakâsil

al-wasin fî manâqib Ahmad Ibn Muhammad wa walidi-hi al-Hasan, Rabat, manuscrit N° k579 à la

Bibliothèque Générale, et Bibliothèque al-Hasania sous n° 5616.

526 Membre des Sharîfs al-Semlâliyîn, qui se sont établis au M‘adra ; il se distingua dans le soufisme darqâwi, de même que son père, vers le milieu du 12ème siècle de l’hégire. Il parvint, malgré son illettrisme, à devenir Shaykh de la Tarîqa al-Darqawîya dans tout le Souss, à faire affilier [à celle-ci] de nombreux Savants (‘Ulama'), et eut le mérite de la répandre dans cette région. Il mourut en l’an 1300 de l’hégire. Voir sa biographie détaillée dans : Soussî, al-Ma‘sul, vol. 4, pp. 306-342.

527 Il s’agit de al-Husayn Ibn ‘Umar Ibn al-Hasan Ibn ‘Ali. Sa filiation s’achève avec Muhammad Ibn Yîdîr, enterré à Taghllû. Les siens sont connus sous le nom de al-Bîyîs. Il fut célèbre dans l’Ecole SOUSSÎe, en particulier à al-Akhsâs, et mourut en l’an 1339 de l’hégire. SOUSSÎ, al-Ma‘sul, vol. 8, pp. 135-141 ; Akrârî, Raudat, p. 170.

528 Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, p. 93 et suivantes.

529 Voir le texte [de cet acte d’entente ou bien Certificat d’arbitrage] dans l’annexe originale n° 1, parmi les annexes manuscrites.

530 Soussî, al-Ma‘sul, vol. 12, p. 101. 531 Basîr, al-Nazr, p. 192.

à toutes les régions, et la raison en est peut-être son admirable don de dévoilement, et son étrange capacité à parler des mystères (al-ghuyûb). Il parla de nombreuses choses inconnues, qui n’existaient pas à son époque, parmi lesquelles certaines ont commencé à apparaitre, depuis, et d’autres pas encore532.

Ainsi, en raison du nombre de choses dont il parla, les gens voyaient en lui