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IDENTIFIES V ERBATIMS ILLUSTRATIFS

S ECTION 3 : E FFETS DE L ’ ADOPTION DE L ’ ENTREPRISE LIBEREE

3.4. P ERFORMANCE SOCIALE DE L ’ ENTREPRISE LIBEREE : L ’ APPORT DE L ’ APPROCHE DE LA P ERFORMANCE S OCIETALE DE L ’E NTREPRISE (PSE)

3.4.1. Positionnement de la littérature PSE dans le champ de la RSE

Née des travaux pionniers de Bowen (1953) (Acquier et Gond, 2007 ; Carroll, 1999), la RSE renvoie « aux attentes de la société envers l’entreprise sur le plan économique, légal, éthique et discrétionnaire » (Carroll, 1979, p. 500) ou plus récemment « comme un ensemble d’obligations incombant aux entreprises, qui s’additionnent à leurs obligations strictement financières et légales » (Acquier et Aggeri, 2015, p. 392). Ce champ a fait l’objet de nombreux développements. Les principales périodes du développement de ce champ sont présentées ci-après d’après les travaux d’Acquier et Aggeri (2015) et de Gond (2010) afin de mieux positionnemer la PSE dans la généalogie de la pensée RSE.

Début du XXème siècle - Formalisation de l’idée de responsabilité sociale

Née aux Etats-Unis, l’idée de responsabilité sociale accompagne les interrogations qui émergent fin du XXème siècle sur les rapports entre l’entreprise et la société. Elles font suite à l’émergence de la grande entreprise qui pose la question du contrôle des actionnaires sur les dirigeants et insuffle un changement dans la gestion d’entreprise qui devient une institution à part entière. Ainsi, « un contrat implicite, caractérisant la relation entre l’entreprise et la société » se met en place (Acquier et Aggeri, 2015, p. 390).

Chapitre 2 - Une lecture intégrative de l’adoption de l’entreprise libérée

Années 1950-1960 - Formalisation de la RSE

Ce tournant est marqué par la publication de l’ouvrage de Bowen (1953) autour des notions de « stewarship », « trusteeship » et de « groupes d’intéressés ». La responsabilité sociale est ici comprise comme un « ensemble d’obligations [de l’entreprise] à l’égard de la société » (op. cit.). Dans une perspective davantage normative, la question de l’éthique devient centrale et pose les premières briques de ce qui sera le courant Business and Society. Les premières critiques apparaissent également, notamment de la part des libéraux, sur le fait qu’il serait dangereux pour la liberté des entreprises de considérer qu’elles ont d’autres responsabilités que celle envers leurs actionnaires (Friedman, 1962).

Années 1960-1970 - Une approche managériale de la RSE (Responsiveness)

Les années 60 et le début des années 70 sont marqués par des mouvements sociaux. S’en suivront alors une « vague de régulation » (Acquier et Aggeri, 2015, p. 393) et l’apparition de nouvelles organisations gouvernementales et non-gouvernementales avec des ambitions sociales et environnementales. Pour les entreprises, il s’agit, à partir de ce moment, de mieux identifier les « forces » qui émergent de leur environnement et de les traiter par une intégration dans leurs pratiques (e.g. par des audits sociaux). C’est l’apparition du courant Corporate Social Responsiveness avec les travaux de la Harvard

Business School (qui disparaîtra dans les années 80). Basé sur une approche stratégique et une orientation managériale, ce courant s’intéresse aux « questions sociales dans l’entreprise ». De plus, il s’agit de la première approche managériale par les parties prenantes. Ce point précis sera réintégré dans le concept de PSE. Malgré une réorientation stratégique, l’essence normative n’est pas pour autant rejetée puisque « la finalité institutionnalisée de l’entreprise » n’est pas remise en cause (Daudigeos, 2009, p.126). D’autres travaux, sous la bannière de Business case, vont se pencher sur le lien RSE et performance financière (e.g. Margolis et Walsh, 2003 ; Orlitzky et al., 2003), ce qui constituera pour certains le courant stratégique de la RSE (Bocquet et al., 2017 ; Porter et Kramer, 2006).

Chapitre 2 - Une lecture intégrative de l’adoption de l’entreprise libérée

Années 1980-2000 - Tentatives de synthèse théorique : PSE et approches par les parties prenantes

Pendant cette période, les entreprises se désengagent en partie des pratiques relatives à la RSE. Du côté de la recherche, et dans une volonté de théorisation et d’unification du champ, les concepts de PSE et de stakeholder apparaissent. Etonnamment, dans les premiers travaux (qui sont également parmi les plus emblématiques) de la littérature PSE, la question de la mesure de la performance n’est que marginalement abordée. Ces travaux cherchent davantage à « [fédérer] et [à mettre] en cohérence [les] approches hétérogènes » (Acquier et Aggeri, 2015, p. 396) et dans un esprit de « synthèse des courants précédents » (Gond, 2010, p. 39). Pour d’autres, la PSE est « un ensemble de principes, de processus et de résultats » (Swanson, 1995 ; Wood, 1991b) (Acquier et Aggeri, 2015, p.397).

Concernant le concept de stakeholder, largement influencé par le courant

responsiveness, il répond à la même volonté de théorisation. Il présente l’intérêt d’être

largement diffusé dans le milieu académique et d’être compris par les professionnels (Jamali, 2008). D’un point de vue managérial, ce concept est clé pour la mise en œuvre de la RSE dans les entreprises grâce aux pratiques. Par les travaux de Freeman (1984) (largement influencés par la planification stratégique et la théorie de la dépendance aux ressources), la gestion des parties prenantes est ancrée au niveau stratégique « comme un mode de représentation de l’organisation et de relecture de sa stratégie » (Acquier et Aggeri, 2015, p. 398). L’approche stakeholder est concordante avec la PSE car la prise en compte des demandes des parties prenantes se trouve associée aux objectifs de l’entreprise.

Les années 1980 voient également se préciser le concept de développement durable qui conduira par la suite à l’émergence du concept de Triple bottom line (Elkington, 1997).

1995- 2015 – Discussions autour du concept de PSE

La PSE se développe à part de la RSE avec les modèles de Clarkson (1995) pour le plus connu (Gond, 2010) mais aussi de Wood et Jones (1995). Les débats autour du concept même de PSE s’intensifient notamment sur la difficulté à poser une définition claire. Cette littérature se scinde autour de deux perspectives, théorique et empirique. Certains auteurs tentent de réconcilier cette littérature (e.g. Gond et Crane, 2010).

Chapitre 2 - Une lecture intégrative de l’adoption de l’entreprise libérée

3.4.2. Approche de la Performance Sociétale de l’Entreprise par

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