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Conclusion du chapitre 4

Section 1. Représentation, structuration et intérêts : un mouvement en construction

III. Des prémices de chantiers communs

Ces chantiers communs recouvrent l’organisation d’événements comme des productions plus pérennes. Au niveau local, des tentatives de collaboration

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Au niveau local, et notamment en Région parisienne, des actions communes sont entreprises par EHG et HESP’ère 21. A l’occasion de la formation d’un groupe d’habitants autour d’une opportunité de foncier, plusieurs visites de réalisations des années 1980 ont été organisées. Le constat d’une demande forte vis-à-vis de plus amples informations sur l’existant amène l’association à faire la promotion des vis-à-visites, « c’est

un moyen pour les gens de se projeter, de voir ce que ça peut donner » (Association, Montreuil, réunion « Habitants » n°18, 9/01/10). La formule retenue est celle d’une visite du lieu, d’une restauration commune – « le repas a toujours été un moment privilégié où on échange, quelque chose de fédérateur » (Association, Paris, réunion « Habitants » n°27, 06/04/10). A l’issue du repas, une réunion de travail est organisée. En 2010, une réunion de l’un des groupes affiliés à HESP’ère 21 a été organisée à « Couleur d’Orange » –

habitat autogéré des années 1980 à Montreuil – tout comme l’Assemblée Générale de l’association. Une

visite a également été organisée à Vanves dans les Hauts-de-Seine, à « La Fonderie » par un autre groupe,

dont une réunion s’est également tenue mi-avril au « Lavoir du Buisson Saint-Louis » dans le 10ème

arrondissement de Paris.

Outre ces visites, quelques actions communes ont été entreprises. Ainsi, lors de la campagne des élections

Régionales de mars 2010, Hes’père 21 et EHG ont écrit conjointement une lettre à destination du candidat

du Parti Socialiste. Un tel courrier n’était pas envisageable quelques mois plus tôt du fait d’un refus manifeste de collaboration : « on va à notre rythme, on prend le temps de le faire, on est invités au CA, les

membres d’Hesp’ère sont eux aussi invités, on a commencé à faire des actions en commun, une lettre pour les Régionales, demande de subventions… On tisse les liens de manière plus étroite et plus coordonnée » (Association, Paris, réunion « Habitants « n°25, 17/03/10). Ces premiers liens ont néanmoins été rompus assez vite. Des conflits interpersonnels mais également la création d’une nouvelle association francilienne

par certains membres d’EHG et d’anciens membres d’HESP’ère 21 ont eu raison de ces tentatives. De début 2011 – date de création de cette association – à l’été 2013, aucune action commune n’a été

entreprise. Le récit de ces relations dont la conflictualité est toutefois assez atypique donne à voir la

difficulté de mener des actions en ordre serré, en dépit d’objectifs communs.

Le tournant des Rencontres Nationales de 2010

Les Rencontres Nationales de 2010, les premières « Rencontres Nationales de l’Habitat Participatif »,

constituent un tournant dans l’histoire du mouvement et signent la fin de débats récurrents.

Un petit point sur l’histoire de cet événement national est tout d’abord nécessaire. Depuis 2007,

l’association Habicoop organise des Rencontres Nationales, les Rencontres Nationales des Coopératives

d’Habitants, dont nous avons vu qu’elles constituent une forme seulement de l’habitat participatif. Celles

-ci ont eu lieu à deux reprises en 2007 – mars et novembre – en 2008 et en 2009. L’année 2010 sanctionne

la fin des Rencontres Nationales des Coopératives d’Habitants pour faire naître les Rencontres Nationales

de l’Habitat Participatif, sous-titrées « autopromotion, coopératives d’habitants, habitat groupé », afin de

rappeler l’existence d’une diversité de formes et ainsi s’assurer que toutes les tendances du mouvement se

reconnaissent dans cet événement. Ce choix néanmoins n’a pas été sans poser question : « le choix du titre

de la manifestation a engendré de nombreuses discussions. Le Forum de l’autopromotion prévu au départ

nous a vite semblé trop restrictif. Nous avions constaté qu’il existait en France et ailleurs de nombreuses formes d’habitat groupé, et qu’il était souhaitable de les développer sous toutes les configurations possibles. C’est finalement le titre : « Rencontres Nationales de l’habitat participatif : auto-promotion, coopératives

d’habitants, habitat groupé » qui a été choisi et a semblé réunir tous les intérêts et les enjeux » (Rapport de la chargée de mission des Rencontres, 5/02/11).

