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Principaux ressorts et limites de la théorie : recherche d’alignement, perception des coûts et ressources

Les logiques des déclenchements

C) Le cadre de l’expérience

2) Principaux ressorts et limites de la théorie : recherche d’alignement, perception des coûts et ressources

L’une des spécificités du moment étudié est qu’il se rapproche d’un jeu de coopération, puisqu’il précède souvent les premiers échanges de coups avec les forces opposantes ou concurrentes extérieures au mouvement (antigrèves, police…). Ces forces ont donc sur l’action un effet certes existant – notamment à travers les anticipations des acteurs – mais limité. Si bien, on le verra au chapitre 3, que les actes sur lesquels ce moment débouche sont en général relativement conformes aux anticipations des organisateurs49, du moins qu’ils échappent plus que la plupart des faits

sociaux à la logique imprévisible des effets de composition.

48 Michel DOBRY, « Ce dont sont faites les logiques de situation », in Pierre Favre, Olivier Fillieule, Fabien Jobard

(dir.), L’atelier du politiste. Théories, actions, représentations, Paris, La découverte, 2007, p. 128 notamment.

49 J’entends par là que le type de mode d’action et le fait que l’action ait lieu sont conformes à ces anticipations. Cela ne

L’incertitude et les préoccupations liées à l’alignement

Une autre spécificité des moments pré-déclenchement, par rapport à ceux où la mobilisation s’est « installée » est l’incertitude qui plane initialement sur les comportements de coéquipiers. Cette incertitude conduit nombre d’acteurs à focaliser leurs réflexions sur une question simple au détriment des autres : « va-t-il bien y avoir quelque chose ou pas ? », et à chercher à débusquer différents facteurs confirmatifs50. Focalisation qui peut, selon les cas, être l’affaire de quelques instants ou de quelques heures. Mais au regard des informations issues des enquêtes réalisées pour cette thèse, tout se passe comme si elle était toujours décisive. Ce constat m’a conduit à opérer un rapprochement entre les déclenchements d’actions contestataires et d’autres contextes d’incertitude comme ceux dans lesquels ont abdiqué les parlements allemand et français en 1933 et 1940, étudiés par Ivan Ermakoff. L’une des observations centrales d’Ermakoff, que l’on retrouvera dans les cas plus anodins étudiés ici, concerne la tendance des acteurs en situation d’incertitude partagée sur un choix collectif imminent, à se préoccuper de la constitution de croyances et comportements alignés, occultant parfois jusqu’à l’absurde d’autres questions significatives51. On étudiera au chapitre 3 les

logiques de situation qui conduisent à construire cette préoccupation et qui prennent souvent racine dans les contraintes, ressources et sentiments les plus ordinaires en mobilisation. Reste à savoir, pour situer les limites de mes propositions, ce qui peut faire règle générale et ce qui relève de spécificités de mes terrains d’enquête. J’esquisserai plus bas ces limites en évoquant le rôle des coûts anticipés de l’action, qui expliquent pourquoi la certitude de ne pas être seul est une condition nécessaire au déclenchement. Mais avant, je m’arrêterai sur les ressources favorables à l’action et l’aspect « suffisant ».

Des ressources de mobilisation omniprésentes, ou quelques ressorts du « suffisant »

Pour comprendre comment l’état d’une variable peut être suffisant au déclenchement de l’action contestataire, il faut définir le domaine d’application et de faillibilité de la proposition. Dans un premier temps, on peut le définir grossièrement en disant que la proposition semble fonctionner

50 Sans que le questionnement sur ce point n’ait été poussé aussi loin qu’ici, d’autres travaux étudiant les révoltes au

plus près repèrent cette préoccupation qui conduit à chercher dans différents facteurs situationnels la présence ou non de « signes positifs » des chances de l’action. Youssef EL CHAZLI, Devenir révolutionnaire à Alexandrie…, op.cit., p. 369-379.

