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Procédure du protocole expérimental : consignes et choix des mesures concourantes de métamémoire

PRESENTATION DES MESURES EXECUTIVES

1. P RESENTATION DU PROTOCOLE DE METAMEMOIRE

1.2. Procédure du protocole expérimental : consignes et choix des mesures concourantes de métamémoire

1.2.1. Procédure expérimentale générale

Les sujets étaient testés individuellement dans une pièce calme. Le matériel se constituait de 4 carnets de format A5 présentés successivement aux sujets (voir annexe 2.2). Ces derniers étaient informés verbalement des consignes et de la procédure du test de mémoire et des mesures métamnésiques. Plus spécifiquement, ils étaient informés qu’ils devaient étudier des couples de mots pour un test de rappel immédiat et de rappel différé à 20 minutes. Les consignes de passation du test de mémoire étaient similaires à celles utilisées dans le sub-test "mots couplés" de la forme révisée de l'Echelle Clinique de Mémoire (WMS- R) de Wechsler (1991).

En particulier les participants étaient informés qu’ils devaient étudier des paires d’items pour un test de rappel futur et qu’ils devaient faire des prédictions au sujet de la probabilité que chaque item serait rappelé. Leurs JOL étaient collectés de la manière suivante : « Comment êtes-vous sûr que, dans 20 minutes, vous serez capable de vous rappeler du

second mot du couple quand je vous présenterai le premier (0 = sûr que le mot ne sera pas rappelé, 20% = sûr à 20%, 40 = sûr à 40%, 60 = sûr à 60%, 80 = sûr à 80%, 100% = sûr et certain que le mot sera rappelé) ? »2. Un carnet constitué de 4 exemples est proposé, pour lequel les sujets faisaient un JOL immédiat pour chaque item. L’expérimentateur répondait alors aux questions éventuelles des sujets.

Après avoir réalisé la phase d’essai, un carnet de test était proposé (carnet de présentation). Mais avant la passation du test, les consignes étaient reprécisées et il était demandé aux sujets de prédire leur performance, à savoir combien de mots ils pensaient pouvoir récupérer dans un test de rappel immédiat et dans un test de rappel à 20 minutes (prédiction globale sur 20, 20 étant le nombre total de couples de mots). Après avoir fait ces prédictions globales, ils pouvaient commencer le test. Suivant la condition expérimentale qui leur était proposée, ils devaient lire le couple à voix haute (le chronomètre était déclenché après la lecture du couple) et disposaient d’un temps d’étude de 10 secondes3 ou d’un temps d’étude libre. Les sujets étaient informés qu’il fallait étudier du mieux qu’ils pouvaient le couple afin de le retrouver le mot cible lors de la présentation du mot indice (par exemple, dans le couple LAVER-SAVON, LAVER est le mot indice et SAVON le mot cible). Après le temps imparti pour l’étude du couple, le sujet était soumis à un test de JOL. Il devait juger sur une échelle allant de 0% à 100% de sa capacité à rappeler le mot cible quand celui-ci lui serait proposé 20 minutes plus tard. Pour chaque couple, la même procédure était proposée.

Après que les sujets aient étudié et prédit leur performance sur tous les items, il leur était à nouveau demandé de prédire leur performance globale dans un test de rappel immédiat et dans un test de rappel futur à 20 minutes (mesures que nous n’utiliserons pas pour notre travail4).

Etait ensuite proposé un carnet afin de procéder au test de rappel immédiat (carnet rappel immédiat). Le premier mot du couple était alors présenté au patient, (LAVER- ?), qui devait donner le mot qui lui était associé lors de la phase d’encodage. Si le sujet donnait un mot, l’examinateur l’inscrivait sur une feuille de protocole puis proposait une échelle de confiance dans la réponse donnée allant de 0% à 100% (même signification que dans la mesure de JOL). A aucun moment la bonne réponse ou une confirmation de la réponse donnée était faite au sujet. Si le sujet ne se souvenait plus de la réponse, l’examinateur lui

2 Afin de pallier aux critiques méthodologiques concernant l’utilisation d’une échelle de Likert, nous avons sélectionner une échelle comprenant un nombre d’alternatives paires (voir chapitre 2 partie 3.1.3).

