• Aucun résultat trouvé

L’arrondissement de Fokoué couvre 203 km², soit 20300 ha Il est situé dans la région Sud du département de la Ménoua, principalement en bordure Sud du plateau Bamiléké. Sa partie méridionale s'étend jusqu'à la plaine des Mbô avec une partie importante dominée par un escarpement d'environ 700 m de dénivellation.

La carte ci-après indique les trois principaux trajets que nous avons parcourus pour l’observation de la région :

- de Fokoué-Centre à Fotchoufeu

- de Fokoué-Centre à Fontsa Toula vers l’Ouest

- de Fokoué-Centre à Ndoundé vers le Sud en passant par Fomopéa à l’Est. Fokoué a un relief très varié dominé par trois principales zones :

1)

Une zone de plateau : une association culturale dominée par le maïs

Cette zone couvre la région au niveau de Fokoué centre. Elle est caractérisée par une mise en valeur presque totale des parcelles. Le maïs est la principale culture toujours pratiquée dans une association culturale. Seules quelques parcelles de pomme de terre rencontrées sont faites en monoculture. Cependant, les parcelles peuvent être classées en sept groupes en fonction des cultures qu’elles portent :

1- maïs + macabo + bananier plantain 2- maïs + macabo

3- pomme de terre

4- pomme de terre + choux + maïs

Les autres cultures moins fréquentes sont : 1- l’arachide, 2- le haricot et 3- le café arabica. Ces parcelles sont parsemées d’eucalyptus très visibles. Le caféier est en voie de disparition, presque absent à l’observation, et les quelques rares parcelles en comportant sont dominées par le maïs.

On est surpris de voir quelques parcelles bien entretenues de caféiers. Le propriétaire de la parcelle la mieux entretenue est Monsieur Bernard. Celui-ci est un retraité qui dit avoir des relations avec un commerçant qui lui fournit des engrais à crédit, qu’il paye à la vente de la récolte. Au cours de l’entretien, l’intéressé a dit être un membre du conseil d’administration de la CAPLAME136. Lorsqu’on sait que pour accéder à ce poste, il faut livrer régulièrement une quantité minimale de café, on comprend qu’il a tout intérêt à disposer d’une caféière bien entretenue avec une production conséquente. Toutefois, il est curieux d’entendre l’agriculteur plutôt dire que son exploitation ne repose que sur le bananier plantain. Lorsqu’on évoque la rentabilité des cultures, il se dégage de ses propos que le caféier ne devrait plus être cultivé, ce qui semble contradictoire avec l’entretien qu’il fait sur sa caféière.

136 Coopérative Agricole des Planteurs de la Ménoua, membre de l’UCCAO et couvrant le département de la

Seules les caféières se trouvant à proximité des maisons d’habitation sont entretenues et montrent une bonne croissance, à cause du fumier de cuisine qui y est régulièrement versé. A mesure que l’on s’éloigne des cases, le caféier est couvert et ombragé par les autres plantes, notamment le maïs et le bananier. Ces vestiges de caféiers sont par ailleurs assaillis par la variété rampante du haricot commun et on dirait que les caféiers sont « étranglés » par les pieds de haricot.

2)

Les flancs de collines

Ces collines sont généralement situées sur la descente conduisant vers les basses altitudes au Sud de Fokoué. Les sols sont rouges et constitués de débris de granite et de gneiss avec parfois des affleurements grossiers de ces roches, desquelles découle un sol généralement sableux, peu profond, constamment érodé et par conséquent peu favorable à l’agriculture. Les densités d’habitation sont parmi les plus faibles de la région. A l’issue des entretiens avec des personnes rencontrées dans la région, il se dégage que ces faibles densités de population sont dues :

- à la présence des sols rocheux et très pauvres,

- aux guerres civiles de 1960 lors de l’indépendance politique du Cameroun, la zone s’étant révélée très dangereuse pour les civils, avec de nombreuses personnes tuées.

- à la chute des prix du café qui a contraint les jeunes à fuir le village pour aller en ville en l’absence d’alternatives viables.

On y note une présence relativement élevée des parcelles en friche dominées par le pennisetum et le tithonia diversifolia. Les parcelles mises en valeur portent principalement les cultures suivantes :

1- maïs

2- maïs + macabo 3- maïs + plantain 4- pomme de terre

Des eucalyptus sont aussi présents, mais contrairement au plateau de Fokoué- centre ou on a des parcelles d’eucalyptus, ici, ils sont plantés le long des limites des parcelles.

3)

Les vallées

Ici, les parcelles en friche disparaissent peu à peu et tout est presque cultivé. La présence d’un cours d’eau semble influencer positivement l’activité agricole et fournit du sable que certains extraient et vendent.

Les principales parcelles cultivées sont plantées de : 1- maïs + bananier plantain + café arabica + café robusta (ici, il y a un mélange de café)

2- maïs + taro

3- maïs + bananier plantain 4- gombo + choux

5- tomate + aubergine.

Pour les paysans pratiquant encore le café, il s’agit à la fois du café arabica et du café robusta. Au cours des entretiens, nous apprenons que le caféier est encore présent du fait de « l’entêtement des personnes âgées » qui le conservent. Certains d’entre eux estiment qu’il n’y pas de cultures alternatives procurant les avantages du café et que le maraîchage est pénible et soumis à de fortes fluctuations de prix.

4)

Une zone de plaine en basses altitudes

Cette zone présente un relief plat et des altitudes d’environ 900 m. C’est un milieu propice au café robusta et au cacao. Les densités y sont élevées comparativement aux zones de colline. Les parcelles sont dominées par les associations suivantes :

1- maïs +macabo 2- maïs +plantain

3- café robusta + banane plantain 4- café robusta + cacao

5- Café robusta- palmier à huile