51 Ivan ERMAKOFF, Ruling Oneself Out. A Theory of Collective Abdications, Durham, Duke University Press, 2008,

p. 181 et suivantes. Voir les logiques comparables observées dans certains contextes de crises politiques et scandales par Michel DOBRY, Sociologie des crises politiques, op. cit., ou Violaine ROUSSEL, Affaires de juges. Les magistrats

« dans nos sociétés ». Cela en raison de plusieurs caractéristiques des sociétés complexes, qui font que la plupart des conditions généralement jugées nécessaires pour engendrer une action collective y sont plutôt des constantes que des variables.

Ces caractéristiques sont de deux types : les unes concernent les raisons de se mobiliser, les autres, les moyens de le faire. Pour ce qui est des raisons, il est depuis longtemps acquis pour les spécialistes des mobilisations qu’à tout moment existe suffisamment de mécontentement pour engendrer des protestations collectives52. Si bien qu’à partir des années 1970, les questionnements des chercheurs sur le mécontentement ont largement été mis de côté au profit de ceux sur les moyens que sont les ressources et les formes de la protestation collective. Ces recherches ont recouvert une gamme d’objets très large : les ressources matérielles, les savoir-faire, les répertoires d’action… Les ressources incluent les bénéfices, notamment moraux, que les individus tirent de leur participation à une entreprise collective, et dont la valeur relève largement de leur subjectivité53. Or, ces incitations sont si diverses que l’on peut faire à leur propos la même remarque que pour les mécontentements : dès lors qu’un individu est effleuré par la question d’une mobilisation, on peut toujours lui en trouver54. Enfin, il en va de même pour les autres types de ressources de mobilisation : tout le monde ne dispose pas de moyens identiques – loin de là ! – mais les travaux sur les mobilisations « improbables » montrent la diversité de ce qui peut être érigé en ressource et laissent supposer que dans toutes les configurations (ou presque ?), une action collective est possible, même quand les ressources les plus évidentes et traditionnelles sont absentes.

C’est d’ailleurs l’objet d’une bonne partie de ces travaux que de montrer que les groupes dépourvus de ressources ne l’étaient pas et que la ressource se bricole au point d’être tautologie : quand une mobilisation a lieu, ce qui l’a permise est ressource55.

52 John MCCARTHY et Mayer ZALD, « Resource mobilization and Social Movements: A Partial Theory », American

Journal of Sociology, vol. 82, n° 6, 1977, p. 1215. Voir aussi Barrington Moore, Injustice. The Social Bases of Obedience and Revolt, White Plains, NY, M.E.Sharpe, 1978, p. 49.

53 Sur les incitations à participer à l’action, qu’elles soient matérielles, sociales, morales, voir notamment Daniel

GAXIE, « Economie des partis et rétributions du militantisme », Revue française de science politique, vol. 27, n° 1, 1977, p. 123-154 ; et Daniel GAXIE, « Rétributions du militantisme et paradoxes de l’action collective », Revue Suisse

de Science Politique, vol. 11, n° 1, 2005, p. 157-188.

54 Pour reprendre une citation maintes fois utilisée : « Une société n’est pas une marmite où les sujets de

mécontentement, à force de bouillir, finissent par faire sauter le couvercle ; c’est une marmite où un déplacement accidentel du couvercle déclenche l’ébullition, qui achève de le faire sauter. […] le spectateur ne peut rien prédire quant au passage du diffus à l’explosion » (Paul VEYNE, Comment on écrit l’histoire, Paris, Seuil, 1996, p. 146). Mais mon objet d’étude n’est pas la chaleur de l’eau – qui est une constante dans des sociétés complexes où des raisons de se mobiliser sont toujours présentes – ni qui l’a versée dans la marmite, ni la façon dont elle débordera ou jaillira. Mon objet est uniquement le déplacement initial du couvercle.

55 Je reviendrai de manière plus détaillée sur les formes de « compensations » de ressources au chapitre 3. Voir

cependant Frances PIVEN et Richard CLOWARD, Poor People’s Movements. Why They Succeed, How They Fail, New York, Vintage Books Edition, 1979.

