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Partie I. Les tremblements de terre de Marmara 1999

Section 3. Réactions et positionnements de divers acteurs

1. La position des forces armées turques dans le contexte post-séisme

« Considérée comme étrangère aux scandales impliquant les partis politiques traditionnels discrédités par des affaires de corruption, l’armée turque est une force sociale, par la conscription et sa visibilité au quotidien : elle bénéficie d’une grande popularité permanente dans les sondages d’opinion sur les institutions les plus appréciées du pays. »275 L’armée ayant une position « spéciale » en Turquie, il est préférable de traiter de manière séparée les militaires dans le contexte des séismes de 1999. Pour des raisons essentiellement historiques, les militaires disposent d’une légitimité beaucoup plus importante que la plupart des acteurs civils dans le contexte turc.276

Depuis la mort de Mustafa Kemal (1939), l’armée a assumé le rôle de « gardien du projet républicain et de l’héritage kémaliste ». L’endoctrinement des officiers turcs les pousse à penser que « la République est constamment menacée par les ennemis intérieurs (fondamentalisme, irrédentisme) et extérieurs (essentiellement, l’Occident qui veut affaiblir et diviser la Turquie). Ils considèrent qu’une « tutelle » est nécessaire jusqu’à ce que les objectifs prévus par Mustafa Kemal soient atteints. « Préserver l’intégrité de la République » a été leur motivation principale lors des coups d’État de 1960 et de 1980, sans oublier les deux fois où ils ont obligé les gouvernements « non désirés » à démissionner, en 1972 et 1997.

Donc ce rôle de gardien assure aux militaires turcs une large manœuvre d’action et la possibilité d’intervenir dans la vie politique. Mais outre cela, l’armée bénéficie d’une sympathie de la part de la société en Turquie, ce qui ne doit pas être négligé : elle est « l’armée du peuple » ; le service militaire, bien qu’obligatoire, sert toujours d’outil de socialisation pour de nombreux individus et est considéré comme une étape pour « devenir un homme adulte ». L’origine sociale n’affecte pas l’accession aux écoles militaires (qui

275 BURDY, Jean-Paul, La Turquie est-elle européenne ? , Editions Turquoise, Paris, 2004, p.171.

276 Voir l’ouvrage très complet d’Ünsaldı qui traite les différents aspects de la question : ÜNSALDI Levent,

offrent une très bonne qualité d’enseignement avec des équipements modernes), ni l’avancement : « Fils de paysan peut devenir chef d’État-major » selon l’expression courante.277 La carrière militaire est considérée comme très prestigieuse. L’officier turc est perçu comme un individu beaucoup plus compétent que son équivalent dans l’administration civile. Par ailleurs, les cas où les officiers se servent de leur position pour enrichissement personnel sont rares et ce type d’illégalité est très sévèrement puni.

Si l’armée turque a été directement affectée par le séisme du 17 août, elle a par contre été épargnée par les médias turcs en n’ayant pas « sa part » dans le bombardement de critiques. Le tremblement de terre a frappé la base navale principale de la marine turque et plusieurs officiers, sous-officiers et simples soldats ont perdu la vie sous les bâtiments qui se sont écroulés, dont la Maison de l’armée où un grand nombre d’officiers de marine de hauts grades se trouvaient pour passer la nuit, du fait que le soir du 16 août avait eu lieu la cérémonie de changement de commandant de la flotte.278 De façon intéressante, la presse s’est également abstenue de questionner la destruction partielle de la base navale de Gölcük, alors que cela pouvait être considéré comme scandaleux : la base principale des forces de la marine était construite sur une ligne de faille dont l’existence était connue depuis très longtemps. Quant au fait que la Maison de l’armée et d’autres installations s’étaient écroulées, n’était-ce pas la signe d’une défaillance humaine, sinon d’une corruption ? Ces questions ont été très peu soulevées dans le contexte post-17 août, à part par la presse islamiste qui les a posées de manière provocatrice pour soutenir la thèse de la « punition divine ».279

