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Encadré II.1 : Les quatre systèmes scolaires européens

SECTION 4. LES FACTEURS SOCIOECONOMIQUES ET POLITIQUES

4.4. Les inégalités sociales et scolaires en Afrique subsaharienne

4.4.2. Les inégalités sociales

L’ASS se distingue aussi des autres pays en voie de développement par un taux élevé de mortalité infantile (Graphique II.17, II.18) et par une faible espérance de vie.

En effet, les performances économiques observées précédemment cachent des réalités sociales flagrantes entre les pays de la sous-région et celles des autres pays en voie de développement.

Alors qu’elle montre une des meilleures performances économique de la sous-région, le

74 Projet Objectif du Millénaire des Nations Unies 2005, Investir dans le développement, plan pratique pour réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement, aperçu.

et 36 ans respectivement). Pourtant, malgré les différentes crises sociales et les conflits armés, le Rwanda est passé d’une espérance de vie de 31 ans en 1990 à 44 ans en 2004 et 46 en 2006 soit, un bon de 15 ans de gain d’années de vie en 16 ans.

Selon les revenus par tête, seulement 8 des 33 pays dépassent 2000 euros en 2006 dont deux sont issus du Maghreb et un seul de la communauté francophone, contre 5 pays anglophones.

Le graphique montre aussi que globalement, les pays d’ASS francophones sont très mal classés par rapport aux autres pays du groupe. On note en outre que le Maghreb est également celui qui réalise le taux d’épargne le plus élevé sur les 21 dernières années avec une moyenne de 24,33% contre environ 9,5% pour le groupe francophone et 9% pour le groupe anglophone.

Cependant, on constate que dans bien des pays référencés, il n’existe pas de relations mécaniques entre le niveau de revenus des pays africains et leurs indicateurs sociaux ainsi que le montrent les graphiques II.17 et II.18 suivants.

Graphique II.11 : Relation entre le PIB par tête le taux de mortalité infantile en 2005

Angola

Source : construction de l’auteur sur la base des données du WDI, CD-ROM 2007

Angola : construction de l’auteur sur la base des données du WDI, CD-ROM 2007

Le graphique II.17 met en évidence que malgré son niveau de PIB élevé en 2005, le Botswana reste à un taux de mortalité infantile aussi faible que le Bénin, le Cameroun, le Sénégal et Madagascar, etc. Il en est de même pour l’espérance de vie à la naissance (graphique II.18).

Pour cet indicateur, le Botswana reste également en deçà de la moyenne régionale et à un même niveau que le Malawi, le Burundi, la Cote d’Ivoire et l’Ouganda qui ont un niveau de revenu par tête le plus faible de la sous-région et ceci malgré leur niveau de PIB par tête.

Pourtant, un faible niveau de revenu par tête en 2005 (graphique II.18), le Sénégal, le Madagascar, le Cap Vert et la Gambie voient leur espérance de vie s’élevée nettement au-dessus de la moyenne sous régionale.

Graphique II.19 : Relation PIB par tête-Espérance de vie à la naissance en 1975

Source : construction de l’auteur sur la base des données du WDI, CD-ROM 2007

Graphique II.20 : Corrélation entre le PIB par têt et le taux de mortalité infantile à la naissance en 1975

Taux de croissance réel du PIB par tête en 1970 Taux de mortalité infantile en 1970 Fitted values

Source : construction de l’auteur sur la base des données du WDI, CD-ROM 2007

matière de réduction des taux de mortalité. On observe que sur la période 1970 - 2006, la réduction du taux de mortalité a atteint 1,4% en Afrique de l’Est contre 1,2% et 0,7%75 en Afrique de l’Ouest et du centre, respectivement avec, toutefois, une très grande disparité entre pays. Le progrès est rapide pour l’Angola et le Niger entre les deux dates et beaucoup plus rapide pour la Namibie, la Guinée, le Malawi et la Gambie voire, très rapide pour le Cap Vert (3,5 % entre 1990-2006), l’Algérie (5,8% entre 1970-1990 et 3,7% entre 1990-2006) et la Tunisie (6,8% entre 1970-1990 et 5,1% 1990-2006).