Même les plus dépourvus ont des connaissances élémentaires sur l’existence sociale de différents modes d’action contestataire et ont la capacité de communiquer avec d’autres personnes. Pour ce qui est précisément du déclenchement de l’action, l’absence d’une ressource se compense par la présence d’une autre. Aucune en particulier n’est strictement nécessaire. Sauf la « ressource » consistant pour les participants et organisateurs potentiels, à être absolument certains de la survenance du déclenchement, car la présence de cette certitude signifie deux choses :

– des moyens (quels qu’ils soient) suffisamment importants aux yeux des acteurs qui ont cette certitude, ont été réunis pour donner lieu au déclenchement, contraignant certaines personnes qui se sont liées de diverses manières à sa mise en œuvre. L’argument est quasi-tautologique, cela ne signifie pas que ladite certitude n’est qu’un symptôme de cette étape : elle en est bien l’élément causal central, c’est ce qui apparaîtra entre autres dans l’expérience de Bercy présentée plus loin ; – explicitement et/ou tacitement, une heure, un lieu de rendez-vous et un mode d’action ont été fixés. Autant dire, quand cette certitude est faite, que le déclenchement l’est aussi par avance. Du moins à quelques limites près, situées aux marges de mes propositions. Car certains accidents ou coïncidences dont je discuterai à quelques reprises peuvent bien entendu faire échouer tout de même l’action. On pense ici à une soudaine épidémie ou à un déploiement hors norme de forces de police56. Ces situations peuvent s’analyser de deux façons. La première consiste à les intégrer dans mon modèle : une épidémie qui touche la quasi-totalité des protestataires potentiels ne joue pas qu’en diminuant les capacités matérielles de mobilisation, car réduire n’est pas supprimer. Elle joue aussi en réduisant, pour ceux qui restent techniquement aptes à y aller, les perceptions de chance de l’action. Mais pas forcément pour tous les acteurs. C’est d’ailleurs ce que l’on observera dans l’Est lyonnais en 1994 lors de déployements policiers exceptionnels visant, sans y parvenir, à empêcher toute émeute57. La seconde concerne les empêchements les plus absolus : tout le monde est alité en raison d’une épidémie, l’action tombe à l’eau. Il y a bien là une limite à ma théorie, et je ne chercherai pas a priori d’explications ad hoc de tout ce qui ne la satisfait pas. Je me contenterai d’admettre que de tels cas existent et restent de l’ordre de l’exceptionnel.

Sens de la normalité, du ridicule et autres craintes, ressorts et limites du « nécessaire »

« Avez-vous signé la pétitiooon pour la libération d’Abel Chemoul, prisonnier dans des geôles… fasciiistes ? »

Les inconnus, « La pétition »

56 Tout comme, pour reprendre la métaphore de la marmite, le déplacement du couvercle sera sans conséquence si un

froid extrême a soudainement fait geler l’eau ou si une balle perdue provoque une fuite d’eau à la base du récipient.

La croyance dans la réalisation de l’action est nécessaire au déclenchement en raison des coûts de la participation qui paraissent fréquemment multipliés (voire créés) pour celui ou celle qui se retrouverait à protester seul. Les sanctions anticipées seront de l’ordre de la répression, de l’enfermement et du dommage corporel lorsque la protestation vise un pouvoir policier sur un terrain où il dispose de forces d’intervention. C’est le cas dans des contextes qualifiés d’autoritaires ou dans des démocraties où des types d’actions donnés comme l’« émeute urbaine » font l’objet d’une criminalisation. Elles seront aussi des sanctions sociales dont l’une des plus courantes est le sentiment d’être ridicule.

