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Incertitude, suivisme et déclenchement de contestations : les apports de la psychologie sociale

Les préoccupations déterminant le franchissement du seuil

A) Soumission à l’anticipation

1) Incertitude, suivisme et déclenchement de contestations : les apports de la psychologie sociale

« “Dieu ! que le nouvel habit de l’empereur est admirable”. Personne ne voulait avouer qu’il ne voyait rien, puisque cela aurait montré qu’il était incapable dans son emploi, ou simplement un sot. Jamais un habit neuf de l’empereur n’avait connu un tel succès. “Mais il n’a pas d’habit du tout !” cria un petit enfant dans la foule. “Grands dieux ! entendez, c’est la voix de l’innocence”, dit son père. Et chacun de chuchoter de l’un à l’autre : “Il n’a pas d’habit du tout”… “Il n’a pas d’habit du tout !” cria à la fin le peuple entier. »

Hans Christian Andersen, Les habits neufs de l’empereur, 1837162

162 Merci à Geneviève Paicheler et Serge Moscovici pour la suggestion de mobiliser ce conte. « Suivisme et

« Combien de fois n’avons-nous pas constaté les étonnements des auteurs devant une salle de première. Cette salle, disent-ils, est composée de Parisiens blasés, corrompus, de viveurs coudoyant chaque jour tous les vices, de sceptiques riant de tout, et de femmes qui font de l’aventure amoureuse un plaisir charmant quand elles n’en font pas un métier. Tous ces gens-là ne s’indignent jamais à la lecture des romans les plus salés. Eh bien si une phrase, un mot, une situation dans la pièce parait peu conforme à la morale enseignée – mais nullement pratiquée – par tout ce monde, qui ne cache même pas son indifférence dans les conversations intimes, une tempête furieuse éclate, avec des sifflets, des colères, des indignations véhémentes et sincères. »

Guy de Maupassant, « Les foules »163

Souvent exclus des références légitimes de la science politique, de la sociologie et de l’étude des mouvements sociaux, les travaux portant le label « psychologie sociale » ont pourtant été, pour certains d’entre eux, abondamment utilisés par des auteurs dont l’œuvre influence fortement ces domaines164. On se permettra ici un retour aux sources de quelques pages sur les phénomènes d’influence et de contestation dans les petits groupes. Les travaux qui seront mentionnés plus bas ont trois principaux points communs :

– ils sont basés sur des méthodes expérimentales, dans lesquelles des individus sont généralement « piégés » par des mises en scènes ou fabrications construites par les chercheurs ;

– ils partagent un point de vue phénoménologique sur ces expériences au sens où ils s’intéressent moins à la réalité des perceptions des acteurs qu’à la façon dont ils vont construire collectivement la situation pour faire face à l’incertitude ;

– ils partagent aussi une optique situationniste plus ou moins marquée : un postulat qu’ils visent à confirmer empiriquement selon lequel, dans les ressorts de l’action, les contraintes liées à la structure de la situation priment sur les déterminismes portés par l’histoire de chaque individu. Je ferai un point sur les travaux étudiant les processus de définition collective d’une situation d’incertitude, puis sur ceux étudiant le passage à l’action protestataire.

163 Le Gaulois, 23 mars 1882, republié dans Sylvain Delouvée (éd.), La psychologie des foules. Recueil de textes – XIXe

et XXe siècles, Paris, L’Harmattan, 2007, p. 48.

164 La disqualification de cette « discipline » hétérogène est parfois mise sur le compte des approximations (voire pire)

méthodologiques mises au jour dans certains de ses travaux classiques (cf. introduction sur le situationnisme). Mais elle résulte aussi d’un amalgame entre les très divers types de recherches portant parfois ce label, qui incluent notamment la fameuse « psychologie des foules » et certains des travaux réducteurs sur les comportements collectifs abordés en introduction de cette thèse. Parmi les branches qui sont moins citées mais connaissent encore un succès indirect, outre certains travaux de psychologie de la gestalt qui seront évoqués ici, on relève les ouvrages fondateurs sur les effets de la dissonance cognitive chez les individus (Leon FESTINGER, Henry W. RIECKEN, Stanley SCHACHTER, L’échec

d’une prophétie. Psychologie sociale d’un groupe de fidèles qui prédisaient la fin du monde, Paris, Presses

universitaires de France, 1993, p. 24-25 ; Leon FESTINGER, A Theory of Cognitive Dissonance, Stanford, Stanford University Press, 1957) qui ont contribué entre autres à façonner la conception des résistances dans les institutions totales portée par Erving Goffman (Asiles. Études sur la condition sociale des malades mentaux et autres reclus, Paris, Minuit, 1979).