Dans les faits, la proposition d’organiser un tel événement remonte aux Rencontres Nationales de 2009.

« Ce qui était proposé, c'était que l'année prochaine, il y ait une seule rencontre nationale qui

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aujourd'hui ces rencontres nationales... donc plutôt essayer de fédérer, d'avoir un seul, enfin, en tout

cas, un moment qui soit co-organisé et pensé comme ça »

Association, Paris, réunion publique n°3, 4-6/12/09

« Est-ce qu'on peut acter aujourd'hui que l'année prochaine on organise des rencontres nationales de

l'habitat coopératif et de l'habitat groupé […] On peut l'acter en tout cas, ça me parait important de

bien représenter la diversité, de donner de la force au mouvement, c'est aussi un intérêt, c'est jouer

collectif »

Président d’Habicoop, réunion publique n°3, 4-6/12/09

La proposition d’organiser des Rencontres qui dépasseraient les coopératives d'habitants a en réalité

émergé lors de la préparation des Rencontres de 2009, que les organisateurs souhaitaient baptiser les Rencontres « des coopératives d’habitants et de l’habitat groupé ». Cette proposition a néanmoins été

délaissée, du fait notamment du poids d’Habicoop et de sa légitimité dans le portage de l’événement.

Contrairement aux années précédentes, l'organisation des rencontres de 2010 n’a pas été exclusivement assurée par Habicoop –avec l’aide des acteurs de la région accueillante – mais par plusieurs associations et réseaux absents jusqu’alors. Se retrouvent ainsi : Eco Habitat Groupé, Habicoop, Habiter Autrement à

Besançon, le Réseau Habitat Groupé et l’association locale Eco Quartier Strasbourg. Leur action a été

formalisée au sein du « Copil [Comité de Pilotage] national », décrit comme « groupement d’associations » (EQS, site Internet), dont les échanges ont reposé en grande partie sur l’animation d’une liste de

discussion dédiée. Ce montage tire son originalité de la diversification des acteurs, en charge de

l’organisation de l’événement mais aussi de la coordination des actes publiés à son issue. Toutefois, cette

entreprise ne constitue pas un succès total au regard de son caractère collectif et horizontal, en particulier sur le plan financier : « aucune association partenaire n’a participé financièrement au montage de l’opération», ce que l’association locale EQS n’avait pas anticipé : « pour notre part, nous imaginions que

Habicoop mettrait quelques moyens financiers au service de l’organisation, mais il semble que leur situation

financière ne le leur ait pas permis. Je dois dire que cela a provoqué une légère déception » (Rapport de la chargée de mission des Rencontres, 5/02/11). Le financement de l’événement a ainsi été assuré par des subventions et ses propres recettes213. Le bilan dressé par EQS plaide pour une définition claire de la répartition des responsabilités en amont : « bien se mettre d’accord avec tous les partenaires associatifs sur

leurs modalités de participation le plus vite possible. Trouver un accord en cas de déficit pour que

l’association porteuse «n’éponge » pas seule, mais soit soutenue par le réseau » (Rapport de la chargée de mission des Rencontres, 5/02/11). Ainsi, si cet événement a été conçu de façon collective, son

organisation concrète revient à Eco Quartier Strasbourg, en tant qu’association « accueillante ».