Au début, la presse s’est uniquement focalisée sur « le retard enregistré des militaires pour intervenir dans la zone de catastrophe. Ataklı, par exemple, écrivait : « …beaucoup de personnes disent : ‘Pourquoi voyons-nous si peu les soldats dans les travaux de sauvetage ?’ […] Le peuple a eu beau chercher les soldats pendant les deux premiers jours.»280 D’après l’auteur, on ne voyait pas les militaires dans les émissions de télévision, et ceux qui revenaient de la région affirmaient ne pas avoir rencontré les unités de l’armée.

277 Bien qu’exagérée, cette expression reflète la réalité que les postes d’officiers de l’armée turque ne sont pas

réservés à une couche sociale supérieure. Comme le précise Ünsaldı, la majorité des officiers sont d’origine sociale modeste, notamment, de la classe moyenne. ÜNSALDI, op.cit., pp. 226-234.

278 378 personnels militaires, dont un contre-amiral ; ainsi que plusieurs centaines d’ouvriers du chantier

naval et des fonctionnaires civils.

279 Par exemple, l’article de Mustafa Ünal paru dans Zaman, « Bu Yere Ne Oluyor ? », 27 août 1999. 280 ATAKLI, Can, « Herkes Askeri Merak Ediyordu », Sabah, 21 août 1999, p.8.

Le 20 août, le chef de l’État-major Hüseyin Kıvrıkoğlu a fait une conférence de presse. Kıvrıkoğlu affirmait son mécontentement contre les chaînes de télévision qui « faisaient une histoire d’une heure avec un seul sauvetage d’une [quelconque] équipe » mais qui n’accordaient pas de temps aux 53 000 soldats qui étaient présents dans la région. Il accusait les journalistes de « diffuser des informations spéculatives » « pour des objectifs obscurs. »281 D’après le chef de l’État-major, il était normal que la mobilisation d’une force si grande ait pris une douzaine d’heures, ce qui était un délai prévu par les plans d’urgence. Les chiffres qu’il donnait en ce qui concerne l’activité de l’armée étaient sans doute impressionnants, d’ailleurs ils ont eu l’effet voulu sur la presse qui a tout de suite changé de ton.282 Le gouvernement a été accusé de ne pas avoir déclaré l’état d’urgence et de ne pas avoir laissé le contrôle aux militaires.283 Visiblement, l’armée turque tenait à préserver sa réputation d’être la seule institution publique qui fonctionne correctement.284

Donc, l’armée a continué à affirmer sa « sensibilité » en ce qui concerne son activité de sauvetage et de secours par le biais de divers commandants qui se trouvaient dans la région, ainsi que par le chef de l’État-major. Le 27 août, le commandant des forces terrestres disait « nous sommes le peuple lui-même ». Les statistiques préparées de façon minutieuse informaient l’opinion publique turque sur l’efficacité de « son armée ». À cette date, les forces armées avaient retiré 4 469 citoyens morts et 6 326 vivants des décombres ; elles avaient également monté 3 300 tentes et planifiaient d’en monter 27 600 autres.285 Par ailleurs, le Premier ministre et le Président ont pris une position pro-militaire et ils ont soutenu le Général de brigade Kıvrıkoğlu, probablement plus pour se réfugier derrière le « bouclier anti-critiques » de l’armée que pour la défendre. D’après Demirel « l’armée était traitée de façon injuste ».286 Ecevit se portait volontaire « pour témoigner de l’effort que l’armée avait fait. »287

Si le débat dans la presse « laïque » portait (presque) uniquement sur le délai de réaction de l’armée, il en était tout autrement dans la presse islamiste qui avait trouvé

281 Ibid.

282 12 brigades, 13 compagnies de génie, 3 unités de chirurgie mobiles, 4 unités spéciales de santé, 2 avions-

ambulances, 15 avions cargos, 47 hélicoptères dont 2 médicaux, 40 bulldozers, 15 navires, 53 403 personnels au total, dans « Asker Geç Kalmadı », Hürriyet, 21 août 1999, p.8.

