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La grève des étudiants en odontologie de Colombes

J’introduirai ici un autre cas étudié : une grève et une série de manifestations et autres actions protestataires engagées en 2011 par un groupe d’étudiants en médecine dentaire de l’hôpital Louis Mourier de Montrouge et exerçant dans un centre hospitalier situé à Colombes.

Vendredi 24 juin 2011, vers 11h du matin, en passant devant le ministère de l’enseignement supérieur je découvre une quinzaine de jeunes adultes manifestant en pyjamas médicaux. Un drap est tendu devant les grilles du ministère avec écrit « plus de profs ». Certains plaisantent, se font des dessins au feutre dans le dos, écrivent sur des papiers « recherche profs ». J’engage la conversation avec deux d’entre eux. Des policiers s’approchent et demandent ce qui se passe alors qu’un des manifestants, que j’ai tendance à identifier comme l’un des « leaders », s’est hissé et adossé à la grille en position de crucifixion.

Une heure – et une rencontre de trois des étudiants avec un fonctionnaire du ministère – plus tard, je discute de la mobilisation avec une dizaine d’entre eux, autour d’un sandwich, sur la pelouse d’un parc situé à proximité. Trois autres, qui étaient pris le matin, nous rejoignent pendant cet entretien collectif de 2h30 environ. Entretien assez informel qui varie, selon les moments, entre discussions de groupe et conversations à part avec une ou deux personnes. En avançant dans le temps, les discussions personnelles à part tendent à prendre le dessus. La parole sur l’histoire de la mobilisation est prise le plus souvent par deux hommes : « Nico » et « Marcus ». Mais l’une des richesses de l’entretien collectif est indéniablement d’offrir nombre de rappels et rectifications négociées devant moi par les uns et les autres lorsque celui qui a la parole omet quelque chose ou propose une version des faits qui ne fait pas l’unanimité.

« Marcus », celui qui s’était hissé sur les grilles, se comporte en « leader naturel » du mouvement. Particulièrement à l’aise au sein du groupe, notamment auprès des filles, il se fait passer de la crème sur les coups de soleils, se fait remarquer par des imitations d’animaux… Autant

d’éléments qui permettent de saisir sa position dans la structure du groupe et auxquels il convient d’ajouter l’usage par ses camarades d’un surnom distinctif150. Position qui semble jouer de façon

circulaire sur son sentiment d’autorité pour la prise de parole et sur son rôle dans la mobilisation151. Les étudiants me présentent donc leurs versions de faits dont j’approfondirai la

connaissance par quelques échanges ultérieurs, par une visite sur les lieux mentionnés et par la consultation de documents échangés et publiés par les acteurs pendant la mobilisation, de pages Facebook en lien avec ces évènements et leurs acteurs, et d’articles de presse.

La formation d’odontologie de Montrouge compte en quatrième comme en cinquième année environ 70 étudiants. C’est à partir de la quatrième année qu’ils commencent à travailler régulièrement en hôpital. Ces étudiants sont répartis sur quatre services hospitaliers, à Colombes, Ivry-sur-Seine, Créteil et Paris. Les manifestants rencontrés ce jour exercent tous au service de Colombes, qui compte au total une cinquantaine de quatrième et cinquième année. Ils déclarent que c’est clairement celui qui est le moins bien équipé, et où les conjonctures budgétaires créent le plus d’« incertitude pour l’avenir ».

On trouve dans le cours de la grève plusieurs références comparatives aux autres centres publiées dans des documents, portant notamment sur les équivalents temps pleins.