« C’est cette même “loi” d’extension des mobilisations que l’on retrouve à une échelle plus vaste lors de ces mouvements où c’est l’information que tel nouveau site (centre de tri, dépôt SNCF, université, etc.) vient à son tour de se mobiliser qui, en donnant aux agents le sentiment que leur mobilisation se développe, renforce leur détermination sur un mode proche de la prophétie autoréalisante. Savoir que d’autres se sont engagés incite à le faire soi-même, notamment parce qu’on est assuré qu’on ne sera pas seul et que la mobilisation ne sera pas “ridicule”. A l’inverse, ne pas disposer d’information sur l’état de la mobilisation dans d’autres sites produit un effet d’inhibition : personne ne voulant “y aller seul”, ne pas savoir ce qu’il en est de l’engagement des autres ou, pire encore, savoir qu’ils ne se sont pas mobilisés risque de refroidir les ardeurs contestataires. L’information sur l’état de la mobilisation joue ici un rôle déterminant et c’est précisément parce qu’ils apportent une telle information que les effectifs des manifestations ou les pourcentages de grévistes, gonflés par les organisateurs et sous- évalués par la police ou les directions d’entreprises, sont des données “sensibles” et sujettes à polémique. »58

Lilian Mathieu décrit ici les enjeux concrets de la peur du ridicule sur l’émergence d’une mobilisation. Pourtant, je chercherai à montrer qu’il sous-estime encore le poids et la portée de cette crainte sur le passage à l’action, en raison d’une ambiguïté : la peur est-elle celle des sites (autrement dit d’ensembles d’individus) potentiellement mobilisables et soucieux d’une image de groupe ? Ou est-ce la peur qu’ont les acteurs d’être individuellement ridicules ? Les deux sont possibles, mais c’est le second aspect qui est déterminant dans le déclenchement d’une action locale. Voir comment le jeu des unités réduites en interaction structure la mobilisation d’ensemble implique de souligner une évidence : la perception et la crainte du ridicule sont avant tout une

affaire individuelle. Les discussions et entretiens réalisés pour cette thèse font souvent apparaître la crainte explicite de « passer pour un con » ou « pour un fou » si l’on se retrouve seul en action. C’est ce qui explique, dans le cas de la mobilisation des riders de Bercy, pourquoi les participants à l’action ne viendront jamais seuls aux rendez-vous, et pourquoi ceux qui s’apprêtent à démarcher seuls pour la cause face à des autruis significatifs ou d’autres renoncent. Ce constat amène deux remarques importantes pour la suite et pour l’étude des mobilisations en général.

Première remarque, la peur du ridicule est un rouage si essentiel dans l’action contestataire qu’elle devrait faire partie de sa définition même. La plupart des actions du quotidien, qu’elles soient légitimes ou réprimées, peuvent s’effectuer seul sans exposer au sentiment d’être ridicule : satisfaction des besoins élémentaires, jardinage, voyage en transport public, consommation de drogue, etc. Aucune de ces activités n’implique d’être réalisée avec d’autres personnes en même temps et au même endroit et, même quand la participation d’autres est prévue, leur défection au dernier moment n’entraîne pas spécialement de peur du ridicule. L’action contestataire, par contre, fait partie des activités globalement légitimes qui, dans les cas précis où elles sont pratiquées seules en public, sont gages de ridicule ou de malaise (elle n’est pas la seule, on peut aussi penser aux applaudissements d’une seule personne dans une salle). Manifester seul dans la rue, faire une grève ou un collage seul exposeront à ce sentiment.

Il en va parfois de même pour l’exposition de soi consistant à faire signer une pétition sur papier (surtout si elle n’a recueilli qu’une seule signature, comme dans le sketch auquel je faisais référence plus tôt !). L’étude d’une mobilisation de copropriétaires, réalisée lors d’une enquête précédant cette thèse, m’avait conduit à noter que les mobilisés s’arrangent pour trouver de bonnes raisons de démarcher en binôme quand il est question d’aller voir des personnes qu’ils ne connaissent pas. Même dans un cadre de voisinage, les témoignages de ceux qui ont fait signer la pétition seuls convergent sur le fait qu’ils se présentaient, quand la personne démarchée n’était au courant de rien, en insistant d’abord sur l’importance du groupe mobilisé.59

Une autre illustration est offerte, dans le cas des riders de Bercy, par les questions que me posent des jeunes venant participer aux collages avant de me rejoindre, de façon répétée : « il y a déjà d’autres gens, hein ? – Oui oui ! – Vous êtes combien ? […] moi ça me ferait chier de coller tout seul comme un con hein […] Il y en a d’autres qui collent déjà ? » (Par téléphone).