Définir collectivement une situation dans l’incertitude : la psychologie de la gestalt

La « psychologie de la gestalt » désigne généralement un ensemble de travaux soulignant l’importance des structures et repères de forme dans les jugements, perceptions et comportements des acteurs. On parle là de formes géométriques et graphiques, mais aussi par extension des formes desquelles s’entourent les conventions et autres repères sociaux utilisés par les acteurs pour comprendre et réagir à une situation.

L’un des travaux les plus connus est l’expérience suivante, menée par Solomon Asch165. Un groupe

d’étudiants est convié, pour un « test de vision », à observer trois lignes A, B et C de longueurs manifestement différentes. Ils doivent dire laquelle est de longueur identique à une autre ligne de référence. Tous disent à leur tour si la ligne identique est la A, la B ou la C, à haute voix. L’exercice est si facile que tous répondent la même chose. Il est répété plusieurs fois. Mais en réalité, seul un des étudiants est réellement sujet de l’expérience. Les autres sont des compères du chercheurs qui, au bout de quelques essais, se coordonnent volontairement pour donner une réponse manifestement fausse. Le sujet, qui répond parmi les derniers, se trouve désarçonné par ce qu’il entend et finit, dans un tiers des cas environ, par conformer le jugement qu’il émet à celui des autres. L’expérience montre ainsi, chez une partie des acteurs, une tendance au suivisme lorsqu’il existe une incertitude sur le comportement à adopter.

L’expérience de Muzafer Sherif166, implique, elle, d’enfermer des individus dans une pièce sombre

avec face à eux un point lumineux. Le point est fixe, mais les expérimentateurs jouent sur l’effet d’autocinétique : une illusion qui donne l’impression d’un mouvement du point en l’absence d’autres repères dans l’espace. Les individus doivent, à la sortie, évaluer l’amplitude du mouvement effectué par le point lumineux et confronter cette évaluation à celle du reste du groupe. Là encore, les échanges de jugements initiaux vont jouer sur les jugements émis en fin d’expérience. Les résultats soulignent en gros que la situation d’ambiguïté (liée ici à l’absence d’ancrage visuel et social permettant de s’assurer une définition certaine de ce qu’on a vu) renforce la convergence du groupe vers une norme commune, au détriment des impressions initiales des acteurs. Ces derniers s’offrent ainsi une porte de sortie vis-à-vis d’une incertitude qui – c’est un postulat fréquent des psychologues de la gestalt – leur serait insupportable. Sherif donne un aperçu de la portée de ce suivisme en s’appuyant sur des observations en terrain militaire167 : certaines attaques contre des lignes d’infanterie peuvent entrainer de la part des unités attaquées des périodes d’attentisme de

165 « Effects of group pressure upon the modification and distortion of judgments », in H. Guetzkow (dir.), Groups,

Leadership and Men, Pittsburgh, PA, Carnegie Press, 1951, p. 177-190.

166 Muzafer SHERIF et O. J. HARVEY, « A Study in Ego Functioning: Elimination of Stable Anchorages in Individual

and Group Situations », Sociometry, vol. 15, n° 3/4, 1952, p. 272-305.

167 Voir le detail de ces observations dans Samuel L. A. MARSHALL, Men against Fire. The Problem of Battle

plusieurs dizaines de minutes, qui ne prennent fin qu’à la restauration d’une communication « effective ». Cette communication peut être élémentaire (« This might be simply one bold individual standing up and shouting “Follow me! We're going on!” »), mais elle serait déterminante pour donner une ligne de conduite aux acteurs168.

