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Encadré II.1 : Les quatre systèmes scolaires européens

SECTION 4. LES FACTEURS SOCIOECONOMIQUES ET POLITIQUES

4.3. Une population à dominance rurale

On relèvera que la majorité de la population de la sous-région vit dans le milieu rural. Cette tranche de la population est plus élevée en Afrique anglophone (75,99%) et francophone (75,85%) que dans les pays du Maghreb (52,26%), contre une moyenne de 67,03 pour les trois, largement au-dessus de la moyenne mondiale (59,60%).

Malgré sa forte croissance au cours des trente dernières années, la population urbaine reste quant à elle, plus faible en ASS que dans le Maghreb. Elle représente une proportion pratiquement homogène pour les deux premiers groupes par rapport au Maghreb. La part de la population urbaine est de 24,01% en Afrique anglophone et 24,15% dans la zone francophone et 47,74% contre une moyenne de 30,25% pour les trois groupes, soit environ 10 point de pourcentage de moins que la moyenne mondiale (40,40%). Les valeurs les plus faibles sont observées en Afrique francophone même si la moyenne régionale cache les tendances individuelles. Le graphique II.9 montre que la concentration de la population est la plus faible de la sous-région pour le Burundi, le Rwanda et le Burkina Faso tandis que l’Afrique du Sud demeure l’un des plus urbanisée. Toutefois, la croissance moyenne de la population urbaine en ASS reste deux fois plus élevée que la moyenne mondiale.

total)

0204060Valeur en %

1960 1970 1980 1990 2000 2010

Années

Burkina Faso Burundi

Chad Mali

Niger Afrique du Sud

Rwanda Monde

Source : Construit par l’auteur des moyennes arithmétiques calculées sur la période 1960-2005 4.4. La faible contribution du secteur moderne à la croissance économique

Malgré sa croissance au cours des 15 dernières années, la contribution du secteur tertiaire dans le PIB reste plus faible par rapport à la moyenne mondiale. Cependant, on observe que cette contribution est relativement plus élevée au Maghreb (49,42% du PIB) que dans les pays francophones (45,95% du PIB) et anglophones (41,68% du PIB), largement en-dessous de la moyenne mondiale (60,64%). On observera que cette tendance suit la configuration démographique de chaque sous-région. Les pays et sous-régions relativement plus peuplés enregistrent une forte croissance de la valeur ajoutée du secteur tertiaire. Ces valeurs sont relativement plus élevées au Cap Vert (68,32%), au Sénégal (62,37%), en Afrique du Sud (55.34%), en Tunisie (57,80%), à l’Ile Maurice (57.69%), à Madagascar (55.65%), en Gambie (54.88%), au Maroc (51.06%), au Bénin (50.53%), et en Cote d’Ivoire (50.52%).

Par contre, l’agriculture occupe plus de 75% de la population soit 34% en Afrique francophone, 30,64% en moyenne en Afrique anglophone et 14,22% au Maghreb contre une moyenne mondiale de 5,82%. Neuf pays restent encore fortement dominés par ce secteur. Il s’agit du Burundi (54,96%), de l’Ethiopie (53,39%), de l’Ouganda (52,60%), du Niger

(44,44%) et du Malawi (42,58%).

Cette forte corrélation entre les configurations démographiques et la contribution des différents secteurs de l’économie à la production en Afrique est conforme aux prédictions de Jean Fourastié sur les migrations professionnelles et le développement économique68.

Globalement, la faiblesse du secteur industriel explique en partie la faible performance des économies de la sous-région. En d’autres termes, la relative dominance du secteur rural et la prédominance des cultures de rentes (coton, cacao, café, etc.) dont les cours sur le marché international ont fortement chuté ces trente dernières années contribuent à enfoncer l’ASS dans sa situation de pauvreté actuelle.

Tableau II.14 : Principaux indicateurs sociodémographique des 33 pays d’ASS69

Variables Afrique

Source : World Development Indicators, Banque Mondiales, CD-ROM 2007

68 Jean Fourastié, Les Trente Glorieuses ou la révolution invisible de 1946 à 1975, Paris, Fayard, 1979.

69 Les données utilisées ici sont les moyennes arithmétiques calculées sous le logiciel STATA par la procédure summary pour chaque groupe de pays.

Ces données montrent une triste réalité du continent à savoir que le faible niveau d’instruction de la population active a été à l’origine de ces transferts difficiles et lents de la main d’œuvre des branches traditionnelles de l’activité économique du secteur primaire vers les branches modernes de l’industrie et des services.

La mise en évidence de ces différentes caractéristiques sociales et démographiques explique pourquoi l’impact de l’éducation sur les économies de la sous-région reste faible malgré d’importants investissements éducatifs réalisés ces dernières années dans cette partie du monde.

Globalement, on retiendra que les pays de l’ASS restent à la tête des pelletons de la croissance démographique au cours des 40 dernières années (voir le schéma ci-après).

Source : construction de l’auteur d’après les bases de données de WDI, CD-ROM 2007

Loin de paraître comme bombe à retardement, l’accroissement de la population jeune en ASS peut, dans ce contexte de globalisation et de la mobilité des personnes, constituer une réponse aux

Les pays en voie de développement restent à

la tête du peloton de la croissance démographique dans le

monde en 30 ans

L’ASS connait une variation peu

importante de la croissance démographique entre en 30 ans.

II.10). Comme on peut le constater, l’accroissement de la population jeune (0-14 ans) suit une tendance baissière dans la quasi-totale des PVD et les pays de l’OCDE à hauts revenus sur la période 960-2005 contrairement aux pays d’ASS. La proportion des personnes âgées qui représente 10% de la population totale en 2000, dépassera pour la première fois celle des enfants de 0 à 14 ans en 205071 en atteignant 21% de la population totale. Dans les pays en voie de développement, celle-ci passera de 8% actuellement à 20% en 2050. L’Asie sera en tête avec 54% secondée par l’Europe avec 24%. Si les pays développés sont mieux préparés à faire face à ce phénomène, les PVD en général et les pays d’ASS en particulier, ne le sont pas.

Aussi, le vieillissement de la population contribuera à alourdir le taux de dépendance72 pour peser sur la croissance économique et l’épargne en ASS.

Graphique II.10 : Décroissance de la proportion des populations âgées de 0-14 ans et de 65 ans et plus en 1960 et 2005

Source : Construit par l’auteur sur la base des données de la Banque Mondiale, WDI-CD-ROM, 2007

70 Cf. Department of Economic and Social Affairs: “World Population Ageing: 1950-2050”, population Division, 2004

71 Nations Unies, « une société pour tous les âges », deuxième assemblée mondiale sur le vieillissement, Madrid (Espagne), 8-12 avril 2002. Lien :

72 Le taux de dépendance étant le pourcentage des inactifs sur la population active. Formellement, il se calcule comme la somme des populations âgées de 0 à 14 et de 65 à plus divisée par le nombre total de la population âgée de 15 à 64 ans.

2050 : le Niger, dont l’âge médian de la population sera de 20 ans, sera le pays le plus jeune de la planète contre l’Espagne, le plus vieux avec un âge médian de 55 ans. Et cela constitue un poids énorme pour l’économie puisque selon le ratio de dépendance, l’ASS se situe au dessus de la moyenne mondiale avec un ratio 0,80 soit, au moins 8 personnes sur 10 sont à la charge des travailleurs (Annexe II.1).

A ces caractéristiques démographiques s’ajoutes les différentes sociales et économiques.