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CONTEXTE GENERAL DE L’ANALYSE DE LA CROISSANCE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

SECTION 2. L’ANALYSE DU CONTEXTE REGIONAL ET INTERNATIONAL

2.2. Les facteurs politiques et économiques régionaux

2.2.1. La surreprésentation institutionnelle et l’intégration régionale

Les difficultés d’harmonisation des politiques sociales et économiques en Afrique, observées d’abord dans le cadre de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) puis, depuis le 15 mars 2001, dans le cadre de l’Union Africaine (UA), s’expliquent en partie par le nombre très élevé d’institutions au niveau continental. Pour un nombre total de 54 pays, l’Afrique compte à elle seule cinq zones économiquement et politiquement indépendantes. Il s’agit (i) de la zone d’Afrique du Nord dont l’Union du Maghreb Arabe (UMA), (ii) de la Communauté Economique de l’Afrique de l’Ouest (CDEAO) dont l’Union Monétaire Ouest Africain (UEMOA), (iii) de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale

Development Communauty-SADC) et enfin (v) de l’Afrique orientale et de l’Océan indien.

Ces différentes organisations ont un fonds commun : favoriser les échanges intrarégionaux et accélérer l’intégration économique et commerciale au niveau de chaque zone géographiquement et économiquement définie.

A cela s’ajoutent d’autres institutions telle que l'Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) 57, la COMESA, la CEEAC et la SACU.

En Afrique Orientale, la mise en place, en parallèle à la SADC, de la COMESA58 a pour objectif d’harmoniser les échanges dans cette zone. De même, les pays de la zone CEMAC ont mis en place le 18 décembre 1984 la Communauté Économique des États d'Afrique Centrale (CEEAC)59 pour prendre en compte les pays exclus de la première zone à savoir l’Angola, le Burundi, la République Démocratique du Congo, le Rwanda, le Sao Tome et Principe.

56 En plus de cette union, cette sous-région comporte aussi la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale qui regroupe, en plus des six Etat de la CEMAC, L’Angola, le Burundi, la République Démocratique du Congo (RDC), le Rwanda, le Sao Tomé et Principe (Cf. Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique : « Les Economies de l’Afrique Centrale 2007 », Maisonneuve & Larose, 2007).

57 Créé en 1959 l’ASECNA regroupe les quatorze pays francophone à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, la Cote d’Ivoire, le Gabon, la Guinée Equatoriale, le Madagascar, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad et la France – qui en est le point de relais. Son objectif est d’assurer la sécurité aérienne pour tous les vols internationaux en direction des pays du continent.

58 La COMESA regroupe L’Angola, le Burundi, le Comores, le Djibouti, l’Egypte, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Kenya, le Madagascar, le Malawi, l’Ile Maurice, la Namibie, l’Ouganda, la RDC, le Rwanda, les Seychelles, le Soudan, la Swaziland, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe.

59L’objectif de la CEEAC est de « promouvoir et renforcer une coopération harmonieuse et un développement équilibré et autonome entretenu dans les domaines de l’activité économique et sociale, [...] en vue de réaliser l’autonomie collective, d’élever le niveau de vie des populations, d’accroître et de maintenir la stabilité économique, de renforcer les étroites relations pacifiques entre ses membres et de contribuer au progrès du continent africain ».

l'Afrique de l'Ouest (UEMOA) excluant là aussi les sept membres non francophones de la première (Table 7)60.

Les pays d’Afrique australe ont créé eux aussi leur propre union économique, l’Union Douanière de l'Afrique Australe (SACU), qui regroupe l’Afrique du Sud, le Botswana, le Lesotho, la Namibie et le Swaziland (tableau II.3) tandis qu’un groupe de pays de la même zone a mis en place le Marché commun d'Afrique orientale et australe (COMESA) regroupant l’Angola, l’Égypte, le Madagascar, le Rwanda et le Zimbabwe.

Tableau II.3 : Les principaux accords d’intégration régionale en ASS

Accords d’intégration régionale Nombre Pays membres

SACU 5 Afrique du Sud, Botswana, Lesotho, Namibie, Swaziland

Pays d’ASS

Source : Organisation Mondiale du Commerce (OMC), Statistiques du commerce international 2008

60 Les huit membres de l’UEMOA sont essentiellement francophones : Bénin, Burkina Faso, Cote d’Ivoire, Guinée Bisau, Mali, Niger, Sénégal et Togo

Bien qu’elle constitue une réponse probable à l’hétérogénéité socioculturelle et linguistique du continent et une base d’homogénéisation au niveau sous-régional des populations, cette surreprésentation institutionnelle constitue une entrave pour le continent africain qui a besoin, aujourd’hui et plus que jamais, d’harmoniser ses politiques économiques et sociales en vue de faire face aux défis de la mondialisation.

Comme on peut le constater (Graphique II.5), ces regroupements n’ont pas permis de résoudre les problèmes liés au commerce sous-régional, du moins pour les pays de l’UEMOA et de la CEMAC dont le commerce intra-régional n’a pas évolué de manière significative durant les dix dernières années. Les pays de la SADC sont ceux qui profitent le plus du commerce intra-régional dont le volume atteint jusqu’à 140 milliards de dollars en 2007 contre 100 dollars pour la COMESA et moins de 20 milliards pour l’UEMOA. Bien évidemment, l’importance des échanges sous-régionaux dans la SADC et la COMESA est dominée par les pays de la SACU comme l’Afrique du Sud, le Botswana, le Lesotho, la Namibie et le Swaziland, pays relativement stables dans la sous-région. D’après le rapport de l’OMC 2008, les échanges intra-SACU constituent le flux commercial intra-régional le plus important dans le cadre des accords commerciaux régionaux en Afrique.

1997-2007 (en milliard de dollars)

Source : Organisation Mondiale du Commerce (OMC), Statistiques du commerce international 2008

Graphique II.6 : Importations des marchandises par certains groupes d'économies, 1997-2007 (en milliard de dollars)

Source : Organisation Mondiale du Commerce (OMC), Statistiques du commerce international 20008

Ce constat est par ailleurs valable au niveau social, culturel, éducatif et économique.