Exemple dans un article de presse : « ‘‘C'est le centre dentaire universitaire d'Ile-de- France qui a la plus forte activité et le budget le plus serré’’, assurent les étudiants. ‘‘Les conditions d'hygiène et de sécurité ne sont pas conformes au fonctionnement d'un service hospitalier, la formation qu'on y reçoit est obsolète, le matériel est insuffisant et nous n'avons pas assez d'enseignants. Nous sommes parfois obligés d'annuler des rendez-vous parce que les fauteuils disponibles ne sont pas aux normes’’, constate l'un d'entre eux. ‘‘On reçoit les patients dans un open space alors que cela ne se fait plus dans les centres rénovés’’, ajoute un autre. »152

Ces comparaisons, basées d’abord principalement sur les ressentis et discussions à l’université, se sont construites, précisées et chiffrées au fur et à mesure de la grève. Comme on le suggérait en

150 Comme pour « Juan » au lycée Saint Vincent de Paul. On renverra, sur la structuration des petits groupes sociaux et

ses manifestations dans leurs différents espaces d’interaction, à William F. WHYTE, Street corner society. La structure

sociale d’un quartier italoaméricain, Paris, La découverte, 1995. L’auteur montre notamment que la structure de tels

groupes se manifeste – et se renforce ainsi – à travers des éléments apparemment aussi anodins qu’une partie de bowling.

151 Alessio MOTTA, « Mépris et répression de la prise de parole en public. Construction d’une domination symbolique

profane dans une copropriété et dénonciation publique », Participations, n° 9, 2014/2, p. 91-93.

introduction, le statut de « pire » site n’explique donc pas en soi qu’un mouvement émerge là, mais constitue une « base d’échange »153 qui y contribue indirectement à le rendre probable.

Quand je demande aux étudiants de m’expliquer la grève, les premières justifications portent sur l’hygiène « pas acceptable » (Nico) des lieux, le matériel de traitement poisseux qui « colle aux murs » (Marcus, qui m’enverra un document comportant des photographies de ce matériel et des locaux), les fauteuils de dentistes qui ne marchent pas, le manque de matériel… L’un ajoute que, quelques mois plus tôt, « un radiateur est tombé sur un gamin dans la salle d’attente, il est allé aux urgences ». Les étudiants cherchent clairement à me faire comprendre qu’il s’agit là de problèmes ressentis au quotidien. Ils m’expliquent que « normalement », un fauteuil équipé des accessoires doit, selon ce que « l’APHP a décrété », être changé tous les 5 ans, ce qui serait à peu près respecté sur les autres centres, en particulier à Ivry et Paris, mais pas à Colombes où c’est tous les 12 ans, à raison de 2 par an pour 25 fauteuils.

« avec nos enseignants [de Montrouge, certains travaillant comme eux à Colombes] on a fait “C’est plus possible ! C’est plus possible ! C’est plus possible !” […] du coup on a évoqué aussi le manque de profs. » (Marcus)

On essayera, dans les pages qui suivent d’aller au-delà de ces reconstructions pour comprendre comment se sont déroulés les faits.

Les engagements préalables

Les étudiants en odontologie de Colombes conviennent, le 11 mai 2011, de déposer un préavis de grève auprès de leur cheffe de service, de la directrice de l’hôpital, du directeur de la politique médicale de l’Assistance Publique (en courrier recommandé pour celui-ci, en main propre pour les autres), du doyen, du directeur du pôle médical de l’hôpital et du directeur du groupe hospitalier. Le dépôt du préavis de grève ne va pas de soi. Il s’inscrit pour ces étudiants dans un parcours jalonné de difficultés pratiques et d’apprentissages. Apprentissage entre autres de ce qu’est un préavis de grève et de ses conditions de légalité, préoccupations essentielles des acteurs du mouvement. Ce préavis est l’étape qui détermine objectivement le déclenchement de la protestation collective. Une fois signé, il transforme la future grève en certitude acquise et engage les acteurs à passer à l’acte de façon relativement formelle. Il marque un seuil décisif et net au sens où il fait

153 Annie COLLOVALD et Lilian MATHIEU, « Mobilisations improbables et apprentissage d’un répertoire syndical »,

passer les étudiants d’une logique de situation à une autre :