3 Temps proposé dans l’étude de Connor et al. (1997) mais également utilisé en neuropsychologie lors de tests évaluant la mémoire épisodique (voir la BEM 144 ; Signoret, 1991).

4 Il nous paraît important de mentionner ici les autres mesures, non analysées dans ce présent travail, afin de permettre une meilleure reproductivité de la méthodologie expérimentale et également car ces mesures, bien que considérées comme annexes dans ce travail, peuvent influencer les réponses données aux autres paradigmes.

proposait l’item suivant. A l’issue de cette épreuve de rappel immédiat, était proposée une mesure de postdiction globale de la performance en rappel immédiat (mesure que nous n’utiliserons pas dans notre analyse).

Par la suite, pendant 20 minutes, le questionnaire d’estime de soi (Coopersmith, 1981) ainsi que des tests neuropsychologiques ne présentant pas un caractère d’interférence majeur avec l’épreuve en cours étaient proposés.

Au bout de 20 minutes, une tâche de rappel différé (carnet rappel différé) était administrée, reprenant la même procédure que lors du rappel immédiat. Au préalable, nous procédions, à nouveau, à une prédiction globale des sujets sur leur capacité à rappeler les mots de l’étude (prédiction globale sur 20). Après chaque production du sujet, nous lui proposions une échelle de confiance dans la réponse (seulement lorsqu’une réponse était donnée). En fonction du protocole expérimental choisi, nous proposions un jugement FOK (allant de 0% à 100%) seulement pour les items non rappelés ou pour tous les items un à un. Puis, était donnée une tâche de reconnaissance item-par-item pour les mots non rappelés ou à la fin de la tâche de rappel différé pour tous les items. Juste avant la tâche de reconnaissance, nous procédions à nouveau à une mesure de postdiction (sur 20, estimation de la performance en rappel différé).

Dans la tâche de reconnaissance (carnet reconnaissance), le mot indice était présenté en haut de la page avec 4 propositions de mots cibles comprenant le mot cible, un intrus sémantiquement proche, un intrus phonologiquement proche et un mot intrus neutre. Le sujet devait réaliser un choix forcé entre ces 4 propositions. A l’issue de son choix, il lui était proposé une échelle de confiance dans sa réponse allant de 0% à 100%.

A la fin du test, un questionnaire oral était proposé afin de savoir si des stratégies avaient été utilisées pour apprendre les couples de mots. La première question était une question générale : « Comment avez-vous fait pour apprendre les mots ? » puis étaient passés en revue les couples de mots afin de collecter les diverses stratégies utilisées par les sujets. A cette occasion un questionnement plus spécifique avec formulation de certaines stratégies était proposé afin de catégoriser les stratégies utilisées (par exemple : répétition des mots du couple, imagerie, lien sémantique…).

1.2.2. Mesures de prédiction et postdiction de rappel

La première mesure concourante, sélectionnée dans cette étude, est une mesure de prédiction de rappel différé. Les sujets devaient prédire le nombre de mots qu'ils pensaient pouvoir rappeler 20 minutes après la fin du test (« Dites-moi combien vous pensez pouvoir rappeler de mots 20 minutes après la fin du test »). Nous avons retenu les 3 mesures de

prédiction suggérées par Hasselhorm et Hager (1989) à savoir : la différence « simple » entre prédiction et performance (indice de prédiction), la différence absolue entre prédiction et performance (indice de prédiction absolue) et l’écart d’exactitude relatif à la performance totale (indice d’exactitude de prédiction) (pour le mode de calcul et d’interprétation (voir chapitre 2 partie 3.2.1.5).

La seconde mesure concourante est une mesure de postdiction de rappel différé. Les sujets devaient juger du nombre de mots corrects qu'ils pensaient avoir rappelé à l’issue de la phase de rappel différé (après avoir effectué leur rappel) (« Dites-moi combien vous pensez avoir rappelé de mots corrects »). Nous avons retenu les trois indices précédents pour apprécier cette mesure : indice de postdiction, indice de postdiction absolue, indice d’exactitude de postdiction.

