• Aucun résultat trouvé

PRESENTATION DES MESURES EXECUTIVES

2. P RESENTATION DES EPREUVES COMPLEMENTAIRES

Outre l’évaluation de la métamémoire à partir de mesures concourantes, nous avons évalué cette fonction à partir de mesures indépendantes. Nous avons également inclus une mesure de l’estime de soi. Par ailleurs, les critères d’inclusion des sujets étant leur spécificité lésionnelle et la présence d’un dysfonctionnement exécutif diagnostiqué, nous avons réalisé une évaluation exhaustive du fonctionnement exécutif.

2.1. Evaluation de la métamémoire - les mesures indépendantes 2.1.1. MIA

Le questionnaire de métamémoire (voir annexe 2.3) a été proposé dans sa version réduite de 76 items afin d’évaluer la composante de connaissance de la mémoire (Dixon & Hultsch, 1984). Le choix de ce questionnaire réside dans sa richesse car il évalue les variables « sujets », « tâches » et « stratégies », dans la taxonomie de Flavell et Wellman (1977). Il est habituellement utilisé auprès de sujets âgés mais il nous a semblé intéressant pour les dimensions qu’il évalue.

Nous avons conservé les mesures proposées par le test à savoir le MIA stratégies externes, le MIA stratégies internes, le MIA tâches, le MIA capacités, le MIA changement, le MIA anxiété, le MIA motivation, le MIA locus, le MIA total. Il est évident que la dimension « changement » sera à interpréter avec prudence car elle fait référence aux changements liés à l’âge. Nos sujets sont relativement jeunes et peuvent interpréter ces questions en référence à leur enfance mais à leur histoire neurologique. Or, il ne nous a pas été possible de contrôler cette dimension.

2.1.2. QAM

Le Questionnaire d’Auto-évaluation de la Mémoire (QAM, Van der Linden et al., 1989) a été utilisé afin d’évaluer la conscience des troubles mnésiques et de juger la présence et l’importance de l’anosognosie dans différents types de situations de la vie courante (voir annexe 2.4). Nous avons proposé ce questionnaire aux patients et à un de leur proche. Nous avons retenu les scores des auto-évaluations et des hétéro-évaluations ainsi que le score proposé par Trosset et Kaszniak (1996). Ce score, que nous avons nommé QAM score, correspond à la différence entre les 2 évaluations (sujet et proche) multipliée par 100. Un score bas, proche de 0, signifie que le sujet ne présente pas de troubles de métamémoire ; un score élevé signifie qu’il connaît des difficultés à émettre des jugements appropriés sur ses propres capacités mnésiques résiduelles (sous estimation des troubles si le score est supérieur à 0).

2.2. Evaluation de l’estime de soi

Si une place non négligeable est accordée aux facteurs affectifs, dans la métacognition, des facteurs conatifs pourraient également intervenir dans la métamémoire (Noël, 1997 ; Lafortune & Saint-Pierre, 1998).

C’est pourquoi, nous avons souhaité intégrer à nos protocoles d’évaluation de la métamémoire et du fonctionnement exécutif, un questionnaire d’estime de soi. Notre choix s’est porté sur l’inventaire d’estime de soi de Coopersmith (1981, voir annexe 2.5). Ces auteurs définissent l’estime de soi comme « l’expression d’une approbation ou d’une désapprobation portée sur soi-même. Elle indique dans quelle mesure un individu se croit capable, valable, important. C’est une expérience subjective qui se traduit aussi bien verbalement que par des comportements significatifs ».

Nous avons conservé 3 échelles de cet inventaire : - Echelle générale

- Echelle sociale - Echelle familiale

Nous n’avons pas conservé l’échelle « professionnelle/scolaire » car nos patients ont tous été évalués lors de leur hospitalisation dans une structure sanitaire (Centre hospitalier, Centre de rééducation et réadaptation fonctionnelles) ou médico-sociale (stage U.E.R.O.S., unité d’évaluation, de réentraînement et d’orientation sociale et/ou professionnelle). De ce fait, aucun d’entre eux, ou la grande majorité n’avait pas repris leur activité professionnelle ou réintégré leur cursus scolaire.

Aucun protocole de nos patients présentait une échelle de mensonge pathologique, nous avons ainsi pu conserver toutes les données.

2.3. Evaluation des fonctions exécutives

Le protocole d’investigation des fonctions exécutives incluait 9 épreuves permettant d’évaluer les principales dimensions décrites dans la littérature (Van der Linden et al., 2000) à savoir les capacités d’inhibition, de flexibilité et de planification. Six de ces épreuves sont considérées comme classiques : le test de la Tour de Londres (TOL, Shallice, 1982), le Modified Card Sorting Test (MCST, Nelson, 1976), le Trail Making Test (TMT, Reitan, 1958) et le Stroop Test (Stroop, 1935). Les trois autres, de conception plus récente, étaient le Brixton Spatial Anticipation Test (Brixton, Burgess & Shallice, 1996a), le Hayling Sentence Completion Test (Hayling, Burgess & Shallice, 1996b) et la version francophone (Allain et al., 2004a) de trois sub-tests de la Behavioural Assessment of the Dysexecutive Syndrome (BADS, Wilson et al., 1996), le test de recherche de clé (clé), le test du zoo (zoo) et le test modifié des 6 éléments (SET). Pour des informations plus précises concernant la description des épreuves nous renvoyons le lecteur à Van der Linden et al. (2000).

Pour ces épreuves, nous avons retenu comme mesure d'appréciation de la performance les critères les plus classiquement utilisés dans la littérature (Allain et al., 2004a).

Pour l’évaluation de l’inhibition nous avons sélectionné le Stroop et le Hayling. Le nombre d’erreurs non corrigées en condition Stroop (planche C) est l’indicateur de performance retenu pour le Stroop. Le nombre de points de pénalités obtenu pour la partie B (3 points si le mot produit est le mot habituel, 1 point si la réponse est sémantiquement liée) a été retenu pour apprécier la performance des sujets au Hayling.

Pour l’évaluation de la flexibilité, nous avons proposé le TMT, le MCST et le Brixton. Le nombre d’erreurs dans la partie B du TMT est l’indicateur de performance considéré pour ce test. Nous avons retenu le nombre d’erreurs persévératives pour évaluer le MCST et nous avons considéré le nombre d’erreurs commises comme paramètre d’évaluation du Brixton.

Les capacités de planification ont été évaluées par 4 tests : le test de la TOL, le test de la clé, du zoo et le SET de la BADS. Le choix de ces 4 épreuves s’explique par les liens apparents, évoqués dans la littérature, des capacités de planification et de contrôle en métamémoire et plus particulièrement la dimension de régulation de la métamémoire (Flavell, 1979 ; Brown, 1987 ; Nelson & Narens, 1990). Ainsi, à la Tour de Londres, la performance des sujets a été appréciée en considérant le nombre moyen de mouvements nécessaires pour la résolution de l’ensemble des problèmes. Les performances aux sub-tests de la BADS ont été évaluées à partir des scores de profils de ces épreuves. Les mesures de la BADS ont un double

intérêt car elles évaluent la planification mais également les capacités de contrôle et de régulation comportementale.

Documents relatifs