De la Coordination à la Coordin’action

Cette première organisation en Copil, si elle n’a pas révélé une répartition très équilibrée des tâches et des

responsabilités, a été saluée. Elle n’a pourtant pas été reconduite en tant que telle et s’est substituée à une

nouvelle structuration : la « coordination [ou Coordin’action] nationale des associations de l’habitat

participatif » dont la genèse est relatée sur le site Internet d’EQS :

« Un groupement d'associations s'était créé pour l’organisation des Rencontres Nationales de 2010 à

Strasbourg. Le groupe a été reconduit et élargi ensuite pour assurer une coordination de chantiers

communs en 2011 (dont le Livre Blanc de l’Habitat Participatif). Le 23 septembre 2011, ces associations

porteuses des chantiers transversaux ont décidé de se constituer en Coordination Nationale des Associations de l'Habitat Participatif, afin de favoriser une meilleure articulation des initiatives associatives au niveau national. Ses membres sont : EcoHabitat Groupé (EHG), Eco-Quartier Strasbourg

(EQS), Habicoop, Habiter Autrement à Besançon (HAB), HESP’ère 21, GRT Ouest, Les Habiles et Réseau

Habitat Groupé »

EQS, Site Internet

213 Les produits ont été ventilés ainsi : subventions des collectivités territoriales et de l’Etat (25730 €) réparties entre la CUS, la Ville de Strasbourg, la Région Alsace, le Conseil Général du Bas-Rhin et l’Etat (financement d’un Contrat Unique d’Insertion pour EQS) ; autres subventions (5000 €) : Fondation Macif et Crédit Coopératif (15 285 €); recettes propres (stands et inscriptions)

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Ainsi, alors que le comité de pilotage avait mobilisé pour la première fois cinq associations et structures, ce sont à présent huit structures qui sont engagées dont trois réseaux nationaux (EHG, Habicoop, le réseau Habitat Groupé) et cinq régions : l’Alsace (EQS), la Franche-Comté (HAB), l’Ile-de-France (HESP’ère 21), Rhône-Alpes (Les Habiles), la Bretagne et les Pays de la Loire (GRT Ouest). Le regroupement de ces différentes structures en « Coordin’action Nationale des Associations de l’Habitat Participatif

(CNAHP) »214 marque donc un tournant et signe la capacité du mouvement à marcher en ordre serré et à dépasser les intérêts et prérogatives des différents acteurs qui évoluent en son sein.

La source de l’une des plus épineuses questions du mouvement ne s’est donc pas tarie avec le rejet de la

fédération : elle a été alimentée jusqu’à la constitution de cette Coordin’action. On retrouve ainsi dans ce

processus l’un des traits des mouvements sociaux : « tout mouvement social qui tente de s’inscrire dans la

durée pour atteindre des objectifs est confronté à la question de l’organisation. L’existence d’une organisation

qui coordonne les actions, rassemble des ressources, mène un travail de propagande pour la cause défendue ressort comme une nécessité pour la survie du mouvement, ses succès » (Neveu, 2005 : 22). Cette Coordin’action reste toutefois une structure informelle jusqu’en juin 2013 avant de prendre la forme

d’une association. Son objectif est double : permettre « aux principales associations militant dans le

domaine de l’Habitat Participatif (habitat groupé, habitat coopératif, auto-promotion) de partager

l’information et de porter ensemble des chantiers transversaux » (Communiqué de presse de la CNAHP, avril 2012). Les actions collectives se voient donc dotées d’un creuset effectif pour advenir.

De premiers chantiers communs : la réalisation du Livre Blanc de l’habitat participatif

Avant d’être rebaptisée, la Coordination a assuré différents chantiers et s’est réunie à cinq reprises en

2011 « afin d’engager des actions transversales intéressant l’ensemble du mouvement associatif ». A ce titre, peuvent être mentionnés « [l’]organisation des prochaines Rencontres Nationales de l’Habitat Participatif

(pilote : les Habiles à Grenoble), [la] rédaction collective d’un Livre Blanc de l’Habitat Participatif (pilote :

Eco-Quartier Strasbourg), [la] création d’une plateforme de mise en lien des acteurs au service de la demande

(site Internet) (pilote : RELIER), [la] création d’une association pour développer des outils financiers adaptés

à l’habitat participatif (portage de l’initiative : Relier, Habitats Solidaires, Ingécoop) » (Communiqué de presse de la CNAHP, avril 2012). La CNAHP s’organise donc pour mener à bien différents chantiers en parallèle, tous pilotés par une structure. A l’été 2013, le chantier de création de plate-forme Internet est en partie avancé tandis que l’organisation des Rencontres Nationales de l’Habitat Participatif en novembre 2012 et la rédaction du « Livre Blanc de l’Habitat Participatif » ont été menés à leur terme. L’élaboration

de ce Livre Blanc témoigne des difficultés du mouvement à mener un chantier véritablement collectif qui a

les traits d’une production concrète.