1.2.3. Mesures de jugement-of-learning (JOL)

La troisième mesure concourante est une mesure de JOL que nous avons établie en reprenant des indices de prédiction et des indices de précision relative et absolue comme suggérés dans la littérature (voir chapitre 2 partie 3.2.1.2). Après l’étude de chaque couple de mots par les sujets, la consigne était : « Comment pensez-vous vous souvenir de ce couple de mots dans 20 minutes entre 0 et 100% ».

- Les indices de prédiction JOL sont appréciés avec la moyenne des JOL, la moyenne des mots liés, des mots non liés sémantiquement, la moyenne des mots rappelés et des mots non rappelés ainsi que la moyenne des jugements « oui » et des jugements « non ».

- Les indices de précision relative JOL sont appréciés à partir des 2 mesures les plus décrites dans la littérature sur la métamémoire. La première correspond à la corrélation Gamma corrigée par Snodgrass et Corwin (1988) obtenue en corrélant le jugement JOL et le rappel différé (indice Gamma) et la seconde au coefficient Hamman (Schraw, 1995, indice Hamman). Nous avons choisi la correction par Snodgrass et Corwin (1988) pour l’indice Gamma afin de conserver un maximum de données pour les analyses de groupes. En effet, dans notre étude préliminaire nous avions été confrontés à une impossibilité de calcul de cet indice dans sa version initiale.

- L’indice de précision absolue JOL correspond à la formule suivante : moyenne des JOL - (nbre de mots rappelés / 20) x 100.

1.2.4. Mesures du sentiment de confiance

Pour évaluer le sentiment de confiance, nous avons demandé à nos sujets, après leur production en rappel différé mais également après la phase de reconnaissance, de juger de leur confiance dans la réponse donnée. La consigne était la suivante : « Etes-vous sûr de votre réponse entre 0 et 100% ». Pour cela nous avons retenu des mesures de prédiction (voir chapitre 2 partie 3.2.1.4) et de précision relative et absolue (calcul similaire aux mesures de JOL) :

- Les indices de prédiction du sentiment de confiance sont appréciés avec la moyenne des sentiments de confiance des mots rappelés correctement en rappel différé (SC mots rappelés), la moyenne des sentiments de confiance des mots reconnus correctement dans la tâche de reconnaissance (SC mots reconnus), la moyenne des sentiments de confiance des mots non reconnus dans la tâche de reconnaissance (SC mots non reconnus).

- Les indices de précision relative SC sont appréciés à partir de l’indice Gamma corrigé, l’indice Hamman, calculés pour les sentiments de confiance donnés en phase de reconnaissance.

- L’indice de précision absolue correspond à la formule suivante : moyenne des SC – (nbre de mots reconnus/nbre de mots à reconnaître) x 100.

1.2.5. Mesures du jugement feeling-of-knowing (FOK)

Pour apprécier la mesure de jugement FOK, après la tâche de rappel différé, item-par- item, nous proposions la consigne suivante : « Pensez-vous que vous reconnaîtrez le mot qui manque parmi 4 mots sur une échelle de certitude allant de 0 et 100% ». Nous avons retenu les mêmes mesures que pour le JOL, à savoir des indices de prédiction et des indices de précision relative et absolue.

1.2.6. Mesures d’allocation du temps d’étude

La mesure d’allocation du temps d’étude a été appréhendée à partir des calculs suivants (Souchay, 2000) :

- un indice de temps d’étude moyen (TE moyens, en secondes),

- un indice de temps d’étude pour les mots liés sémantiquement, les mots non liés sémantiquement (TE moyens mots liés, TE moyens mots non liés),

- un indice de temps d’étude pour les mots rappelés, les mots non rappelés (TE moyens

- un indice d’ajustement du temps d’étude à la difficulté de la tâche, celui-ci peut-être calculé de la manière suivante : [(a-b) / ((a+b)/2)] avec « a » correspondant au temps d’étude pour la liste des mots liés et « b » pour la liste des mots non liés (voir chapitre 3 partie 4.2.1).

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