On imagine aisément comment le raisonnement s’applique aux émeutes de banlieues, à la condition de saisir (ce sera l’objet des deux chapitres suivants) que des incidents, des habitudes, des institutions peuvent constituer des moyens de communication tacites au moins aussi importants que les échanges verbaux. Il s’applique également aux déclenchements de blocages lycéens, notamment celui du lycée Saint Vincent de Paul où le début de matinée est fait de dizaines de minutes de retraits et d’attente qui prennent fin suite à une décision soudaine de retour devant le lycée de la part d’un petit groupe.

De façon générale, ces expériences sur les processus d’influence en situation d’incertitude soulignent une tendance des acteurs à « moyenniser » ou polariser leurs positions. A s’appuyer sur des contacts confirmateurs de leurs impressions permettant de ne pas être seul à défendre un jugement donné169. En somme, la logique qui paraît avoir l’emprise la plus forte est la nécessité ressentie par les acteurs de préserver leur face en produisant un jugement comme on le leur demande et en parvenant à définir la situation. Autrement dit, à comprendre et anticiper ce qui se passe, quels sont les comportements à adopter, les choses qui peuvent ou doivent être dites pour éviter de se retrouver en décalage, de commettre une maladresse, de trahir une erreur de cadrage170.

Une autre tendance présente en toile de fond dans les déductions des auteurs est que le postulat phénoménologique et situationnel duquel ils partent apparaît relativement fondé : l’existence d’une position, définition des choses ou attitude « juste » par essence semble bien peu de choses face aux logiques d’interactions et repères situationnels par lesquels les acteurs cherchent à se situer. Mais ces expériences sont loin de suffire pour comprendre et valider ce postulat, car :

– les sujets qui résistent à la « norme » du groupe y représentent une part loin d’être négligeable ; – l’emprise forte de la situation sur les individus peut résulter en partie du fait que celle-ci est artificielle et relativement déconnectée de la vie ordinaire des sujets. En outre, la plupart de ces expériences conduisent les individus à émettre des jugements de faits assez déconnectés aussi des motifs de mobilisation courants. Insuffisants pour en tirer des conclusions applicables au monde extérieur, on y reviendra dans quelques lignes. J’ai bien cherché à étudier des gens qui se mobilisent pour faire reconnaître par leur gouvernement le fait que c’est la ligne B qui est identique à la ligne témoin, mais impossible d’en trouver. Si encore il s’agissait de la ligne B du RER… Certains

168 Muzafer SCHERIF et O. J. HARVEY, « A Study in Ego Functioning… », art. cité, p. 276.

169 Voir aussi Germaine de MONTMOLLIN, « Certitude subjective et influence sociale dans les jugements perceptifs »,

L'année psychologique, vol. 67, n° 67-2, 1967, p. 477-492.

auteurs ont cependant dépassé cette limite, comme Bernard Gaffié, dans une expérience sur des militants du Parti socialiste français qui montre que ceux-ci adoptent une position bien différente quant à un texte sur l’immigration selon qu’il est attribué à un groupe interne à leur parti ou à un parti de droite171. Là aussi, on reste bien entendu en droit de se demander dans quelle mesure la forte influence des indices situationnels sur les attitudes est une règle générale et dans quelle mesure elle est liée à des difficultés de positionnement qui étaient déjà propres au parti bien avant 2017.172 En outre, deux grandes limites peuvent encore être soulignées dans ces travaux. La première est une interrogation souvent trop faible sur la portée psychologique et durable des phénomènes d’influence en situation. La question de la « sincérité » de cette influence subie par les acteurs est souvent éludée et mérite d’être posée : pour peu que le sujet sur lequel l’acteur doit émettre un jugement soit suffisamment saillant dans son quotidien pour qu’il s’y intéresse de nouveau, les formes de conversions qu’il a réalisées durant les expériences sont-elles un tant soit peu « intimes » ? Ou ne sont-ce que des conversions de façade visant à s’adapter au moment (dans plusieurs des expériences rapportées, les sujets attribuent leurs « erreurs » à une mauvaise vue), éventuellement à épargner la face des autres personnes présentes en « jouant le jeu », un jeu sans gravité ? La seconde limite est liée à la première et concerne les portées pratiques de ces conversions : dans quelles conditions laissent-elles aux acteurs des possibilités de se révolter ?