Lancé à l’issue des Rencontres Nationales de 2010 – et même initié lors de celles de 2009215– ce projet

vise les destinataires et objectifs suivants : « destiné aux collectivités territoriales, faisant le bilan des expériences passées et en cours, et proposant méthodes et outils pour le développement de ces initiatives »

(EQS, Document de cadrage du Livre Blanc de l’Habitat Participatif, 20/06/11). Tel qu’imaginé, son

caractère collectif est avéré : « il s’agira d’une première production collective […] il est proposé que celui-ci soit co-signé par les différentes structures membres du comité de pilotage national » (EQS, Document de

cadrage du Livre Blanc de l’Habitat Participatif, 20/06/11). La liste des premiers participants à la

démarche le confirme : EQS, Habicoop, EHG, Les Habiles, Relier, le GRT Ouest, l’ADESS du Pays de Brest, la

démarche globale étant pilotée par EQS. Mais qu’en est-il de son élaboration dans les faits, une fois les

ambitions initiales dépassées ? Ce Livre Blanc signe-t-il un premier projet collectif ? L’entreprise, en

214Le terme de Coordin’action a supplanté celui de coordination, initialement retenu

215 En effet, une proposition de cet ordre a été lancée lors de la plénière de clôture des Rencontres de 2009 : « une autre idée c'était de... d'ici à l'année prochaine, essayer que chacun dans sa région fasse des rencontres peut-être deux ou trois rencontres régionales entre tous les acteurs […] pour travailler à quelque chose qui pourrait s'appeler les cahiers de doléances du tiers habitat ou vers la définition d'une charte de valeur, c'est des termes évoqués » (Habitant, réunion publique n°3, 4-6/12/09)

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réalité, a été menée par une seule personne, de l’association EQS. Cette dernière indique : « l'idée c'était de piloter la rédaction et puis d'avoir une rédaction collective, bon il s'avère qu'en fait j'ai rédigé » (Association

et organisme d’HLM, Chargée de mission, CUS, Entretien n°31, 30/09/11). Assez peu au fait de la question

de l’habitat participatif, elle fait part de ses difficultés dans la rédaction :

« ça a été un peu rude de réussir à pondre un truc aussi rapidement sachant que la version que j'ai

envoyée dans les réseaux en août du coup elle était pas du tout à la hauteur et elle a semé le doute chez... enfin pour plein d'associations qui se sont dit « on n'y arrivera pas c'est encore pas assez abouti » et juste ça faisait deux mois que j'avais commencé à travailler sur le sujet donc c'était un peu

difficile de réussir à sortir un truc effectivement cohérent, abouti, concis, précis en deux mois »

Association et organisme d’HLM, Chargée de mission, CUS, Entretien n°31, 30/09/11 Les associations engagées initialement dans la démarche n’ont toutefois pas été totalement absentes. Elles

ont été invitées à deux reprises à faire part de leurs retours sur la structuration de ce Livre Blanc lors de réunions à Paris. La première a abouti à la première version rédigée évoquée ci-dessus, la seconde a été élaborée en septembre puis soumise de nouveau en réunion :

« août septembre ça nous a permis de bien prendre du recul par rapport à toutes les remarques de toutes les associations et puis la nouvelle version est quand même beaucoup plus aboutie, et puis elle fait donc beaucoup plus consensus, tout le monde se l'approprie et puis tout le monde est d'accord pour cosigner donc c'est quand même pas mal »

Association et organisme d’HLM, Chargée de mission, CUS, Entretien n°31, 30/09/11

La deuxième version fait ainsi suite à une période d’échanges importante avec chacun des acteurs engagés dans la démarche, associations comme professionnels, associés à titre individuel. Cette réalisation s’est

toutefois inscrite dans un face à face entre la rédactrice principale et chacune des structures.

