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Nous avons pr´esent´e des fonctionnalit´es qui permettent la constitution et la gestion d’un dossier documentaire, ainsi que celles destin´ees `a assurer une lecture active de ce dernier. Nos objectifs vont cependant au-del`a des probl´ematiques de lecture active : nous souhaitons, par l’informatisation `a l’´echelle du dossier, permettre au lecteur de disposer d’une instrumentation apportant des palliatifs

Identifiant et nom de la fonction N´ecessaire F8 Proposer des cat´egories de relations non F8.1 : activables et d´esactivables `a souhait non F9 Cr´eer et supprimer les relations oui F10 Cr´eer et supprimer les cat´egories de relations non F11 Produire une ressource documentaire, le contenu de

l’annotation

oui

F11.1 : sous la forme d’un dessin oui

F11.2 : sous la forme d’un dessin vectoriel non

F11.3 : sous la forme d’un texte oui

F11.4 : sous la forme d’une image non

F11.5 : sous la forme d’un son non

F11.6 : sous la forme d’une vid´eo non

F12 Attribuer une relation `a une annotation oui F13 D´efinir des ancres et des cibles pour une annotation oui F14 Manipuler au niveau structurel les contenus lus non F15 Cr´eer et supprimer les annotations oui

Table 5.2 – R´ecapitulatif des fonctionnalit´es pour la gestion des annotations

aux d´efauts du support num´erique. Nous nous int´eressons plus particuli`erement `a la d´esorientation que ressentent les lecteurs `a l’´ecran (Garlatti & Pri´e 2004). L’approche que nous adoptons consiste `a fournir au lecteur des fonctionnalit´es lui permettant d’organiser et de structurer sa lecture du dossier documentaire. L’ar-ticulation entre contenus par les annotations contribue `a cela, puisqu’elle permet au lecteur d’expliciter les relations qu’entretiennent les contenus (ou les parties les constituant) entre eux. Nous pr´esentons dans cette section une visualisation sous forme de graphe et une proposition de lin´earisation du dossier qui apportent des nouvelles possibilit´es d’organisation du dossier documentaire.

5.4.1 Visualisation du dossier documentaire

Qu’est-ce que le dossier documentaire ? Lorsque nous travaillons avec le sup-port papier, un tel dossier se mat´erialise facilement sous la forme d’un ensemble de documents regroup´es dans une mˆeme pochette ou classeur, que nous pouvons ´etaler sur un bureau au besoin pour pouvoir examiner le contenu plus en d´etail. L’objet informatique est plus difficile `a cerner, si on ne consid`ere qu’un ensemble de contenus ouverts par la mˆeme application informatique. Or, dans notre ´etat de l’art nous avons pr´esent´e plusieurs m´etaphores et techniques de repr´esentation de donn´ees qui pourraient faciliter au lecteur la tˆache d’appr´ehender cet objet

infor-mationnel. Tout d’abord nous avons la m´etaphore du bureau virtuel, sur lequel nous pouvons d´eposer des fichiers qui apparaissent comme autant d’icˆones sur cet espace virtuel. Celle-ci offre un espace d’ordonnancement bidimensionnel o`u les seuls indices de relations entre fichiers sont d´eduits de leurs proximit´e ou distance sur cet espace. Nous avons ´egalement l’approche propos´ee par Adobe dans son Digital Editions, o`u l’objectif est de calquer au maximum la r´ealit´e en proposant la constitution d’une biblioth`eque personnelle virtuelle. On dispose alors d’un af-fichage plan des ouvrages int´egr´es dans sa collection, avec la possibilit´e d’explorer le corpus d’apr`es des «´etag`eres» (celle des livres emprunt´es, achet´es ou encore lus r´ecemment). Citons ´egalement la vue en r´eseau, propos´ee par exemple dans Storyspace. Les diff´erents constituants d’un contenu sont repr´esent´es graphique-ment ainsi que leurs relations, qui sont autant d’arcs reliant les nœuds du graphe. Ces diff´erents exemples fournissent des crit`eres fonctionnels que nous pourrons mobiliser pour la constitution de nos vues7

sur le dossier documentaire :

– Spatialisation : la repr´esentation dans un plan bidimensionnel permet de jouer de la disposition graphique des ´el´ements pour mettre en exergue des relations de proximit´e ou de distance.

– Repr´esentations graphiques calqu´ees sur le «physique » : les emprunts `a notre perception des documents physiques permettent de renseigner sur les propri´et´es d’´el´ements num´eriques, comme l’illustration de la taille d’un contenu par«l’´epaisseur» de sa repr´esentation graphique,

– Graphe : permet une repr´esentation de l’articulation entre plusieurs nœuds. – Parcours de lecture : comme les outils auteur permettent d’envisager une multitude de parcours `a partir d’un graphe d´ecrivant un contenu, la lecture qui est un parcours en particulier, peut ˆetre repr´esent´ee par la mise en s´e-quence des contenus par le lecteur.

Nous allons voir que ces crit`eres peuvent ˆetre regroup´es dans deux vues du dossier, qui devront ˆetre manipulables par le lecteur pour que son activit´e s’ap-plique bien `a l’´echelle du dossier.