« Or, par un de ces paradoxes si coutumiers en sciences sociales, paroxysme et limites de l’influence majoritaire se côtoient dans les phénomènes de suivisme, dans ces états où il nous faut, tant bien que mal, plier l’échine, avaler la couleuvre en remettant à plus tard cette révolte qui sera parfois tant différée qu’elle ne viendra plus. Dans notre soumission, il nous arrivera aussi d’oublier et notre révolte, et notre raison de nous révolter, de même que les gestes faits pour endosser le comportement forcé nous convaincront de son bien-fondé. Et nous créerons un monde confortable peut-être, parce que nous en limiterons les remous, mais un monde de résignation, d’aspirations étouffées et de révoltes brisées, par nous-mêmes, en douceur. »173

171 Bernard GAFFIÉ, « The Processes of Minority Influence in an Ideological Confrontation », Political Psychology,

vol. 13, n° 3, 1992, p. 407-427.

172 Sur ces questions, notamment celle de la force des influences situationnelles selon l’objet des jugements en jeu, voir

notamment Serge MOSCOVICI, Psychologie des minorités actives, Paris, Presses universitaires de France, 1979, p. 35- 43.

173 Geneviève PAICHELER et Serge MOSCOVICI, « Suivisme et conversion », art. cité, p. 163-164. Voir p. 147-164

De l’incertitude à la révolte : les expériences de Milgram et Gamson

On résumera en quelques lignes la célèbre expérience de Stanley Milgram174. Un premier sujet est attaché sur une chaise électrique et doit mémoriser et énoncer une série de mots. Un second sujet est aux commandes de la chaise et est chargé par le chercheur d’infliger des décharges électriques de plus en plus fortes à chaque erreur du premier. Le but « officiel » est de tester l’efficacité de ces punitions douloureuses sur l’apprentissage. Mais les décharges électriques sont fausses et le premier sujet est en réalité un compère du chercheur qui simule une douleur croissante allant des cris à la perte de connaissance en passant par des protestations contre la poursuite de l’expérimentation. En cas de doute du sujet qui inflige les décharges sur l’opportunité de poursuivre, le chercheur lui fait des rappels à l’ordre sur la nécessité de continuer sa mission. Le plus fameux résultat retenu dans cette expérience est que dans près des deux tiers des cas, le sujet continue à obéir malgré la douleur et les protestations de l’individu électrocuté, allant jusqu’à la décharge maximale pourtant apparemment mortelle. Mais ce sont les variantes de l’expérience qui sont les plus enrichissantes. Quand le chercheur qui donne les consignes ne fait pas état de son statut de scientifique, le taux de cette « obéissance maximale » tombe à 20%, par exemple, ce qui mène à souligner le rôle déterminant d’une autorité s’imposant au sujet ou le déresponsabilisant.

Ce sont les effets de « groupe » qui jouent le plus fortement sur la propension du bourreau à se rebeller contre l’expérience175. Tentant des variantes avec des individus supplémentaires, Milgram

montre que lorsqu’un autre acteur inocule l’idée de se rebeller, la désobéissance et la protestation deviennent la règle. Il attribue partiellement cela au sentiment de responsabilité qui serait renforcé par la présence d’une acteur tiers soulignant l’existence d’un choix possible. Mais aussi au fait que l’intervention de ce tiers apporte une confirmation sociale à la tentation de se rebeller, laissant penser au sujet que sa révolte ne serait pas une anomalie. Milgram tend donc à confirmer l’existence chez les acteurs d’un comportement « moutonnier » par anticipation régi par la préoccupation dominante de s’assurer qu’ils agissent en conformité avec certaines normes sociales, qu’ils font ce qui est à faire dans une situation donnée.