Plusieurs enseignements peuvent être tirés de ce premier chantier « collectif » : les associations, locales particulièrement, ont des difficultés à se mobiliser au-delà de leur propre projet : « Un engagement national c'est pas encore... enfin possible pour toutes les associations c'est trop difficile de se dégager du temps sur ces sujets-là quand on n'a déjà pas une assise locale très importante » ; des clivages persistent entre les associations, rendant difficile l’élaboration d’un document commun : « on se rend compte quand on voit les gens qu'il y a quand même dans tout ce mouvement qu'on essaie de dire un peu unifié, enfin pas uniforme pas du tout mais quand même solidaire, et tout ça, il y a quand même des différences des modes de penser complètement opposés entre certains assoc et qui fait que c'est quand même difficile d'écrire quelque

chose de semblable […]. Ouais le juste milieu c'est quand même un peu difficile » ; le collectif existe selon une

approche globale mais qui demeure verticale. En effet, les échanges ont surtout eu lieu entre chacun des acteurs et la personne en charge du pilotage, chacun réagissant selon ses propres préoccupations et moyens. L’élaboration collective au sens d’une co-production n’est pas flagrante ; un support pré-rédigé sur lequel fonder sa contribution est nécessaire : « j'avais commencé par faire juste un mail en disant qui est-ce qui veut participer on va travailler ensemble, calme plat, bon zéro réponse pendant 2 semaines ou 3 semaines, donc euh... on avait proposé quelque chose, une trame, sur cette trame il y a quand même quelques

associations qui se sont mobilisées, par contre c'est vrai qu'une fois qu'il y a eu une version envoyée […] il y a

quand même plein de gens qui se sont dit bon il faut peut-être quand même qu'on contribue […] et ouais il y a

quand même eu une bonne mobilisation et des remarques assez constructives » (Association et organisme

d’HLM, Chargée de mission, CUS, Entretien n°31, 30/09/11). Interrogée sur la terminologie de Livre Blanc,

la coordinatrice indique que la première version n’ayant pas été appréciée par tous, ce choix n’a pas fait

consensus et que « on devrait appeler ça autrement. Genre « Vision strasbourgeoise de l’habitat

participatif », ça nous a même été proposé par des gens qui étaient les plus maldisants. Et puis finalement la deuxième version comme elle a vraiment plu, tout le monde a dit « finalement Livre Blanc ça nous va bien ». Donc parce que finalement ouais je pense que les gens se retrouvent dans le texte et du coup le mot les choque plus parce que effectivement il veut dire plein de choses ce mot là et que si les gens se retrouvaient pas...

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C'était pas forcément le bon terme et puis maintenant que les gens s'y retrouvent, ils sont ok pour l'utiliser »

(Association et organisme d’HLM, Chargée de mission, CUS, Entretien n°31, 30/09/11).

Cette démarche a ainsi donné lieu début 2012 à la publication d’un petit livret d’une cinquantaine de

pages, que toutes les associations ont en leur possession et qu’elles brandissent comme un outil approprié

par tous. Un premier chantier collectif a ainsi pu être mené, même si la dynamique de coproduction qu’il

était supposé entraîner n’a été qu’effleurée. Il montre en tout cas qu’une telle entreprise est possible. Son

élaboration est également porteuse d’un enseignement fort : la conduite de chantiers communs au niveau

national comme celui des Rencontres Nationales ne peut se surimposer à la conduite d’autres chantiers à

la même échelle. Un consensus en ce sens émerge ainsi progressivement dans le réseau :

« au niveau national on peut pas porter plusieurs chantiers parce qu'il n'y a pas suffisamment de temps

de disponible dans les associations et si déjà on fait des rencontres nationales tous les ans, ça veut dire que déjà il y a plus de rencontres régionales et après quelque part, ouais je pense que ça porte aussi plus pour les groupes que ça se fasse régionalement que nationalement donc l'idée c'était aussi un peu d'avoir une alternance, une année pour les rencontres régionales, une année pour des rencontres nationales et ça permet que ouais qu'il y ait pas toute l'énergie qui soit mise là-dessus et qu'on puisse travailler sur le livre blanc, sur la plate-forme, sur le portail internet... sur des outils juridiques, sur

d'autres choses en fait »

Association et organisme d’HLM, Chargée de mission, CUS, Entretien n°31, 30/09/11 Si le rythme des Rencontres Nationales est encore en débat, les modalités de leur portage sont à présent

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