On ajoutera que les dépenses publiques de santé représentent une moyenne de 5,32% pour la période 1994-2006, celle de l’éducation, 15,74% contre 12,10% consacré à la défense alors que les moyennes mondiales sont de 14%, 5% et 11% respectivement sur la même période.

Par ailleurs, malgré les progrès économiques constatés, les taux de mortalité restent encore élevés dans la plupart des pays. Sur la période 1970-2006, ce taux a même augmenté pour cinq pays de la sous-région : le Swaziland, l’Afrique du Sud, le Lesotho, le Botswana et la Zambie. Par contre, 9 pays ont enregistré les progrès les plus forts en matière de la réduction du taux de mortalité avec au moins 10 points de pourcentage : Gambie, Guinée, Sénégal, Niger, Maroc, Mali, Madagascar, Algérie et Bénin (graphique II.22). Cette augmentation du taux de mortalité contraste toutefois avec de la natalité de beaucoup de pays. Les cinq pays du groupe qui ont enregistré une augmentation du taux de mortalité la plus importante entre 1970 et 2006 sont parmi ceux où le taux de natalité est également le plus élevé.

Par ailleurs, les taux de natalité les plus élevés sont observés dans les trois pays du Maghreb et dans trois autres pays d’Afrique anglophone. Il s’agit, par ordre d’importance, de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie pour le Maghreb du Swaziland, du Botswana et de la Namibie pour l’Afrique anglophone (graphique II.21). Pour le Maghreb, le nombre moyen d’enfants par femme a fortement diminué entre 1970 et 2006. Il est de 8,1 en 1970 pour l’Algérie et de 7 enfants par femme en 1972 au Maroc. Trente ans plus tard, le taux brut de natalité n’est plus que de l’ordre de 20 pour-mille et la fécondité totale proche de 2 enfants par femme. Ce qui

75 Ces données sont celles de l’UNESCO sur les progrès en matière des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) sur le site : http://www.unicef.org/sowc08/statistics/tables.php

l’augmentation du taux de scolarisation des jeunes filles.

Le taux le plus faible de natalité est celui du Burundi, de l’Ouganda, de l’Angola et du Mali.

Six pays ont réalisé des efforts importants en matière de réduction de leur taux de mortalité entre 1970 et 2006. La Zambie, le Botswana, le Lesotho, l’Afrique du Sud, le Swaziland et l’Ile Maurice font partie de ces pays. Par contre, 14 pays enregistrent des résultats peu encourageants en la matière. Cependant, la Gambie, la Guinée, le Sénégal, le Mali, l’Algérie et le Madagascar se situent à des taux plus élevés pour la sous-région.

Graphique II.15 : Variation des taux de mortalité et de natalité entre 1970 et 2006

Source : Nations Unies, Statistiques des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), 2008

politiques de développement depuis les deux dernières décennies, la forte augmentation de la population des pays pauvres et notamment, de la population africaine, attendue dans les années à venir76 doit attirer l’attention des dirigeants de ces pays. Et c’est beaucoup plus préoccupant encore quand les pays les pauvres du continent comme le Burundi, le Niger et la Somalie ont des taux de fécondité supérieurs à 6 enfants par femmes, ce qui peut compromettre le développement de ces pays, le taux de croissance n’étant pas suffisant pour supporter cet accroissement démographique.

Graphique II.16. Variation du taux de natalité entre 1970 et 2006

Source : PNUD, 2007/2008

76 Selon les projections de l’ONU, la population Africaine passera de 750 millions actuellement à 1,5, voire 2 milliards d’habitants en 2050 voire aussi le site de l’Unicef : http://www.unicef.org/sowc08/statistics/tables.php .

Afrique subsaharienne (22%) et n’a que très peu diminué que de 5 points de pourcentages contre 10 au Moyen Orient et l’Afrique du Nord tout en restant à son niveau le plus élevé au monde (16% contre 9% de moyenne mondiale, Annexe II.3). Les pays d’Afrique centrale et de l’Ouest sont le plus défavorisés (6 et 4 points de pourcentage respectivement). En ce qui concerne les valeurs extrêmes, la Gambie, l’Angola et la Guinée ont des

Par ailleurs, ces inégalités sociales sont la résultante des inégalités d’accès aux revenus dans la sous-région.