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La période de terrain portait essentiellement sur des enquêtes auprès d’acteurs du secteur agricole dans la province de l’Ouest-Cameroun, mais aussi sur une série d’interviews au niveau national.

Les démarches d’enquête utilisées sont l’entretien32 et le questionnaire. Ces enquêtes sont la base principale de notre recherche et concernent d’abord des agriculteurs de Fokoué et de Galim ainsi que leurs organisations paysannes ; des responsables de deux autres catégories de structure ont été interviewés, à savoir des

31 Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement.

32 La méthodologie d’entretien a été inspirée des orientations méthodologiques de Daunais (1984) ; Demazière et

organismes d’appui, d’autres acteurs d’amont et d’aval (commerçants de produits agricoles ou d’intrants agricoles).

Au niveau national, les entretiens ont été réalisés :

- au ministère de l’agriculture à Yaoundé (cellule de politique agricole, coordinations de certains programmes et projets)

- au ministère de l’élevage, des pêches et industries animales (secrétariat général, Direction des affaires générales, coordination de certains projets)

- au ministère des finances (Direction générale du budget, Institut national de la Statistique)

- auprès de certains organismes d’appui au développement agricole au Cameroun [World Agroforestry Centre (ICRAF), Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD), Centre d’Accompagnement de Nouvelles Alternatives de Développement Local (CANADEL), Service d’Appui aux Initiatives Locales de Développement (SAILD), Service Allemand de Développement (DED), Concertation Nationale des Organisations paysannes du Cameroun (CNOPCAM), Plateforme nationale des organisations paysannes du Cameroun].

Au niveau de la province de l’Ouest Cameroun, les enquêtes ont concerné :

1- Les agriculteurs.

Deux types d’enquêtes ont été réalisés auprès d’eux.

- La première portait sur l’agriculture de chacune des localités étudiées (Galim et Fokoué)33. Elle portait sur le contexte agroécologique local et ses limites territoriales, l’histoire agraire de la localité, la crise du café, les stratégies d’adaptation. Les enquêtés étaient des agriculteurs âgés et des leaders paysans ayant une bonne connaissance du contexte local. Dans chaque localité, un entretien initial avec un groupe de paysans (leaders de groupes, personnes ressources) et des agent de l’agriculture a permis d’avoir les premières informations sur la localité et d’identifier ces agriculteurs ressources. Nous avons retenu avec les participants dix informateurs

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clé pour chaque localité. Un guide d’entretien a servi de base aux rencontres avec ces informateurs.

- La deuxième concernait l’agriculteur, sa famille et son exploitation agricole. Des agriculteurs de Fokoué et de Galim ont d’abord été enquêtés au moyen

d’un questionnaire. Par la suite, des entretiens approfondis au moyen d’un guide d’entretien ont concerné une partie de ces agriculteurs.

Le choix des personnes à enquêter n’était pas aisé. Il n’existe pas de liste des agriculteurs ou des exploitations agricoles. Lorsque nous avons voulu nous baser sur les agents locaux du service de l’agriculture, ils nous amenaient toujours chez des agriculteurs avec qui ils étaient régulièrement en contact et très souvent, dans leurs choix transparaissait le souci de nous faire rencontrer ceux qu’ils appellent « les vrais agriculteurs » (fréquemment ceux qui font de nouvelles productions ou ont un niveau d’activité relativement important), malgré les éléments de diversité sur lesquels nous les sensibilisions. Lorsque nous nous sommes adressés à des agriculteurs, et souvent les premières personnes disponibles étaient des leaders, ils évitaient de nous conduire vers ce que certains d’entre eux appelaient « les paysans qui n’ont même pas une activité » ou « les paysans qui ne savent même pas ce qu’ils font ».

Finalement, pour choisir les agriculteurs à enquêter, nous avons tenu d’abord une réunion avec des personnes ressources de chaque localité. Cette réunion a permis de situer les limites territoriales de la localité sur une carte qui servait de support aux échanges, en repérant à chaque fois les villages limitrophes. L’entretien collectif a porté sur les éléments de diversité sur les plans de l’histoire agraire, du relief, des sols, de la prédominance de la caféiculture dans les années 70. Une telle approche découle des définitions des systèmes agraires qui relèvent l’interaction entre ces différentes dimensions (Deffontaines, 1973 ; Reboul, 1976 ; Vissac, 1979 ; Mazoyer, 1986)34. Ceci a permis d’opérer un zonage.

A Galim, deux critères principaux de différentiation des zones nous ont paru pertinents au regard de notre préoccupation portant sur les mutations suite à la crise caféière et les stratégies paysannes : l’installation de migrants et la pratique de la caféiculture dans les années 70. Deux secteurs d’enquête ont alors été retenus :

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* Kieneghang (couvrant le lieu dit village pilote de Galim) qui a connu l’installation de migrants et est une zone de culture du maraîchage depuis longtemps avec par endroits une pratique presque imposée de la caféiculture dans le passé,

* Bati qui n’a pas connu une opération d’installation de migrants et a été une zone de caféiculture.

La carte 1 ci-après localise ces zones d’enquêtes.

Carte 1: Localisation des zones d’enquêtes avec les agriculteurs à Galim

A Fokoué, deux critères principaux ont guidé le choix des secteurs d’enquêtes : l’altitude et le relief. C’est une zone qui a été consacrée à la caféiculture avec deux variétés : l’arabica en haute altitude et le robusta en basse altitude. Par ailleurs, les sols apparemment peu favorables à l’agriculture et le relief fortement haché (fait de vallée séparées par des collines) y détermine le choix des zones de production des cultures maraîchères. Les zones d’enquête retenues ont été :

Source : Carte topographique de Bafoussam : 1/200000