283 « Sıkıyönetim Istendi mi ? », Hürriyet, 21 août 1999, p.10.

284 Cette expression appartient à Bülent Ecevit, qui était Premier ministre en 1974 aussi et qui a pris la

décision critique d’intervenir militairement à Chypre. « TSK ve Deprem », sous la rubrique de M.Ali Kışlalı,

Radikal, 24 août 1999.

285 BULUT, Mahmut, « Biz Milletin Kendisiyiz », Sabah, 27 août 1999, p.20 286 ERGIN, Sedat, « Orduya Haksızlık Yapılıyor », Hürriyet, 1 septembre 1999, p.24. 287 ERGIN, Sedat, « Orduya Haksızlık », Hürriyet, 5 septembre 1999, p.22.

l’occasion de critiquer « le principal ennemi des croyants en Turquie ». Bien entendu, il s’agit d’une critique peu directe, probablement à cause de la crainte de poursuites judiciaires. Toutefois nous pouvons distinguer deux thèmes dans les affirmations des journalistes islamistes. 1/ L’armée n’est pas aussi puissante qu’on imagine : « Comment un pays qui peut déplacer 40 000 soldats en Irak du nord en une nuit peut avoir tant de problèmes à acheminer du secours, de l’équipement, des services de santé et des abris jusqu’à ses départements les plus développés en matière de transport aérien, naval, terrestre, ferroviaire ? […] S’il y avait une guerre, serions-nous dans un tel état de faiblesse ? Cet incident doit être évalué en termes de potentiel de défense de la Turquie. »288; « Personnellement, la chose qui m’étonne le plus est le fait que les décombres de la base navale ne soient toujours pas déblayés. Est-cela, la performance des forces armées turques ? On ne voit donc pas que cela sera pris en compte par les ennemis ou les alliés […], au cas où ils voudraient évaluer le potentiel de reconstruction de la Turquie ?289 2/ L’armée réprime les croyants à travers divers mécanismes, dont le Centre de Gestion de Crise (CGC) : « Si le CGC a montré tant d’inertie pour réagir à la catastrophe, c’était parce qu’il s’était organisé uniquement dans le but de combattre le fondamentalisme. »290 ; « A présent, je veux savoir où est le CGC qui a été créé en tant qu’un bureau du Premier ministre, dont le secrétariat est dirigé par le secrétaire général du Conseil de Sécurité National ? N’a-t-il pas pu prendre les mesures indispensables contre les autres problèmes graves de la Turquie parce qu’il a passé tout son temps à chasser les intégristes ? Ne serait-ce pas mieux si on avait formé du personnel de sauvetage et procuré le matériel nécessaire au lieu de créer un centre de poursuites pour faire « la chasse à l’épouse voilée » et ficher les gens ? »291

Sachant que les forces armées sont considérées comme « les gardiennes des acquis kémalistes », notamment de la laïcité, il n’est pas étonnant qu’elles soient attaquées ainsi par les islamistes : le séisme devient donc une occasion pour « critiquer » l’armée et secouer sa popularité en portant atteinte à sa bonne image aux yeux de la société turque. En même temps, en lisant les textes dans Zaman et Yeni Şafak, il est impossible de ne pas remarquer un sous-entendu étonnant : si le séisme a frappé la base navale d’une telle manière, c’est parce que « le coup du 28 février » a été préparé là-bas par les commandants de l’armée. Bien entendu, cette idée n’est pas exprimée aussi clairement,

288 TAŞGETIREN, Ahmet, « Devletin Baba Olma Sınavı », Yeni Şafak, 19 août 1999. 289 TAŞGETIREN, Ahmet, « Depremden Ders Çıkarmak », Yeni Şafak, 21 août 1999. 290 TAŞGETIREN, Ahmet, « Devletin Baba Olma Sınavı », Yeni Şafak, 19 août 1999. 291 ILICAK, Nazlı, Ibid.