– avant de terminer et remettre ce papier, l’enjeu est d’obtenir l’adhésion des camarades ou du moins leur signature, la quasi-totalité des discussions qui précèdent sont liées à cet enjeu. Notamment lors d’une réunion de facto consacrée à cela et à l’issue de laquelle les signatures sont effectivement récoltées ;

– après, ceux qui ont signé sont identifiés et engagés à participer à la grève, même si elle se déroule plus d’une semaine plus tard. Leurs discussions se déplacent immédiatement vers des questions d’organisation pratique et de préparation de matériel. La rupture est d’autant plus nette qu’il n’est question d’aucune défection parmi ceux qui ont signé le préavis : il est signé par ni plus ni moins que l’ensemble des futurs participants à la grève.

Comprendre le déclenchement de la grève n’est donc pas autre chose que comprendre les conditions dans lesquelles se déroule la réunion où sont récoltées toutes les signatures.

On procèdera de la même façon et je recourrai à l’italique pour marquer les seuils décisifs dans chaque cas déterminé par un engagement préalable, c’est-à-dire où, entre l’engagement mutuel des individus et sa réalisation, ces individus sont séparés pendant un certain laps de temps. Dans le cas des étudiants en odontologie, la séparation est de plusieurs jours et certains se voient à plusieurs reprises entretemps. Dans le cas du lycée Zola, la séparation n’est que de quelques heures, conformément à ce qui se fait couramment dans de telles mobilisations.

Clément : « C’est quelque chose qui se fait relativement au dernier moment, quand même. En général… on apprend qu’il y a blocus le jour d’avant. Et tout est fait vraiment très tard. »

A Zola, l’engagement déterminant le premier jour de blocage est oral, mais lui aussi sans défection. Sa forme permet cependant de douter qu’il aurait pu tenir un délai d’une semaine, comme celui des jeunes dentistes. Ce premier blocage du lycée est le fruit d’une initiative d’Aylan, Romain, Théo et Paul. Le mardi 12 octobre 2010 est une journée de grève nationale et de manifestations, une partie importante des professeurs sont déjà en grève, mais le lycée n’est pas bloqué. A la fin de cette journée, alors que des consignes contradictoires circulent par SMS et sur Facebook parmi les élèves, les quatre amis passent une soirée ensemble et décident de se donner rendez-vous le lendemain à « 6h et demi-7h du matin » pour chercher du matériel (poubelles, barrières, débris divers) et bloquer le lycée.

C’est l’engagement pris lors de cette soirée qui est déterminant : les quatre seront au rendez-vous et

difficile d’imaginer revenir sur leurs propos. « On a foutu un bordel de fou […] y a des pavtars [pavillons] pas très loin, donc y a des poubelles » (Aylan).

Puis ils sont aidés après 7h45 par trente à quarante lycéens arrivant progressivement pour les cours supposés commencer à 8h. « Les premiers regardaient juste, puis y en a pas mal qui ont commencé à déplacer des poubelles aussi » – mêmes si « on était une minorité » (Aylan) – rendant le passage impossible. « Fallait escalader […] y avait tellement de poubelles, de chaises, de tables, de tout ». La présence d’un chantier à proximité est une source de matériel conséquente : barrières, planches... Comme les participants semblaient l’avoir anticipé, les difficultés rencontrées avec l’administration sont modérées. Peu après 8h, le directeur de l’établissement, arrivé plus tôt, sort par un autre accès et manifeste son désaccord, en particulier avec le blocage d’une entrée secondaire (pour les vélos et scooters notamment) qui était en cours, celle-ci étant un accès pompier. Quelques lycéens discutent avec lui et décident de retirer les obstacles à cet accès.

Cette première journée donne lieu à des discussions sur place, à l’attente d’une AG formelle qui ne viendra pas, et à une réunion pour certains dès le matin à 9h puis de nouveau toute l’après-midi au local des Jeunes communistes (JC) de la ville où Zina, qui propose aux élèves de se rapprocher de l’organisation, a récupéré un mégaphone.