5.4.2 Vue r´eseau

Les trois premiers crit`eres identifi´es pr´ec´edemment renvoient `a une repr´esen-tation graphique du dossier documentaire. Nous proposons, pour la mettre en œuvre, de cr´eer un graphe o`u chaque contenu int´egr´e dans le dossier sera re-pr´esent´e par un nœud. Les arcs seront d´etermin´es `a partir des relations entre contenus r´eifi´ees par des annotations du lecteur. Nous obtiendrons ainsi une vue 7. Nous proposerons en effet plusieurs visualisations du dossier, plusieurs moyens pour que le lecteur saisisse quels contenus constituent son dossier documentaire et comment ils sont organis´es par sa lecture.

du dossier repr´esentant le r´eseau des contenus le constituant.

Cr´eation d’un graphe de repr´esentation du dossier

Le dispositif doit pouvoir r´ealiser une repr´esentation graphique des contenus et des articulations les reliant `a tout moment (F16). Le d´etail des articulations entre contenus pourra ˆetre variable selon le niveau de zoom que choisi le lecteur `a un instant donn´e. Une fonction d’agr´egation des relations (F16.1) peut ˆetre propos´ee pour simplifier la repr´esentation graphique `a des niveaux de d´etail faibles. Par exemple, si deux contenus sont articul´es par 3 annotations de «renforcement»

et une «d’opposition», ladite fonction pourrait consid´erer que l’agr´egation est du type de la relation pr´edominante, ici le «renforcement».

Spatialisation des contenus

Lors de la repr´esentation en r´eseau du dossier documentaire, les contenus doivent pouvoir ˆetre plac´es dans l’espace bidimensionnel de sorte que des proxi-mit´es ou distances refl`etent l’organisation du corpus (F17). Le positionnement des contenus doit pouvoir ˆetre d´efini par le lecteur (F17.1), ceci afin qu’il puisse organiser son corpus selon son interpr´etation. Un positionnement automatique, lorsque le lecteur n’a pas encore intervenu sur le placement des contenus, peut ˆetre envisag´e (F17.2). Il faudra disposer alors d’une fonction s’appliquant `a 2 contenus et retournant un indice de distance entre ceux-ci.

La figure5.3donne un exemple de ce que devrait permettre ces fonctionnalit´es.

5.4.3 Lin´earisation de la lecture

La lecture des contenus num´eriques int´egr´es au dossier est une activit´e s´equen-tielle qui peut ˆetre consid´er´ee comme une lin´earisation d’un corpus documentaire dont les parcours sont multiples. Alors pourquoi ne pas exploiter cette lin´earisa-tion comme axe de lecture ? D´ej`a en 1945, Bush envisageait dans sa discussion sur le « memex8

» que les travaux documentaires des uns se concr´etiseraient sous forme de « pistes9

» pouvant ˆetre rem´emor´ees et partag´ees avec d’autres (Bush 1945). Les fonctionnalit´es pr´esent´ees ici visent `a ce que le lecteur puisse construire sa piste de lecture du dossier.

Cr´eation d’une piste de lecture

Le dispositif doit permettre la cr´eation d’une lin´earisation du dossier docu-mentaire (F18), c’est-`a-dire un parcours s´equentiel des contenus (ou des parties de ceux-ci) le composant. Cette piste de lecture peut ˆetre produite de mani`ere automatis´e (F18.1), le syst`eme informatique exploite les traces de l’activit´e du lecteur pour en construire une proposition, mais dans tous les cas elle doit pou-voir ˆetre construite et modifi´ee manuellement (F18.2), pour que le lecteur puisse d´efinir sa propre objectivation de la lecture. Au besoin, le lecteur indique des pr´e-cisions sur la lecture d’un contenu `a un moment donn´e de la s´equence compos´ee (par exemple :«Lire l’introduction et le premier chapitre»).

Repr´esentation d’une piste de lecture

Le dispositif doit ˆetre en mesure d’afficher la piste de lecture compos´ee par le lecteur (F19). Elle peut indiquer en outre les relations qui articulent un contenu `a un autre dans cette repr´esentation graphique (cf. exemple de la figure5.4).

Figure 5.4 – Une vue lin´eaire du dossier documentaire

8. Syst`eme informatique th´eorique proto-hypertextuel imagin´e par Vannevar Bush qui a fortement influenc´e le d´eveloppement des syst`emes hypertextes.

Le tableau 5.4fournit un bref r´ecapitulatif des fonctionnalit´es pour permettre la personnalisation de la lecture.

Identifiant et nom de la fonction N´ecessaire F16 Cr´eer une repr´esentation du r´eseau de contenus oui

F16.1 : agr´egation des relations non

F17 Spatialiser les contenus oui

F17.1 : positionnement manuel des contenus oui F17.2 : positionnement automatique des contenus non F18 Cr´eer une piste de lecture oui F18.1 : construction automatique d’une piste non F18.2 : construction/modification manuelle d’une piste oui F19 Afficher une piste de lecture oui

Table 5.3 – R´ecapitulatif des fonctionnalit´es pour la personnalisation de la lec-ture.