Hors d’une période de mobilisation, le salarié d’une entreprise qui est le seul à être

59 On trouvera quelques éléments sur cette enquête dans Alessio MOTTA, « Mépris et répression de la prise de parole

en public. Construction d’une domination symbolique profane dans une copropriété et dénonciation publique »,

syndiqué et à lancer des discussions sur les droits des travailleurs se fait quotidiennement une idée d’où la chose peut mener, par les plaisanteries dont il se sait victime.

De manière générale, s’engager seul dans une action de protestation publique contre une forme d’autorité (étatique, patronale…), outre les coûts corporels ou matériels éventuels, mène à la question du ridicule pour plusieurs raisons. L’une des raisons tient vraisemblablement aux mécanismes d’évaluation d’une dénonciation comme « normale » ou folle soulignés par Luc Boltanski60 : la disproportion entre la taille des actants que sont l’individu seul et l’autorité à laquelle il fait face tend à faire apparaître son action comme celle d’un fou. Cependant, ces mécanismes ne sont pas universels. Le ridicule est une affaire d’individu, mais il est basé sur des critères socialement construits et partagés. S’il est associé à notre objet, c’est tout simplement en raison d’un cliché largement partagé : le manifestant esseulé, tout comme le geek qui s’insurge seul face à son ordinateur, sont des figures typiques du ridicule et de la folie. Ce cliché n’est pas intemporel ; comprendre sa construction et son entretien à travers une histoire de la caricature, des récits populaires et humoristiques serait d’ailleurs un chantier de recherche des plus stimulants, qui permettrait d’entrevoir les limites d’application réelles de la théorie défendue dans cette thèse. Car la théorie fonctionne d’abord dans une société où ce cliché fait effet. Cela délimite en partie son domaine de validité historiquement, mais aussi géographiquement. Le travail empirique présenté dans les chapitres qui suivent a été réalisé sur des mobilisations de types et de publics socialement variés, mais plutôt jeunes et situés dans l’hexagone. Sans que cela n’engendre d’effondrement de mes propositions, il est bien entendu possible, on le verra, que des variations du sens de la normalité, notamment d’un pays à l’autre61 ou d’un groupe et d’une position à l’autre, entrainent des différences dans la façon dont elles s’appliquent et dont s’articule la crainte du ridicule avec d’autres formes de risques.

Ma seconde remarque portera sur cette articulation avec les autres risques qui font craindre de se retrouver seul à protester. On pense bien évidemment aux risques matériels et corporels auxquels s’exposent les révoltes réprimées, qui semblent démultipliés pour un fauteur de troubles enfermé seul. Il est tentant d’affirmer que le ridicule et l’emprisonnement sont deux risques incomparables, ou d’une portée infiniment différente. Ce serait une erreur de s’arrêter à cela. Les risques liés à

60 « La dénonciation publique », in Luc BOLTANSKI, L’amour et la justice comme compétences. Trois essais de

sociologie de l’action, Paris, Métailié, 1990, p. 280-288. Les critères d’évaluation soulignés par Boltanski, s’ils valent

souvent pour les actions de protestation publique, ne s’appliquent pas de la même façon dans tous les espaces (Alessio MOTTA, « Mépris et répression de la prise de parole en public... », art. cité). Il sont du moins appliqués avec une relative souplesse dans les espaces semi-privés où circulent ragots et rumeurs. Dominique CARDON, Jean-Philippe HEURTIN, Cyril LEMIEUX, « Parler en public », Politix, vol. 8, n° 31, p. 13-14.

61 Et notamment selon les traditions locales de « manifestations individuelles », même si cette expression désigne à peu

l’action collective ne se valent certes pas tous, mais les multiples rigolades auxquelles ont donné lieu les récits de certains de mes enquêtés lycéens62 sur leurs arrestations et les violences policières subies rappellent que la distinction entre sanction symbolique et atteinte corporelle ou privation de liberté temporaire n’est pas un critère pertinent pour juger de l’importance du coût. On le verra au

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