Dès le matin, la reconduction du blocage pour un deuxième jour est actée oralement, par

transmission de SMS et surtout de messages sur Facebook entre lycéens. Les messages « en

chaîne » circulent parfois entre amis de plusieurs lycées voisins dont le blocage commence généralement le lendemain. Le lendemain justement, puis chaque jour jusqu’au vendredi 22 octobre inclus, une quinzaine de lycéens de tous niveaux de classes se retrouvent sur les lieux entre 6h30 (heure à laquelle est donné le rendez-vous) et 7h pour « la même mission » : remettre en place du matériel de blocage, celui de la veille étant régulièrement évacuée en partie ou totalité. Les poubelles et matériels de chantier, par exemple, retrouvent plusieurs fois leur place d’origine. Les objets qui restent sur place plus longtemps sont ceux qui n’ont pas vocation à retrouver une place puisqu’ils sont généralement issus d’encombrants laissé sur les trottoirs du quartier par des particuliers, comme des canapés et fauteuils qui ont permis aux grévistes de s’« installer » (Emma, Aylan). Les banderoles sur le « lycée en lutte » réalisées avec l’aide des JC restent en place aussi. Des militants JC viennent, d’ailleurs, amenant tantôt de la peinture pour réaliser de telles décorations, tantôt une table, du café, des gobelets et des croissants pour entretenir une présence et un aspect festif sur les lieux, malgré les températures basses qui incitent certains à faire des allers- retours du lycée à un café voisin. Une réunion qualifiée d’AG par certains s’organise quotidiennement à partir de 8h30, des tracts récupérés à la JC par quelques-uns sont distribués. En comptant ceux qui arrivent à 8h, une quarantaine d’élèves contribuent à étoffer les barricades, mais après 10h, les témoignages concordent sur le fait que ne restent que 20 à 30 élèves (pas toujours

précisément les mêmes) sur le lieu du blocage. La plupart partent l’après-midi, une partie pour aller en manifestation avec la JC et les élèves des lycées voisins (les départs se font à 13h15 des établissements vers le métro), parfois pour participer à des actions « choc » ou insolites.

La reconduction du blocage au lendemain se fait chaque jour sur le même mode relativement informel. Des réunions se tiennent le soir à la JC, auxquelles participent régulièrement Aylan,

Emma, Zina, Nadia… Vingt à quarante lycéens deviennent « amis » sur Facebook du compte « Zola mobilisé » dans la première semaine de mobilisation154.

Le vendredi 22 octobre est la veille des vacances scolaires. Les conséquences possibles de ces vacances sur le mouvement suscitaient des interrogations et discussions dès les premiers jours de grève. Ce vendredi est voté en réunion le principe d’un « déblocage » du lycée le lendemain, samedi. Le choix vise à tenir une assemblée générale plus formelle qu’à l’accoutumée, dans une salle de l’établissement, lors de laquelle pourra être discutée la question des actions de la rentrée. Cette AG se tient finalement dehors. Le principe d’une reconduction du blocage dès le jour de la rentrée y est largement acté, à mains levées.

Mais on ne saurait pas voir ici d’engagement déterminant. Cette décision ne résiste pas à la douzaine de jours de vacances, même si une minorité d’élèves entretiennent pendant cette période une activité de mobilisation par des actions coordonnées le plus souvent à la JC. Ce n’est pas à proprement parler le temps qui met à l’épreuve les engagements préalables à se mobiliser, mais plutôt – outre les craintes quant au risque d’abandon des autres – les nécessités ou justifications disponibles générées par la période de séparation des acteurs engagés. En l’occurrence, même si la mobilisation nationale contre les retraites est encore visible et donne lieu à des nouvelles manifestations, les lycéens qui poursuivent leur engagement pendant les vacances ont plusieurs échanges à propos de l’« essoufflement » qu’ils disent ressentir dans le mouvement et le « ras-le- bol » des élèves de terminales qui souhaiteraient préparer leur bac dans de bonnes conditions. Dans les derniers jours de vacances est votée en coordination lycéenne la décision d’organiser une AG dans chaque établissement, où pourra être mise au vote la reprise du blocus. Autrement dit, d’après un message diffusé par Zina sur le compte Facebook « Zola mobilisé », le lycée n’est plus supposé être bloqué le jour de la rentrée. Des échanges ont alors lieu par divers canaux, sur lesquels on reviendra au chapitre suivant, mais qui en tout état de cause livrent des messages suffisamment contradictoires sur le programme du lendemain pour confirmer l’impression de caducité de l’engagement de la veille des vacances.