mais on laisse le lecteur comprendre que la destruction d’une partie de la base navale « a quand même quelque chose à voir avec les ‘malheurs’ qu’on fait subir aux croyants ». Dans Yeni Şafak, Fehmi Koru affirmait : « Considérer les catastrophes comme un avertissement divin ou une punition ne veut pas forcement dire que les péchés ou les fautes des victimes en sont à l’origine. Au contraire, notre système de croyances considère les victimes de la catastrophe sismique comme des martyrs qui ont perdu leur vie pour la patrie. […] il n’y a pas de mal à expliquer ce qui est survenu à cause de certaines erreurs sociales. […] La Turquie a adopté, depuis un temps considérable, une approche négative et erronée contre les croyances et les croyants. […] Que pourrions-nous dire si nous essayions de commenter cette catastrophe, qui nous a marqués probablement pour de longues années, à l’aide des arguments au-delà de ceux qui sont matériels, comme n’importe quelle personne croyante du monde le ferait ? […] Ce n’est pas la peine de bégayer, ce désastre du séisme est un avertissement divin envoyé à travers des victimes innocentes à un peuple qui est le bien-aimé du Dieu. »292 L’auteur parle de la « domination [du pays] par une mentalité qui renverse les notions de justice et d’injustice, de mal et de bien, d’honnêteté et d’égarement » et avertit ses lecteurs en affirmant que « les choses peuvent devenir encore plus difficiles [pour la société turque » si la situation actuelle, telle qu’il l’a décrit, continue.293

Dans sa conférence de presse du 4 septembre, le chef de l’État-major a condamné « la menace intégriste » et déclaré que la lutte contre ce danger durerait aussi longtemps que nécessaire.294 Dans les jours suivants, les organisations considérées comme islamistes ont été « balisées » dans la zone de séisme et marquées de très près, ce qui s’est traduit par le contrôle strict des campagnes de dons sur le plan national et par leur exclusion plus tard de la zone de séisme.295 D’autre part, certains intégristes ont osé affirmer leur haine contre « le système athée », comme ce fut le cas de Mehmet Kutlular, propriétaire du quotidien Yeni Asya, qui avait distribué des tracts et fait une déclaration à l’occasion de la commémoration de la naissance du fondateur de la secte Nur. Il disait que le séisme avait eu lieu parce que le voile islamique était interdit et que le Parti de Prospérité (RP) avait été contraint de quitter le pouvoir sur la pression des militaires deux ans auparavant.296 Un autre cas qui a sûrement attiré les foudres des laïcs, mais probablement dérangé les

292 KORU, Fehmi, « Doğala Dönelim », Yeni Şafak, 20 août 1999. 293 Ibid.

294 DEVECIOĞLU, Tayfun, « Esas Patron Millet », Sabah, 4 septembre 1999, p.25. 295 Par exemple, « Izinsiz Yardım Kampanyası Yok », Cumhuriyet, 25 août 1999, p.5. 296 « Depremin Nedeni Başörtüsü Zulmü », Hürriyet, 11 octobre 1999, p.23.

islamistes modérés aussi, était celui de l’organisation terroriste fondamentaliste IBDA-C qui avait distribué dans la zone de séisme sa « revue » dans laquelle des insultes contre la République laïque étaient monnaie courante, bien entendu accompagnées par des menaces et insultes contre les officiers de l’armée : « les généraux de l’armée athée », « les occupants kémalistes laïcs », « les serviteurs de l’occident judéo-chrétien »…297