Sans détailler ici les biais méthodologiques de l’expérience, celle-ci comporte deux limites en particulier pour qui veut comprendre les déclenchements de révoltes :

– l’expérience est basée sur la révolte (ou non) vis-à-vis d’un fait unanimement considéré comme cruel et inadmissible : électrocuter jusqu’à la mort un innocent. Cela renforce sa portée philosophique, mais exclut du champ d’observation les processus de construction sociale d’un fait comme « intolérable », « scandaleux » ou « insupportable » qui font pourtant pleinement partie des

174 Stanley MILGRAM, Soumission à l'autorité. Un point de vue expérimental, Paris, Calmann-Lévy, 1974. 175 Ibid., p. 143-153.

révoltes. Qu’en serait-il si le sujet devait réagir à une injustice moins violente et objectivée ? Par exemple à des propos racistes, à une agression verbale ? L’autorité scientifique incarnée par le chercheur est touchée par le même biais objectiviste et semble, dans la plupart des variantes de l’expérience, dépourvue de toute concurrence sociale. Ce n’est pourtant pas leur « force de caractère » qui permet à certains sujets de lui résister, mais le fait que cette autorité n’a de force que relative, négociée, fluctuante. Elle « tient » avec des croyances plus ou moins institutionnalisées dont le succès relatif repose sur diverses formes de soutien social176. On ne peut pas la comprendre si l’on efface la richesse de ces croyances et des repères cognitifs hérités de l’histoire des sociétés et qui s’insinuent dans les plus infimes interactions ;

– elle se cantonne à l’étude des processus qui offrent ou non la possibilité de se révolter à l’échelle individuelle, excluant la question du déroulement des phénomènes collectifs de construction de la révolte.

Ces limites sont partiellement dépassées par William Gamson dans l’expérience suivante177. Une société de consulting en human relations réunit et paie un groupe de 6 à 10 personnes (33 groupes seront testés en tout) pour discuter du cas du propriétaire d’une station-service. La compagnie pétrolière avec laquelle il avait un contrat de franchise a rompu ce contrat au motif que le mode de vie de cet homme porterait atteinte à sa moralité et poserait problème vis-à-vis des clients, puisque celui-ci vit non maritalement avec une jeune femme de quinze ans sa cadette. L’homme aurait également critiqué la société pétrolière dans une interview à la télévision locale, ce qui serait selon lui la vraie raison de la rupture du contrat. Les personnes réunies se savent filmées et doivent, dans un premier temps, discuter de plusieurs aspects de ce cas d’espèce. Puis, dans un second temps, prétextant un problème d’enregistrement, on leur demande finalement de résumer une position qui n’est pas la leur et qui va à l’encontre de l’homme en question, puis de signer leurs déclarations. De signer un faux témoignage, en somme, même si la chose n’est pas définie de manière aussi évidente pour tous les acteurs. Sous divers prétextes, le coordinateur de l’expérience s’absente régulièrement et laisse les acteurs discuter entre eux. Plusieurs variantes sont réalisées, notamment une dans laquelle un mobilizing agent, compère des chercheurs, est introduit dans le groupe.

S’appuyant largement sur les outils goffmaniens liés au cadrage des situations178, les auteurs

montrent, à l’aide des résultats des variantes, des caractéristiques socioprofessionnelles des acteurs

176 Bruno LATOUR, Pasteur : guerre et paix des microbes, Paris, La découverte, 2001. Voir aussi Leon FESTINGER,

Henry W. RIECKEN, Stanley SCHACHTER, L’échec d’une prophétie, op. cit., p. 24-25 ; Peter BERGER et Thomas LUCKMANN, La construction sociale de la réalité, Paris, Armand Colin, 2006 ; Michel DOBRY, « Variation d’emprise sociale et dynamique des représentations : remarques sur une hypothèse de Neil Melser », in Gérard Duprat (dir.), Analyse de l’idéologie, tome 1, Paris, Galilée, 1980, p. 197-219. Idem pour le « prestige » du savant, qui est fortement lié à cette autorité et s’approche de ce que Pierre Bourdieu a qualifié de capital symbolique accumulé.

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