Si le lycée est finalement bloqué le jeudi 4 novembre, jour de la rentrée, c’est parce que, le

154 De telles données apparaitront à plusieurs reprises dans la thèse. L’enquête se faisant a posteriori et sans accès aux

statistiques Facebook dont bénéficient les administrateurs des comptes concernés, l’évaluation du nombre de like accumulés sur une période donnée s’est faite par énumération de tous les ajouts de like observables sur leur page et je n’ai pu faire que des conjectures sur le volume des clics rendus invisibles par les paramêtres de confidentialité choisis par leurs auteurs.

mercredi, quelques lycéens se contactent par SMS et messages Facebook pour s’assurer de leur

présence le lendemain. C’est donc finalement par les mêmes procédés d’échanges interpersonnels qu’avant les vacances qu’une dizaine d’élèves reconduisent leur présence à l’aube le jeudi 4 pour

un blocage qu’ils décrivent comme un échec partiel mais qui a bien lieu.

Ce jour-là, ils bloquent comme d’habitude le portail principal de l’établissement, mais le personnel ouvre un autre accès. C’est là une renégociation profonde des conditions et de la portée du blocage qui se joue : avant les vacances, l’ouverture d’un accès secondaire était un simple impératif de sécurité admis par les bloqueurs, mais cette fois, l’accès sert effectivement d’entrée à une partie des élèves. Les bloqueurs amènent alors des poubelles devant la nouvelle entrée et tente de s’interposer, passant d’un blocage tenant par consentement à un rapport de force physique. Certains anciens grévistes incitent les bloqueurs à renoncer, « il y a eu pas mal d’embrouilles, il y a des gens qui ont failli se battre » (Aylan). Malgré cela, les cours sont rares ce jour : la plupart des professeurs ont convenu de faire grève et viennent surtout pour une réunion entre enseignants. Le lendemain, vendredi, l’entreprise de blocage est retentée par cinq ou six participants du jeudi et se termine de la même façon. Aucune tentative n’a lieu le samedi : « Non, enfin on savait tous que c’était mort à ce moment-là… » (Aylan). Ni les jours suivants. Les cours reprennent. Des actions et réunions liées au mouvement contre la réforme des retraites ont encore lieu certains jours, mais le lycée ne sera plus bloqué cet automne.

Dans le cas des riders de Bercy, on s’arrêtera ici sur les engagements à participer à deux actions en particulier, actions qui seront détaillées au chapitre suivant. La première est un collage d’affiches sur les lieux concernés, c’est-à-dire sur l’extérieur du Palais omnisport de Bercy et dans le skatepark situé à proximité. Elle a lieu pendant des vacances scolaires, fin août 2012, en début de soirée, à une heure de fréquentation relativement importante par les riders. La seconde consiste à coller un grand nombre de stickers dans des wagons de lignes de métro passant par la station Bercy. Elle a lieu un mercredi après-midi, début décembre 2012. Une dizaine de personnes se proposent de participer à au moins une de ces actions, par des messages dans des conversations en ligne155. Ceux sur qui je dispose d’informations sont des adolescents, garçons, pour la plupart collégiens et habitant en banlieue parisienne. Sur cette dizaine, quatre participent finalement à l’une des actions – ces actions réunissent en tout six individus en plus de moi-même, deux étant respectivement venus accompagnés d’un ami.

La distinction entre les engagements évasifs et ceux qui déterminent la participation à l’action est

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