Néanmoins l’incident le plus frappant à ce sujet n’a été ni les affirmations de Kutlular, ni les tracts de l’IBDA-C, mais la publication, par Hürriyet, d’une image qui avait suscité beaucoup de colère dans le camp des laïcs. Lors d’une manifestation des jeunes femmes voilées auxquelles on n’accordait pas la permission d’entrer sur le campus de l’Université de Marmara, une d’entre elles avait montré aux caméras une pancarte marquée « 7,4 ne vous a-t-il pas suffi ? ».298 Elle faisait allusion au séisme du 17 août dont la magnitude était 7,4 (autrement dit elle affirmait que le séisme était un avertissement aux «laïcistes »). Hürriyet en a fait l’image de sa une, avec pour titre « Insolence pour les 20 000 âmes [perdues] ». L’article (sans signature) laissait entendre que « d’après les intégristes, les victimes étaient mortes car elles n’étaient pas de véritables musulmanes ». Nous ne pouvons pas savoir si un des manifestants a vraiment affirmé cela, mais le ton provocateur de l’article laisse penser qu’il s’agit plutôt du commentaire de l’auteur. Cela est bien probable, sachant que les victimes du séisme étaient considérées plutôt comme des « martyrs » par les islamistes, comme nous l’avons vu dans l’exemple de Fehmi Koru (ci- dessus).299 Mais en fin de compte, le plus important est ce que cette pancarte signifie : tout en se servant du séisme pour s’opposer à un système qu’ils considèrent comme discriminatoire, les islamistes turcs, du moins une partie, semblent soutenir quand même l’idée que le séisme est suscité par la divinité.

En conséquence, nous pouvons dire que l’image qu’on a gardée de l’armée dans le contexte des séismes de 1999 est globalement positive, surtout après le séisme du 12 novembre. Même s’ils ont vécu « un problème de visibilité » suite au 17 août, les militaires ont su changer la situation en s’appuyant sur leur efficacité sur le terrain. Il faut admettre aussi que le discours du Chef d’État-major a certainement été influent sur les médias, qui

297 « Furkan Tahriki », Hürriyet, 13 octobre 1999, p.23.

298 « 20 Bin Cana Saygısızlık », Hürriyet, 8 octobre 1999, p.1 et 21. En Turquie, le voile islamique est

interdit par la loi dans l’enceinte des institutions publiques. Depuis le début des années 90, les universités sont devenues « un champ de bataille » entre les étudiantes voilées qui défendent leur droit « à l’enseignement supérieur » et ceux qui y voient « un mouvement intégriste ».

299 Par exemple, Mehmet Nuri Yılmaz, Directeur des Affaires de Religion, avait annoncé : « Si le séisme

avait eu lieu par rapport aux péchés, il n’y aurait pas d’enfants non-majeurs (au sens religieux) parmi les victimes. C’est un débat inutile. Notre tâche est de prendre des mesures [contre le séisme] ». Dans « Irticanın Deprem Sömürüsü », Cumhuriyet, 25 août 1999, p.5.

n’ont pas « oublié » de parler de l’armée dans les jours suivants. Mais à l’inverse des autres institutions publiques, l’armée a continué à bénéficier de la popularité accordée par les citoyens. Autrement dit, elle n’est pas passée par la même crise de légitimité que les autres institutions. En 2000, elle arrivait deuxième dans les sondages d’opinion sur « la confiance accordée aux institutions » et cette place de second était une exception due à la popularité d’AKUT qui occupait la première place cette année-là.300 Un article de presse paru dans Cumhuriyet illustre bien cette confiance : « Les victimes du tremblement de terre de Yalova ont commencé une campagne de signatures pour que la distribution des vivres reste sous le contrôle des militaires et que les soldats ne quittent pas la ville jusqu’à ce que les logements définitifs soient construits. »301 La qualité du service offert et le traitement égalitaire des victimes expliquent sans doute cette popularité. Par ailleurs, les autorités militaires se sont montrées très ouvertes pour coopérer avec les ONG, souvent plus que les civils, d’après ce que la quasi-totalité des responsables d’ONG rencontrés nous ont dit.

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