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MONTANT CUMULE DE LA PRIME A L’HERBE EN 2000 (EN EUROS) PAR HECTARE DE SUPERFICIE AGRICOLE COMMUNALE50 PAR HECTARE DE SUPERFICIE COMMUNALE PAR HABITANT POUR 152 000 ½ (1 000 000F) DE BUDGET COMMUNAL51 agricole 604 765 42 26 164 17 379 périurbaine 97 110 15 13 23 3 354 touristique 303 678 48 20 84 2 744

Moyenne pour les trois zones 43 22 87 5 641

Source : DDAF Puy-de-Dôme – Comptes administratifs des communes – INSEE

b. Services environnementaux altruistes

Nous avons identifié 16 services environnementaux altruistes sur les 13 communes étudiées. Au-delà de leur nombre, il est très important de souligner l’importance, dans notre

démonstration, d’avoir identifié empiriquement des services environnementaux altruistes. Ces

services environnementaux, au coût de production non nul, bien que n’étant pas rémunérés, peuvent rencontrer une certaine forme de demande. Cette demande est en partie portée par le prestataire lui-même, mais d’autres acteurs y trouvent aussi leur compte. Logiquement, la production de services environnementaux altruistes reste limitée à un faible coût, car ils sont produits par des bénévoles. Ils relèvent de l’économie informelle. Les services environnementaux altruistes concernent essentiellement l’amélioration du cadre de vie résidentiel des populations locales. Parmi les services altruistes, nous avons identifié principalement des opérations de restauration de petit patrimoine rural, de débroussaillage d’espaces naturels et de fleurissement de zones résidentielles.

Les services environnementaux altruistes sont dans deux cas fournis par des agriculteurs. Dans tous les autres cas, ce sont des habitants qui les produisent. On peut d’ailleurs penser que les agriculteurs participant à ces services environnementaux altruistes n’agissent pas véritablement en regard de leur fonction productive, mais plus en tant que résidents, souhaitant améliorer la qualité environnementale et paysagère du cadre dans lequel ils vivent et exercent leur activité professionnelle (cf. encadré ci-après).

La faible importance économique des services environnementaux altruistes peut s’expliquer par le fait que le prestataire/bénévole effectue un arbitrage économique entre la fourniture de services environnementaux altruistes et d’autres formes d’affectation de son temps libre. Ainsi, la production de services environnementaux altruistes ne dépasse

50. Les données indiquées pour la superficie agricole utile correspondent aux données collectées par la DDAF du Puy-de-Dôme pour les déclarations des agriculteurs au titre de la politique agricole commune. Certains résultats peuvent être légèrement différents de ceux collectés par le SCEES pour le recensement de l’agriculture (2000), car un agriculteur déclare toutes les surfaces qu’il exploite sur la commune de son siège d’exploitation, même s’il exploite des terrains en dehors de la commune.

51. Nous avons utilisé des moyennes mobiles sur la période 1995-1997 concernant les budgets des communes de chaque zone, à partir des travaux de Bretagnolle (2000). Le budget communal est un indicateur traduisant partiellement le niveau de développement économique de chaque zone, car il est fondé sur une dotation de l’État mais aussi sur des impôts locaux, dont la taxe professionnelle.

probablement pas un certain seuil. Cependant leur présence non négligeable traduit l’existence d’un type intermédiaire entre services complets et externalités. De façon plus hypothétique, il est possible d’interpréter la présence de services altruistes comme une traduction de l’attachement des acteurs à la qualité environnementale de leur territoire.

Un exemple original de service environnemental altruiste : l’aménagement d’un franchissement de clôture par un éleveur

Les zones de parcours à moutons d’un éleveur sont situées sur des parcelles communales, appartenant à la commune d’Olloix dans la zone périurbaine. Cependant, ces parcelles donnent accès aux gorges de la Monne très visitées par les touristes et les randonneurs (cf. chapitre V, section 5). De sa propre initiative, l’agriculteur a installé un dispositif rudimentaire de franchissement de clôture pour les randonneurs, afin que ceux-ci ne laissent plus les barrières ouvertes à la suite de leur passage. « Quand je ferme avec une clôture électrique, je mets une porte que les gens peuvent ouvrir. Je mets deux parpaings avec une bâche plastique qui passent au- dessus du fil (à cause du courant électrique). Il y a un piquet en bois à côté pour se tenir. Les gens peuvent passer au-dessus de la barrière, et je mets deux panneaux, comme quoi ils entrent dans un pacage à moutons, et qu’il ne faut pas détériorer les clôtures et qu’ils doivent laisser les animaux tranquilles ». Même si le service représente un coût très faible, il a fallu demander l’autorisation du maire de la commune avant de pouvoir le mettre en œuvre, puisqu’il s’agit de parcelles communales. Du fait que ce service résulte de la propre initiative de l’agriculteur, sans qu’une demande lui ait été adressée par un usager ou par un commanditaire, le service environnemental est un quasi-service environnemental altruiste. Le prestataire y trouve son intérêt, car il évite la destruction des clôtures, mais il ne vise pas à interdire l’accès et préfère rechercher un service environnemental permettant de concilier les usages.

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D’après le tableau 1 de l’annexe VI, la classification selon les familles de services environnementaux complets donne à voir une grande diversité de services, dont l’importance (en nombre d’observations) est relativement hétérogène. Ces services, d’importance économique très différente, montrent une variabilité importante, tant en ce qui concerne la nature des opérations que celle des biens-supports.

Les services environnementaux qui concernent principalement l’amélioration du cadre de vie résidentiel représentent la principale catégorie identifiée (71 % des services complets). Cela paraît cohérent avec le champ des services environnementaux étudiés, qui prend en compte les différents biens-supports visibles, appartenant explicitement au cadre de vie résidentiel.

Quant aux services environnementaux concernant les activités de pleine nature, ils représentent une part non négligeable des observations (29 %). Ils représentent une forme de traduction concrète des nouveaux enjeux autour du développement de la pratique d’activités de pleine nature dans les espaces ruraux.

Si l’on regarde dans le détail, certaines familles de services environnementaux semblent relativement répandues. Les trois familles les plus représentées (création et entretien d’espaces pour les activités de pleine nature, réfection ou entretien de parcelles et de bordures, restauration de petit patrimoine) représentent chacune 10 % ou plus de l’ensemble des observations. Notons que parmi les cinq familles de services environnementaux les plus répandues, on trouve les deux seules exclusivement assurées par les agriculteurs (réfection/entretien de parcelles et de bordures, intégration paysagère/aménagement externe de bâtiment agricole).

Certains services environnementaux ne sont présents qu’en petit nombre, (réaménagement de carrières, intégration paysagère de décharge, élagage, plantation avec un objectif paysager). Cependant, leur existence montre la diversité importante des actions relevant des services environnementaux.

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Le tableau 16 présente les différents prestataires de services environnementaux observés dans les trois zones. Nous commentons ce tableau dans la sous-section 2.1.1.

Tableau 16 – Prestataires de services environnementaux

OPERATIONS IMPORTANCE ECONOMIQUE